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tuitement à sainte Cécile. Le martyre de cette sainte a été encore très-dignement traité par Jean Scheffer dont le tableau orne la galerie de Vienne, en Autriche. Nul attribut musical.

Sainte Catherine, vierge et martyre, est solennisée le 25 novembre. Elle est honorée parmi les Grecs comme dans l'Eglise latine. Molanus dit qu'on la peint foulant aux pieds son père dont elle triompha par le sacrifice de sa vie. Tous les critiques s'accordent à dire qu'il est impossible de rien affirmer sur la vie et la mort de sainte Catherine. Son nom seul et son titre de martyre sont uniquement connus. Ce père foulé aux pieds a été considéré d'abord comme étant l'empereur Maxence, mais on a été forcé de renoncer à cette opinion. Raphaël a peint sainte Catherine appuyée sur une roue garnie de fers tranchants sur laquelle il suppose que cette sainte souffrit le martyre. Mais la leçon du Bréviaire romain nous la montre décapitée par le glaive. Toutefois, comme il vient d'être dit, ceci n'est encore qu'une opinion. Néanmoins elle est toujours respectable et mérite d'être préférée, quoiqu'elle ne soit pas présentée comme un fait incontesté.

L'existence de sainte Catherine pourrait-elle être mise en problème et niée même comme l'a fait le docteur Launoy? Non, assurément, car l'Eglise a décerné à cette sainte un culte public. Alban Butler admet les deux genres de supplice par la roue et enfin par la décapitation. Il la fait naître du sang royal et dit qu'elle avait de rares connaissances et qu'elle vint à bout de confondre une assemblée de philosophes païens, avec lesquels l'empereur Maximin avait exigé qu'elle disputât et que ces philosophes s'étant tous convertis à la foi chrétienne, ce tyran les fit expirer dans les flammes. Joseph Assemani pense que ce qui est dit par Eusèbe sur une vierge d'Alexandrie parait convenir à sainte Catherine que ce dernier n'a point désignée par son

nom.

Les Grecs donnent à cette sainte le nom de Ecatharine, c'est-à-dire pure, sans souillure. Ce nom proviendrait, selon quelques-uns, de ce que, dans le IXe siècle, on trouva

sur le mont Sinaï, en Arabie, un corps de fille parfaitement conservé qui fut considéré comme celui d'une vierge martyre. Le nom de Catherine exprimerait donc tout simplement cet état de conservation. On voit que la vie de cette sainte est l'objet d'une foule de traditions inconciliables, car, selon Eusèbe, l'empereur Maximin ne pouvant triompher de la vertu de cette vierge d'Alexandrie l'aurait envoyée seulement en exil. Le savoir extraordinaire de sainte Catherine a déterminé les écoliers et surtout les jeunes filles des maisons d'éducation à la choisir pour leur pa

tronne.

Il existe un très-grand nombre de tableaux qui représentent sainte Catherine d'après les traits divers que lui attribuent les légendes. Il faut se garder de confondre la sainte dont nous parlons, avec sainte Catherine de Sienne qui est en très-grande vénération dans cette ville et dans toute l'Italie. Son mariage avec Jésus-Christ est le sujet d'un tableau peint par Ridolpho, Bessolo a traité le même sujet.

L'Eglise honore encore sainte Catherine de Bologne, sainte Catherine de Gènes, sainte Catherine de Ricci, sainte Catherine de Suède, sainte Catherine de Cordoue. Elles ont vécu en divers temps, mais aucune ne remonte plus haut que le XIVe siècle.. On présume que celle qui fait l'objet de notre paragraphe souffrit le martyre dans le IVe siècle. L'artiste doit avoir grand soin de ne pas attribuer à l'une de ces saintes ce qui convient à l'autre. Il doit donc lire leurs vies respectives, pour ne pas s'exposer à des anomalies trop fréquentes et véritablement regrettables.

S. André, frère de l'apôtre S. Pierre, ferme le mois de Novembre. Molanus dit que l'on conserve à Saint-Victor-deMarseille la croix sur laquelle cet apôtre subit son glorieux martyre. Or cette croix n'a pas la figure de la lettre T, ni celle de la lettre X, mais celle d'une croix ordinaire †. Selon cet auteur, la maison de Bourgogne se trompe en donnant le nom de croix de S. André à celle de son écusson. Il est généralement admis que cet apôtre fut crucifié, mais on ne peut démontrer invinciblement que cette croix était

en forme de X. Disons pourtant que, de temps immémorial, l'art chrétien a constamment figuré la croix de S. André sous cette dernière forme, et il est bon de continuer cette tradition. Il est vrai que S. Pierre Chrysologue nous montre cet apôtre attaché à un arbre sur pied et dont un auteur peu digne de foi a fait un olivier. L'artiste n'a point à se préoccuper de ces deux assertions isolées.

La ville de Patras, en Achaïe, fut témoin du glorieux martyre de cet apôtre. On sait que l'Ecosse regarde S. André comme son glorieux patron, parce qu'on y croit, qu'en l'année 369, un abbé nommé Regulus apporta quelques reliques de ce saint au monastère d'Abbernoth sur l'emplacement duquel s'éleva, par la suite, la ville de SaintAndré.

CHAPITRE XXX.

Mois de Décembre.

Saint Eloi, évêque; Saint François-Xavier, prêtre; Sainte Barbe, vierge et martyre.

S. Eloi, évêque de Noyon, inaugure le cycle festival des saints du mois de décembre. On le peint, dit Molanus, avec un marteau parce qu'il fut orfèvre avant sa promotion à l'épiscopat. Paquot, ajoute que ce marteau indique sa charge de préfet des monnaies royales. On voit encore des pièces d'or frappées à Paris, sous Dagobert et Clovis, qui présentent sur une face le nom de Eligius. Ce grand évêque, un des plus illustres personnages du VIIe siècle, naquit à Chatelac, près de Limoges, en 588 et mourut en 659. On ne peut révoquer en doute l'habileté d'Eloi dans l'art de travailler les métaux. On sait, qu'il fit pour le roi Clotaire II, deux trônes où l'or n'était pas épargné et qui étaient enrichis de pierres précieuses. Plusieurs châsses de saints furent élaborées par cet habile orfèvre, et l'on cite celles des SS. Crépin et Crépinien, de S. Lucien, de S. Germain de Paris, de sainte Geneviève. Devenu évêque de Noyon, en 640, Eloi se dévoua exclusivement à la conversion des idolâtres et à la sanctification de ses diocésains. L'art chrétien doit donc considérer S. Eloi sous ce double aspect. L'évêque n'est plus l'orfèvre et le marteau ne peut aisément s'associer à la crosse. Rien n'empêche cependant de figurer S. Eloi tenant de la main gauche sa crosse et portant de la droite une châsse. Ces deux attributs ne sont point inconciliables, quoique le dernier rappèle l'orfèvre. S. Eloi a été peint coiffé de la mitre épiscopale et travaillant de son marteau sur l'enclume. Cette anomalie n'est pas supportable. La vie de ce saint nous le montre avant son épiscopat et lorsqu'il était chef des monnaies royales, vêtu de riches habits, tel que doit l'être un homme de cour. I

portait, néanmoins, sous ce costume de mollesse, un cilice et se dévouait à la plus rude pénitence. Un trait consigné dans l'histoire de ce saint évêque pourrait fournir le sujet d'un beau tableau. Quand la reine sainte Bathilde apprit que S. Eloi était malade à la dernière extrémité, elle partit de Paris avec sa cour, mais quand elle arriva à Noyon, Eloi venait de rendre le dernier soupir. On verrait cette princesse fondant en larmes et à genoux auprès des vénérables restes du saint pasteur. Un saint évêque, une sainte reine seraient ainsi rapprochés sur la toile, et celle-ci serait digne de l'art véritablement religieux. Nous ignorons si cette édifiante scène a jamais été tracée.

La vie de S. Eloi a été écrite par son illustre contemporain, S. Ouen (Audoenus), évêque de Rouen et récemment traduite, avec de très-judicieuses et savantes notes, par M. Barthélemy, (de Paris), cet excellent ouvrage peut être consulté avec fruit par les artistes chrétiens. Ils y recueilleront une ample moisson de faits qui pourront les inspirer et les guider.

Le 3 décembre, fête de S. François-Xavier prêtre, apôtre des Indes et du Japon. Né en 1506, au château de Xavier, non loin de Pampelune, il mourut en 1553, dans l'île de Sancian, non loin de Macao, au milieu de ses courses évangéliques. En 1621, le pape Grégoire XV le canonisa. Un grand nombre de traits de cette vie si pleine ont mérité d'être reproduits par l'art chrétien. La galerie de Vienne s'est enrichic d'un tableau de Rubens, qui avait été peint pour l'église des Jésuites d'Anvers. Le célèbre artiste y a représenté un des nombreux miracles opérés par ce saint, durant sa vie. François prêchait à Coulan, village de Travancor, près le cap Comorin. Les idolâtres prêtaient assez peu d'attention à son discours. Xavier prie le Seigneur de toucher ces cœurs endurcis. Dieu lui ayant fait connaître que son vœu était exaucé, l'apôtre ordonna qu'on ouvrit une tombe, où, la veille, un mort avait été inhumé. Les assistants reconnurent que, non-seulement ce corps était privé de vie, mais qu'il s'en exhalait une odeur fétide. François, après s'être remis en prières, se rélève plein de

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