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plus d'un siècle sur cette région classique par excellence qu'est le Bassin de Paris. Procédant méthodiquement, suivant l'ordre de succession des formations, il a réuni et coordonné une série d'études en quelque sorte monographiques. Très abondamment documenté, rompu lui-même à la pratique des études géologiques sur le terrain, auteur de plusieurs travaux sur le Bassin de Paris, M. Paul Lemoine a su éviter de donner à son livre l'allure d'une banale compilation.

Le soin qu'a pris l'auteur d'introduire, toutes les fois que faire se peut, un bref résumé ou un énoncé de conclusions comme fin de chapitre, le souci qu'il a eu d'illustrer son exposé de nombreux dessins, croquis schématiques, voire cartes coloriées, rendent facile et attrayante la lecture de l'ouvrage. Un index bibliographique d'environ 800 numéros, des tables alphabétiques de noms d'auteurs, d'espèces fossiles, et de localités citées en font une précieuse source de renseignements.

Parmi les cartes et croquis dont s'accompagne le livre de M. Lemoine, beaucoup, dit l'auteur lui-même, sont forcément schématiques, et il réclame pour eux l'indulgence. Il est à craindre pourtant que le lecteur belge n'éprouve quelque surprise, en consultant la carte géologique en couleurs de la planche 1, de voir une couverture crétacée s'étendre sur le bassin houiller jusque tout près de Namur. Ce doit être tout simplement une erreur de copiste.

Au demeurant, le livre que vient de publier M. Lemoine nous parait de nature à rendre de précieux services. M. Lemoine se proposait, bien qu'il eût surtout à présenter l'œuvre d'autrui, « d'apporter, dans le choix des documents et dans leur mise en œuvre, une contribution personnelle ».

Il ne nous paraît point douteux qu'il y ait pleinement réussi. F. K.

ΧΙ

LEÇONS DE CRISTALLOGRAPHIE, par G. FRIEDEL. Ingénieur en chef des Mines, Directeur de l'Ecole nationale des Mines de St-Étienne. Un vol. gr. in-8° de IV-310 pages, 383 figures. Paris, Hermann et fils, 1911.

Le livre qu'a publié en 1911, sous ce titre, le savant directeur de l'École des Mines de St-Étienne, mérite de prendre rang parmi les ouvrages didactiques les plus remarquables qui aient

été écrits en langue française sur la cristallographie. Il ne faut y voir ni un traité complet sur la matière, ni un simple manuel : ce sont bien des leçons, dans lesquelles on retrouvera, mises à la portée des débutants, les considérations si pleines de clarté et de jugement qui ont fait l'objet des beaux travaux publiés précédemment par M. Friedel sur les groupements cristallins et sur les bases expérimentales de l'hypothèse réticulaire. M. Friedel se devait à lui-même de donner, au début de son livre, une définition irréprochable de la matière cristallisée et du cristal. C'est à quoi il consacre son introduction, montrant que « la matière cristallisée est celle qui a des propriétés vectorielles discontinues», et qu'il faut appeler cristal toute masse homogène de matière cristallisée ».

La première partie de l'ouvrage est consacrée à l'étude du cristal homogène, la seconde traite des édifices cristallins complexes et des transformations.

Le premier chapitre contient l'étude des propriétés vectorielles discontinues qui forment le domaine de la cristallographie géométrique.

Il n'y est fait aucun abus de l'appareil mathématique cher à tant de cristallographes. « On s'est contenté, dit l'auteur, d'indiquer le principe des calculs cristallographiques, fastidieux instrument nécessaire au cristallographe, mais dépourvu d'intérêt pour qui ne s'occupe pas de recherches nouvelles. »

La loi de Romé de l'Isle, la loi d'Haïy et la loi de Bravais y sont présentées comme tirées de l'observation. Cette dernière loi n'est, dit M. Friedel, que la loi d'Haïy précisée et exprimée avec plus de rigueur. « Il est à remarquer, dit-il, que cette loi, déjà entrevue par Haïy, n'a pas été présentée par Bravais, puis par Mallard, comme une loi d'observation, mais comme une théorie rationnelle du genre cartésien, déduite par des raisonnements plus que contestables, d'une hypothèse aujourd'hui insuffisante sur la constitution des cristaux. Inacceptable sous cette forme, la loi est restée sans influence sur la cristallographie. On ne s'est avisé que récemment, qu'elle est en réalité une loi d'observation fondamentale, qui précise et remplace la loi d'Hay, qui ne dépend d'aucune théorie, et à laquelle toute théorie à venir devra se plier. »>

M. Friedel donne un énoncé précis de la loi de Bravais, dont il définit exactement l'importance et la portée : « Elle vient donner un sens objectivement précis à la notion de réseau cristallin, et à la détermination des paramètres ».

Le chapitre II est consacré à l'étude physique des propriétés vectorielles discontinues, faces planes, figures de corrosion et clivages.

On y trouvera une remarquable discussion des faits observés dans la formation de cristaux à faces planes. Il y est montré que la tension superficielle, la tension de vapeur, la fusibilité subissent des variations discontinues, et d'ailleurs faibles, avec la direction de la surface limitant le cristal. « En toute rigueur, les mots de solution saturée, vapeur saturée, point de fusion, lorsqu'une des phases en présence est cristalline, n'ont un sens précis que si l'on spécifie quelle est la forme extérieure des cristaux que déposent la solution, la vapeur, ou le corps fondu. >> (p. 128).

Le chapitre III est consacré à l'étude des propriétés vectorielles continues. Bien que réduit, par la volonté expresse de l'auteur, au strict nécessaire, ce chapitre forme une étude assez complète et pratique. Il débute par trois pages de généralités qui seraient à citer tout entières. Dans tout le chapitre s'affirme le souci de précision et de rigueur logique qui forme en quelque sorte la caractéristique de M. G. Friedel.

La seconde partie de l'ouvrage fait, pour l'œuvre de Mallard, ce que nous avons vu que la première fait pour l'œuvre de Bravais. Elle la complète et la précise. On sait que Mallard considérait comme des aspects divers d'un seul et même phénomène, la production de mâcles, les syncristallisations isomorphes et les transformations polymorphiques.

Cherchant à formuler ce que l'on sait de général, dans un domaine où l'on peut si aisément se perdre dans l'extrême complexité des détails, M. Friedel énonce la loi suivante : « Dans tout édifice cristallin régulier, cristal homogène ou macle, il existe un réseau (c'est-à-dire une période), qui appartient soit rigoureusement, soit moyennant une certaine tolérance, à l'édifice tout entier. Ce réseau est un multiple simple du réseau cristallin défini par Bravais.

Les macles, les glissements, les déformations mécaniques, les ploiements en genou et les groupements de cristaux sont traités sobrement, mais de façon instructive, dans le chapitre IV.

L'étude des déformations mécaniques des cristaux amène M. Friedel à parler des cristaux mous et des liquides biréfringents, auxquels on a improprement donné le nom de cristaux liquides M. Friedel les désigne sous le nom de « liquides de Lehman ». La biréfringence de ces liquides, localisée dans la

pellicule superficielle, n'est nullement identique à celle des cristaux proprements dits.

Toute trace de propriétés vectorielles discontinues fait défaut dans ces substances, et un examen attentif fait voir qu'il n'existe aucune raison valable de les rapprocher des cristaux. Cela, dit M. Friedel, «n'òte rien à l'intérêt de leur étude, bien au contraire. Mais cette étude ne touche pas à la cristallographie ».

Les chapitres Vet VI sont consacrés à l'isomorphisme, au polymorphisme et au paramorphisme.

L'ouvrage se termine par un appendice contenant un résumé des théories de Schoenflies, dont M. Friedel cherche à définir exactement la valeur et l'extension. L'esprit hautement philosophique et le grand souci d'impartialité scientifique qui s'y affirment rendent précieux ce clair et bref exposé d'une théorie dont la lecture dans les documents originaux est difficilement accessible, mème aux lecteurs auxquels la langue allemande est assez familière.

En résumé, les Leçons de cristallographie de M. G. Friedel constituent un excellent ouvrage : à coup sûr, les étudiants à qui il est destiné spécialement, y puiseront les éléments d'une formation solide, autant que rationnellement conduite. Beaucoup de cristallographes y trouveront une véritable philosophie de leur science, et bien des philosophes y pourraient prendre un sûr point d'appui dans leurs spéculations sur la constitution de la matière.

Nous nous ferions reproche de ne pas ajouter qu'ordonné de façon rationnelle et composé avec grand soin, ce livre est écrit avec une clarté et une élégance d'expression véritablement françaises; jointes à la grande valeur scientifique de l'ouvrage, ces qualités font de sa lecture un plaisir véritable, trop rare aujourd'hui pour qu'on le passe sous silence.

F. K.

XII

J. HINCHLEY HART. CACAO. A manual on the cultivation and curing of Cacao in-8', 308 pp., 62 fig. partiellement hors texte. London, Duckworth et C, 1911.

Le cacao a pour la Belgique une importance croissante depuis que la culture du cacaoyer a pu être faite avec bénéfice au Congo,

en particulier au Mayombe (1); c'est donc le moment d'attirer l'attention des lecteurs sur un ouvrage récent, véritable manuel de la culture des cacaoyers et de la préparation du cacao.

Son auteur J. Hinchley Hart, qui fut durant de nombreuses années, directeur du Jardin Botanique de Trinidad, avait acquis dans la culture du cacaoyer une compétence universellement

reconnue.

Rarement nous avons trouvé, sur un produit tropical, un manuel plus clair; cette œuvre dont l'auteur a pu corriger les épreuves pendant la longue maladie qui l'a emporté, restera un modèle.

Nous ne pouvons entrer dans le détail de la question, cela nous mènerait fort loin nous signalerons comme hors de pair, certains chapitres de ce livre et d'abord le chapitre de la botanique du cacaoyer dans lequel l'auteur fait ressortir quelles sont les variétés dont la culture doit s'emparer et même les espèces, car il insiste spécialement sur la valeur que pourra acquérir le Theobroma pentagonum grâce au grand développement de ses graines.

Un autre chapitre a aussi de l'intérêt pour ceux qui désirent entamer cette culture, c'est celui dans lequel il est parlé du choix de terrains. Dans ces dernières années il a été trop souvent question de mettre en vedette l'analyse chimique du sol qui très souvent ne nous donne que des indications peu précises. Ce qu'il faut, c'est comme l'a dit Johnston dans ses « Elements of Agricultural Chemistry » expérimenter la valeur du sol par la plante elle-même, en d'autres termes, faire comme nous l'avons déjà souvent dit, établir des expériences préliminaires, avant de se lancer dans la culture en grand.

Une autre série de données doivent également attirer particulièrement l'attention, ce sont celles qui se rapportent à la sélection nécessaire pour une bonne culture.

C'est pourquoi l'auteur conseille en premier lieu la multiplication par voie asexuelle, par greffage; les arbres devant fournir les greffes ayant été sélectionnés. C'est là d'après l'Auteur la véritable méthode scientifique qui donnera les meilleurs résultats en quantité et en qualité.

Bien que se rapportant principalement à la culture du cacaoyer à Trinidad, il y a pour le planteur consciencieux d'autres colo

:

(1) Voyez Baron Ch. de T Serclaes de Wommersom. A travers les plantations du Mayombe et de San Thome, Louvain, 1911.

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