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pas autorisé à censurer une peinture de ce saint à côté duquel figurerait le chien emblématique. La belle statue en marbre blanc représentant S. Dominique, dans la basilique du Vatican, retrace cet emblême. Ce magnifique objet d'art est l'œuvre de Le Gros, sculpteur français, qui la termina en 1706.

La vie de ce saint rapporte une résurrection qui mériterait d'être traitée par un habile pinceau. Un jour qu'une dame romaine, nommée Gutta, venait d'entendre S. Dominique qui prêchait dans l'église de S. Pierre, elle trouva son enfant mort. Accablée de douleur, mais animée d'une grande foi, cette mère prend dans ses bras le petit défunt, le porte à l'église et le dépose aux pieds de S. Dominique, n'ayant pour s'exprimer que le langage d'ailleurs si éloquent de sa douleur. Le serviteur de Dieu attendri pria pendant quelques moments avec ferveur, et puis il fit le signe de la croix sur l'enfant qui aussitôt revint à la vie. Ce miracle eut lieu dans l'église de S. Sixte que le pape Innocent III avait donnée à ce saint fondateur d'un ordre qui a rendu à l'Église de si éclatants services. Un ouvrier qui s'était tué en tombant d'une voûte du couvent de S. Sixte où il travaillait, recouvra la vie de la même manière.

S. Dominique mourut à Bologne, âgé de 51 ans. Grégoire IX le mit au rang des saints, en 1234, mais le diocèse d'Osma, en Espagne, avait été son berceau.

Le 10 août est consacré à la mémoire d'un des plus célè bres martyrs du IIIe siècle. S. Laurent, diacre, chargé, en cette qualité, des aumônes destinées à soulager les pauvres n'ayant pas voulu livrer aux païens les trésors sacrés dont il était dépositaire, fut condamné à périr par le feu. Un gril de fer placé sur des charbons à demi-allumés dut recevoir le glorieux diacre, afin que la torture se prolongeât. Ce raffinement de barbarie semble avoir été ignoré ou incompris par un grand nombre d'artistes qui figurent des bourreaux empressés d'attiser le feu. Le Titien peignit pour le fameux monastère de l'Escurial, près de Madrid, le martyre de S. Laurent. Tandis que le saint diacre est brutalement étendu par les exécuteurs sur le gril, un de leurs

compagnons arrive chargé de bois pour activer le feu, et un autre se courbe sur le brasier pour en alimenter l'ardeur par son souffle. Évidemment Le Titien n'a pas traduit d'une manière exacte la circonstance qui augmente l'atrocité de ce martyre, et rend plus héroïque le calme du patient. Mais aussi l'attitude noble de S. Laurent, levant les mains . au ciel pour implorer la miséricorde divine en faveur de Rome, est d'une expression admirable. Rubens a enchéri sur Le Titien pour altérer le récit historique. Pendant que deux bourreaux étendent le martyr sur le gril, un troisième apporte un panier de charbons pour rendre le feu plus violent. Dans ce dernier tableau, S. Laurent a les mains liées derrière le dos. Les deux artistes ont imprimé à sa figure une placide résignation. Des anges apportent du ciel des couronnes, symboles de la récompense qui attend le généreux athlète de la foi.

Il n'est peut-être pas en France un diocèse où S. Laurent ne soit patron de plusieurs églises. Rome, l'Italie, l'Espagne et d'autres contrées rendent à ce saint un culte solennel. Molanus se borne à parler des monnaies de Rome, de Bologne, de Viterbe sur lesquelles on a, de temps immémorial, représenté S. Laurent. Il pense que eet usage avait été introduit, afin que les peuples apprissent, par l'exemple de ce saint, à verser d'abondantes aumônes dans le sein de l'indigence.

On peut encore représenter S. Laurent remplissant l'office d'archidiacre du pape S. Sixte, entouré de pauvres auxquels il distribue les aumônes dont sa charge le rendait dispensateur. Il est superflu de parler de certaines peintures où ce saint est figuré avec un gril de ridicule dimension, qui le ferait plutôt prendre pour un chef de service culinaire ou pour un rôtisseur vulgaire.

CHAPITRE XIX.

Première continuation du mois d'Août.

Sainte Claire, abbesse; Saint Roch, confesseur; Sainte Hélène, impératrice; Saint Bernard, abbé.

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Le 12 août, fête de sainte Claire, fondatrice de l'Ordre des Clarisses. Cette illustre vierge se fit principalement remarquer par une tendre dévotion envers la sainte Eucharistie. C'est pourquoi elle est peinte tenant dans ses mains un vase qui renferme cet auguste sacrement. Néanmoins ce caractère iconographique n'est appuyé que sur nn fait raconté par un auteur anonyme que cite Molanus: a Lorsque » les Sarrazins altérés du sang chrétien et qui ne reculent » devant aucune atrocité assiégeaient la ville d'Assise, pa» trie de Claire, et qu'ils entraient dans le couvent dont >> ils avaient forcé les portes, cette abbesse, quoique malade, » ordonna qu'on la portât au devant des ennemis précédée » d'une châsse d'argent revêtue d'ivoire, dans laquelle était gardée la sainte Eucharistie. Elle adressa au Seigneur de » ferventes prières et obtint que la ville et le couvent fus>> sent délivrés de ces implacables ennemis. » Le même auteur, dans un autre chapitre, raconte encore ce qui suit : Claire, sous le poids d'une grave infirmité, filait des linges d'une extrême finesse et en ayant fait plus de cinquante » paires de corporaux elle les renferma dans des boîtes ou >> bourses de soie couleur de pourpre et les distribua aux >> diverses églises des plaines et des montagnes du pays, » dont la ville d'Assise était la capitale. » Il est d'après ceci, facile de s'expliquer pourquoi cette sainte est constamment représentée avec ce vase eucharistique à la main droite. Ce vase ne saurait cependant être notre ciboire moderne, ni l'ostensoir dans lequel on place l'hostie consacrée pour la faire adorer. C'était, en ce temps-là, une espèce de châsse, Capsa argentea, soutenue par un pied et faite en forme de tour. Les espèces sacramentelles n'y apparaissaient

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point à la vue. Seulement la forme de ce vase était suffisamment caractérisée pour que les fidèles ne pussent s'y méprendre. Il reste encore un assez grand nombre de ces petits monuments peints, sculptés ou figurés en relief pour que l'artiste se préserve d'un anachronisme.

Sainte Claire mourut en 1253, âgée de 60 ans. Le pape Alexandre IV la canonisa 1255. L'Ordre des Clarisses est une ramification de celui de S. François dont notre sainte était contemporaine. L'habit religieux de cet Ordre qui subsiste encore aujoud'hui est assez connu.

Le lendemain de l'Assomption de la sainte Vierge 16 août, l'Eglise honore S. Roch. La ville de Montpellier se glorifie de l'avoir vu naître. On n'a que fort peu de documents sur la vie de ce saint. I quitta son pays natal pour aller en Italie où il se dévoua au service des pestiférés. C'était vers le milieu du XIVe siècle. Il revint dans sa ville natale où il mourut, en 1372. Quelques auteurs assignent cette date à la translation de ses reliques à Arles. Ce qu'il y a de certain, c'est que depuis ce temps, S. Roch n'a point cessé d'être invoqué avec succès contre la peste. Ce que l'on a dit du chien de S. Roch qui léchait la plaie de son maître attaqué de ce fléau n'est qu'une opinion populaire. Procaccini a peint S. Roch secourant les pestiférés. Annibal Carrache l'a peint distribuant son bien aux pauvres, avant de quitter sa ville natale où sa famille tenait un rang distingué. Rubens fit pour l'église de Saint-Martin d'Alost un magnifique tableau où, dans le plan supérieur, Jésus-Christ montre à ce saint, animé d'une si grande charité pour les pestiférés, une tablette que soutient un ange avec ces mots : Eris in peste patronus. « Tu seras un intercesseur contre » le fléau de la peste. » Au dessous est un groupe de malades qui lèvent les yeux et tendent les bras vers le saint qu'ils implorent. L'église paroissiale de Saint-Roch, à Paris, ne possède aucune œuvre d'art un peu remarquable, en l'honneur de son patron. Ne serait-il pas à désirer qu'une belle copie du tableau de Rubens trouvât une place dans cette église, qui en est très-susceptible?..

Le 18 août, est honorée la pieuse impératrice sainte Hé

lène, mère du grand Constantin. On doit peindre Hélène, dit Molanus, comme une personne de grand âge. Elle doit avoir un port noble, un air de force et de majesté, une taille élevée. Selon cet auteur, on fait injure à cette princesse, en lui donnant une couronne royale, car elle fut impératrice, Augusta. Molanus nous semble ici un peu trop sévère. L'erreur, en ce cas, ne saurait être qualifiée d'injure. Hélène était l'épouse de Constance Chlore, avec la qualité de légitime, quoique Bède et quelques auteurs la lui contestent. Il a été parlé de cette impératrice dans le chapitre IX (mois de mai). Le cardinal Frédéric Borromée censure les peintres qui revêtent de splendides parures certains pieux personnages et cite un trait relatif à sainte Hélène qu'un artiste avait ainsi parée. Ce trait est rapporté dans le chapitre viie de l'ouvrage de ce cardinal, reproduit au chapitre vi de notre première partie. Pour caractériser cette sainte, on lui met sur la tête une couronne impériale et elle soutient de la main droite une grande croix qui indique l'Invention du bois sacré faite par cette princesse à Jérusalem. Hélène était âgée de 80 ans, quand elle fit cette précieuse découverte, ce qui motive la prescription précitée de Molanus.

La fête de S. Bernard est fixée au 20 août. Tout le monde sait que cet illustre abbé est la plus grande et la plus brillante figure du moyen-âge. Calvin lui-même n'a pu se défendre de louer la piété et la sainteté du célèbre abbé de Clairvaux. L'Eglise l'a placé au rang de ses docteurs. Il est souvent peint embrassant les instruments de la Passion, soit parce qu'il médita profondément sur ce mystère, soit parce qu'à l'exemple de S. Paul il accomplit sur lui-même ce qui manque à cette passion. Croirait-on, si Paquot ne nous l'assurait, que certains peintres ont représenté S. Bernard dans l'attitude d'un nourrisson de la sainte Vierge, à peu près comme quelques artistes, surtout en Italie, peignent l'Enfant-Jésus allaité par sa mère? Ils voulaient figurer ainsi l'amour filial de ce saint pour Maric. Il en est toutefois qui ont été assez heureux dans une allégorie de cette nature. On conçoit qu'en nos temps moder

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