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CHAPITRE IV.

Les Chapelles et les Sacristies.

Les chapelles sont une addition à l'art chrétien primitif. Chez les Orientaux, cet accessoire est totalement inconnu. Il y a déjà plusieurs siècles qu'en Occident, surtout dans les grandes églises, une ceinture de chapelles entoure l'abside et le chœur, souvent même les nefs latérales. Quand la paix eut été rendue au culte sacré s'élevèrent autour et en dehors du temple quelques petits oratoires. On les adossait aux murs de l'édifice et on y conservait religieusement les reliques des saints confesseurs de la foi. Le nom de chapelle semble exprimer cette destination, si l'on s'accorde à le faire dériver de capsa, dont le diminutif serait capsella, châsse ou reliquaire. Il est certain que Marculphe appelle capella la châsse ou la chappe de S. Martin que les rois de France faisaient porter à la tête de leurs armées. On a prétendu, mal à propos, selon nous, que ce palladium chrétien était la chappe ou manteau de S. Martin. Nous croyons que le nom de cappa imposé à ce reliquaire n'est autre chose que l'altération de capsa d'où nous avons formé le mot français châsse. La chapelle, à son tour, n'est que le terme capsella contracté en capella. On nous pardonnera cette digression, car nous croyons que pour bien apprécier une chose, il importe d'en connaître l'étymologie, quand le terme qui l'exprime n'est pas radical.

Pour que la chapelle adossée, comme il a été dit, fût une partie intégrante de l'édifice, il suffisait de la faire communiquer avec celui-ci par une ouverture. Celle-ci ne tarda pas à devenir une arcade. Rien assurément de plus naturel et de plus simple que cette origine sur laquelle on a fait de longues dissertations assez obscures et surtout fort inutiles. Les chapelles ne sont donc que les édicules qui, d'isolés qu'ils étaient précédemment sous les divers noms

de martyria, memoriæ etc., vinrent se grouper autour des basiliques principales et finirent par être absorbés dans ces dernières. Disons cependant que la chapelle n'est qu'une portion facultative du temple catholique. Aucune prescription de discipline ne l'impose. Seulement, depuis plusieurs siècles, dans la plupart des églises, même de village, on a toujours adjoint au corps de l'édifice au moins un édicule. placé sous l'invocation de la sainte Vierge. Quand l'église n'a qu'une seule nef sans accessoire en dehors du plan, c'est ordinairement au côté droit ou de l'épitre que s'élève l'autel de Marie. Nous aurons à revenir sur ce point qui se rattache à ce qui regarde la disposition intérieure des édifices sacrés.

La sacristie est une annexe importante de l'église. Dans les anciens temples chrétiens, le lieu où s'habillaient les ministres était une des absides latérales par lesquelles se termiuaient les nefs secondaires. Quand ces nefs se prolongèrent pour environner le sanctuaire et former un déambulatoire continu l'édicule nommé secretarium fut ménagé hors de ce pourtour, surtout lorsque la prolongation de ces nefs n'offrait pas des chapelles dont une pût être consacrée à cet usage. Dans le cas contraire, la construction d'une sacristic, en dehors du plan général de l'édifice n'avait pas lieu. Il serait difficile de signaler une sacristic proprement dite dont l'édification soit contemporaine du monument, lorsque celui-ci remonte au moins au milieu du XVIe siècle. On sait que sous Louis XV la cathédrale de Paris, vers 1758, fut dotée, pour la première fois d'une sacristie élevée en dehors du plan de ce magnifique temple, et ce coup d'essai fut extrêmement malheureux. Au moment où nous traçons ces lignes une nouvelle sacristie remplace la première. On en a autant que possible harmonisé le style avec celui de la basilique. Nous n'hésitons pas à dire que cet édifice adjonctif, quelque estimable qu'il puisse être en lui-même, rompt d'une manière fâcheuse la ligne symétrique de ce collatéral, à l'extérieur, et porte une atteinte grave à son caractère primitif. Trois chapelles du bas-côté droit du chœur auraient pu sans inconvénient notable, être consa

crées à cet usage. Au moment surtout où les revenus des fondations des chapelles a disparu dans le gouffre révolutionnaire, la multiplicité des chapelles ne doit plus être qu'une charge dispendieuse et dans les grandes églises où elles sont nombreuses, il est très-aisé d'en approprier quelques-unes aux exigences de la sacristie, sans avoir besoin d'altérer le plan d'un édifice du moyen-âge.

Est-il toutefois bien certain, nous demandera-t-on, que dans des temps bien éloignés de nous, il n'existait auprès des grandes églises aucun édicule qui tint lieu de ce que nous nommons aujourd'hui une sacristie? Si l'on interroge les monuments de la tradition, on devra reconnaître qu'il y avait à côté des églises épiscopales une salle assez spacieuse qui portait le nom de Secretarium. Là, on conservait tout ce qui était nécessaire au culte, c'est-à-dire les vases sacrés, les linges d'autel, les habits liturgiques. Cette salle était aussi nommée Salutatorium, parce que l'évêque y recevait les salutations et les hommages des fidèles qui venaient se recommander à lui, avant le saint sacrifice. Le P. Mabillon prétend même qu'on y a tenu quelquefois des conciles. Cela suppose-t-il que le Salutatorium fùt une partie intégrante de l'église? Nullement. En général, à cette dernière était adjacente la demeure de l'évêque et de son presbytère ou collége sacerdotal. Ce Salutatorium Secretarium, Receptorium était une salle dépendante de la maison épiscopale. Ainsi primitivement fut édifiée auprès de Notre-Dame-de-Paris la demeure de ses évêques. Le premier gardien de l'église-mère était comme une sentinelle vigilante toujours à son poste. Dans nos temps modernes, on semble ne plus comprendre cette religieuse convenance. Si le palais archiepiscopal de Paris était bâti sur son emplacement normal, la sacristie ne ferait plus une disparate choquante avec l'auguste monument qu'éleva Maurice de Sully. Sans doute, son flanc méridional en serait éclipsé, mais l'œil ne pourrait jamais confondre l'église avec la maison épiscopale et le plan du monument sacré n'en éprouverait aucune altération.

Les églises d'un ordre inférieur aux cathédrales, aux

abbatiales, aux collégiales n'avaient absolument rien, à plus forte raison, qui ressemblât à une sacristie. Il serait bien difficile de rencontrer un de ces modestes édifices, pour peu qu'il remonte au-delà du dix-septième siècle, muni d'une sacristie telle que nous la décrivons en ce moment. Mais depuis que le mobilier des églises s'est considérablement accru en ornements, linge, etc., on éprouve le besoin de ménager un lieu propre à cette destination, soit en dehors du plan, soit dans son intérieur. Il nous semble que quand une construction religieuse est assez considérable. pour que deux édicules accompagnent son abside, un de ceux-ci peut facilement être destiné à la sacristie. Il ne nous paraît pas conforme à la symbolique du temple chrétien d'ajouter au sommet de l'abside, comme cela arrive trop souvent, une sacristie qui est même quelquefois surmontée d'un clocher. L'abside est mystiquement la tête du Sauveur. Nous ne pouvons, sous ce rapport, sympathiser avec le manuel de Mer Devie, evêque de Belley, qui propose des plans où le clocher occupe cette place. Terminons en disant que la sacristie doit être régulièrement du côté du midi, à moins que la disposition du terrain ne s'y oppose. Par ce côté le service de l'autel est plus commode et l'humidité moins à craindre pour la conservation des linges et des habits sacrés.

CHAPITRE V.

Orientation des églises.

Pour terminer ces notions générales sur le temple chrétien, nous pensons qu'il est opportun d'entrer dans quelques développements sur une question qui, en ces derniers temps, a été diversement envisagée et qui semblerait ne pouvoir encore recevoir une solution. Rien de plus aisé cependant si l'on veut se donner la peine de remonter aux sources et de consulter la discipline et l'usage de l'Eglise, juge compétent en cette matière. Il s'agit de l'orientation du temple catholique. Dans notre ouvrage qui a pour titre : Origines et Raison de la liturgie catholique, au Ive paragraphe de l'article Eglise, nous avons assez amplement traité cette question, mais au lieu de retracer ici ce que nous avons déjà publié, ce qui serait bien dans notre droit, nous avons cru devoir offrir sous une nouvelle forme nos explorations sur cet objet et leur donner une plus grande extension.

Il est certain que les païens ont toujours affecté de diriger leurs temples vers l'orient. C'est une des règles positives rappelées par Vitruve pour ce qui regarde les monuments de la théurgie idolâtrique. Ce culte en effet tirait son origine des anciens Chaldéens et Perses qui adoraient l'astre du jour comme une de leurs principales divinités. Il se transmit aux Egyptiens qui, sous les noms de Serapis et d'Osiris, rendaient un culte de latrie au soleil. Les grecs d'abord et puis les Romains virent dans le soleil Apollon et Phœbus. Chez les Phéniciens ce fut Adonis, chez les Assyriens Baal et Belus. L'instant où cet astre se montrait à l'horizon, après les ténèbres de la nuit, était celui où la divinité favorite semblait plus spécialement digne d'adoration. Dans les premiers temps du christianisme, pour ne pas heurter trop brusquement les habitudes des païens con

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