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timbre, du Land et Income Tax et des douanes, et de nous contenter de l'impôt sur les successions.

Cet impôt existe pour toute succession supérieure à 100. Il a produit en 1894, 10 892 000 £ (270 000 000 francs), et en 1908, 18 370 000 (460 000 000 fr.), soit une augmentation de 70%. Il est à remarquer que cet impôt a été réduit entre 1894 et 1908 dans une mesure assez importante, évaluée à 800 000£ par an; d'autre part, la population a augmenté, ce qui permet d'accepter le taux d'accroissement de 70% comme sensiblement exact.

L'impôt sur les successions corrobore ce que l'Income ax nous a appris; il est même plus instructif, car il s'applique à un beaucoup plus grand nombre de personnes. En effet, l'Income Tax suppose 160 de revenu, tandis que l'impôt sur les successions suppose seulement une fortune de 100 £.

Nous voyons donc clairement que toutes les classes sociales aisées jouissent d'un bien-être croissant. Bien entendu, le prolétariat anglais prospère égalenous l'avons prouvé précédemment mais l'impôt sur les successions ne nous apprend rien à ce sujet.

ment

Cette richesse du Royaune-Uni n'a d'ailleurs rien d'extraordinaire, lorsqu'on examine l'activité des affaires.

Cette activité se manifeste de diverses manières, par exemple, par la création de sociétés anonymes.

Ainsi, en 1894, le capital versé des sociétés anonymes anglaises (chemins de fer exclus), c'est-à-dire constituées en Angleterre, s'élevait à 26 milliards de francs; en 1908, il était monté à 53 milliards, donc plus que doublé en moins de 15 ans.

Par contre, en Allemagne, ce capital ne s'élevait en 1908 qu'à 18 milliards. Ceci nous fait comprendre

pourquoi il y a moins d'argent dans les Banques d'Épargne anglaises que dans les banques allemandes. Prospérité des affaires également, l'accroissement du mouvement du Clearing House de Londres passant de 147 milliards en 1886 à 318 milliards de francs en 1906. Jusqu'à un certain point aussi, le nombre de lettres et de cartes postales, ainsi que celui des télégrammes, est un indice de l'activité des affaires. En effet, la grande majorité des lettres et télégrammes se rapporte aux affaires. Quant aux cartes postales, nous croyons que les cartes postales illustrées entrent pour une large part dans leur accroissement. Malheureusement, les statistiques allemandes ne distinguent pas les lettres des cartes postales.

Les recettes des postes et télégraphes ont passé de 1894 à 1907 dans le Royaume-Uni, de 13 340 000 £ à 22 300 000 €, soit une augmentation de 67 %.

Le nombre de lettres a passé de 54 par tête et par an à 65, et celui des cartes postales de 54 à 87.

Le nombre de télégrammes a passé de 73 000 000 à 90 000 000 et la longueur des fils de 340 000 km. à 1510 000 km.

Par contre, en Allemagne, en 1907, l'on a envoyé 45 000 000 (50% du chiffre anglais) de télégrammes, le réseau avait une longueur de 598 000 km. (40 % du chiffre anglais) et le nombre de lettres et de cartes postales reçues par habitant s'élevait à 86 (57 % du chiffre anglais).

Nous n'accumulerons pas davantage les exemples et les preuves de prospérité.

Nous croyons avoir démontré suffisamment :

1° Que la nation anglaise dans son ensemble est prospère.

2o Que cette prospérité s'accroît.

3o Que la prospérité de la classe ouvrière s'accroît aussi bien que celle de la classe aisée.

4° Que l'Allemagne dans son ensemble est prospère. 5° Que sa prospérité s'accroit dans toutes les classes. 6° Que la nation anglaise est plus prospère que la nation allemande; qu'elle prospère, absolument parlant, plus rapidement et, relativement parlant, moins rapidement, et que par conséquent, la différence de prospérité des deux nations va en augmentant (Income Tax).

Nous allons examiner maintenant les divers éléments qui contribuent à cette prospérité.

Agriculture. L'agriculture est la mère nourricière des peuples, l'industrie primordiale. Même dans les pays les plus industrialisés, elle dépasse de loin toute autre industrie. Nous devons donc l'examiner tout spécialement.

Remarquons tout d'abord que, puisque le RoyaumeUni n'atteint que les 3/5 de la superficie de l'Allemagne, son agriculture comme production sera forcément infërieure. De plus, la densité de la population étant plus grande qu'en Allemagne, il est probable que sa production agricole sera non seulement absolument mais aussi relativement inférieure à celle de l'Allemagne.

Voici ce que les statistiques nous apprennent à cet égard: en 1907 (STAT. ABSTR., p. 295, STAT. Jahrbuch, 1907, p. 55), 318 540 km2 étaient cultivés en Allemagne, soit 59% du pays, et dans le Royaume-Uni 190 000 km2 ou 60% du pays.

Toutefois, si l'on ajoute de part et d'autre les forêts exploitées, on arrive en Allemagne à 73 % de terres exploitées par l'agriculture, tandis qu'en Angleterre le pourcentage ne s'élève qu'à 64 %. C'est dire qu'il y a beaucoup plus de forêts dans le premier pays que dans le second. Un point important est la répartition des terres cultivées en champs proprement dits et en prairies.

En Allemagne les champs occupent 45 % du pays;

dans le Royaume-Uni 25% seulement, tandis que le pourcentage des prairies et pâturages s'élève à 14°/ dans le premier pays et à 35 %, dans le second.

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Il est intéressant de savoir si la surface cultivée augmente ou diminue. Contrairement à l'opinion générale, elle diminue plus en Allemagne que dans les lles Britanniques, où en 12 ans (1895-1907) les terres cultivées ont diminué de 1,85 %, tandis que dans le premier pays la diminution s'est élevée pendant les mêmes années à 2,40 %.

Cette diminution est d'ailleurs si faible, qu'il ne faut pas en chercher d'autre explication que l'empiètement des habitations et de l'industrie due à l'accroissement de la population. On constate également une diminution de la population rurale, surtout une diminution proportionnelle. Le tableau suivant renseigne la proportion de la population urbaine, aux divers recensements, ce qui permet de connaître par simple soustraction la population rurale.

Pourcentage de la population urbaine

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On voit donc que la population rurale a diminué de 2 400 000 personnes en 30 ans, dans le Royaume-Uni, malgré l'accroissement de la population.

En Allemagne, la diminution n'est que de 600 000 personnes.

Il ne faut pas confondre la population rurale et la population agricole, qui n'est qu'une partie de la précédente, car tous les villageois ne sont pas cultivateurs. Mais les données statistiques allemandes et anglaises ne renseignant pas de la même manière la population agricole proprement dite, nous devons nous contenter des chiffres de la population rurale. Celle-ci reflète d'ailleurs avec suffisamment de précision celle-là, pour ce qui nous occupe.

Il y a donc un phénomène bien caractérisé dans les Iles Britanniques: la diminution non seulement relative, mais absolue de la population rurale. Cette diminution est bien plus rapide que celle de la surface des terres cultivées (1,8% en 12 ans) tandis que pour une période

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