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moins en France, où il n'existe plus ni ermites ni chanoines de S. Augustin.

Une paroisse de Paris, Notre-Dame-des-Victoires, qui fut jadis celle des religieux vulgairement nommés les PetitsPères, mais dont le véritable nom était celui d'AugustinsDéchaussés, possède sept tableaux qui retracent la vie du saint évêque d'Hippone. Ils sont du célèbre peintre CarleVanloo. Deux autres qui remplacent les tableaux non recouvrés sont de Gaillot. Aucune de ces toiles ne reproduit le sujet traité par Garofolo. L'allégorie du cœur enflammé ou bien percé de flèches, pour caractériser S. Augustin, est préférable au trait miraculeux du bord de la mer, car il est utile de rappeler que les lettres de S. Augustin à S. Cyrille sont enfin décidément considérées comme non authentiques. Ce ne peut-être dans des sources de cette nature que le prédicateur et le peintre doivent puiser.

Le lendemain de la fête de S. Augustin, 29 août, l'Eglise honore le martyre de S. Jean, le précurseur du Messie, sous le nom de Décollation. Le chapitre XIV de S. Mathieu est très-explicite sur ce fait historique. « Le jour anniver»saire de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodiade dansa » devant lui et lui plut. Pour lui prouver sa satisfaction, » Hérode jura de lui accorder tout ce qu'elle demanderait. » La fille, inspirée par sa mère, dit au roi: Donnez-moi » ici dans un plat la tête de Jean-Baptiste. Le roi fut con» tristé, mais pour tenir sa foi jurée en présence des per» sonnes qui étaient à son festin, il ordonna qu'on octroyât » la demande de la fille d'Hérodiade. Il envoya donc cou» per la tête à Jean, dans la prison. On apporta la tête » dans un bassin et elle fut donnée à la fille qui l'apporta » à sa mère. Après cela ses disciples étant venus prendre » son corps, l'ensevelirent et allèrent porter cette nouvelle » à Jésus. »

L'artiste qui se pénétrera bien de ce récit y trouvera plusieurs scènes à traduire. Le serment d'Hérode, la décapitation de S. Jean, la tête du précurseur apportée dans un bassin au moment où Hérode est environné de ses convives, la tradition de cette tête tranchée à la barbare fille de l'impudique Hérodiade.

Le cardinal Frédéric Borromée reproche aux peintres de son siècle leur ineptic (terme textuel) à peindre la mère et la fille, à leur donner des formes séduisantes, à figurer les bourreaux et les satellites et surtout seminuda feminarum corpora, les femmes dans un état de révoltante indécence. Ces traditions charnelles ne sont pas perdues, dans notre siècle, comme on sait.... Le même illustre écrivain indique plusieurs circonstances de cet horrible drame qui seraient dignes d'exercer le pinceau de l'artiste. Il pourrait donc figurer la ténébreuse prison dans laquelle était plongé le saint précurseur, la nouvelle que les bourreaux lui apportent de sa mort, cette mort violente elle-même, et enfin le soin que prirent les disciples de Jean de remplir à son égard les suprêmes devoirs de la sépulture.

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André del Sarto a peint pour la Confrérie de S. JeanBaptiste, à Florence, en quatre compartiments: 10 S. Jean saisi et emprisonné par les officiers d'Hérode. 20 Hérodias dansant devant ce roi. 30 La décapitation de S. Jean. 40 La présentation de sa tête à la mère d'Hérodias. M. Rio auquel nous empruntons ces documents ajoute: « L'art admirable. avec lequel l'horreur de ces deux dernières scènes est déguisée par l'artiste, est un mérite dont il lui faut sa>> voir d'autant plus de gré qu'il est plus rare, même parmi les peintres du XVIe siècle. Dans l'avant-dernier tableau, le bourreau est placé de manière à ce qu'on n'aperçoive ni son visage, dont la dureté causerait une pénible distraction, ni le cou tranché de la victime; et >> dans le dernier, le même objet est à moitié caché par le » bras de celle qui porte cette tête encore sanglante à sa

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» maîtresse. »>

L'histoire rapporte que le sultan Mahmoud ayant demandé un peintre à la République de Venise, le célèbre Gentil Bellini fut envoyé à Constantinople. Cet artiste eut la hardiesse de présenter à Mahmoud, dans son propre palais, l'image de S. Jean-Baptiste décapité par l'ordre d'un despote.... Le voyage de Bellini eut lieu en 1479.

CHAPITRE XXI.

Mois de Septembre.

Saint Gilles abbé; Saint Adrien, martyr; L'Exaltation de la Sainte-Croix; SS. Cosme et Damien, martyrs.

La fête du saint solitaire Gilles est placée au premier jour de ce mois. Molanus se borne à dire qu'on le peint avec une biche. Il renvoie à l'histoire de sa vie pour connaître ce qui a donné lieu à cette singularité. L'artiste chrétien a le droit d'exiger de nous que cette légende soit mise sous ses yeux. Ce saint, dont le nom latinisé est Ægidius, naquit à Athènes dans le VIIe siècle. Sa noblesse, sa science, sa piété lui attirèrent une grande considération, et comme il était doué d'une rare humilité il ne trouva qu'un seul moyen de se soustraire aux honneurs. Ce fut de quitter sa patrie. En effet, il traversa la Méditerrannée, vint aborder en Provence et se cacha dans une profonde retraite, non loin de l'embouchure du Rhône. C'est là qu'une biche le nourrit, pendant quelque temps, de son lait. On ajoute que cet animal, poursuivi par un roi des Goths, dans une chasse, alla se réfugier auprès du saint qui fut ainsi découvert. Sans vouloir déprécier tout ce qu'il peut y avoir de gracieux et de poétique dans cette légende, il nous sera permis d'émettre quelques doutes sur la biche nourricière. Ce fait repose uniquement sur une opinion populaire, car sa vie nous apprend que S. Gilles vécut, dans ce désert, de racines et d'herbes comme tous les autres anachorètes. Pourtant la légende populaire autorise les peintres à placer auprès de ce saint l'animal qui le nourrit de son lait.

S. Gilles est quelquefois représenté donnant l'absolution à Charles-Martel. On figure aussi un ange qui annonce à Charles que son péché lui est remis par les mérites de S. Gilles. C'est ce qu'exprime le vers placé au bas du

tableau :

Egidii merito Caroli peccata remitto.

«Par le mérite de Gilles, je remets les péchés de Char»les. » Quelques auteurs expliquent ceci comme il suit : Charles-Martel avait commis un grand crime dont il n'osait sc confesser. Un ange lui annonça que ce crime lui était remis par la vertu des prières de S. Gilles, pourvu qu'il n'y retombât jamais. Il est plus croyable que par les prières du saint anachorète Charles-Martel obtint la grâce de s'en confesser. On peut dire encore qu'il fut révélé à CharlesMartel que le péché dont il avait demandé l'absolution lui était remis conjointement surtout avec la pénitence sévère qu'il aurait dû en faire. Il est à présumer que ce grand crime de Charles était d'avoir pillé les églises et soldé ses troupes avec ces sacriléges rapines. On ne peut affirmer rien de bien certain sur ces différentes versions.

Il sera peut-être agréable au lecteur de trouver ici l'analyse du récit des Actes de S. Gilles, sur ce point. D'ailleurs l'art chrétien peut y trouver quelque utilité. CharlesMartel, selon Jean Stiltingius qui a fait un commentaire sur ces Actes, y est qualifié du titre de roi. Ce vaillant guerrier conjura S. Gilles de prier pour lui, à cause d'un grand crime dont il sentait sa conscience chargée, mais qu'il n'avait pas osé confesser au saint lui-même. Le dimanche suivant, lorsque Gilles célébrait le saint sacrifice, et qu'au Memento il priait Dieu pour le prince, on vit un ange qui posait sur l'autel une cédule dans laquelle était écrit le péché de Charles. Il y était dit que le crime avait été remis par les prières du saint, pourvu que Charles n'y succombât plus. La fin de cette cédule portait que quiconque invoquerait S. Gilles pour quelque crime en obtiendrait le pardon, mais moyennant une ferme résolution de ne plus le commettre. Gilles remercia le Seigneur de cette révélation et après la messe il remit la cédule à Charles qui reconnut son crime, se prosterna aux pieds du saint anachorète et le conjura d'être son protecteur auprès de Dieu. Gilles pria le Seigneur avec une nouvelle ferveur et adressa à Charles-Martel les plus touchants avis sur l'inébranlable propos de ne plus se souiller du même

crime. Le trait de l'ange apportant du ciel la cédule de rémission, pendant que S. Gilles est à l'autel peut être reproduit par l'art chrétien. Il faut cependant ne pas négliger de dire que Stiltingius n'ajoute pas grande foi à cette narration, et la critique de ce savant coopérateur du magnifique travail des Bollandistes est constamment sage et éclairée.

La ville de Saint-Gilles, à quelques lieues de Nîmes, a été bâtic sur le lieu même où cet illustre anachorète vécut et mourut, après y avoir fondé un monastère dont il fut le premier abbé. Ce lieu conventuel devint plus tard une collégiale de chanoines séculiers qui, à son tour, a disparu.

Le martyre de S. Adrien concourt avec la fête de la Nativité de la sainte Vierge, fixée au 8 septembre. Ce martyr de Nicomédie, en 306, est représenté avec une enclume sur laquelle ses bourreaux lui rompirent les mains et les pieds, tandis que son épouse, sainte Natalic, pleine d'un courage chrétien les lui tenait fixés sur cet instrument de supplice. Souvent on place un lion auprès de S. Adrien, parce qu'il fut livré à cette bête féroce et enfin décapité. Ce saint est principalement honoré dans la Flandre, à Geersberg, ou Girard-Mont, parce que ces reliques y furent portées de Rome où on les conservait dans la très-ancienne église de son nom. C'est le même lieu qu'on nomme, en France, Grammont, sur la rivière de Dendre, près des frontières du Brabant et du Hainaut.

L'Exaltation de la Sainte-Croix est célébrée le 14 septembre. Molanus et Paquot gardent un silence absolu sur cette solennité. Il est vrai que l'objet de cette fête n'est pas d'une facile exécution graphique, du moins on ne connaît guère de tableaux qui la retracent. Un habile artiste pourrait néanmoins en peindre le trait principal. Lorsque la vraie croix eut été reconquise sur les Perses, l'empereur Héraclius s'embarqua pour la Palestine, avec le dessein de remettre cette insigne relique dans le lieu d'où Cosroës l'avait enlevée, plusieurs années auparavant. Héraclius voulut la porter lui-même sur ses épaules en entrant dans

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