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qui nous sont fournis par Molanus sur les anges en général. En effet, l'Eglise comme il a été déjà observé, ne sc borne pas à honorer le prince de la céleste milice, le 29 septembre. Tous les chœurs des esprits immortels y reçoivent une part de cet hommage solennel.

S. Grégoire-le-Grand énumère les neuf chœurs de la milice céleste, en cet ordre: Les Anges, les Archanges, les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Dominations, les Trônes, les Chérubins, les Séraphins. On les trouve ainsi désignés dans les divers livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. Le saint docteur les y a recueillis et puis les a classés hiérarchiquement, comme on vient de le voir. Les anges proprement dits forment le chœur le moins éminent, et la hiérarchie s'élève ainsi graduellement jusqu'au chœur des séraphins. Dans le langage usuel, ces neuf chœurs sont compris sous la désignation générale d'Anges.

L'auteur que nous suivons, trop souvent concis ou même silencieux sur d'autres points, est ici d'une proxilité fatigante. Il nous suffit de reproduire par l'analyse ce qu'il nous offre de plus intéressant.

On dépeint les anges de deux manières, ou avec un corps entier, ou seulement avec la tête, mais toujours avec des ailes. Quelquefois ils sont nus, quelquefo's vêtus. Tantôt c'est un costume guerrier propre au combat, tantôt un costume pacifique, c'est-à-dire une robe blanche avec des ceintures flottantes. Leur vêtement est enrichi de pierreries, mais ils ont toujours les pieds nus. On leur fait porter un glaive flamboyant, ou une croix et des instruments de la Passion, ou une harpe et d'autres instruments de musique, ou bien des sceptres ou verges, ou bien encore des encensoirs. C'est l'Ecriture sainte ou la tradition qui ont inspiré ces divers modes graphiques. Les livres sacrés nous les montrent en effet constamment sous la forme humaine, dans toutes leurs apparitions. La figure des anges qui sc borne à une tête ailée nous est dictée par la raison qui nous montre dans ces esprits, avant tout, une haute intelligence dont la tête est le foyer. Les ailes désignent la rapidité de

ces messagers que la matière ne peut appesantir, puisqu'ils sont de purs esprits. On les figure toujours parés des grâces de la jeunesse, ce qui convient à la nature des fonctions qui leur sont assignées. Enfants ou vieillards, la qualité de messagers ne leur conviendrait pas.

L'état de nudité est considéré par l'auteur que cite Molanus comme très-bien séant aux anges, car étant saints et innocents ils n'ont aucune raison de rougir de cet état. Telle n'est pas l'opinion du cardinal Frédéric Borromée qui répond à ces spécieuses raisons que si nos premiers parents et les anges, dans l'état d'innocence et de sainteté, ne peuvent avoir honte de leur nudité, il n'en est pas de même de ceux qui considèrent des peintures exécutées d'après ce système, et que cette nudité peut devenir pour eux un sujet de scandale.

Nous avons prouvé dans le chapitre iv de la première partie que les anges devaient être représentés avec des ailes. L'épithète d'Aligeri (porteurs d'ailes) a été constamment donnée aux messagers célestes, et cela est surabondamment justifié par plusieurs textes des livres saints.

Les pieds sans chaussure sont un autre caractère iconographique des anges. C'est ainsi que nous sont représentés les envoyés du Seigneur dans la personne d'Isaïe, de Moïse, des apôtres. Cette nudité des pieds marque le détachement de toute affection terrestre et mondaine.

L'art figure les anges portés sur des nuées pour exprimer leur descente des régions supérieures. Il met dans les mains de ces Esprits les divers objets déjà mentionnés, pour marquer leurs attributions en diverses circonstances. Ainsi, par exemple, la trompette convient aux anges du grand jour du jugement. L'Ecriture sainte la leur assigne d'une manière allégorique. Les encensoirs fumants indiquent le ministère des anges chargés de porter aux pieds du trône de Dieu le parfum de nos prières. Les autels sont entourés d'anges, afin de marquer que ces esprits assistent à l'auguste sacrifice pour y adorer, en tremblant, les redoutables mystères, ainsi que le déclarent S. Ambroise, S. Jean Chrysostome, le pape Innocent III. C'est donc une

coutume fort approuvée par l'Eglise de placer de chaque côté de l'autel un ou plusieurs anges adorateurs. L'art chrétien doit scrupuleusement se conformer au type adopté et ne peut se livrer à des écarts tels que de donner à ces figures la forme des génies créés par l'imagination des artistes ou poètes païens. Un ange ne saurait ressembler à un Cupidon.

Le cardinal Borromée observe que les anges n'ont pas toujours apparu sous la forme humaine, mais bien quelquefois sous celle d'animaux. Nos livres saints désignent de pierres quelquefois les anges sous le nom de roues, précieuses, de nuées, de vent, de flammes. A ce sujet, le cardinal nous raconte qu'un jour pendant qu'il admirait, chez un amateur, sept têtes d'anges dont il faisait l'éloge, un des spectateurs demanda sérieusement si ces délicieuses figures étaient de véritables portraits de ces esprits célestes... Ceci prouve que la peinture n'est pas toujours pour les ignorants un livre dans lequel ils puissent s'instruire.

Paquot cite un fragment d'apologie adressée à l'archevêque de Malines qui, en 1674, voulut défendre de porter l'image de S. Michel dans une procession qui avait lieu le jour de sa fête, mais dans laquelle on portait aussi le Saint-Sacrement......

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« Au reste, Monseigneur, outre toutes ces raisons (celles qu'alléguait le prélat pour motiver sa défense) qui sont générales pour exclure les images des processions » où est le Vénérable (le Saint-Sacrement), il y a encore des >> raisons particulières pour S. Michel qui, n'étant qu'un esprit et n'ayant jamais eu de corps, ne peut être représenté. Aussi la sainte Eglise parlant des images dit : Imagines Christi, B. Mariæ Virginis et Sanctorum. (Images du Christ, de la sainte Vierge et des Saints) et » et ne dit jamais Angelorum moins encore Dei (jamais les images des Anges et moins encore de Dieu. » Voilà, certes, un digne et érudit apologiste que l'archevêque de Malines avait eu la bonne fortune de conquérir ! Il peut marcher de pair avec le naïf questionneur du cardinal Frédéric Borromée !!

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CHAPITRE XXIII.

Deuxième continuation du mois de Septembre.

Saint Jérome, docteur de l'Eglise.

Le lendemain de S. Michel, est la fête de S. Jérome. Ce saint docteur a tracé lui-même son portrait dans une lettre adressée à Eustochium, vierge romaine : « Combien de fois, dit-il, depuis que j'habite le désert, me suis-je imaginé » être encore au milieu des délices de Rome! Je m'asseyais » dans ma profonde solitude parce que mon âme était dans l'amertume. Mes membres enveloppés du sac de la péni>>tence étaient hideux et difformes. Ma peau amaigrie avait pris la teinte de celle des Ethiopiens. Chaque jour des larmes, chaque jour des gémissements, et si quelquefois, » malgré mes efforts, je succombais au sommeil, la terre »nue recevait mes os qui à peine étaient joints ensemble. » Et pourtant moi, cet homme qui par la crainte du feu » éternel s'était condamné à un exil aussi dur, n'ayant pour » compagnons que les scorpions et les bêtes fauves, j'étais présent en esprit, bien des fois, aux danses joyeuses de la jeunesse romaine. (Choris puellarum). Le jeûne avait >> rendu mon visage pâle et défait et pourtant mon âme brùlait des ardeurs de la concupiscence dans un corps » sans énergie et sans chaleur. Ma chair était déjà morte, » avant le moment décisif de la séparation des deux subs»tances, et mes passions étaient encore dans l'effervescence. » Ne sachant donc où trouver de secours, j'allais me jeter » aux pieds de Jésus; je les arrosais de mes larmes, les essuyais de mes cheveux et je tâchais de dompter ce corps rebelle, en le privant de nourriture, pendant des semai» nes entières. »

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Ces paroles bien méditées ne peuvent-elles pas suffire à un peintre pour représenter convenablement l'illustre solitaire? Quelques artistes ont voulu renchérir sur les macé

rations de S. Jérome en lui mettant à la main un caillou dont il se frappe la poitrine. L'invention n'est pas merveilleuse. On place aussi près de lui un flambeau qui indique ces longues veilles employées à l'étude des divines écritures. L'artiste chrétien ne doit pas ignorer que S. Jérome a traduit du grec et de l'hébreu en latin tous les livres saints et qu'il est l'auteur d'un grand nombre de commentaires sur plusieurs de ces livres, outre plusieurs autres ouvrages dont le recueil forme cinq volumes in-folio. Mais c'est principalement comme livré aux rudes travaux de la pénitence que S. Jérome est habituellement considéré par l'art chrétien. Ainsi, très-ordinairement, on le figure méditant devant une image de Jésus crucifié et une tête de mort. On y joint une trompette qui résonne à ses oreilles, image de celle du jugement dernier dont la pensée lui inspirait une si juste terreur.

S. Jérome a été quelquefois représenté en costume de cardinal, de l'ordre des prêtres. C'est un moine du VIIe ou du VIIIe siècle, nommé Sébastien qui, de sa propre autorité, a décoré de cette dignité notre saint docteur. Ce moine a écrit une vie de S. Jérome qu'il a embellie d'une foule de traits de son invention. La légende dorée de Jacques de Voragine en a accueilli plusieurs et notamment le récit du lion apprivoisé qui fait placer auprès de ce saint un lion accroupi. On serait dans l'erreur si l'on croyait que c'est un emblême de l'énergie du style de ce docteur. On peut s'en convaincre par le récit du moine Sébastien dont voici la substantielle analyse. Ce moine fait de S. Jérome un abbé de monastère non loin des bords du Jourdain.

Un jour que, vers le soir, S. Jérome assistait à la lecture accoutumée, avec ses frères, un lion entra en boitant dans le monastère. Les frères effrayés prirent la fuite. Jérome, au contraire, alla au devant de l'animal qui lui montra son pied blessé et le saint ayant aussitôt rappelé les moines leur ordonna de laver la blessure du lion. On s'aperçut qu'en marchant sur les épines, l'animal en avait eu la plante du pied endommagée. Plein de gratitude pour les soins des bons religieux, le lion s'apprivoisa tellement

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