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moire de S. Georges était en grand honneur dans l'Eglise Occidentale. Sa légende rapporte que l'empereur Dioclétien l'avait élevé aux premiers grades de l'armée, mais que Georges, indigné des persécutions de ce tyran contre les chrétiens ayant eu le courage de le lui reprocher, Dioclétien résolut de faire mourir cet importun censeur. Ni menaces, ni promesses ne purent ébranler la constance de ce fervent et courageux athlète de la vérité chrétienne et il eut la tête tranchée. Depuis ces temps reculés, les hommes de guerre ont pris S. Georges pour patron et la République de Gènes s'était placée sous sa protection. Il n'est donc pas étonnant que l'art chrétien ait constamment représenté S. Georges en costume militaire, monté sur un cheval de bataille, armé d'une lance. On le figure terrassant un dragon. Ceci est une allégorie.

Le dragon vaincu est le symbole de l'idolâtrie dont S. Georges fut victorieux par son ferme attachement à la foi pour laquelle il sacrifia sa vie. Sa légende rapporte aussi que par un simple signe de croix il chassa le diable d'une statue d'Apollon et que ce miracle convertit au christianisme l'impératrice Alexandra. Ce dernier trait est figuré par une reine qui est peinte auprès du saint martyr. Certains artistes font de cette princesse une jeune fille que le chevalier chrétien prend sous sa protection. Raphaël a-t-il eu cette pensée quand il a représenté S. Georges à cheval, venant de tuer le dragon et semblant se dévouer à la défense de la jeune Cléodolinde, princesse de Lydie, qui est devant lui à genoux et les mains jointes, comme pour implorer le secours du guerrier? On n'a pas assurément voulu faire de S. Georges un de ces chevaliers du moyen-âge qui se consacraient à la défense des dames. Cette poétique chevalerie ne saurait placer son berceau dans le IVe siècle. La princesse que l'on représente auprès de S. Georges n'est, selon Molanus, qu'une allégorie. Ce serait pour avertir les chevaliers chrétiens dont S. Georges est le patron qu'il est de leur devoir de défendre l'Eglise, épouse de Jésus-Christ, contre les incessantes attaques du dragon infernal. Ce qui, au siècle où vivait notre auteur, pouvait avoir quelque ap

parence de justesse, ne saurait, de nos jours, recevoir une application tant soit peu vraisemblable. Ce n'est point par des armes matérielles que la foi catholique pourrait être utilement protégée.

Paquot entre, à son tour, dans une discussion sur une opinion qui a été émise, au sujet du dragon. Il a été prétendu que ce dragon, terrassé par S. Georges, était une imitation erronnée d'un tableau commandé par l'empereur Constantin où ce prince était figuré précipitant un dragon dans la mer. Selon Jean Gérard Kherkherder, historiographe impérial à Louvain, en 1738, les croisés, ayant vu dans l'église de S. Georges en Palestine le tableau commandé par Constantin, prirent celui-ci pour le saint martyr luimême. Ce tableau leur inspira l'idée de la décoration de l'Ordre militaire de S. Georges laquelle consiste, en effet, en une image de cavalier qui terrasse un dragon. Cette assertion n'est pas corroborée de preuves assez solides. Mais quand même cela serait, il ne saurait en résulter rien d'attentatoire à l'héroïsme chrétien de S. Georges, et l'allégorie du dragon, c'est-à-dire du paganisme dont il triompha, lui serait toujours applicable.

Le cardinal Frédéric Borromée ne considère pas comme bien authentique la légende de S. Georges relativement au dragon terrassé. Il n'en est pas moins certain que cette manière de peindre S. Georges en cavalier armé, foulant aux pieds un dragon, remonte aux temps anciens et qu'il y a ici une sorte de prescription qui d'ailleurs ne peut point nuire à la piété. Nous n'avons pas besoin de dire qu'il a existé plusieurs ordres de S. Georges, en diverses contrées et qu'aujourd'hui encore, en Angleterre, cette institution est en pleine vigueur. On a vu même des Confréries et des Chapitres se placer sous ce patronage.

S. Marc évangéliste, solennisé le 25 avril, est aussi célèbre à Venise que S. Georges à Gènes. Mais ce n'est point comme patron de Venise que S. Marc doit être ici envisagé. Nous le considérons sous un plus noble aspect, celui d'évangéliste. Un lion est habituellement figuré auprès de S. Marc. Il n'y a jamais eu pourtant en ceci une constante

uniformité. Le lion a été aussi l'attribut de S. Matthieu et même de S. Jean, tandis que la figure humaine et l'aigle ont été, tour à tour, des emblêmes de S. Marc. (Nous avons effleuré seulement cette question, au commencement du chapitre Ix de la première partie). On trouve la preuve de ce qui vient d'être dit dans les écrits de S. Irénée, et de S. Augustin. Voici donc, pour S. Marc, trois symbolismes : le lion, la figure humaine ou angélique et l'aigle. Il est certain qu'il règne une assez grande incertitude sur ces attributions iconographiques. L'Eglise n'a jamais défini à quel évangéliste devait être attribué chacun de ces emblèmes. Bien mieux, rien n'oblige de croire que ces quatre figures de la vision d'Ezéchiel ont un rapport quelconque aux quatre écrivains inspirés des saints Evangiles. Bossuet dit nettement: «Par ces quatre animaux mystérieux on PEUT en» tendre les quatre évangélistes. » Ce serait donc mal à propos que des auteurs peu éclairés considéreraient comme dogmes catholiques les attributions des figures de l'homme ou ange, du lion, du veau, de l'aigle aux quatre historiens sacrés. Néanmoins il est reçu depuis plusieurs siècles, comme on peut s'en convaincre dans Guillaume Durand, que la figure de l'homme aîlé doit être l'attribut de S. Matthieu; celle du lion l'attribut de S. Marc; le veau et l'aigle sont attribués à S. Luc et à S. Jean,

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Il est opportun de citer ici en entier un texte qui mérite. de la part des artistes, une grande confiance. C'est S. Jérôme qui parle ainsi dans son commentaire sur S. Matthieu : «La face d'homme (vision d'Ezéchiel) désigne Matthieu qui a comme débuté par écrire sur l'homme, car son li>> vre commence par ces mots: Livre de la génération de Jésus-Christ, fils de David. La deuxième figure dénote » Marc dans l'Evangile duquel on entend comme la voix du » lion dans le désert lorsqu'il pousse ses rugissements : » Voix de celui qui crie dans la solitude; préparez la voie » du Seigneur. La troisième figure est celle du veau qui » est le symbole de S. Luc l'évangéliste, lequel débute par » le prêtre Zacharie. Par la quatrième figure on représente » S. Jean, l'évangéliste, qui comme pourvu d'ailes d'aigle et

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prenant un vol élevé, traite du Verbe de Dieu. » Ce passage ne laisse rien à désirer. L'artiste chrétien n'a plus à se préoccuper des incertitudes plus haut mentionnées.

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Sous le rapport de la physionomie de S. Marc, Durand nous la dépeint ainsi : « Sachez que S. Marc eut le nez long, les sourcils relevés, les yeux beaux, le front chauve, une barbe longue, un maintien noble, les che» veux blancs et que son âge était celui de la maturité. » Paquot avertit les peintres et les sculpteurs qu'ils ne doivent pas mettre dans les mains de S. Marc ni des autres évangélistes, ni même des écrivains, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, des livres faits comme les nôtres, mais des rouleaux. Nous en avons déjà parlé. L'erreur contre laquelle Paquot veut prémunir les artistes est à peu près générale. On a vu dans des tableaux peints par des artistes du premier ordre des livres reliés avec le plus grand luxe et parfaitement semblables à ceux de nos temps modernes. A l'époque où vivaient les évangélistes, le livre ne fut qu'un rouleau, Volumen.

On orne aussi quelquefois la tête de S. Marc d'une lame d'or qui était l'insigne de l'épiscopat, dans les premiers siècles. Il n'est pas néanmoins à croire que cet insigne fût en usage dans ces siècles d'ardente persécution. On ne saurait pourtant blâmer cet insigne par lequel on veut indiquer que S. Marc fut évêque d'Alexandrie où il souffrit le martyre, en l'an 66.

CHAPITRE IX.

Mois de Mai.

SS. Philippe et Jacques, apôtres; L'invention de la Sainte-Croix.

Le 1er mai ramène la fête des saints apôtres Philippe et Jacques. On n'a rien de bien certain sur le genre de mort du premier. On sait sculement qu'il porta le flambeau de l'Evangile dans les deux Phrygies. Sa fête est associée à celle de S. Jacques, surnommé le Mineur, qui fut premier évêque de Jérusalem. S. Epiphane rapporte que cet apôtre, pour insigne de sa dignité épiscopale, avait le front orné de la lame d'or, de même que S. Marc. Les Juifs auxquels il prêchait le dernier avènement du Fils de l'Homme le précipitèrent du lieu élevé où cet apôtre s'était placé pour évangéliser et le peuple l'accabla d'une grêle de pierres. Comme il respirait encore, un foulon l'acheva, en lui déchargeant sur la tête un coup de levier dont il se servait pour fouler les draps. Durand pense que ces deux apôtres ont une fête commune parce qu'ils ont eu une commune mort. Cela ferait présumer qu'ils ont subi le même martyre. On a de Philippe de Champagne un tableau qui représente son patron. Cet apôtre, dans l'absence de tout document positif sur le genre de son martyre, est ordinairement figuré tenant en main une grande croix, parce qu'on a présumé qu'il était mort comme son divin maître. Quelques écrivains voient dans cet attribut la croix dont cet apôtre prêcha la sainte vertu dans l'Asie mineure. Mais alors il faudrait, pour une même raison, attribuer cet emblême à tous les apôtres, puisque tous ont prêché, selon le langage de S. Paul, le scandale et la folie de la croix. Le premier motif est certainement préférable, quoique aucun monument bien authentique n'appuie le fait de la crucifixion de S. Philippe.

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