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» Ces astrologues prétendaient donc que le mouvement progressif avait pris fin 128 années égyptiennes avant le règne d'Auguste, c'est-à-dire en l'an 166 de l'ère d'Alexandre de Macédoine; à partir de cette année-là, il fallait, tous les 80 ans, retrancher un degré jusqu'à ce qu'on ait atteint la limite de 8°; le reste devait être ajouté au mouvement direct des étoiles; 8° se trouvant de nouveau parcourus de la sorte, ce qui surpassait 8° devait être ajouté à la longitude jusqu'à ce qu'on ait épuisé 8°; puis on devait revenir à la précédente opération. »

On reconnaît sans peine en ce passage non pas ce qui se lit au livre de Ptolémée, comme Al Battani le dit par une erreur évidente, mais ce que Théon d'Alexandrie nous a conté en son Commentaire aux tables manuelles.

Al Battani remarque fort justement qu'une semblable hypothèse pouvait peut-être se défendre alors que les observations astronomiques n'embrassaient qu'un petit nombre de siècles; mais qu'à l'époque où il écrivait, on ne pouvait plus soutenir que le déplacement apparent des points équinoxiaux changeât de sens tous les 840 ans.

Tous ces déplacements, dit-il, croissent depuis le temps de Nabonassar. Cette remarque réduit à néant tout ce que ces astrologues ont dit du nombre de degrés qui mesure l'amplitude de ce mouvement, et de son sens alternativement direct et rétrograde. »

Tout en rejetant l'hypothèse de l'accès et du recès, il s'en faut bien qu'Al Battani regarde comme entièrement fondée et exempte de difficulté, la théorie de la précession que Ptolémée a formulée.

« Cet accroissement, dit-il, s'accélère ou se retarde sans que nous lui voyions suivre aucune loi. En effet, en 300 ans environ, Ptolémée ajoute un seul jour à la détermination d'Hipparque ; et nous, 750 ans plus tard

environ, nous ajoutons à peu près quatre jours et demi à la détermination de Ptolémée, en sus du jour qu'il avait ajouté à celle d'Hipparque.

» Cela peut provenir des erreurs qui se sont glissées par l'intermédiaire d'instruments mal divisés ou que le temps avait faussés; alors, ces erreurs altèrent aussi, après un laps de temps prolongé, nos propres observations; car ce que nous avons mesuré en nos observations, nous l'avons rapporté à ces anciennes déterminations.

>> Cela peut provenir au contraire de quelque mouvement de la sphère céleste, mouvement dont pas plus que nos prédécesseurs, nous ne savons ni quel il est ni s'il est ; dans ce cas, pour découvrir la vérité, il faut faire des observations d'une manière continue, et corriger les anciennes déterminations au moyen de celles qui auront été obtenues ultérieurement, de même que ceux qui sont venus avant nous ont corrigé les observations de leurs prédécesseurs.

» Voici, du moins, l'opinion que nous pouvons adopter à juste titre, d'après les observations déjà faites: Ptolémée, d'après ce que l'on avait fait avant lui et d'après ses propres observations, avait déclaré que ce mouvement atteignait 1° en cent ans. Mais entre les observations de ses prédécesseurs et les siennes, le temps écoulé, qui était de 200 ans, était trop court pour qu'il fût possible de connaître exactement la variation produite par ce mouvement. Au contraire, entre l'époque de Ptolémée et nos observations, il s'est écoulé un long espace de temps, aussi avons-nous trouvé que ce mouvement était plus rapide et qu'il parcourait 1o en 66 années solaires. >>

Ptolémée avait cru le mouvement de précession trop lent; Al Battani lui attribue une trop grande rapidité. La grandeur qu'il suppose à ce mouvement avait, d'ail

leurs, été proposée avant lui par d'autres astronomes arabes.

As Soufi (1), qui mourut en l'an 986 de notre ère, nous apprend que les astronomes d'Al Mamoun pensaient déjà que le mouvement de précession atteignait 1o en 66 ans. Habasch et les fils de Mousa ibn Shakir ont adopté également cette évaluation (2). En cette évaluation, il nous faut voir, sans doute, une marque de l'influence exercée par l'Astronomie indienne sur l'Astronomie musulmane.

(A suivre)

P. DUHEM.

(1) Description des étoiles fixes composée au milieu du dixième siècle de notre ère par Abd-al-Rahman al Sûfi ; traduction littérale avec des notes par H. C. F. C. Schjellerup, St Petersbourg, 1874; pp. 33 et 42.

(2) Al Battani Opus astronomicum, éd. Nallino, t. I, p. 292. (Note de M. Nallino).

LA VALENCE CHIMIQUE (1)

(Suite)

Theorie de Werner

L'affinité atomique est une force attractive qui a son origine au centre de l'atome de forme sphérique et qui s'épanouit uniformément sur toute sa surface : la valence comme force vectoriale ne préexiste pas dans l'atome. La valence est un simple rapport numérique : elle varie avec la nature des atomes combinés et avec les conditions physiques qui président à la combinaison.

Werner distingue deux genres de valence : les valences principales et les valences secondaires. Les valences principales de Werner correspondent à nos valences ordinaires : la valence principale d'un élément est donc mesurée par le nombre d'atomes d'hydrogène ou de groupements atomiques équivalents qui peuvent s'y combiner. Des atomes ou des radicaux tels que Cl, Na, — NO2, CH... etc., peuvent être liés par des valences principales ces atomes ou ces radicaux peuvent ou non subir la dissociation électrolytique. Les combinaisons formées par la mise en action de valences principales sont des combinaisons de premier ordre.

:

(1) Voir la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES 3 série, t. XXI, 20 janvier 1912, pp. 125-163.

Dans ces combinaisons, l'un ou l'autre atome ou radical peut avoir un reste d'affinité non saturé ; il peut y avoir une composante de l'affinité inemployée. Werner voit donc, dans l'ensemble des dérivés saturés, des dérivés non saturés.

En raison de leurs affinités libres, les combinaisons de premier ordre peuvent se combiner entre elles au moyen de valences secondaires. On pourrait donc définir ces valences secondaires en disant qu'elles résultent d'un reste d'affinité qui tend à provoquer la liaison stable de radicaux qui peuvent exister comme molécules. Des radicaux tels que : . . . OH,, ... NH3, ... CIK, ... ... Cr Cll... etc., peuvent être liés par des valences

secondaires.

On désigne par un trait les liaisons qui se font par des valences principales, par un pointillé celles qui correspondent aux valences secondaires; on aura par exemple NH... CIH.

Les valences principales et secondaires sont à des degrés différents la manifestation d'une même force chimique, l'affinité ; il n'y a pas entre elles de différence essentielle et il y aura entre les deux cas extrêmes tous les degrés intermédiaires.

La valence principale est variable, mais il existe pour chaque élément une valence maximum qui est la résultante de l'affinité des atomes combinés et des conditions physiques dans lesquelles la combinaison s'est faite. Il en est de même pour la valence secondaire.

La valence principale peut être ionogène, la valence secondaire ne l'est jamais.

Werner montre d'abord la nécessité d'admettre dans la majorité des cas des formules à noyau, formules centriques, remplaçant les formules à chaîne incapables d'expliquer de nombreux phénomènes.

Cela étant, si l'on se représente un certain nombre d'atomes liés à un atome central soit par des valences

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