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fait mention de l'oeuvre ou banc sur lequel les marguilliers avaient le droit exclusif de prendre place. Il était naturel que des églises riches comme celles de la capitale se missent en frais pour faire de ce banc un objet d'art. La chaire semblait exiger vis-à-vis d'elle quelque chose de symétrique. Alors apparurent ces bancs-d'œuvre dont quelques-uns se font remarquer par la richesse de la boiserie. Il suffit de citer celui de Saint-Germain-l'Auxerrois. Mais il arrive trop souvent que ces hautes et larges menuiseries obstruent l'arcade où elles sont placées et éclipsent même quelquefois la chaire dont elles ne devraient être que le modeste accessoire.

CHAPITRE XII.

Le Baptistère; le Bénitier.

Il est temps d'arriver à un autre objet d'importance majeure et qui a subi de nombreuses modifications, depuis les premiers siècles jusqu'à nos jours. Nous voulons parler du baptistère. Après que la paix eut été rendue à l'Eglise le baptême fut administré solennellement le samedi-saint et la veille de la Pentecôte. Il avait lieu par immersion. Il fallait pour cela un lieu assez spacieux, à cause du nombre des personnes qui devaient être baptisées, et ensuite une large piscine dans laquelle était plongé le catéchumène. Ces premiers baptistères furent donc nécessairement des édifices séparés. L'empereur Constantin fit bâtir, auprès de la basilique du Saint-Sauveur, un baptistère, sous le vocable de Saint-Jean-le-Précurseur, qui donna plus tard son nom à l'église elle-même connue sous celui de Saint-Jeande-Latran. La tradition nous apprend même que ces baptistères antiques étaient assez amples pour que la parole de Dieu y pût être annoncée au peuple. C'est dans le baptistère de Milan que S. Ambroise prononça quelques-unes de ses homélies. L'Italie conserve encore un certain nombre de ces baptistères isolés. On y élevait des autels, on les enrichissait de reliques, on y faisait brûler des cierges et des lampes. Les Grecs donnaient aux baptistères le nom d'Illuminatoires. Chez les latins, c'étaient les Sales baptismatis ou baptismales. L'évêque seul, étant le ministre ordinaire du baptême, en ces temps-là, les églises cathédrales jouissaient exclusivement du droit de baptistère. On sait que ce droit s'étendit plus tard aux simples églises paroissiales. Enfin, quand au lieu de baptiser par immersion on se contenta de verser de l'eau sur la tête du cathécumène, il ne fut plus nécessaire d'avoir des baptistères aussi spacieux. Un édicule, au fond d'une église, reçut la cuve

baptismale posée sur une colonne peu élevée, ou même sur un massif de maçonnerie.

Ordinairement, surtout dans les églises rurales, le baptistère occupe un angle, presque toujours celui de gauche, à côté de la principale porte. Il se borne à la cuve ou piscine. Ce n'est plus alors un vrai baptistère et ce terme est même tombé en désuétude. C'est ce qu'on nomme les fonts baptismaux. Il est pourtant à souhaiter que par respect pour le sacrement de la régénération, cette piscine soit du moins environnée d'une balustrade. Or, cette convenance est trop habituellement négligée. On couvre cette piscine d'un petit dôme surmonté d'une croix. Cela retrace fort heureusement une image des anciens baptistères environnés d'un péristyle couronné d'un ciboire ou baldaquin. Cette forme, qui subsiste encore dans un assez bon nombre d'églises, surtout à la campagne, doit être incontestablement préférée à tout autre fantaisie artistique dont l'exemple se renouvelle trop fréquemment dans quelques églises, surtout à Paris. Nous portons le défi de trouver, dans toute la tradition chrétienne, des fonts baptismaux qui aient quelque analogie avec ceux des modernes temples de la Madelaine ou de Notre-Damede-Lorette. Ce qu'il y a de fàcheux, car nous devons parler ici en toute franchise, c'est que la province copie avec trop d'engouement ce qui se fait en ce genre dans la capitale et c'est ainsi que le véritable art chrétien s'altère et se dénature partout.

La cuve ou piscine est indifféremment de marbre, de pierre commune, de bronze, de plomb. Son couvercle, qu'il est parfaitement convenable de façonner en coupole ou en pyramide, est ordinairement en cuivre, et quelquefois en bois peint. Le Rituel de Toulon veut que l'intérieur de la piscine, si celle-ci est formée d'un bloc de pierre, ait une doublure de plomb, d'étain ou de cuivre étamé. On pourrait encore placer, dans la cavité de la piscine, un vase mobile qui serait d'un des métaux déjà nommés, ou bien d'argent. La piscine, qui contient l'eau du baptême, doit être fermée à clef. Si les fonts baptismaux sont dans un édicule particulier, on peut l'orner de tableaux qui figurent

le baptême de Notre-Seigneur par S. Jean, ou celui de l'eunuque de la reine de Candace par S. Philippe. Cclui-ci, à notre avis, pourrait obtenir la préférence sur le premier, car S. Philippe administra, non le baptême figuratif du Jourdain, mais le sacrement de la nouvelle loi.

Pour se faire une idée de la richesse que déploya Constantin dans le baptistère de Saint-Jean-de-Latran, il suffit de rappeler qu'au milieu du bassin était une fontaine surmontée d'un agneau d'or pur qui versait les eaux baptismales. On y admirait une statue d'argent du Sauveur, du poids de 170 livres. A côté s'en élevait une autre de même métal représentant S. Jean-Baptiste. Huit colonnes de porphyre soutenaient la coupole, du milieu de laquelle pendait un vase d'or avec une lampe alimentée par des huiles odoriférantes. Ces détails, fournis par Anastase, pourraient renseigner nos architectes et artistes modernes. Nous croyons que des imitations de ce genre seraient préférables aux inventions dont ils gratifient nos temples chrétiens..........

Le bénitier a une analogie assez directe avec les fonts baptismaux. C'est un autre genre de piscine qui contient une eau sanctifiée par les prières de l'église. Au milieu de la cour carrée ou parvis qui précédait l'entrée des anciennes églises, ainsi qu'on l'a déjà vu, était toujours une fontaine où les fidèles se lavaient le visage et les mains, avant de pénétrer dans l'enceinte sacrée. Cet usage a subsisté pendant un assez grand nombre de siècles, quoique le bénitier proprement dit existât déjà. Le parvis de Notre-Dame, à Paris, avait sa fontaine et il en était de même devant le grand portail de la plupart de nos cathédrales. On attribue, au pape Saint-Alexandre Ier, l'institution de l'eau bénite et nous remontons ainsi au commencement du deuxième siècle. Il en résulte qu'à l'ablution symbolique de la fontaine du parvis venait se joindre une autre ablution que l'Eglise met au nombre de ses sacramentaux. Sous le porche du temple chrétien tait une conque de pierre dans Jaquelle était l'eau mêlée de sel sur laquelle le prêtre avait appelé les bénédictions du ciel. Cette cérémonie se faisait, chaque dimanche, avant la messe paroissiale et était suivie

de l'aspersion. A une époque qui varie considérablement, par rapport aux lieux, cette conque, qui n'est autre que le bénitier dont nous parlons, fut transférée du porche au narthex, c'est-à-dire dans la partie inférieure de l'église, la plus rapproché de la porte. Ce bénitier en occupait le milieu et se distinguait, par sa grandeur proportionnée, à l'ampleur de cette partie du temple. Vers le milieu du siècle dernier, ces bénitiers furent relégués à l'un des deux côtés de l'entrée et perdirent, dès ce moment, une bonne part de leur caractère liturgique. Au lieu d'une large conque ronde ou polygone, portée sur un fût et souvent élaborée avec soin, le bénitier dégénéra dans un grand nombre d'églises en une mesquine cuvette scellée au mur. Il est regrettable qu'une transformation pareille se soit effectuée. Heureusement plusieurs de nos églises de campagne ou de petites villes ont conservé ces piscines séculaires. Depuis quelques années certaines églises de la grande ville, qu'il faut bien se préserver de prendre constamment pour modèle, ont été dotées de ce qu'on a voulu nommer encore bénitiers. Mais le nom n'a pas à beaucoup près ramené la chose. Il suffit de voir, surtout à Saint-Germain-l'Auxerrois, le nouveau bénitier dont on a prétendu décorer une des portes latérales. Si trois joufflus Cupidons, in naturalibus, groupés autour d'une fontaine copiée sur un monument païen, constituent le bénitier chrétien notre censure porte à faux. En attendant que cela nous soit prouvé nous la maintenons. Nous en disons autant d'une trop grande quantité d'autres bénitiers plus ou moins récemment placés dans quelques églises de Paris. Nous n'exceptons pas même les deux valves marines qui tiennent lieu de bénitiers dans l'église Saint-Sulpice, à Paris, quoiqu'il y ait eu intention manifeste d'imiter ceux qu'on voit de chaque côté du narthex, dans la basilique de Saint-Pierre-du-Vatican. Sans doute, ces grands et larges bénitiers, qu'on voit encore en face de l'entrée de beaucoup d'églises, en province, pourraient obstruer l'accès de la grande nef dans celles de Paris, pour les processions, les convois funèbres et dans quelques autres circonstances, mais pourquoi, en ce cas, ne les placerait-on pas un peu

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