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finiment peu de ces formes qui soient d'une exactitude irréprochable. Mais le but principal est atteint et cela peut suffire. On pourrait même dire que la forme carrée peut aussi bien rappeler une idée de sépulcre, car enfin les tombeaux anciens de même que les modernes furent aussi bien un coffre de bois ou de pierre présentant la figure d'un parallélogramme régulier.

On lira ici avec plaisir et profit quelques passages extraits du Traité historique de la Liturgie, par André Bocquillot, chanoine d'Avallon. (Edition de 1701).

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Il y avait un grand nombre d'autels qui étaient posés » sur des colonnes, les uns n'avaient pour appui qu'une » seule colonne. Tel était l'autel de pierre de Notre-Damede-Blacherne, à Constantinople. D'autres étaient posés sur plusieurs colonnes, les uns plus, les autres moins, et » c'était anciennement l'usage le plus commun, comme il paraît visiblement par ceux qui restent encore dans les cryptes ou chapelles souterraines de Rome. Il y en a » même quelques unes en France. Celui de Chartres qui est » de jaspe est posé sur six colonnes de même matière.......... Il y a grand nombre d'autres exemples dans l'histoire ecclésiastique de ces autels appuyés sur des colonnes et » vuides par dessous, que nous pourrions rapporter pour » prouver que ceux qui sont d'une maçonnerie pleine et » solide sont nouveaux. »

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Pourquoi ne ferait-on pas revivre l'usage des autels supportés par des colonnes? En un moment où l'on cherche à renouer la chaîne des traditions antiques cela nous semblerait fort opportun. Au lieu de cela, les architectes mettent à la torture leur génie pour inventer quelque chose de remarquable en ce genre et il en sort, puisqu'il faut le dire, trop souvent des monstruosités. On va même jusqu'à détruire ce qui portait le véritable cachet de la vénérable antiquité pour y substituer ces fantaisies du moment. Il nous serait facile d'en citer de déplorables exemples.

L'autel, toujours compris dans ce sens étendu, est placé au fond de l'abside ou bien au milieu du sanctuaire. Dans ce dernier cas, c'est l'autel dit à la romaine. En effet, dans

les basiliques de Rome, il occupe toujours cette place. Il faut ici se rappeler ce que nous avons déjà dit. C'est que, dans ces basiliques, la partie antérieure de l'autel majeur est en sens inverse de ce qui a lieu en France, pour nos autels isolés au milieu du sanctuaire. Nous pouvons citer, pour exemple, l'autel principal de l'église primatiale de Lyon, celui de l'église paroissiale de Saint-Sulpice, à Paris, et tant d'autres. Ici le célébrant tourne le dos aux fidèles, tandis qu'à Rome, le pontife a la figure tournée vers les assistants qui occupent la nef. Ces autels que nous venons de citer ne méritent donc pas complétement le nom d'autels à la romaine. Quoique le célébrant n'y suive pas l'usage observé sur les véritables autels à la romaine dans la capitale du monde chrétien, il faut dire pourtant que les autels ainsi placés sont plus conformes aux antiques traditions que ceux qui sont appliqués au rond-point de l'abside. Ajoutons toutefois qu'aucune prescription liturgique ne condamne ces derniers. Plusieurs cathédrales sont, de temps immémorial, en possession de cet usage.

Quand l'autel est rapproché des fidèles, par sa position au milieu du sanctuaire, le chœur des chantres et le clergé occupent tout le prolongement de l'abside jusqu'à l'extrémité du rond-point et se tiennent ainsi derrière l'autel. Dans le cas contraire, le clergé se place, ainsi que le pupitre cantoral, entre l'autel et les fidèles. Il arrive cependant quelquefois que certaines exceptions viennent intervertir cet ordre, mais ce n'est pas ici le licu de nous en occuper.

L'autel, qu'elle que soit sa position, doit s'élever sur des marches. Il mérite ainsi son nom d'altare que l'on veut faire dériver de alta res (objet élevé). Le maître-autel d'une église doit être exhaussé sur trois marches. Il y en a quelquefois cinq et même sept. Il est certain que très-anciennement la règle n'exigeait que deux marches ou degrés. Ils sont désignés dans les Ordres romains, sous les noms de supérieur et inférieur. Et même, dans l'ancienne église de Sainte-Sophie, à Constantinople, l'autel unique n'avait qu'un seul degré d'exhaussement. La discipline plus récente, invoquée par Gavanti, exige trois marches, y compris le

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marche pied supérieur. Pourtant, cette règle n'est pas tellement impérieuse que deux marches ne puissent point suffire. Mais il est beaucoup mieux de se conformer à la pratique la plus universelle, surtout pour le maître-autel et trois marches au moins y sont beaucoup plus convenables. On monte à l'autel majeur de Saint-Pierre-du-Vatican par sept marches. On sait que dans l'Eglise ce nombre est symbolique.

On nomme habituellement gradins les tablettes sur lesquelles se placent les chandeliers. L'autel, appliqué au rond-point de l'abside, est susceptible d'en recevoir un plus grand nombre que l'autel isolé. Ici un seul gradin d'une élévation médiocre altère beaucoup moins la forme de l'antique autel. Celui-ci fut, dans le principe, une table à peu près exactement quadrilatère, sans gradins ni tabernacle. Les chandeliers, avec leurs cierges allumés, étaient posés tout à l'entour sur le pavé et quelquefois sur des bancs indépendants de l'autel lui-même. Quand au tabernacle, il n'y en avait pas, comme il sera dit en son lieu. Après la messe, le luminaire avec ses supports était enlevé. Lorsque le chandelier d'autel devint plus haut et plus lourd, ce qui assurément n'est pas fort ancien, les gradins occupèrent le bord opposé à la face antérieure de l'autel. Celui-ci admit alors cette décoration permanente et, au milieu de ces grands chandeliers, fut placée à demeure une grande croix en harmonie avec les chandeliers. Auparavant le célébrant, en arrivant à l'autel, portait une croix médiocre que l'on reportait ensuite au Secretarium. Ce dernier usage s'est conservé à Paris, quoique le tabernacle soit constamment surmonté d'une grande croix. On connait les progrès qu'a faits jusqu'à ce moment ce genre d'ameublement liturgique.

Si l'autel est appliqué au mur, au lieu d'un seul gradin il est assez ordinaire d'en mettre deux et même trois. Mais est-ce qu'une noble simplicité ne serait point préférable à une surcharge qui trop souvent est de mauvais goût? Trois gradins, chargés de vases de fleurs et d'autres accessoires, outre les chandeliers, font ressembler un autel à un étalage mercantile, et cela produit un effet tout contraire.

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à celui qu'on se proposait. Les autels appliqués au mur out été l'origine de ces retables qu'enfanta surtout le règne de Louis XV. Tels sont ces hauts et larges frontons en marbre ou en bois portés sur des colonnes et dont le centre est un tableau qui semble placé derrière un épais grillage que lui forment les hauts cierges simulés qu'on nomme flûtes ou souches. Nous ne dirons pas que c'est une réminiscence des anciens ciboires ou baldaquins qui couronnaient les autels, mais bien une dégénération déplorable. Nous aurons à parler du Ciborium dans le chapitre suivant, ainsi que des autres accessoires de l'autel.

CHAPITRE VIII.

Le Ciborium ou baldaquin; le Tabernacle; la Croix et les Chandeliers.

L'étude de l'antiquité liturgique nous apprend que les anciens autels étaient surmontés d'une coupole connue sous le nom de Ciborium et que les Italiens nomment baldachino. De chacun des quatre angles de l'autel partait une colonne de bois doré, de bronze et même quelquefois d'argent ou du moins recouverte de lames de ce métal, dans les églises riches. Ces quatre fûts soutenaient un pavillon en forme de dôme. Des quatre sommités des colonnes descendaient des courtines de drap précieux qui rasaient le pavé du sanctuaire. On les tirait pour enfermer l'autel, en certaines parties de la messe. Le nom de Ciborium venait à ce dôme ou pavillon de sa ressemblance avec une coupe renversée à laquelle les Grecs donnaient celui de Kiborion, parce qu'en effet ce vase a une grande analogie de forme avec la gousse d'une grosse fève d'Egypte qui servait de coupe à boire. Rien n'en approche mieux, parmi nous en petit, que la capsule ou enveloppe du gland que produit le chêne. Le point culminant de ce ciboire était orné d'une figure de J.-C. tenant en main la croix triomphale, ou bien d'une simple croix.

Le ciboire, selon Mabillon, diffère du baldaquin en ce que ce dernier se termine par un comble ouvert, en forme de couronne, tandis que la partie supérieure du premier est une conque fermée qui supporte une sorte d'armoire destinée à contenir des reliques. Le pourtour de cette armoire, qui est comme une espèce de lanternin, est percé tout autour de petites ouvertures nommées ringuières. Les églises de Saint-Jean et de Sainte-Praxède, à Rome, ont des ciboires. A Saint-Pierre-du-Vatican c'est un baldaquin. Nous n'avons pas ici à décrire ce dernier qui est très

connu.

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