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L'aube, alba, ou robe blanche n'a pas besoin d'être décrite. Un abus s'est introduit dans sa confection. On voit quelquefois des aubes dont le parement en dentelle brodée qui ne devrait en être que l'accessoire, en est au contraire le principal. Selon les règles, ce parement ou garniture ne devrait point monter plus haut que les genoux. Or, il arrive trop fréquemment que cette partie brodée dépasse la ceinture.

Pour empêcher que la longueur et l'ampleur de l'aube ne gêne les mouvements du célébrant on la serre avec un cordon, autour des reins. A ce cordon, on substitue quel quefois une ceinture de soie dont les deux extrémités sont enrichies de broderies d'or ou d'argent. Les évêques étaient autrefois les seuls qui usassent de ces sortes de ceintures. Nous ne pensons pas néanmoins qu'il y ait, à l'égard des simples prêtres, une prohibition d'en user. Le terme latin cingulum ne se traduit pas plus fidèlement par cordon que par ceinture. On trouve même, pour exprimer cet objet, le terme Zona qui désigne bien plus particulièrement la ceinture que le simple cordon. Il ne nous semble pas de bon goût que le cordon ou la ceinture soient en couleur, comme on parait vouloir en établir la coutume, en certains pays. Le cordon est un accessoire de l'aube, avant tout. Or celle-ci est blanche. La raison toute seule dit que l'accessoire doit toujours suivre la condition du principal.

Le surplis et le rochet ne sont en réalité que des aubes plus courtes. Pour ce qui est du premier, nous partageons l'avis de quelques archéologues qui censurent les ailes plissées et enpesées de la plupart de nos surplis français. Cette bizarre coutume qui date, à peine d'un siècle, rend le surplis incommode et mal aisé à maintenir propre. On sait que ces ailes à plis ne sont autre chose que les anciennes manches larges qu'on a fini par rejetter en arrière. Mieux vaudrait qu'on les reprit, comme cela a lieu, même en France, dans quelques diocèses. Pour ce qui est du rochet, il ne diffère de ce véritable surplis dont nous venons de parler, qu'en ce que les manches en sont étroites. Il est des rochets qui n'ont point de manches. Il est inutile de dire

que tout ce qui dans l'église, entre dans la catégorie du linge, doit être en toile de lin, d'où se forme le nom générique de linge. Le chanvre, comme on l'a vu, n'est pas exclu de cette catégorie.

L'amict, l'aube, le cordon, le surplis conviennent plus ou moins directement à toute la hiérarchie ecclésiastique. Les laïques mêmes, par extension, en usent pour diverses fonctions auxquelles on les appelle quelquefois.

Le rochet paraîtrait être réservé aux prélats et aux chanoines qui s'en revêtent sous la mozette. Dans la pratique, cela souffre des exceptions, selon les lieux. Néanmoins, les rochets des prélats sont ordinairement ornés d'un parement en dentelle brodée, tandis que ceux des chanoines sont exclusivement unis jusqu'aux bords. En France, les rochets descendent jusqu'aux genoux. En Italie, ils ne dépassent pas le buste.

Ce qui vient d'être dit suffira pour le but que nous nous proposons, car nous ne pouvons entrer ici dans des détails plus intimement liturgiques. La mozette, le camail, l'aumusse et la barette ne sauraient être ici non plus l'objet de détails descriptifs, car une immense variété règne en ce genre et ressort des prescriptioins ou des coutumes diocésaines. Il en est de même, pour l'habit des enfants de chœur.

Pour ce qui regarde cet habit, nous ne pouvons nous empêcher de signaler ce qui se passe depuis quelques années dans une grande ville dont il est superflu d'articuler le nom. On s'y plaît à affubler de beaux rochets à dentelle, de mozettes cardinalices, de chaussures rouges quelquefois brodées, de toute sorte de capricieuses fantaisies, ces jeunes choristes dont cependant les règles liturgiques ont à peu près fixé le costume. Or, ce dernier qui leur fut affecté pendant des siè cles est d'une sévère simplicité à laquelle on se borne encore dans les cathédrales jalouses de maintenir les prescriptions séculaires. Tout homme sensé ne saurait applaudir à ces nouveautés qui ne concordent point avec la noble majesté du culte divin. Un pieux évêque de France a déjà stigmatisé par une improbation formelle toutes ces mesquines puérilités.

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CHAPITRE XXIII.

Insignes du Pape et des Archevêques.

Deux chapitres sur divers insignes de la haute hiérarchie termineront convenablement cette cinquième partie de nos Institutions de l'art chrétien.

Pour le pape, ces insignes sont la tiare, la mitre précieuse à cercle d'or, le fanon, le pluvial orné d'un formal, la croix papale avec ou sans Christ.

Pour les patriarches et archevêques, le pallium, la croix portée devant eux.

Pour les évêques, la mitre, la crosse, la croix pectorale, l'anneau. Les deux derniers appartiennent aussi au pape et aux archevêques. La mitre est commune à tous, le pallium est aussi un insigne du pape, et la crosse est pareillement l'insigne des patriarches et des archevêques.

Les abbés bénits portent aussi la mitre, la crosse, la croix pectorale et l'anneau.

10 Insignes particuliers du pape. Le souverain Pontife a la tête couverte de la tiare, dans les cérémonies solennelles. C'est un bonnet de drap d'or rehaussé de trois couronnes superposées et dont le sommet est orné d'une petite croix. Derrière la tiare pendent deux bandes de drap d'or terminées par des franges. Les pierreries, les perles enrichissent cette coiffure pontificale. La tiare donnée par Napoléon, au pape Pie VII, est estimée d'une valeur de huit-cent-mille francs.

Jusqu'au pape Boniface VIII, la tiare, connue dans les auteurs anciens, sous le nom de regnum, règne, n'eut qu'une seule couronne. Ce pontife y en ajouta une seconde. Enfin, Urbain V, fit de la tiare ce que les Italiens nomment triregno, le trirègne. Lors donc que les artistes veulent représenter un pape antérieur à Boniface VIII, s'ils

le coiffent du triple diadème ils commettent un anachronisme. Sans doute il n'y a pas dans cette erreur un grave danger, mais ne convient-il pas de se conformer à l'histoire, quand on peint ou sculpte un sujet historique? Ne serait-ce pas blesser la vérité que de figurer, par exemple, la tiare à trois diadèmes sur la tête du pape Léon III, lorsqu'en 800, il couronne Charlemagne! Une autre observation ne sera point ici déplacée. Quand on signale des peintures où la première Personne de la sainte Trinite porte une tiare à un seul diadème, certains archéologues préten. dent, qu'en ce cas, le Père éternel est figuré non en pape mais en roi. Ils se trompent. Ici le Père est représenté en pape, avec la différence du siècle, pour le nombre des couronnes. Il pourrait cependant y avoir quelques exceptions, mais nous les croyons rares.

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A ce qui vient d'être dit, nous croyons devoir joindre le passage suivant de Frédéric Borromée : « Les Souverainspontifes sont distingués par une mitre spéciale qu'on » nomme regnum. Elle doit être entourée de trois couron»> nes pour désigner l'autorité suprême. C'est ainsi que dans » l'ancienne loi le Grand-prêtre était distingué et Josèphe » dit qu'il avait sur la tête une triple couronne. Il existe » néanmoins une antique peinture où le règne n'est point » orné d'une triple couronne, mais seulement d'une sorte » de plaque d'or qui en occupe le bord inférieur. C'est ce » que l'on peut remarquer à Assise sur la courtine de l'au>>tel du pape Honorius. On voyait à Saint-Jean-de-Latran, dans la chapelle consacrée à S. Sixte une mitre pontifi» cale qui n'avait qu'une seule couronne placée au bas, au» tour de la tête, et la mitre se terminait en pointe aigüe » avec un globule d'or. » Quoique l'auguste écrivain que nous citons n'indique pas d'une manière précise les époques fixes par nous citées, on y voit que anciennement la tiare n'était entourée que d'une seule couronne. Ce passage, loin d'infirmer, corrobore ce que nous avons dit. (Voyez le chapitre Ix de la première partie).

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La mitre précieuse ou glorieuse est garnie d'un cercle brodé d'or. La face antérieure porte des lames d'or qui

s'étendent jusqu'au sommet. En outre, elle est parsemée de pierreries. Cette mitre semble un diminutif de la tiare. Les autres mitres papales moins riches sont pareilles à celles des évêques et servent dans des occasions moins solennelles.

Le fanon est comme une sorte de pélerine de soie rayée de diverses couleurs et d'une extrême délicatesse de tissu. Le pape en a les épaules couvertes avant de mettre la chasuble. Lorsqu'il a été revêtu de celle-ci, comme le fanon est double, on retire de dessous la chasuble, la partie supérieure qui est rabattue, tandis que la partie inférieure reste sur la dalmatique que le pape porte sous la chasuble. C'est donc une sorte de mozette qui apparait sur les épaules do pontife immédiatement sur la chasuble et sous le pallium.

Quand le pape est revêtu pontificalement, hors de la messe, il porte un pluvial ou chape de drap d'or qui se rattache sur la poitrine par le moyen d'une agraffe qui porte le nom de formale. Cette agraffe est formée de trois pommes de pin en or et en pierreries, disposées en triangle, tandis que le formal des cardinaux-évêques porte trois pommes de pin rangées sur la même ligne.

La croix papale est de deux sortes. Celle qu'on porte devant le Souverain-pontife est montée sur une hampe et est ornée d'un Christ attaché à la croix. Celle que le pape tient à la main est moins haute et n'a point de Christ. Le pape porte celle-ci en guise de crosse, quand il consacre un évêque, ou un autel, ou quand il ouvre la porte-sainte du Jubilé. Chacune de ces croix est à un seul croisillon et jamais à triple traverse, comme on se plait mal à propos à figurer, surtout en France, la croix papale. Il n'a jamais existé à Rome de croix à triple ni même à double croisillon. (Voir ce qui a été dit sur ce sujet dans le chapitre 1x de la première partie).

20 Insignes des archevêques. Le premier de ces insignes est le pallium. Il fut, dans le principe, un vrai manteau, comme l'exprime son nom. Il se réduit aujourd'hui à une bande de laine blanche parsemée de croix noires. Cette

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