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treindre à la rigoureuse uniformité du dogme et qu'elle avait une allure beaucoup plus libre, elle put s'émanciper d'une servile et minutieuse imitation. Le temple chrétien de l'Occident modifia un peu ces formes traditionnelles. Ainsi la direction de l'axe vers le couchant ne fut pas constamment observée. Le portail d'un assez grand nombre de ces églises, au lieu de faire face à l'Orient, fut placé dans le sens contraire. Håtons-nous pourtant de dire que les églises édifiées à Rome par l'empereur Constantin recurent une direction analogue à celle qu'on leur donnait dans la Grèce et dans l'Asie Mineure. C'est pourquoi les basiliques de Saint-Jean-de-Latran (primitivement du Saint-Sauveur), de Saint-Pierre-du-Vatican, de Saint-Paul extra muros ont leur portail tourné vers l'Orient, c'est-à-dire en sens inverse de Notre-Dame-de-Paris et en général de nos principales églises de France. Nous aurons à revenir sur ce point qui a donné lieu à quelques controverses.

La disposition intérieure de ces églises occidentales différait aussi de celle qui régnait dans les temples orientaux. Cette différence était néanmoins peu notable. On n'a qu'à jeter un coup-d'œil sur les plans, pour se convaincre qu'il y a presque identité. Dans la suite des temps, la différence est devenue beaucoup plus grande, comme nous aurons à le remarquer.

Nous avons déjà dit un mot de l'église de Saint-Clément, à Rome. Dom Mabillon a consigné dans son Musœum italicum la description de cette ancienne église qu'a décrite aussi le Père Lebrun. Il nous semble opportun de transcrire ici ce qu'en disent ces deux savants investigateurs. Cette église se divise en quatre parties, trois dans l'intérieur et une à l'extérieur. La partie supérieure de l'intérieur se compose de l'abside centrale et des deux absides collatérales qui terminent les deux aîles. Au centre de la grande abside, s'élève, contre le mur, le trône de l'évêque. A droite et à gauche sont des bancs de pierre pour les prêtres. C'est ce qu'on nommait le presbytère, presbyterium. Les deux absides latérales sont deux espèces de sacristies dont l'une était destinée à recevoir les vases sacrés et l'autre les livres né

cessaires au culte. L'autel est isolé au milieu de l'abside et un Ciborium ou baldaquin le couronne. Le célébrant a le dos tourné vers le siége épiscopal et regarde le peuple ou la grande porte de l'église. Au-dessous de l'autel est la confession, c'est-à-dire le tombeau où sont renfermées les saintes reliques. Dans le principe, cet autel fut une table carrée sur laquelle on ne plaçait que ce qui était indispensable pour le sacrifice. Ainsi donc, point de gradins, de tabernacle, de retable, de chandeliers. Cet autel est entouré d'une balustrade de marbre qui l'enferme sur les quatre faces et s'élève à la hauteur de la ceinture. Elle est placée sur la plus haute des deux marches.

Au dessous de l'autel, entre celui-ci et la grande nef, est le chœur destiné aux chantres. Il est pareillement enclos d'une balustrade quadrilatère et on y monte par trois marches. A la balustrade droite sont deux ambons ou jubés, l'un tourné vers l'autel sert pour l'épitre, l'autre tourné en sens opposé pour les leçons. A gauche et appuyé aux chancels est un troisième ambon pour l'évangile. Celui-ci est plus élevé que les deux premiers et l'on y monte par un escalier. Un autre escalier sert pour en descendre. En face de cet ambon évangélique s'élève un candelabre de pierre en mosaïque. Le pavé est à divers compartiments du marbre.

A la suite du chœur des chantres, s'étend la nef où les fidèles doivent se placer. Les nefs collatérales ont la même destination. Celle de droite reçoit les femmes; la gauche, c'est-à-dire celle qui est du côté de l'évangile, est destinée aux hommes. Au bas de la nef est de chaque côté un oratoire avec son autel. Les trois nefs sont séparées par des colonnes de marbre, d'ordre ionique. La voûte est un lambris doré, en bois et recouverte immédiatement de tuiles. L'abside scule est en pierre. Nous avons cu déjà occasion de présenter ces derniers détails, dans le chapitre précédent.

La quatrième partie, c'est-à-dire l'atrium, est formée 10 d'un large portique soutenu par quatre colonnes et sous lequel est la porte principale de l'église; 20 d'une vaste cour carrée formant une galerie couverte, mais seulement du côté droit, où se trouve une petite porte qui y donne

accès. Les deux autres faces n'ont point de galerie et sont à ciel ouvert comme toute la cour.

L'axe de l'église de Saint-Clément est dirigé de l'orient à l'occident.

A ce qui vient d'être dit il ne nous semble pas hors de propos d'adjoindre un document relatif aux places qui étaient assignées anciennement à diverses catégories d'assistants. Ceux qu'on nommait pénitents se tenaient sous le portique et ne pénétraient point dans l'intérieur. Les écoutants y entraient, mais se tenaient au bas de la grande nef, non loin de la porte. Il en était de même pour les catéchumènes après l'évangile et l'homélie. On les renvoyait ensuite et ils ne pouvaient assister au saint sacrifice. Les prosternés pénétraient plus avant dans le temple, jusqu'aux ambons et au chœur des chantres. Là on faisait sur eux des prières et des impositions de mains. Les consistants se plaçaient entre les ambons et le sanctuaire. Ils assistaient au saint sacrifice, mais n'avaient pas le droit d'y présenter leurs offrandes, ni de participer à la communion. On présume pourtant qu'ils étaient, même en ce lieu, séparés des fidèles auxquels il semblerait que cette place devait être réservée. Les nefs collatérales admettaient les seuls fidèles, c'est-à-dire ceux qui n'avaient aucune pénitence à subir et qui communiaient. Tel était, dans ces siècles où règnait une discipline sévère, l'ordre qui était observé, en ce qui regarde les places occupées dans le saint temple.

Ces détails ne sont pas étrangers au but que fait envisager le titre de ce chapitre, si l'on veut bien observer que la construction d'une église est et doit être nécessairement subordonnée à l'usage qui doit en être fait. C'est justement ce que certains architectes modernes semblent méconnaitre en traçant des plans où la pure esthétique parait vouloir prédominer sur l'utilité. Si l'on peut démontrer que des églises, telles que la Madelaine de Paris et quelques autres réunissent toutes les exigences d'une appropriation liturgique, ce qui vient d'être dit pourra être estimé de nulle valeur. Jusques là nous avons la ferme confiance que notre observation n'est pas dénuée d'opportunité.

CHAPITRE III.

Formes diverses des églises à toutes les époques.

La discipline est une chose variable. Elle se modifie selon les temps et les lieux. C'est pourquoi l'on a vu depuis les premiers siècles jusqu'à nos jours s'élever des églises qui affectaient les formes les plus disparates. On en a vu de rondes, en carré long, en carré parfait, à sept ou huit pans, et même sans régularité de plan. Les auteurs mystiques ont vu dans ces divers édifices une symbolique, tout comme dans ceux qui avaient la forme de vaisseau indiquée par les constitutions apostoliques, ainsi que dans ceux qui ont la forme de croix. S'agit-il d'une église ronde comme. l'Anastasis bâtie à Jérusalem par l'impératrice sainte Hélène? Is y voient l'évangile prêché sur tout le globe dont ce temple a la forme sphérique. Est-elle carrée? Ils y voient les quatre vertus cardinales, la justice, la force, la prudence, la tempérance. Ils voient dans l'irrégularité du plan l'imperfection humaine et une invitation à chercher sans relache le bonheur parfait. Ainsi toute forme a sa symbolique et l'on n'a qu'à lire, pour s'en convaincre, le Rational de Guillaume Durand, écrit dans le treizième siècle.

Mais nous avons à présenter sur cette question plusieurs développements. Il a été dit que la discipline ecclésiastique est susceptible de modifications et que ceci doit influer sur l'architectonique religieuse. Au moyen-âge avait déjà disparu la pénitence publique. Néanmoins encore le respect pour l'antiquité influait assez puissamment sur la construction et la disposition externes et internes de l'édifice sacré, Il est facile de constater cette vérité en considérant les églises qui nous ont été léguées par les XIIe, XIIIe et XIVe siècles. L'abside, le chœur des chantres, les ambons changés en jubés, la nef principale, les nefs collatérales s'y re

trouvent. Seulement la multiplicité des autels inconnue dans les premiers siècles amène celle des chapelles qui rayonnent surtout autour de l'abside. A cette addition doit s'attribuer le prolongement des latéraux qui entourent le sanctuaire. Pourtant, nous voyons encore plusieurs grandes églises de l'époque susdite, borner leurs collatéraux aux limites des temples primitifs que nous avons décrits dans le chapitre qui précède. Telles sont celles de Saint-Jean et de Saint-Nizier, à Lyon, de Saint-Bénigne et de Notre-Dame, à Dijon, et plusieurs autres.

Deux principes relatifs à la forme des églises se sont disputé la prééminence. Les constitutions apostoliques voulaient, comme nous l'avous déjà énoncé, que l'église fut bâtie en forme de vaisseau. Cette prescription est évidemment un symbole. L'Eglise, dans le sens moral, est bien la barque de Pierre agitée par les flots, mais qui ne sombre jamais parce que Jésus-Christ a promis d'en être le pilote. Le terme usuel de nef, navis s'est conservé comme un témoignage de cet antique symbolisme. On a cru cependant que cette forme pourrait être aussi bien une imitation de ces édifices royaux ou prétoires de justice qu'on appelait pour celà basiliques. Selon cette opinion, l'église qui offre trois nefs se prolongeant parallèlement et sans intersection depuis l'entrée jusqu'au chevet ou abside est de forme basilicaire. Il peut y avoir du vrai dans ces deux sentiments.

Il est un autre symbolisme pour le moins aussi honorable que le premier. C'est celui qui a imposé à l'église la forme d'une croix. Ici, la grande nef et ses latérales sont coupées par une traverse, selon le système de la croix latine dont la base est plus longue que le sommet. C'est ce qu'on nomme le transsept ou mieux encore la croisée. Ce sont principalement les églises du style dit gothique qui présentent cette configuration. Il n'est pas néanmoins bien rare de voir de grandes cathédrales dont la construction remonte au treizième siècle et qui ont la forme basilicaire ou de vaisseau. Telle est la métropole de Bourges. On a quelquefois pratiqué deux transsepts pour figurer la croix dite de Jérusalem ou de Lorraine. Telle fut la magnifique ab

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