INTRODUCTION.

Qu'est-ce que l'homme? C'est une créature de Dieu, procédant de son esprit, et par conséquent créée pour l'éternité. L'éternel Créateur a personnifié chacune de ses créatures, dans le Ciel, en renfermant de son esprit dans un corps céleste qui est l'âme, et, comme telle, l'enveloppe de ce qui est éternel. Ce corps céleste des esprits ne meurt point; il est lié pour l'éternité à l'esprit, dont il ne se sépare jamais. Voilà l'homme céleste, les fils de Dieu. Le premier esprit, individualisé par l'âme, fut considéré comme le premier-né de Dieu, qui est JÉSUS-CHRIST. Tous les autres esprits formés ́après lui ont la même origine céleste, sont ses frères et sœurs, et composent l'humanité, qui peuple tous les globes de l'univers.

Lorsque toutes les âmes eurent été formées jusqu'au dernier esprit, selon le véritable sens de la Genèse, Chap. I, 27: l'Eternel, Esprit-Saint, leur donna le nom d'anges, mot qui signific serviteur du Tout-Puissant, Nous comprîmes alors, par l'enseignement divin qui nous fut donné aussitôt après cette naissance, que l'Eternel, notre Père céleste, était le premier et le dernier; qu'il n'y a point d'autre Dieu que lui, que lui seul a tout créé, qu'il est seul Tout-Puissant, et unique en personne divine.

La sagesse éternelle ayant décidé que chaque globe de son univers serait comme un feuillet du livre de notre éternité, que nous devrions parcourir, et que, pour recevoir la vie éternelle, toutes ses créatures, depuis son premier-né jusqu'à la dernière, passeraient par la mort; dès que les âmes eurent appris les saintes volontés de l'Eternel, elles se répandirent par la renaissance de globe en globe par tout l'univers, en prenant possession des corps matériels que sa toute-puissance avait créés à leur destination; et lorsque l'homme animal de cette terre fut préparé pour recevoir les âmes destinées à l'habiter, elles y prirent naissance, chacune s'attachant à un corps matériel selon son sexe.

Mais, d'après les immuables conseils de la souveraine sagesse, en s'unissant à des corps matériels, les âmes perdirent la connaissance de leur origine: l'homme animal devint fils de l'homme, dès la renaissance des âmes célestes sur cette terre. C'est ce corps animal qui limite le savoir de l'âme; car sans lui l'âme se reconnaît elle-même, et pénètre les choses comme elles sont, voyant avec clarté ce qui, dans son corps matériel, ne lui paraît que pressentiment. Voilà pourquoi elle tombe dans de funestes erreurs, dont la sainte omniscience de Dieu saura faire sortir la félicité pour tous ses enfans.

Nous avons tous une destinée à accomplir dans ce monde, une mission de justice et d'amour, les uns envers les autres; et, tant que nous n'aurons pas satisfait à toute la plénitude de ce précepte divin, qui embrasse tous nos devoirs, et par rapport à Dieu, et par rapport à l'homme, notre âme y demeure dans des habitations corporelles, par des renaissances successives, jusqu'à ce qu'elle ait mérité d'être reçue dans un des paradis de notre Père céleste, par où nous remontons vers le lieu de notre origine, pour retourner au Ciel d'où nous sommes descendus.

Dans le Ciel même, les anges qui l'habitaient furent revêtus d'un corps matériel né du globe céleste, dans lequel beaucoup d'entre eux, séduits par leur orgueil, perdirent la connaissance du passé; et comme la nature céleste produisait sous leurs yeux des merveilles, dont ils découvraient les lois et

les secrets; ils méconnurent leur éternel Créateur; se considérèrent pour les pères de l'esprit, prirent pour l'origine tout ce que la terre du Ciel produisait, et le globe du Ciel même pour un être éternellement existant.

Parmi les habitans du Ciel qui se révoltèrent contre l'Eternel Tout-Puissant, et cessèrent de le reconnaître pour le seul Créateur de l'univers, il y eut un ange plus pervers que tous les autres égarés, et cet esprit ténébreux, le père du mensonge, ainsi que tous les autres anges déchus, sont nés et renés sur cette terre dans des corps, fils de l'homme, où ils y continuent, chacun selon le dégré de sa malignité, leurs œuvres de ténèbres, en détournant les hommes de la vérité céleste qui n'est plus en eux. Ce sont là les esprits que l'ignorance des hommes a pris pour les diables d'un enfer qui n'existe pas; ce sont là, Genèse, Chap. VI, v. 4. les fils de Dieu, qui, devenus hommes sur cette terre, l'ont infectée de perverses doctrines, en y engendrant toutes les corruptions, tous les maux, qui en ont fait un séjour de misère et d'iniquité, le véritable enfer, par les souffrances corporelles nées de la dissolution, et du renversement de toutes les lois divines; d'où provient cet océan de calamités, de douleurs si diverses et si multipliées, de désastres sociaux, qui enveloppent l'humanité entière.

Ces vérités bien comprises nous donnent seules l'intelligence des communications célestes de l'Eternel avec l'homme, pour l'enseignement de la terre, par ses prophètes et ses serviteurs élus. A moins que de reconnaître pour vrai le dogme des renaissances de l'homme ici-bas, l'écriture ancienne et celle du nouveau Testament ne sont pour l'homme qu'obscurité profonde; car toutes les paroles divines inspirées, sans aucun égard pour le corps, fils de l'homme, qui meurt et retourne en poussière, ne s'adressent qu'à l'âme immortelle, dont l'existence terrestre se prolonge jusqu'à ce qu'elle ait accompli la loi de son salut par l'observance des commandemens de Dieu.

Les VISIONS D'ESAÏE, rendues à leur véritable esprit, et qui font le sujet de cette publication, ont donc pour but de rap