Sayfadaki görseller
PDF
ePub

S. Athanase n'a voulu qu'égayer la vie de son héros, par la description de ces fantastiques métamorphoses des démons en monstres. Si l'artiste traduit S. Athanase sans la surcharge de ses propres inventions, il ne saura être répréhensible. Mais très-ordinairement l'exagération de l'horrible tombe dans le grotesque, et c'est là ce qu'on est en droit de reprocher à un grand nombre d'artistes.

Pour ce qui est du costume de ce saint, on doit le revêtir d'une coule, cuculla, munie d'un capuchon dont la couleur est noire. Ceci pourtant est plutôt l'habit des religieux de son Ordre que celui qui fut porté par le fondateur. Suivant S. Athanase le vêtement de S. Antoine était une robe faite de la peau d'une brebis. C'est ce qu'on nommait Melotes. S. Antoine a été quelquefois représenté sous les attributs de la dignité abbatiale, tels que la mitre et la crosse. C'est un véritable anachronisme, car ce n'est qu'après le Xe siècle que ces insignes ont été concédés aux abbés conventuels. Le cardinal Frédéric Borromée dit qu'on donne une clochette à S. Antoine et que l'on peint auprès de lui un feu et un animal hideux. Il pense que par l'animal ou a voulu représenter le démon. La clochette dont parle notre illustre auteur convient infiniment mieux aux frères quêteurs de l'Ordre de S. Antoine. Très-certainement, le saint anachorète n'en a jamais fait usage, surtout pour faire la quête dans les déserts de l'Egypte !...

Le 20 janvier, l'Eglise célèbre la fête des SS. Sébastien, martyr, et Fabien, pape, également martyr.

Le premier est habituellement peint ou sculpté transpercé de flêches. Telle fut en effet la première torture qu'il subit et son martyre se termina par une cruelle bastonnade, en 304, sous l'empire de Dioclétien. Une mosaïque placée dans l'église de sainte Eudoxie, à Rome, donne à ce saint une taille au-dessus de la moyenne, une physionomic de vieillard et une longue barbe. Les peintres, les sculpteurs ont donc un très-grand tort en faisant de ce martyr un jeune homme qui ressemble beaucoup mieux à un Adonis qu'à un généreux confesseur de la foi. L'auteur de l'Essai sur l'Education de la Noblesse (Paris 1749) dit que « L'on

>>

» fut obligé d'ôter de l'église de S. Marc, de Florence, un >> tableau de S. Sébastien parce que les religieux reconnu» rent qu'il y avait quelques femmes que la beauté de cette image avait touchées d'une autre passion que celle qu'un » martyr doit inspirer. >> Ce tableau était du dominicain Bartolomeo, mort à Florence, en 1517. Raphaël dans un petit tableau sur bois n'a pu ou n'a pas voulu se garantir d'un abus semblable. Le corps du saint martyr est rayonnant de tous les charmes de la jeunesse. (Voir le Chap. IV de la première partie).

S. Sébastien est quelquefois peint en société avec S. Roch; parce qu'on l'invoque contre la peste. Paul, diacre, raconte qu'au moment où cette mortelle contagion exerçait de grands ravages en Italie et principalement dans la ville de Pavie, un des habitants de cette dernière eut une vision miraculeuse. Il lui fut révélé que le fléau cesserait, quand on aurait élevé un autel à S. Sébastien dans l'église de S. Pierre aux liens. On s'empressa d'obtempérer à cet ordre du ciel et la contagion cessa à l'instant.

Le second, S. Fabien est peint avec une colombe qui plane sur sa tête. On croit qu'il fut élu pape par une protection visible du Saint-Esprit au moment où personne ne pouvait s'y attendre. On pense que ce pape baptisa l'empereur Philippe que S. Jérôme considère comme le premier César chrétien. Ce pontife subit le martyre sous Dèce, en 253.

CHAPITRE IV.

Deuxième continuation du mois de Janvier.

Sainte Agnès, martyre; Saint Charlemagne; Saint François-de-Sales, évêque.

Au 21 janvier est fixée la fête de sainte Agnès, vierge et martyre. Sa mémoire est célèbre dans toute l'Eglise et son nom est inscrit dans le canon de la messe. On peint auprès d'elle un agneau d'une blancheur éclatante. L'agneau n'est évidemment là que par analogie du nom d'Agnès avec celui d'Agnus. Il est permis de le considérer comme un emblême de la pureté virginale de la sainte, mais ce symbole conviendrait à toutes les vierges canonisées. Au jour de la fête de sainte Agnès, à Rome, dans l'église bâtie sous son invocation, tous les ans on bénit, pendant le chant de l'Agnus Dei, deux agneaux dont la laine tissue par des re. ligieuses sert à confectionner le Pallium insigne de la dignité archiepiscopale. On voit donc ici sainte Agnès, l'église de son nom, des agneaux et leur bénédiction pendant le chant de l'Agnus. Ces coïncidences justifient plus que suf. fisamment l'agneau représenté auprès de cette vierge qui souffrit le martyre en 304. On lui met la palme sans laquelle il serait possible de la confondre avec sainte Geneviève. Le célèbre Zampièri dit le Dominiquin (et non le Dominicain) a peint le martyre de sainte Agnès. Mais si les accessoires sont dignes du pinceau de ce grand maître, il n'en est pas ainsi du principal. En effet Zampièri représente sainte Agnès frappée d'un poignard sur le bûcher destiné à consumer son corps, tandis que les actes de son martyre portent que sainte Agnès fut décapitée et que son corps ne fut point livré aux flammes, mais inhumé sur la voie Numentana. Elle n'avait que treize ans, autre cirConstance qui ne doit pas être ignorée de l'artiste.

Avant de terminer ce qui est relatif à sainte Agnès il

est bon de rappeler ce que S. Ambroise raconte à son sujet. Il nous dit que les parents de cette jeune martyre veillant auprès de son tombeau (ce qui confirme ce qui vient d'être dit contre Zampièri) voyaient fort souvent autour de cette sépulture une légion de vierges vêtues de robes blanches et environnées d'une lumière céleste. Parmi ces vierges ils distinguaient leur fille Agnès parée d'un vêtement semblable et ayant auprès d'elle un agneau plus blanc la neige. Ce trait raconté par un aussi illustre docteur de l'Eglise autorise amplement les artistes à placer un agneau à côté de notre sainte martyre.

que

En plusieurs diocèses, notamment en Allemagne, le 28 janvier, on célèbre la fête de S. Charlemagne. Avant de passer outre, il est utile de noter que cet empereur fut canonisé par l'antipape Pascal III, le 29 décembre 1165. Cette canonisation n'a point été ratifiée par les papes légimes. Elle est seulement tolérée. Les personnages ainsi canonisés sont considérés seulement comme béatifiés. Telle est la règle générale à laquelle, comme on voit, il est quelquefois dérogé. Ce qui est certain c'est que longtemps après cet acte de Pascal III on a célébré à Metz et en d'autres lieux un service anniversaire pour le repos de l'âme de cet empereur. On croit que ce service avait été fondé par ce grand prince, dès son vivant. Il n'en est pas moins certain que le Missel de Paris de l'an 1497 contient pour la messe de S. Charlemagne, qui est à la vérité du commun des confesseurs, une collecte propre. Il en est de même dans les anciens Missels de Rouen, de Reims, etc. On sait encore que l'Université de Paris choisit, en 1661, S. Charlemagne pour son patron. La nation dite d'Allemagne, l'une des quatre nations qui composaient cette ancienne Université, s'était placée sous le même patronage, dès l'année 1480. Les restes mortels de ce magnanime prince sont vénérés à Aix-la-Chapelle qui a pris ce nom d'une église que cet empereur d'Occident y édifia.

Le cardinal Frédéric Borromée parle assez longuement d'un sujet qu'il a considéré à Rome dans le palais de Latran, Le prince des apôtres y est assis sur un trône. De la main

droite, il remet au pape Léon III un Pallium. De la main gauche, il présente à Charlemagne un grand drapeau sur lequel on distingue quelques caractères ou signes rouges, rubicanti bus notis alicubi distinctum. Charlemagne est à genoux et tient la hampe de l'étendard que lui remet S. Pierre. La physionomie est bien celle qu'assigne à ce grand prince son biographe Eginard. La tête est d'un fort volume, le front rond, les yeux grands, le nez long. Ce portrait est identique avec la figure que l'on voit sur un sceau diplomatique. L'église de sainte Suzanne, à Rome, possède une effigie semblable. Le costume de Charlemagne n'a pas besoin d'être décrit et d'ailleurs il est dépendant de plusieurs circonstances de sa vie. Si l'on veut le représenter au moment où le pape Léon III le couronne roi des Romains, le jour de Noël de l'an 800, il doit alors porter le costume historique des Césars. Il est, du reste, assez rare d'envisager cet empereur sous l'aspect agiographique. Nous ne pouvions cependant l'omettre puisque l'Eglise, du moins en quelques contrées, le fête comme bienheureux. La nouvelle Université de France le considère encore comme son patron, quoique cette solennité soit beaucoup plus civile que liturgique pour elle...

Le 29 janvier est consacré à honorer la mémoire du saint évêque de Genève François-de-Sales. L'art chrétien s'est plu à reproduire très-souvent ce bienheureux prélat l'une des plus belles gloires de l'épiscopat. Mort à Lyon, dans la cinquante-sixième année de son âge en 1622, il fut canonisé par le pape Alexandre VII, en 1665.. Il existe de ce saint un type de figure dont il ne peut être permis à l'artiste de s'écarter. L'église de S. Louis en I'lle, à Paris, possède un tableau qui passe pour un fidèle portrait de S. François-de-Sales. Il est de Daniel Hallé, père de Guy Hallé, un des peintres les plus estimés du XVIIe siècle. On représente ordinairement cet évêque en rochet et mozette modernes, tenant à la main, pour symbole, un cœur enflammé. Ceci fait allusion au livre admirable et profond dont S. François-de-Sales est auteur et qui a pour titre : Traité de l'amour de Dieu. L'église paroissiale de Saint-Leu,

« ÖncekiDevam »