Sayfadaki görseller
PDF
ePub

respond au côté évangélique de l'autel, c'est-à-dire ne pas imiter ce qui se pratique dans la métropole de Paris, comme il a été dit, et placer le livre des évangiles sur un pupitre isolé, en tournant le dos au pilier et la face au peuple. Nous devons conclure, de ce qui précède, qu'aucun pupitre d'évangile, quelle que soit l'orientation de l'église, ne doit point être fixé contre le pilier ou le mur.

Après avoir blámé la destruction des jubés, tels que le moyen-âge nous les avait légués, nous ne pouvons nous dispenser de faire quelques observations qui assurément ne seront pas goûtées par les admirateurs exclusifs de tout ce qui tient à la période ogivale. Nous répétons encore que nous nous associons aux regrets des archéologues qui déplorent la destruction de ces tribunes dont un assez grand nombre étaient des merveilles de délicatesse artistique. Mais nous devons dire qu'on serait dans une grande erreur si Fon croyait que le jubé fùt une nécessité strictement liturgique. Au siècle où nous vivons, surtout depuis la révolution qui a fait table rase des fondations, la cause qui amena la clôture des chœurs et créa les jubés a disparu. Ce n'est pas à dire pourtant qu'une église, construite de nos jours, en imitation complète du système architectural des treizième ou quatorzième siècles, doive être absolument privée d'un jubé, mais il serait impossible de prouver qu'il en est l'indispensable complément. Pendant plus de douze siècles, le temple chrétien fut sans jubé et celui-ci, jusqu'au commencement du dix-huitième siècle, n'a pu compter à peine que les cinq cents ans qui se sont écoulés depuis son inauguration. Le seul jubé qui existe aujourd'hui à Paris, comme monument ancien, est celui de l'église de Saint-Etienne-duMont. Il se fait remarquer par son élgéance et surtout parce qu'il a survécu seul à la ruine de toutes les autres édifications de ce geure, dans la même ville. Le plus magnifique jubé de France, où s'en trouve un si petit nombre, est celui de la métropole d'Albi, tandis que celui de la métropole de Rouen, avec ses colommes greco-romaines et son style totalement disparate avec l'édifice, un des chefs-d'œuvre du moyen-âge, n'est qu'une choquante anomalie.

CHAPITRE X.

Stalles; Lutrin; Orgues.

A l'époque où le chœur fut totalement clôturé par la haute enceinte plus souvent en pierre qu'en bois, une double rangée de stalles qu'on nommait naguère encore chaires, subsellia, fut établie sur chaque côté intérieur de cette enceinte. Avant ce temps, les membres du clergé se plaçaient le long des balustres, quand l'autel était adossé au rondpoint de l'abside, ou bien au pourtour intérieur de celle-ci. Nous avons déjà parlé de l'antique presbyterium. Dans l'un et l'autre cas, ils avaient pour siéges des bancs. Mais comme le plus babituellement le clergé se tenait debont on s'appuyait sur des bâtons ou potence que l'on appelait reclinatoria. L'enceinte continue du chœur favorisa singulièrement l'édification de ces siéges fixes qui sont connus sous le nom de stalles. L'art en fit son domaine et dans quelques cathédrales ces siéges cléricaux devinrent des chefs-d'œuvre de menuiseric sculptée. Il suffit de citer les stalles d'Amiens. A la place du bâton ou reclinatorium on adapta au siége qui se levait et s'abaissait à volonté, une sorte de petite banquette sur laquelle on pouvait s'asseoir, sans cesser de paraître debout. Cette posture la plus habituelle, pendant l'assistance du clergé aux offices, explique le nom de stalle qui est donné à ces chaires, du verbe latin stare, sc tenir debout. La banquette d'appui prit naturellement le nom si pittoresque et si expressif de Miséricorde. Or, comme le siége proprement dit est le plus ordinairement levé, l'art se plut à l'orner de sculptures #ariées et fantastiques. Souvent c'est le diable sous plusieurs formes hideuses qui y est représenté. N'est-ce point là le prince des ténèbres qui, vaincu par l'Evangile, est forcé de servir comme d'escabeau aux prêtres qui célèbrent la gloire et la puissance du triomphateur de l'enfer?

Depuis que la plupart de ces clôtures du chœur ont disparu pour redevenir des balustrades en fer ou en bois, les stalles se sont maintenues en s'y adossant. Dans un chœur où l'autel est placé au centre, et s'interpose entre le peuple. et le clergé, les stalles forment un hémicycle, en s'épanouissant autour de l'abside. Les cathédrales de Lyon, de Bordeaux, etc., en offrent l'exemple. Quand, au contraire, l'autel est adossé au rond-point, les stalles se prolongent, de chaque côté, jusqu'à l'entrée du choeur. Telle est la disposition de Notre-Dame-de-Paris et du plus grand nombre des églises de cette ville. Dans le premier cas, la stalle placée au centre de l'hémicycle se distingue, dans une cathédrale, par une plus grande élévation, car c'est le siége ordinaire de l'évêque. Dans toute autre église, la stalle du curé ne doit en rien différer des autres siéges, en quelque Position que cette stalle soit fixée. Une décision émanée de la Congrégation des Rites, à Rome, en date du 10 mai 1707, s'exprime très-clairement sur ce point: « Le curé ne doit » pas avoir dans le chœur un siége plus élevé et plus orné » que les autres prêtres. » Parochus in choro, etc. Cette règle mérite assurément d'être respectée et nous regardons, comme un devoir de la transcrire ici, afin qu'elle serve de règle à l'architecte jaloux de se conformer aux prescriptions de la discipline ecclésiastique.

Dans un chœur disposé à la romaine, le lutrin cantoral est derrière l'autel. Il est entre l'autel et les fidèles, lorsque l'autel est à l'extrémité de l'abside. Le latrin, dont l'étymologic est le verbe latin legere, lectum, et se nomme, pour cette raison, lectrinum, est à peu près constamment fixé à demeure, c'est pourquoi nous ne le faisons pas figurer parmi les meubles liturgiques. Les premiers lutrins étaient principalement destinés à la lecture de l'Evangile. On les façonnait, à cause de cela, en forme d'aigle, par allusion à l'animal symbolique de S. Jean. De là l'expression si commune dans la langue liturgique : Ad aquilam chori; à l'aigle du choeur. Le pied du lutrin reposait souvent sur les quatre animaux de la vision d'Ezéchiel. Pourquoi l'artiste ne ferait-il pas revivre ces œuvres embléma

tiques qui ont pour elles la sanction de l'antiquité chrétienne? Trop souvent, il faut bien le dire, il met son génie à la torture, pour trouver quelque chose de neuf et ce qu'il caresse comme une heureuse invention n'est, pour la plupart du temps, qu'un objet totalement étranger à la mystique du culte divin. Nous ne prétendons pas que l'Eglise ait fixé la forme qui doit être donnée au lutrin, mais il existera à jamais ce qu'on nous permettra d'appeler un sens chrétien qui devra toujours inspirer, pour l'ameublement du temple catholique, des formes distinctes de celles dont on revêt les objets profanes et usuels. Le lutrin reçoit aussi l'appellation de pupitre, mais ce dernier terme implique aussi l'idée d'un lieu élevé pulpitum, tandis que le lutrin est in plano. Rien n'empêche de l'établir sur une estrade qui justifierait alors le nom de pupitre. C'est à cause de cette position élevée que le lutrin était anciennement nommé analogium, graduale, ambo, etc. En certaines églises, let lutrin est placé dans une tribune du fond ou latérale. Certaines localités exigent ces exceptions.

Du lutrin à l'orgue la transition est naturelle. Ce roi des instruments, car il les réunit tous, contribue très-puissamment à la pompe du culte sacré. Le cardinal Bona place l'introduction de l'orgue, dans nos temples, au VIIe siècle, sous le pontificat de Vitalien. On ne peut cependant le considérer comme partie obligée d'un édifice religieux, car si le VIIe siècle fut témoin de l'introduction de l'orgue dans l'église, il n'en est pas moins vrai que jusqu'au XVe et même XVIe siècle l'orgue. fut rare même dans les cathédrales, du moins en France. Il est toujours certain que l'architecte des églises en style ogival no subordonna point ses plans à ce genre d'ameublement religieux. Rien ne l'annonce dans nos cathédrales des XIIIe et XIVe siècles. Nulle part on ne voit un emplacement qui aurait été ménage pour un buffet d'orgues. Certes les belles et grandes rosaces des portails et des transsepts ne furent point élaborées avec un art si merveilleux, ni animées par de si splendides vitraux, pour être ensuite éclipsées par d'immenses buffets. Le célè bre Guillaume Durand, au XIIIe siècle, ne parle d'orgues

que dans un seul endroit de son Rationale et reste encore à savoir s'il y est réellement question de cet assemblage de tuyaux. Il dit qu'au Sanctus de la Messe, les orgues, Organa, résonnent quelquefois. Cette expression peut aussi bien signifier que l'on y fait entendre des instruments de musique. Il fait remonter l'emploi de ces instruments, Organa, à Salomon et à David. Or, à coup sûr, les Organa du culte juif n'étaient pas des orgues. Il nous semble même évident que le fameux orgue envoyé par l'empereur Constantin Copronyme, au roi Pepin, qui en gratifia l'église de Saint-Corneille, à Compiègne, n'avait pas une bien grande analogie avec nos orgues du XVIe ou XVIIe siècles.

En aucun temps, l'orgue ne jouit d'une faveur aussi grande qu'en ce moment. Depuis quelques années, l'Orgue dit accompagnateur est venu s'adjoindre à celui qui est ordinairement placé au fond de la grande nef. Mais ce luxe musical se borne, jusqu'à ce moment, aux églises de Paris et de quelques autres grandes villes. Comme objet d'art, sous le rapport de son buffet, l'orgue peut occuper un rang distingué dans l'ornementation d'une église. Mais il n'est pas possible d'offrir une règle quelconque, soit sur sa forme, soit sur la place qu'il doit occuper. Néanmoins, il nous semble que la place naturellement assignée au buffet de l'orgue est au fond de l'église, vis-à-vis de l'autel, Toutefois, les cathédrales de Tours et de Chartres, pour nous borner à celles-là, ont leur buffet à l'extrémité d'une des branches de leur transsept ou croisée. Ceci n'est qu'une exception. Nous ne donnerons pas ce nom à ce qu'on voit dans l'église de Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux, à Paris, ou l'orgue est placé au-dessus du maître-autel dont il semble être partie intégrante. Cette idée est neuve, comme on l'a dit, mais cela ne suffit pas pour la rendre merveilleuse et digne d'imitation. Nous n'avons pas ici à considérer l'orgue sous son aspect musical et à tracer les règles que la discipline liturgique a posées pour prévenir et corriger les

abus.

« ÖncekiDevam »