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tes les forces de l'empire. Bientôt il a formé une Eglise sainte et nombreuse qui se répand peu à peu dans toutes les parties de la terre, qu'elle soumet à son enseignement et à sa discipline.

« Si l'entretien que nous venons de supposer a eu lieu véritablement, le philosophe que nous avons mis sur la scène aura vu se réaliser ce qu'il regardait comme le plus extraordinaire de tous les événements, et il se sera fait Chrétien peut-être. Savons-nous si ce n'est pas un de ces philosophes dont parlent les annales de la primitive Eglise, et qui employèrent à défendre la religion chrétienne les armes puissantes qu'ils avaient d'abord inutilement employées à la combat

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ment se répandre dans .e monde entier, mais encore se conserver si longtemps avec la force et la beauté de sa jeunesse, malgré les causes de destruction inhérentes à toute société terrestre ? »>

Que pensez-vous actuellement de l'ignorance des apôtres, et particulièrement de celle de Pierre ?

Quant à ce que vous dites qu'ils étaient moins fiers que leurs successeurs, et qu'ils mangeaint volontiers ce qu'on leur servait, nous y répondons à nos articles ABSTINENCE et EVEQUE. Ajoutons ici seulement, d'une manière générale, que les ministres de la religion, les envoyés de Jésus-Christ, ses apôtres de tous les temps et de tous les lieux, ont parfaitement raison de se faire tout à tous, suivant la recommandation de saint Paul, et autant que le leur permet la conscience, pour gagner tout le monde à leur divin Maître.

ARGENT.

Objection. Pourquoi les prêtres demandent-ils toujours de l'argent pendant les offices, et à l'occasion des sacrements?

Réponse. Chose bizarre, ou plutôt chose bien naturelle, car ce sont toujours les plus coupables qui accusent les autres, et qui les accusent précisément de ce qu'ils ont euxmêmes à se reprocher! A une époque où tous, grands et petits, ne parlent que d'argent, ne recherchent que l'argent, mais l'argent en masse, l'argent par millions, tous aussi, grands et petits, reprochent cet amour impur, cette coupable recherche au pauvre prêtre, qui, se tenant à l'écart du siècle et de ses convoitises, manque souvent de ce qu'il lui faudrait à lui-même, pour satisfaire ses propres besoins, bien loin d'avoir ce qui lui serait nécessaire pour les besoins sans nombre de son église et de ses pauvres, enfants nécessiteux de son église, non moins nécessiteuse, la plupart du temps. Car c'est bien là un des reproches adressés aujourd'hui, le plus souvent, avec le plus d'acrimonie au prêtre; et, par contre-coup, à la religion qu'il pratique, et voudrait faire pratiquer aux autres également. C'est une religion d'argent, disent ses nombreux ennemis, c'est-à-dire les hommes à préjugés et à passions qu'elle s'efforce de ramener à la vérité et à la vertu, c'est réellement une religion d'argent. Les prêtres en demandent partout et toujours Il faut payer pour assister aux offices, il faut payer pour se marier, il faut payer pour les enterrements; à l'église, comme ailleurs, rien ne se fait sans argent.

Si c'est comme partout aineurs, pourquoi le trouvez-vous donc étonnant? Si c'est ce que vous faites vous-même, pourquoi le reprochez-vous aux autres? Mais rétorquer l'argument n'est pas répondre, comme on dit communément. Entrons donc un peu au fond de la question. Nous la trouvons traitée, avec autant de simplicité que de sens, dans l'Exposition de la doctrine chrétienne,

par le directeur des catéchismes de SaintSulpice. Nous donnons ici ses réflexions auxquelles nous joignons les nôtres. Après s'être fait l'objection que nous venons de rapporter, et dont le sens est que l'on demande toujours de l'argent à l'église: Voilà ce que vous avez pu entendre dire, reprend-il, et peut-être l'avez-vous répété à votre tour. Ces reproches sont-ils fondés? Ne le sont-ils pas ?... Vous allez en juger vous-même, en considérant pour qui et dans quelles circonstances on demande de l'argent.

D'abord il n'est pas vrai qu'il faille toujours donner de l'argent à l'église, pour tout ce qui s'y fait. Les pauvres ne donnent jamais rien, et reçoivent tous les secours religieux que peuvent recevoir les riches: il n'y a de différence que dans la pompe extérieure, qui n'est pas du tout nécessaire. Ajoutons que c'est là, dans les rapports intimes qu'ils ont avec le ministre de la religion, que se font le mieux connaître leurs besoins de toutes sortes, pour lesquels ils reçoivent, au moment même, ou dans la suite, les secours nécessaires. Les riches, aussi bien que les pauvres, n'ont rien à donner pour venir prier à l'église, pour faire baptiser leurs enfants, pour se confesser et recevoir l'absolution, pour y recevoir l'instruction religieuse, soit dans l'enfance et dans la jeunesse, soit dans un âge plus avancé, pour faire la sainte communion, pour recevoir le saint viatique et l'extrême-onction. Pour tout cela, on ne demande jamais rien à qui que ce soit. Il y a donc beaucoup d'exagération dans ce qu'on dit, que l'Eglise ne cesse de demander pour tous les exercices du culte divin. Et cependant que de peine dans la plupart de ces fonctions pour lesquelles il semble que le prêtre pourrait demander une rétribution convenable. Il instruit gratuitement un grand nombre d'enfants sans intelligence et sans culture, et vous qui lui reprochez le plus sa rapacité, vous exigez peut-être une grasse rétribution pour une leçon donnée sans peine,

riages, des funérailles et de quelques autres cérémonies.

pour un avis donné plus facilement encore. Vous allez me dire peut-être que l'enseignement du prêtre est tout spirituel et moral.

Et le vôtre, qu'est-il donc ? Ce que vous dites est-il à votre charge ou à votre décharge?

Vous allez me dire peut-être encore que Jésus-Christ a ordonné aux ministres de son Evangile de donner gratuitement ce qu'ils avaient reçu gratuitement: Gratis accepistis, gratis date. (Matth. x, 8.)

Oui, mais ce même Jésus leur commande aussi de nerien porter avec eux: tout homme qui travaille devant être nourri par son travail: Dignus enim est operarius cibo suo. (Ibid., 10.) Aussi, l'apôtre saint Paul dit-il expressément que le Seigneur a commandé à ceux qui annoncent l'Evangile de vivre de l'Evangile : Dominus ordinavit iis qui Evangelium annuntiant, de Evangelio vivere. (I Cor. ix, 14.) Au lieu de montrer à l'église la rapacité que quelques-uns leur reprochent si injustement et avec tant d'inconséquence, los prêtres font donc preuve, au contraire, de la plus grande délicatesse.

Nous allons dire maintenant pour qui et pourquoi ils demandent de l'argent dans certaines circonstances.

Les prêtres demandent souvent de l'argent en public et en particulier pour les pauvres. Le leur reprochera-t-on ?... Non, assurément; un honnête homme ne voudrait pas qu'on le soupçonnât de trouver cela mauvais... Le prêtre sera toujours le protecteur, l'ami, l'avocat, le père des pauvres; il les reçoit chez lui, il les visite dans leurs galetas it dans leurs chaumières, il crée des asiles pour eux, il donne du pain aux uns, des vêtements aux antres. C'est une mission qu'il a reçue de Dieu, et que personne n'a remplie jusqu'à présent et ne remplira jamais avec plus de zèle, d'intelligence et de dévouement.

Les prêtres demandent encore de l'argent pour l'arrangement, la propreté et l'embellissement des églises. Les fidèles sont heureux d'avoir une belle église, tenue bien proprement; ils aiment à voir, les jours de fête principalement, l'autel orné convenablement des ornements, un luminaire, des chants, qui répondent à la grandeur de la solennité. Quand il en est autrement, ils sont péniblement affectés, leur cœur est serré comme dans un élau, et les moins fervents sont quelquefois les premiers à se demander si c'est bien là la maison du Seigneur. Or, tout cela exige des dépenses que l'on ne peut faire qu'avec les dons du peuple. Voilà pourquoi il se fait des quêtes pendant les ollices, pourquoi l'on demande quelques centimes pour les chaises, et quelques sommes d'argent à l'occasion des mariages et des funérailles, quand les parents veulent mettre une certaine pompe dans ces cérémonies.

Vous allez nous représenter sans doute qu'il revient au prêtre une part des sommes données par les fidèles à l'occasion des ma

Oui, nous en convenons, les prêtres ont une certaine part de ces offrandes, et vous conviendrez aussi, de votre côté, que cela est bien légitime, et tout dans l'intérêt du peuple.

Le peuple ne voudrait pas que les prêtres fussent appliqués à un métier, ou qu'ils se missent dans une opération de commerce. Il ne les aurait pas à sa disposition quand il aurait besoin de recourir à eux; de plus, il serait blessé dans ses sentiments, s'il voyait les ministres du culte divin travailler dans une maison de banque, dans un atelier, dans une boutique. Il lui faut des prêtres qui ne s'occupent que de leurs fonctions, et qui soient, nuit et jour, prêts à se dévouer aux besoins spirituels des malades et de ceux qui se portent bien, qui acquièrent, de plus en plus, la science, l'aptitude, le goût que demande l'exercice du saint ministère.

Le peuple aime à voir des prêtres qui sont sortis de ses rangs; il lui est très-honorable que ses enfants soient promus à cette haute dignité; il croit d'ailleurs que ces hommes le comprendront mieux, sympathiseront davan'age avec lui, entreront même dans ses idées.

prêtres qui souvent n'ont reçu de leurs faComment donc pourvoir à l'existence de milles aucun patrimoine, et qui doivent s'interdire tout travail lucratif, tout commerce, toute place d'administration civile assurant un traitement?

Nos anciens y avaient pourvu : ils avaient mis des fonds en réserve, ils avaient donné des terres ou des rentes pour assurer aux prêtres une subsistance convenable. Les prétres alors ne demandaient pas de casuel, ils n'en avaient pas besoin. Seulement, quaad les familles désiraient que l'on fit pour elles des cérémonies extraordinaires, elles en supportaient la dépense, ce qui était fort naturel. Les biens et les rentes de l'Eglise, tou! cela s'est perdu au milieu des troubles de notre révolution. Quand est venu un gouvernement régulier, il a compris la nécessité de réparer cette grande injustice; mais, ne pouvant le faire complétement, il a décidé, de concert avec l'administration ecclésiastique, que les prêtres auraient une part dans le casuel, c'est-à-dire, dans ce que les fidèles donnent à la sacristie des paroisses. Ce casuel, ainsi appelé, parce qu'il forme un revenu tout éventuel, a été fixé partout par la double autorité civile et ecclésiastique, et il ne s'applique, du reste, qu'à certaines fonctions également déterminées par ces deux autorités. Les choses étant ainsi, nul ne peut les blâmer sérieusement. Qui done le ferait d'ailleurs ? les impies? Ce n'est point étonnant, car ils sont disposés à tout blâmer dans la religion, parce qu'elle-même blâme et est obligée de blâmer leur conduite. Un tel blâme doit donc être regardé comme non avenu. Les fidèles? Mais ce sont euxmêmes qui donnent et qui le font volontai.. rement; ce serait donc se mettre en contra.

diction avec eux-mêmes, et avec l'Apôtre des nations, qui dit positivement: Ne savezvous pas que les ministres du temple mangent de ce qui est offert dans le temple, et que ceux qui servent à l'autel, ont part aux obla

tions de l'autel : « Nescitis quoniam qui in sacrario operantur, quæ de sacrario sunt, edunt; et qui altari deserviunt, cum altari participant. (1 Cor. ix, 13.)

ASSOCIATIONS RELIGIEUSES.

Objections. A quoi bon des associations religieuses? C'est vouloir se distinguer des autres, faire bande à part, etc. - Elles pullulent dans la religion catholique principalement. Que d'argent est enlevé ainsi au pauvre peuple! Et puis, qui ne comprend que, dans un temps donné, il peut résulter de là un grand danger pour la société ?

-

Réponse. L'homme est né pour l'associa tion, puisqu'il est né pour la société, comme tout le monde en convient. Nier cette tendance, la blâmer, c'est tout simplement faire preuve de déraison.

A quoi bon des associations religieuses? nous demande-t-on.

Mais je viens de vous dire, parce que c'est la nature même de l'homme, et qu'il ne peut pas plus se dépouiller de sa nature par rapport à la religion que pour toute autre chose.

Pourquoi des associations religieuses?... Mais parce que l'homme est ignorant de ses devoirs religieux principalement, et qu'il sent le besoin de s'éclairer des lumières d'autrui.... parce qu'il n'est que faiblesse et inexpérience, pour l'accomplissement de ces mêmes devoirs, et qu'il lui faut chercher ailleurs la force et l'expérience qui lui manquent... parce qu'il ne voit que souffrances de toute espèce dans lui-même et dans les autres, et qu'il comprend que l'association, et surtout l'association religieuse, est le seu moyen de faire cesser ou de calmer du moins ces souffrances.

Pourquoi des associations religieuses?... Mais pourquoi donc des associations scientitiques, des associations commerciales, des associations politiques ?... Vous me direz peut-être, que les associations scientifiques ont pour but de faire fleurir les sciences; les associations commerciales, de donner plus de solidité et d'extension au commerce en général, à telle et telle branche de commerce en particulier; que les associations politiques ont pour but d'améliorer l'état présent de la société... Je vous accorde tout ce que vous pouvez me dire à ce sujet, mais je me hâte d'ajouter que vous ne pouvez rien dire en faveur de ces différentes associations et de toute autre que je ne le rétorque contre vous et en faveur des associations religieuses. La religion, c'est une science, la plus imposante et la plus difficile de toutes, celle de Dieu et de l'homme. Donc, pour faire fleurir cette science, il nous faut des associations. La religion, c'est un

saint négoce, l'affaire du salut, le placement et le développement des talents que Dieu nous a confiés. Donc aussi, pour donner plus de solidité et d'extension à ce négoce, le plus nécessaire de tous, le seul véritablement nécessaire, il faut des associations. La religion, c'est une société, société sainte, immense elle embrasse tous les temps el tous les lieux; elle va de l'éternité à l'éternité; venue de Dieu, elle retourne à Dieu. Donc, pour élever l'homme à la hauteur de la société à laquelle il appartient, il fau des associations. Donc, il faut des associations religieuses.

Pourquoi des associations religienses?.. Mais leur but le plus ordinaire est sacré aux yeux de tous, c'est l'application plus complète de ce divin précepte de la charité, que tous aiment et vénèrent, dont tous se plaisent à faire le plus bel éloge, même ceux qui ont le malheur d'avoir toujours vécu éloignés de la religion, ou de s'en séparer après lui avoir été fidèlement attachés.

Ecoutez, à ce propos, les touchantes paroles de l'un de ces hommes auxquels nous venons de faire allusion.

« La justice ne suffirait pas aux besoins de l'humanité. Chacun sous son empire jouirait, à la vérité, pleinement de son droit, mais resterait isolé dans le monde, privé des secours et de l'aide perpétuellement nécessaires à tous. Un homme manquerait-il de pain, on dirait : Qu'il en cherche; est-ce que je l'en empêche? Je ne lui ai point enlevé ce qui était à lui. Chacun chez soi et chacun pour soi. On répéterait le mot de Caïn «Suis-je chargé de mon frère?» La veuve, l'orphelin, le malade, le faible seraient abandonnés. Nul appui réciproque, nul bon office désintéressé, partout l'égoïsme et l'indifférence; plus de liens véritables, plus de souffrances ni de soins partagés, plus de respiration commune. La vie, retirée au fond de chaque cœur, s'y consumerait solitaire comme une lampe dans un tombeau, n'éclairant que les débris de l'homme; car un homme sans entrailles, dénué de compassion, de sympathies, d'amour, qu'estce autre chose qu'un cadavre qui se meut?

« Et puisque nous avons besoin les uns des autres, de nous appuyer les uns sur les autres comme les frèles tiges des herbes des champs que le moindre souffle agite et courbe, puisque le genre humain périrait sans une mutuelle communication des biens que chacun possède individuellement en vertu de la loi de justice, une autre. loi est nécessaire à sa conservation, et cette loi est

la charité, et la charité, qui forme un seul corps vivant des membres épars de l'humanité, est la consommation du devoir, dont la justice est le premier fondement...

«Que serait un homme concentré unique ment en lui-même par l'égoïsme, ne nuisant à personne directement et ne servant non plus personne, ne songeant qu'à lui, ne vivant que pour lui? Que serait un peuple composé d'individus sans liens, où nul ne compatirait aux maux d'autrui, nese tiendrait obligé d'aider ses frères et de les secourir; où tout échange de services, tout acte de miséricorde et de pitié ne serait qu'un calcul d'intérêt; où la plainte de celui qui souffre, les gémissements de la douleur, le sanglot de la détresse, le cri de la faim, s'exhaleraient dans les airs comme un vain bruit; où rien ne se répandrait de chacun en tous et de tous en chacun, par une secrète impulsion de l'amour, qui ne sait ce que c'est que posséder, parce qu'il ne jouit que de ce qu'il donne? Ce peuple, semblable aux légers débris abandonnés sur l'aire après que le grain a été recueilli, pourrirait bien vite dans la boue, s'il n'était emporté par l'une de ces tempêtes à qui Dieu ordonne de passer sur ce monde pour le purifier,

«L'union, c'est la vie; et la parfaite union est la vie parfaite. La nature entière nous avertit de l'indispensable besoin que tous ont les uns des autres; le précepte divin du secours mutuel, et du dévouement et de l'amour, nous est à chaque instant rappelé par ce que nos yeux voient autour de nous. Lorsque le temps est venu pour elles d'aller chercher en d'autres climats la pâture que le Père céleste leur y a préparée, les hirondelles s'assemblent; puis, sans se séparer jamais, elles voguent, nautoniers aériens, vers les rivages où elles se reposeront dans la paix et dans l'abondance. Seule, que deviendrait chacune d'elles ? pas une n'échapperait aux périls de la route; réunies, elles résistent aux vents; l'aile débile ou fatiguée s'appuie sur une aile moins frêle. Pauvres douces petites créatures que le dernier printemps vit éclore, les plus jeunes, abritées par leurs aînées, atteignent sous leur garde le terme du voyage, et, sur la terre lointaine où la Providence les a conduites par dessus les mers, rêvent le nid natal et ces premières joies, ces joies mystérieuses, ineffables, que Dieu a mises pour tous les êtres à l'entrée de la vie. » (Le Livre du peuple.)

Ainsi nulle force, nul bonheur, nulle vie même pour le monde sans la charité, et cette divine vertu ne peut s'exercer du consentement de tous sans l'association. Nous n'entendons point par là cette association vague, générale, dont il est question dans le passage que nous venons de citer et à laquelle on peut appliquer le proverbe si connu: Qui trop embrasse, mal étreint, et par extension: Qui tout embrasse, rien n'étreint; mais bien ces associations particulières, telles qu'elles ont lieu partout, en religion comme en toute au

tre chose, et telles qu elles doivent avoir lieu pour être utiles.

C'est, nous dit-on, vouloir se distinguer, faire bande à part, etc. C'est vouloir se distinguer!.. Oui, en bien et pour le bien. Quel mal voyez-vous à cela? Qui peut s'en formaliser quand il sait surtout qu'il peut, lui aussi, en faire partie, qu'il peut s'en servir à volonté pour lui ou pour les siens? l'utilité de tous et de chacun, pour donner C'est faire bande à part 1... Oui, pour à la société générale plus de force et de vie, pour la défendre à l'occasion si quelque danger se présente... Quel mal, je le répète, trouvez-vous à cela ? N'est-ce pas mériter, au contraire, toute notre admiration et notre reconnaissance ?

Voyez quand une armée est en campagne et qu'elle se trouve exposée à quelque grave péril: « Des hommes de bonne volonté ! » s'écrie le général. Les plus braves se présentent, ils exposent leur vie, la perdent quelquefois, mais ils sauvent l'armée et assurent même son triomphe. Leur conduite vous parait-elle digne de blâme ou de louange? Et pourtant, c'était se distinguer, faire bande à part, comme vous avez dit. Or, c'est bien là l'image de nos associations. L'Eglise, l'humanité entière, c'est une armée toujours en campagne, toujours exposée aux plus grands dangers.« Des hommes bonne volonté ! » ne cessent de répéter ceux qui sont chargés de conduire cette grande cet appel; ils s'imposent des privations, des armée du Seigneur. Plusieurs se réunissent à nécessaire, le sacrifice de leur propre vie; sacrifices, quelquefois même, quand cela est mais ils contribuent par là à la sécurité, conduite vous paraît-elle digne de blâme ou au bonheur, à la gloire de tous. Une telle de louange? Vous ne pouvez hésiter à répondre pour peu que vous soyez de bonne foi.

de

Elles pullulent dans la religion catholique principalement, avez-vous dit encore?

Oui, et peut-être encore plus que vous ne le Savez-vous pourquoi ? C'est parce que ces aspensez, que vous ne pouvez même l'imaginer. sociations sont en proportion des besoins de l'homme et que ces besoins que vous ne connaissez guère, parce que vous vous en occupez le moins possible, la religion catholique les connaît parfaitement, s'en occupe et stimule le zèle de ses enfants les plus dévoués pour les satisfaire. Savez-vous pourquoi encore ? C'est parce que ces associations sont le produit de la charité, vertu que vous ne connaissez guère non plus, parce que vous lui donnez le moins d'accès possible dans votre cœur, mais que la religion catholique connaît parfaitement et qu'elle s'efforce de bien faire pratiquer à ses enfants.

Je n'entreprendrai point de faire ici le tableau de toutes les associations religieuses, ni même des principales ; je n'en ai pas le loisir et je craiudrais d'ailleurs de ne pas le présenter tel qu'il doit l'être. Mais voulez-vous en avoir quelque idée? lisez les apologies les plus remarquables de cette religion, ou

plutôt allez sur les lieux étudier cette apologie toujours en action, la plus frappante, la plus persuasive de toutes. Visitez les hôpitaux, les maisons du pauvre, du malade et de l'affligé. Ne laissez, sans l'avoir exploré, aucun de ces recoins où se cachent toutes les plaies si hideuses de l'humanité. Je serais bien étonné si, après avoir vu à l'œuvre les différents membres de nos associations religieuses, vous n'arriviez à cette conclusion que, puisque l'humanité est un grand malade qui couvre la terre, la religion catholique ne fait que remplir son devoir en suscitant par toute la terre aussi des associations qui ont principalement pour mission d'aller en son nom la soulager.

Que d'argent est enlevé ainsi au pauvre peuple! objectez-vous.

Vous vous trompez cemplétement, ou plutôt je trouve l'erreur trop grossière pour la croire de bonne foi, vous voulez tromper les autres: les associations religieuses donnent de l'argent au pauvre peuple, elles lui en donnent même beaucoup, mais elles ne lui en enlèvent jamais.

Je vous entends répondre ici : L'ouvrier laborieux ne compose-t-il pas en gran le partie toutes vos associations?

C'est vrai; mais depuis quand l'ouvrier Jaborieux appartient-il au pauvre peuple? L'ouvrier laborieux qui est en même temps religieux, comme le suppose ce que vous dites, cet ouvrier-là n'est pas pauvre, il est riche au contraire, riche de son travail, riche de ses économies, riche de son dévouement. Ne le plaignez donc pas de ce dont il ne se plaint point lui-même, de ce qui l'enorgueillit en l'élevant au rang des bienfaiteurs de l'humanité. Quoi! vous le plaignez de ce qu'il donne quelques centimes par semaine pour le soulagement de ses frères ? AimeriezVous mieux qu'il allât les dépenser au cabaret? Puisqu'il trouve là son bonheur et sa gloire, laissez-le donc se contenter, il ne saurait le faire plus honnêtement et à meilleur compte.

Il ne faut pas croire d'ailleurs que ce soit la bourse de l'ouvrier qui alimente le plus le pieux trésor de nos associations religieuses. I est en plus grand nombre dans ces associations, mais ce n'est pas lui qui donne le plus: c'est justice, du reste, car il ne le devrait, ni le pourrait quand même il le voudrait. Très-souvent sous ce rapport il est beaucoup plus à charge qu'à profit.

D'où viennent donc les ressources des associations religieuses qui, en réalité, doivent en avoir beaucoup pour toutes les œuvres qu'elles entreprennent et exécutent ?

Je vais vous le dire, si vous l'ignorez. Elles viennent du prêtre, qui, non content de faire le bien par lui-même, se sert encore de l'entremise des autres.

Elles viennent de la femme avancée en âge, de la jeune fille, de l'enfant même qui, ne pouvant plus ou ne pouvant encore distribuer leurs aumônes, sont enchantés d'avoir sous la main des personnes qui se déVouent à ces sortes de bonnes œuvres pour

aller les distribuer en leur nom à ceux qui en ont un réel besoin.

Elles viennent de l'homme du monde qui, tout occupé à ses affaires, charge de ses aumônes ceux qui s'y entendent mieux que lui.

Que vous dirai-je enfin ? Mais elles viennent de vous-mêines peut-être, jeunes impies, ou, de vous qui en ce moment attaquez, je ne sais pourquoi, ces associations religieuses, mais qui dans un autre moment, lorsque par exemple Dieu touchera votre coeur naturellement chrétien comme celui des autres, croirez ne pouvoir mieux faire que d'unir vos bonnes œuvres aux bonnes œuvres de ceux qui en font tous les jours. Et puis, objecterez-vous encore, qui ne comprend que, dans un temps donné, il peut résulter de là un grand danger pour la société ?

Ce n'est pas sérieux, ce que vous dites là. Quoi! des femmes, avancées en âge pour la plupart, des jeunes filles modestes et timides, des enfants, des hommes maris par l'âge et plus encore par la pratique de toutes les vertus chrétiennes,des jeunes gens, pleins de vigueur il est vrai, mais tournant au bien toute leur activité... de tels personnages pourraient, dans un temps donné, faire courir de grands dangers à la société ? Je le répète, ce n'est pas sérieux.

Il peut résulter de là un grand danger pour la société !... Comment donc cela? En se révoltant contre l'autorité? Mais qui ne sait que les associations religieuses forment la meilleure école du christianisme, et que le christianisme lui-même est la meilleure école de respect et d'obéissance? Il ne sort d'ailleurs d'un principe que ce qui s'y trouve. Or, quel est le principe de toute association religieuse, si ce n'est le respect aux supérieurs, l'amour de ses frères, le dévouement à ses inférieurs, et, pour tout dire en un mot, la charité, oui la charité qui est elle-même l'âme de toute bonne société. L'esprit de toute association est dans ses constitutions et dans son règlement. Or, il n'y a pas une seule association religieuse qui n'offre de mettre entre les mains de tous sa constitution et son règlement. Là, rien ne craint la lumière parce qu'on ne fait point le mal, mais le bien au contraire. Donnez-vous donc la peine d'étudier un peu.tout cela avant d'accuser! Vous n'y trouverez ni encouragement à la révolte, ni menaces de pillage et de mort; mais, tout au contraire, une exhortation constante à la soumission et an dévouement.

Les associations religieuses pourraient dans un temps donné, selon vous, faire courir des dangers à la société !... Mais le passé et le présent nous répondent de l'avenir sous ce rapport. Il y a plus de dix-huit cents ans que Jésus-Christ a fondé son Eglise. Les associations n'ont pas commencé aussitôt, cela était inutile, impraticable d'ailleurs. Qu'était-ce que l'Eglise alors, si ce n'est une association religieuse placée au centre du monde, pour le purifier? Mais dès que ce

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