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portés de la Chine ou des Indes. Molanus et Paquot entrent dans de longs détails sur la bénédiction des raisins qui avait lieu le jour de S. Sixte, pape, immédiatement avant la seconde élévation qui précède l'Oraison dominicale à la Messe. Cela sort de notre sujet et appartient exclusivement à la liturgie.

Lequel des deux saints, du pape et de l'évêque, doit être regardé comme le patron des vignerons? D'après ce qui vient d'être dit, la réponse n'est pas sans difficulté. Nous croyons qu'en France il est assez rare que les vignerons se placent sous le patronage d'un S. Urbain. En général, ils font choix de S. Vincent, diacre, dont la fête a lieu le 22 janvier. Rien, ni dans la vie, ni dans le martyre de ce saint, dont le culte est très-célèbre en Espagne, n'a le moindre rapport à un patronage de vignerons. On doit en dire autant de S. Martin dont la fête tombe au onzième jour de novembre. Néanmoins, comme en ce mois les vins son soutirés des cuves, les vignerons d'Italie et d'autres pays ont choisi ce saint évêque de Tours pour leur patron. S. Urbain ne paraît avoir été honoré comme patron des vignerons que sur les bords du Rhin et peut-être encore dans le diocèse de Langres où la confusion entre le pape de ce nom et l'évêque S. Urbain a très-probablement pris naissance.

CHAPITRE XI.

Mois de Juin.

Saint Médard, évêque; Saint Antoine de Padoue; Les saints Gervais et Protais, martyrs.

Le 8 juin est célébrée la fête de S. Médard, évêque de Noyon. Né à Salency, en Picardie, vers l'an 457, et sacré par S. Remi, l'illustre Médard se dévoua avec une ardeur extraordinaire à la conversion des payens qui peuplaient encore le nord de la France. Mort en 545, il fut enterré dans sa cathédrale de Noyon, mais le roi Clotaire fit transporter ses reliques à Soissons où il avait plus habituellement résidé. On a peint assez fréquemment le trait où sainte Radegonde, épouse du roi Clotaire, reçoit des mains de S. Médard le voile de religieuse et est élevée à la dignité de diaconesse. Une église paroissiale de Paris est sous l'invocation de S. Médard. L'institution de la fête dite de la Rosière est attribuée à ce saint évêque. C'était un chapeau de roses destiné à la plus vertueuse fille du village de Salency, et l'on y joignait une somme de 25 livres qui lui était en même temps comptée. On voyait au-dessus de l'autel de la chapelle de S. Médard, située à une des extrémités de Salency, un tableau où ce pontife était représenté couronnant une Rosière. A qui la voix publique avait-elle décerné cet honneur? C'était à la propre sœur de S. Médard. Ce même sujet a été traité par le peintre Dupré, en 1837. Cette belle toile orne l'église de Saint-Médard, à Paris.

Le 13 juin, fête de S. Antoine de Padoue. Né à Lisbonne en 1195, ce religieux s'est rendu illustre autant par ses prédications que par ses miracles. L'Italie fut le principal théâtre de son zèle et il mourut, en 1231, à Padouc, dont le nom distinctif lui est resté. Un an après sa mort, fait unique en ce genre, Antoine fut mis au rang des saints par le pape Grégoire IX. S. Antoine a été re

produit sous toutes les formes de l'art, principalement en Italie et en Portugal. L'église de Saint-Vincent, de Rouen, possède un vitrail du XVIe siècle retraçant un miracle de S. Antoine de Padoue. Ce saint, prêchant, à Toulouse, sur l'Eucharistie, ne put parvenir à convaincre un hérétique albigeois qui lui déclara qu'il ne se rendrait qu'à l'évidence d'un miracle: « Si ma mule, dit-il au saint, après quelques

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jours de jeûne rigoureux refuse l'orge qu'on lui présen» tera, pour adorer l'hostie, je me convertirai. » Antoine accepta le défi, et au bout de trois jours ayant présenté le vase qui contenait la sainte Eucharistic à la mule, celle-ci se prosterna pour l'adorer, dédaignant la nourriture qui lui était offerte. L'hérétique vaincu se convertit. Il est d'un assez fréquent usage de représenter ce saint tenant dans ses bras l'Enfant-Jésus. Une belle gravure du Pésarèse, peintre lombard, exécutée à l'eau forte, en 1648, représente ainsi S. Antoine de Padoue. Quelquefois aussi on figure ce saint à genoux ou debout devant l'Enfant-Jésus. Il existe, en ce genre, une assez belle toile de Strozzi.

Les saints Gervais et Protais ont leur fête fixée au 19 juin. S. Ambroise les considère comme les premiers martyrs de Milan. Il paraît qu'ils subirent le martyre sous Néron, ou au plus tard sous Domitien, ce qui les fait remonter aux temps apostoliques. Les corps de ces deux athlètes de la foi chrétienne furent découverts par une révélation divine qui fut faite à S. Ambroise. Ils avaient été inhumés auprès des restes des SS. Nabor et Félix. Les osssements étaient encore dans leur position naturelle, mais les têtes étaient séparées du tronc, indice du genre de leur martyre. Ces restes annonçaient que les deux saints avaient été d'une taille élevée. On transporta ces reliques, avec une grande pompe, dans la basilique construite à Milan par les soins de son grand archevêque. Il voulut présider lui-même à cette translation. Celle-ci fait le sujet d'un grand tableau peint par Philippe de Champagne, en 1665. Cette page remarquable sous le rapport de l'art graphique pèche néanmoins sous celui des costumes. S. Ambroise qui préside à la cérémonie est revêtu d'habits pontificaux pareils à ceux des évêques

du XVIIe siècle et du temps présent. Il en est de même pour les autres évêques, prêtres et diacres dont l'officiant est assisté. On voit en avant du cortége religieux un homme possédé du démon qui se roule dans la poussière et qui crie, en rendant un hommage forcé à la vérité, que ceuxlà seront comme lui tourmentés par le diable qui oseront nier l'identité des corps des deux martyrs dont on transfère les reliques.

Le Sueur a représenté les deux saints refusant d'adorer Jupiter. Cette page est irréprochable, sous tous les rapports. Les deux tableaux dont nous venons de faire la description ornaient autrefois l'église de Saint-Gervais, à Paris. Ils sont maintenant au Musée du Louvre. Il est permis de regretter que ces deux œuvres d'art chrétien n'aient pas été restituées au temple sacré qui fut leur primitive destination. Les deux martyrs de la foi de Jésus-Christ occupent donc aujourd'hui une place parmi les compositions les plus profanes, en compagnie des dieux de l'Olympe païen au mépris desquels ils sacrifièrent leur vie...

Quel costume convient-il d'affecter à ces deux saints? On a prétendu qu'ils étaient diacres et quelquefois on leur en a donné les insignes distinctifs. Il n'existe aucun témoignage historique sur la réalité de ce fait. Assez ordinairement on les peint vêtus d'une aube comme ayant appartenu à la cléricature.

S. Gervais est représenté quelquefois battu de verges sur un chevalet et y expirant. On figure S. Protais martyrisé par la décapitation.

Une des plus anciennes paroisses de Paris, si ce n'est même la plus ancienne, est placée sous l'invocation des SS. Gervais et Protais.

CHAPITRE XII.

Première continuation du mois de Juin.

Saint Jean-Baptiste, précurseur du Messie.

Le 24 Juin, solennité de S. Jean-Baptiste. Dans les parties précédentes il a été déjà parlé de ce grand saint. Ici, il devient indispensable de traiter ce sujet d'une manière spéciale, car tout ce qui en a été dit n'était amené que secondairement. En ce qui regarde le vêtement que les artistes affectent à ce saint précurseur du Messie, il est évident qu'ils suivent une simple tradition iconographique plutôt que le texte de l'Evangile qui devrait être leur principal guide. Très-ordinairement les peintres, statuaires, sculpteurs de tout genre, couvrent S. Jean-Baptiste d'une peau de bête fauve ou de celle d'un mouton. Or que nous dit l'Evangile? S. Matthieu s'exprime ainsi qu'il suit, chapitre III: « Jean avait un vêtement fait de poils des cha» meaux (Vestimentum de pilis camelorum), et ses reins » étaient ceints d'une ceinture de peau (et zonam pelliceam » circà lumbos suos). »

Le texte de l'Evangéliste est d'une clarté parfaite. Ce vêtement du Précurseur était fait, c'est-à-dire tissu des poils du chameau. N'est-ce pas vouloir forcer le sens de ces paroles que de leur faire signifier que Jean-Baptiste avait pour vêtement la peau d'un chameau? Cette prétention serait en outre passablement absurde, car la peau entière d'un chameau formerait une robe d'une ampleur démesurée pour un seul homme. Il résulte donc des paroles précitées que Jean-Baptiste était couvert d'un vêtement dont le poil de chameau formait la matière; pilis camelorum.

S. Marc, au chapitre 1, ne favorise pas mieux l'opinion erronée que nous combattons : « Jean était vêtu de poils » de chameau, Vestitus pilis cameli. » Ces poils ne pouvaient couvrir qu'après avoir été tissus et faconnés en étoffe.

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