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l'empereur, alors vainqueur des Saxons, convoque un concile qui dépose le Pape; celui-ci, sans s'émouvoir, réplique par ce décret :

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(1076) De la part du Dieu tout-puissant et de ma pleine autorité, je défends à HENRI, fils de HENRI, de gouverner le royaume teutonique et l'Italie. J'absous tous les chrétiens des sermens qu'ils lui ont faits ou lui feront. II est défendu à toute personne de lui rendre aucun service comme à un roi".

» Cette bulle, lancée au milieu de l'anarchie féodale, nourrit la révolte des princes allemands qui, jaloux de la puissance de l'empereur, lui déclarent, la sentence dépositoire à la main, que ses fonctions de souverain ont cessé jusqu'à ce qu'il plaise au Pape de lever l'interdit. HENRI prend alors une soudaine résolution qui a couvert sa mémoire d'un opprobre ineffaçable; il se rend à Canosse près de Reggio, forteresse réputée imprenable, où GRÉGOIRE était enfermé avec la comtesse MATHILDE sa pénitente. HENRI IV, encore brillant de l'éclat de ses victoires, demande d'un ton repentant l'absolution du Pape, et la faveur de lui baiser les pieds! (c'était au mois de Janvier) On le dépouille de ses habits, on le revêt d'un cilice, et, nu-pied, en chemise, il attend, au milieu de la cour, la réponse du Saint-Père. GRÉGOIRE lui ordonne un jeune de trois jours avant le l'admettre en sa présence: enfin il lui permet de se prosterner devant lui, de lui baiser les pieds, et il l'absout sous la condition de se soumettre au jugement ultérieur que, lui Pape rendra à Augsbourg Si cet avilissement inoui indigna les Italiens, l'orgueil du pontife les révolta. La Lombardie se soulève en faveur de HENKI IV; celui-ci, profitant de ce retour de fortune, livre une bataille à RODOLPHE élu empereur à sa place, le défait, marche sur Rome, la prend d'assaut, et assiège GRÉGOIRE dans le château Saint-Ange.

» Le Pape, dont rien n'abat l'opiniatreté, loin d'être touché des voeux du peuple qui le supplie de fléchir sous l'empereur et de mettre un terme aux calamités de la guerre, s'écrie: » si HENRI veut obtenir son pardon, qu'il renouvelle sa pénitence!"

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Enfin le Pape est secouru, délivré, et se réfugie à Salerne où il meurt.

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GREGOIRE VII, peut être considéré comme le fondateur des états de l'Eglise; et on les a ensuite appelés patrimoine de Saint-Pierre ! Ce Pape conçut le premier l'idée de ces migrations armées appelées croisades; il donna la première impulsion à l'ébranlement général qui eut lieu huit années après lui, il entretint dans les diverses cours de l'Europe des moines habiles qui échauffaient l'ardeur chevaleresque des souverains. La vaste prévision de GRÉGOIRE avait embrassé tout le résultat des croisades pour l'agrandissement de l'Eglise. Il s'était dit: » J'enverrai au nom du CHRIST tous les potentats de l'Europe précipiter leur puissance en Asie pour conquérir un tombeau; avec ces expéditons lointaines, je saignerai pour ainsi dire aux quatre membres leurs monarchies qui, épuisées de soldats, seront facilement dominées par mes prêtres."

> Certes jamais ambition ne forma un plan aussi gigantesque. » Ce plan si bien combiné fut exécuté de point en point par

son successeur.

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Si jamais Pape mérita la canonisation, ce fut celui-ci, aussi il est maintenant une des grandes béatitudes de l'Eglise, un de ses plus grands saints. On assure que GRÉGOIRE fit plusieurs miracles avant et après sa mort; on dit dans sa légende qu'une colombe descendit du ciel sur son épaule, pendant qu'il disait la messe, et qu'il éteignit un violent incendie avec un signe de croix. Ces miracles n'étant pas encore des articles de foi, nous n'osons les affirmer, quoiqu'ils parussent manifestes à GRÉGOIRE XIII, et à PAUL V, qui béatifièrent HILDEBRAND. BENOIT XIII, au dix-huitième siècle, le canonisa, lui assigna une fête le 25 Mai, et un culte de latrie avec de longues oraisons, où sont préconisés ses hauts faits, ses miracles, et les humiliations qu'il fit subir à l'empereur HENRI IV.

» Rien de plus édifiant que d'entendre les rois chanter ces paroles: Gloire au bienheureux HILDEBRAND qui plongea HENRI dans l'abime du malheur, le retrancha de la communion des fidèles, le priva de son royaume, et délia ses

sujets de la foi jurie. Telles sont les oraisons que, le siècle dernier, l'église de Rome imposa aux rois et aux peuples catholiques. Devant cette canonisation et ces prières, que

le lecteur réfléchisse, l'historien doit se taire.

(1087), URBAIN II, cherche en France des sécours contré la faction de l'anti-pape CLÉMENT III. Audacieux dans sa détresse, il débute au concile de Clermont par excommunier son roi, dont il obtenait un asile. Il prêche dans ce même concile la premiêre croisade. Son missionnaire, PIERRE l'hermite, avait déjà par ses discours incendiaires enflammé tous les courages en faveur de cette entreprise. On répond à la harangue du Pape par ce cri: › Dieu le veut”, et la croisade est résolue. Non content de précipiter l'Europe sur l'Asië, URBAIN II, suscite contre HENRI IV, son fils CONRAD. Nous avons vu plusieurs fois les Papes mettre les armes aux mains des enfans contré leurs pères. URBAIN illustra encore son pontificat en excommuniant l'église grecque, coupable de ne faire procéder le St. Esprit que du Père, tandis que l'église latine a décidé qu'il procédait du Père et du Fils.

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» PASCHAL II, députe vers HENRI IV, détroné par son fils HENRI V, trois archevêques qui, lui arrachant la couronne impériale, et l'accablant de reproches injurieux, terminent ainsi: Pour toutes causes il a plu au Pape et aux princes allemands de te chasser du trône comme de l'Eglise." HENRI IV meurt. Il ne trouve pas de repos même dans la tombe. PASCHAL II, ordonne qu'on le déterre; HENRI V obéit; il jette à la voirie les restes de son père.

» CALIXTE II, pressant le roi d'Angleterre de rétablir un évêque déposé; »j'ai juré le contraire", repondit lë roi. »Vous avez juré, eh bien! je suis Pape, j'annule votre serment."

INNOCENT II, excommunie le roi de France LOUIS VII, et jette sur le royaume un interdit qui, répété par St. Bernard et les prélats français, y allume la guerre civile.

» LUCIUS II, pour maintenir sa souveraineté temporelle que Rome veut lui ravir, se met à la tête de ses troupes, moitié ecclésiastiques, moitié laïques, marche au Capitole, où

s'était établi un gouvernement républicain; il menace ses ennemis avec les armes spirituelles et temporelles; on lui résiste, et dans la mêlée, il est atteint à la tête d'une pierre qui met fin à sa vie pontificale et guerrière.

» EUGÈNE III, rend son pontificat mémorable, dans l'histoire de la puissance des Papes, par l'approbation qu'il donne aux décrets de Gratien, C'est sous ce titre qu'on désigne un recueil de jurisprudence ecclésiastique, fabriqué par Gratien moine toscan: passages tronqués, canons chimériques, fausses décrétales; tous les genres de mensonges abondent dans ce monstrueux ouvrage.

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On n'y voit, dit Bossuet, ni discernement, ni critique; comme aucun auteur n'a favorisé si hautement que lui les prétentions les plus outrées de la cour de Rome, les Papes, de leur côté, lui ont donné de magnifiques éloges; c'est par là qu'il s'est acquis tant d'autorité parmi les canonistes et les théologiens qui sont venus après luí”

>> Isidore et Gratien sont les deux arc-boutans de l'édifice du pouvoir pontifical.

En 1154, ADRIEN IV, poussa au plus haut dégré l'orgueil pontifical; il exigea que FRÉDÉRIC I, s'assujettit non-seulement à lui baiser les pieds, mais à lui tenir l'étrier, déclarant ne pouvoir le couronner empereur qu'à cette condition. Voici comment il le réprimande d'avoir, dans une inscription, mis son nom avant celui du souverain pontife:

> Mettre votre nom devant le nôtre, c'est insolence, et vous faire rendre hommage par des évêques, par ceux que l'Ecriture appelle des dieux, des fils du Très-Haut; c'est manquer à la foi que vous avez jurée à ST. PIERRE et à nous: donc hâtez-vous de vous amender, de peur qu'en vous attribuant ce qui ne vous appartient pas, vous ne perdiez la couronne dout nous vous avons gratifié."

» ARNAULD DE BRESCIA lui ayant été livré par FRÉDÉRIC, le St. Père poussa la barbarie jusqu'à le faire brûler vif, comme coupable d'hérésie! hérésie irrémissible; puisqu'elle consistait à dévoiler les usurpations de la cour de Rome.

BRESCIA.

Un cardinal intercéda en faveur de l'infortuné ARNAULD De Le Pape l'écouta avee attention: »St. Père, observa le cardinal, JÉSUS-CHRIST a dit que quiconque se servirait du glaive périrait par le glaive.” — „Il est vrai, répliqua brusquement le pontife, mais JÉSUS-CHRIST n'a pas parlé du feu."

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› Ainsi non content de falsifier les saintes Ecritures, les pontifes romains les tournaient déjà en dérision.

» HENNRI II, roi d'Angleterre, voyait avec une noble indignation THOMAS BECKET, archevêque de Cantorbéry, couvrir de son manteau épiscopal les viols et les meurtres des gens d'église, crimes alors très-multipliés parmi eux. Cet archevêque avait poussé l'audace jusqu'à soustraire au supplice un prêtre tout dégoûtant de meurtres. Le parlement assemblé d'après l'invitation du roi déclare que tous les assasins, soit prêtres, soit laïques, seront jugés par les tribunaux ordinaires, et qu'aucun évêque ne pourra excommunier aucun des vassaux ni des officiers de la couronne. Pour toute réponse, THOMAS BECKET excommunie le parlement. De lâches courtisans assassinent l'archevêque. ALEXANDRE III, met d'abord THOMAS BECKET au rang des saints martyrs; puis il exige impérieusement de HENRI II, la pénitence la plus dégradante pour sa personne. Une multitude de moines déshabillent ce monarque obéissant, lui ôtent jusqu'à la chemise, et sur sa chair nue, ils lui appliquent de grands coups de fouet, en récitant les sept pseaumes de la pénitence.

» Ce Pape, dans un nombreux concile tenu à Rome, fit statuer que les deux tiers des voix des seuls cardinaux constitueraient dorénavant l'élection canonique du souverain pontife.

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» En 1198, sous le pontificat d'INNOCENT III, eut lieu l'invention du purgatoire. Ce Pape fut, pour ainsi dire, le créateur de cette politique sourde et tortueuse par laquelle la cour de Rome fit si souvent des miracles d'ambition. Il fut prodigue d'anathêmes, d'excommunications, d'interdits, qui frappaient encore de terreur l'esprit grossier de

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