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CHAPITRE VI.

Mois de Mars.

Saint Thomas-d'Aquin; Saint Grégoire 1, pape; Saint Patrice, évêque.

Au 7 mars, qui fut le jour de sa mort, en 1274, S. Thomas-d'Aquin est honoré, dans la liturgie Romaine. En quelques diocèses où l'on a créé des rites particuliers sa fête a été transférée au 18 juillet. Nous ne devons tenir ici aucun compte de cette translation, car nous nous sommes imposé la règle de suivre la liturgie de l'Eglise-Mère. On représente S. Thomas-d'Aquin tenant en main un calice surmonté d'une hostie. C'est une allusion à l'Office du Saint-Sacrement dont la composition lui fut si dignement confiée par le pape Urbain IV. On ne doit pas ignorer que ce saint mourut âgé de quarante-huit ans et que l'Ordre des Dominicains le revendique comme son plus bel ornement. Il est aussi d'usage de peindre auprès de la tête de S. Thomas une colombe, emblême du Saint-Esprit dont les inspirations semblent lui avoir dicté les nombreux et sublimes ouvrages dont il est l'auteur. Quelquefois ce saint docteur est représenté au pied d'un crucifix vers lequel il a les yeux pieusement dirigés, pendant que la tête du Sauveur s'incline vers lui. L'histoire de sa Vie raconte en effet qu'en ce moment le Sauveur lui dit : « Thomas! tu as bien écrit de >> moi, quelle sera ta récompense?» Thomas répond: «Pas » d'autre, Seigneur, que vous-même. » Ce crucifix miraculeux est encore aujoud'hui conservé dans une chapelle qui est placée, sous l'invocation de ce saint docteur, dans l'église du Couvent des Dominicains à Naples. Il est dans une armoire magnifique à cinq clefs et lorsqu'on le montre au peuple, en certains jours de l'année, c'est avec le plus grand appareil et une prodigieuse quantité de lumières.

Un autre trait qui dans le fond n'est qu'une variante du

premier peut devenir le sujet d'un tableau. On dit que le saint ayant déposé au pied d'un crucifix la solution d'une question qui lui avait été faite sur le sacrement de l'Eucharistie, par des docteurs de Paris, le Christ lui dit : « Tu as >> bien écrit sur le sacrement de mon corps. Ta décision sur >> la question posée est solide et basée sur la vérité, autant qu'il est possible de la comprendre et de la définir sur >> cette terre. » Ce grand docteur qui a si bien mérité le surnom d'Angélique fut canonisé, en 1323, par le pape Jean XXII.

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Le 12 mars, l'Eglise célèbre la mémoire de S. Grégoire Ier surnommé le Grand, pape et docteur. Assez souvent on le représente offrant le Saint-Sacrifice de la Messe. Mais cet acte sacré ne pourrait seul le faire distinguer de tout autre pape ou évêque qui pourrait être peint de même, si l'on ne savait pas que ce poutife régla définitivement le Canon ou Ordre de la Messe, conformément à la liturgie de S. Pierre transmise par le canal de la tradition. C'est à lui que l'Eglise est redevable du Sacrementaire appelé, de son nom : Grégorien.

C'est encore à lui qu'est due l'institution du chant ecclésiastique. C'est pourquoi on a peint quelquefois S. Grégoire présidant à l'Ecole des Clercs qu'il avait soin de former à cette étude. On voit auprès de lui le fouet dont il menaçait ou punissait ces jeunes écoliers. Ce sont les propres paroles de son biographe Jean, diacre, qui nous apprend que de son temps on conservait ce fouet, flagellum ejus quo pueris minabatur.

Les artistes qui représentent S. Grégoire célébrant la Messe figurent à l'autel un tableau qui retrace la Passion du Sauveur. Ils sont induits en erreur par le texte latin qui dit: Coràm imagine pietatis que l'on traduit mal, en français, par une image de piété, en interprétant ce dernier terme par celui de miséricorde, de bonté paternelle. Sans nul doute, c'est bien dans sa Passion que le Sauveur a donné aux hommes les plus touchantes preuves de son amour et de sa clémence. Ici pourtant il ne s'agit point directement de cela. Cette Imago pietatis est Notre-Dame-de

Pitié ou la Compassion de la Vierge. On dit que S. Grégoire priant devant une image de la pitié la sainte Vierge lui apparut. Cette image reproduit Marie aux pieds de la croix, ou bien Jésus déposé de la croix, placé sur les genoux de sa sainte Mère. On adjoint à une représentation de ce genre des flammes qui s'élèvent à côté de l'autel pour figurer le purgatoire. Ceci a son origine dans le fait suivant. Un moine nommé Justus avait caché trois pièces d'or. S. Grégoire le punit d'abord à son agonie en défendant aux autres moines de l'assister en ce dernier moment. Puis, quand le moine fut mort notre saint fit enterrer les trois pièces près du cadavre. Le moine coupable de cet acte d'avarice fut détenu dans les flammes du purgatoire, jusqu'au moment où, par l'ordre de S. Grégoire, on célébra pour son absolution un trentenaire de messes. Justus fut ainsi délivré de l'expiation temporaire.

Si l'on figure S. Grégoire simplement avec les insignes de la papauté et le livre qui indique sa qualité de docteur, on peint, au dessus de son épaule droite une colombe. C'est la traduction d'un fait raconté par Jean, diacre, qui assure avoir vu lui-même auprès de ce saint pape le SaintEsprit, sous cette forme, au moment où ce grand pontife écrivait ou dictait les ouvrages dont il nous a enrichis. Ce trait est consigné dans une leçon de l'office de S. Grégoire, au Bréviaire romain.

Vasari a reproduit sur la toile un fait très-connu que rapportent les biograpbes de S. Grégoire. On y voit ce saint qui, pour honorer la Cène de Notre-Seigneur, admet à sa table douze pauvres. Il ne faut point confondre ce sujet avec un autre qui lui est analogue, excepté sur un point. Au moment où avant d'admettre les pauvres à sa table S. Grégoire leur lavait les pieds, on en vit treize au lieu de douze. Le treizième était un ange. C'est ce qui est exprimé par l'inscription suivante placée au dessus du tableau qui, dans l'église édifiée à Rome sous le nom de ce saint, retrace ce fait :

Bissenos hic Gregorius pascebat egentes.
Angelus et decimus tertius accubuit.

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« En ce lieu, Grégoire servait à table douze pauvres quand un ange survint et compta pour le treizième. » On croit que cette église s'élève sur l'emplacement de la maison où Grégoire exerçait cet acte de charité. Vasari semble n'avoir pas même connu ce trait dans le tableau où il a peint S. Grégoire sous les traits du pape Clément VII. Cette Cène de Vasari n'est pas directement traitée comme sujet religieux. Il fit ce tableau pour le réfectoire de S. Michel in Bosco.

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Il nous semble utile de recueillir dans notre livre un trait qui prouve que dans ces temps anciens on peignait les images de Notre-Seigneur et de la sainte Vierge. Un saint ermite nommé Secondin demanda à S. Grégoire des tableaux de piété. Il en reçut cette réponse : « Nous vous >> envoyons deux toiles où vous trouverez une croix, les images de Dieu notre Sauveur, de Marie la sainte mère de » Dieu et celles des bienheureux apôtres Pierre et Paul....... » S. Grégoire mourut en 604, le 12 mars, 'âgé d'environ 64 ans. Il est considéré comme un des plus grands pontifes qui aient succédé à S. Pierre. C'est à ce pape que l'Angleterre est redevable de sa conversion au christianisme, par le ministère de S. Augustin qui devint premier archevêque de Cantorbéry. C'est pourtant ce même peuple qui, néanmoins fier de son christianisme, a rompu le lien qui l'attachait à cette Chaire Romaine d'où lui est venue la lumière évangélique et qui a formulé son ingratitude par le cri insensé No popery, point de papisme !!

Le 17 mars, fête de S. Patrice. L'Irlande, à peu près restée entièrement fidèle au Catholicisme, professe une immense vénération pour ce saint. C'est lui qui évangélisa cette contrée et y mourut évêque d'Armagh, en 464. On peint S. Patrice foulant aux pieds des serpents et autres animaux venimeux. C'est pour se conformer à la croyance populaire qui veut que ce saint ait entièrement purgé cette ile de toute bête vénéneuse. Il est toujours bien certain qu'on n'en voit aucune de cette espèce dans l'Irlande. On a même prétendu que les serpents qu'on y portait des autres pays y périssaient. Aucun trait de la vie authentique de S.

Patrice n'a rapport à cette croyance. Le premier qui ait attribué l'absence des serpents à la sainteté de Patrice est le moine Joscelin qui écrivait dans le XIIe siècle. Le vénérable Bède n'en dit pas un mot. Il en est de même de ce qu'on nomme le purgatoire de S. Patrice. C'est une caverne située dans une île du lac Déarg, sur les frontières du comté de Fermanagh. On a raconté, à ce sujet, grand nombre de fausses histoires et pour faire cesser la superstition des peuples, le pape fit fermer la merveilleuse grotte en 1497.

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