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méthode extrêmement précise pour étudier, à la coloration de Marchi, le trajet intracérébral ou médullaire des nerfs moteurs et de certaines voies nerveuses centrales.

Ne se rebutant devant aucune peine, remettant même sur le métier des travaux déjà faits avant la précieuse découverte de la dégénérescence wallérienne indirecte, M. le Prof. Van Gehuchten s'acharne à localiser exactement l'origine réelle des nerfs moteurs et la terminaison centrale des nerfs sensitifs. Après avoir identifié -Dieu sait par combien d'expériences! - chacun des nerfs périphériques, il entreprend dans la même intention l'étude si complexe de certaines voies nerveuses centrales, telles les voies acoustique et olfactive, les connexions centrales du noyau du Deiters, le pédoncule cérébelleux supérieur, le faisceau cérébello-bulbaire, etc. Je ne puis malheureusement pas insister sur les brillants résultats de toutes ces ingénieuses recherches où la physiologie même eut sa part; signalons notamment l'étude sur les fibres inhibitives du cœur, problème tant de fois agité par les plus célèbres physiologistes, et que M. le Prof. Van Gehuchten résout en rattachant directement ces fibres, non au nerf spinal, mais au nerf pneumogastrique lui-même.

Au milieu du déluge de publications confuses, mal digérées, intentionnellement et inutilement longues qui aujourd'hui menacent de submerger le bénévole lecteur, les publications de M. le Prof. Van Gehuchten et spécialement celles si ardues, si variées, se rapportant à ce deuxième groupe, sont des modèles classiques par leur mesure, leur clarté, leur précision et par la valeur et la nouveauté réelles de leurs conclusions.

Le troisième groupe de recherches auxquelles s'est intéressé M. le Prof. Van Gehuchten, se compose d'études sur divers problèmes de pathologie nerveuse.

Il y a d'abord tout un ensemble de publications se rapportant à la pathologie du neurone moteur central ou de la voie pyramidale. Elles s'ouvrent par l'étude de la pathogénie de la maladie de Little, se continuent par l'analyse minutieuse d'états de compression de la moelle et du mésencéphale, d'états hémi- et paraplégiques, et elles aboutissent à une série d'interprétations des plus rationnelles sur la tonicité nerveuse, la spasticité, la contracture, et surtout sur le mécanisme et le siège des mouvements réflexes. M. le Prof. Van Gehuchten démontre que l'état des réflexes tendineux est indépendant de celui de la tonicité musculaire, que la section ou la compression de la moelle s'accompagne chez l'homme non d'une augmentation de tous les réflexes, mais bien de la disparition des réflexes tendineux et des réflexes cutanés des cliniciens, et enfin qu'il y a une espèce de dissociation entre les réflexes tendineux et les réflexes cutanés des cliniciens, notamment dans la paraplégie spastique où les réflexes tendineux sont exaltés tandis que les réflexes cutanés disparaissent.

M. le Prof. Van Gehuchten distingue trois espèces de réflexes:

1) les réflexes cutanés inférieurs, appelés encore par lui réflexes de défense, ou réflexes médullaires, car ils appartiennent en propre à la moelle ;

2) les réflexes tendineux, appelés encore mésencephaliques, parce qu'ils ont leur centre physiologique dans le noyau rouge du mésencéphale ;

3) les réflexes cutanés supérieurs, appelés encore réflexes corticaux, parce qu'ils ont leur centre physiologique dans le cortex même.

Parmi les autres travaux de pathologie nerveuse, signalons encore ses publications sur la polyomyélite antérieure de l'adulte; sur la pathogénie du décubitus qui serait dû, dans les états de paraplégie, à l'appari

tion de la paralysie flasque; sur le phénomène de Babinski dans les affections organiques et dans l'hystérie; sur la syringomyélie, sur l'aphasie, sur le réflexe pendulaire de la jambe, etc.

Grâce à sa connaissance approfondie du système nerveux, M. le Prof. Van Gehuchten s'est non seulement révélé un clinicien hors ligne, déterminant avec une précision quasi mathématique le siège des lésions atteignant le système nerveux central, mais il s'est signalé aussi comme un innovateur hardi dans le domaine souvent si ingrat de la thérapeutique, et surtout dans la chirurgie nerveuse. Il guide la main du chirurgien dans les cas de tumeur cérébrale ou médullaire et obtient des résultats inespérés. Dans les cas de névralgie rebelle du trijumeau, se basant sur ses expériences de laboratoire, il propose l'arrachement des branches du nerf pour amener l'atrophie des cellules d'origine et ainsi la disparition du nerf lui-même et de toute douleur. Il modifie l'opération de Foerster et propose avec succès, non la résection toujours difficile des racines postérieures, mais celle bien moins compliquée et plus certaine des filets radiculaires postė

rieurs.

Ces triomphes cliniques et thérapeutiques sont la récompense et le couronnement des travaux scientifiques purs sortis du laboratoire de l'Institut Vésale. Ils prouvent à ceux qui en douteraient encore que les recherches scientifiques les plus exclusives et les plus désintéressées aboutissent finalement à éclairer les plus obscurs problèmes de la pathologie et deviennent ainsi le fondement indispensable de l'art médical.

Il ne me paraît pas sans intérêt de dire quelques mots sur le mode de publication de cette quantité imposante de travaux d'histologie, d'anatomie et de pathologie nerveuses que nous venons d'analyser succinctement. Avant 1900, ces études paraissent dans des

revues variées et spécialement dans la CELLULe, le JOURNAL DE NEUROLOGIE, le BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE et les Comptes rendus des Congrès. En 1900, l'illustre Maître de Louvain fonde la revue LE NÉVRAXE, recueil de neurologie normale et pathologique, et il forme ainsi une véritable École. Douze volumes ont paru depuis lors et, dans le monde scientifique, LE NÉVRAXE s'est imposé à l'attention soutenue des neurologistes, grâce à son caractère objectif et à la grande valeur des recherches originales qui y sont exposées. Des savants étrangers de haut renom collaborent au NÉVRAXE et viennent même travailler dans ce modeste laboratoire de l'Institut Vésale dont l'activité intelligente de M. le Prof. Van Gehuchten a su faire un centre de rayonnement scientifique, digne des plus célèbres institutions.

Abordons enfin, avec le quatrième groupe de publications qu'il nous reste à examiner, la carrière professorale de M. Van Gehuchten et celles de ses publications qui se rapportent spécialement à son enseigne

ment universitaire.

C'est en 1887 que M. Van Gehuchten fut chargé d'une partie du cours d'anatomie descriptive, cours qu'il enseigna bientôt dans son ensemble et auquel il joignit plus tard la pathologie et la clinique nerveuses. Il ne lui fallut pas longtemps pour s'affirmer comme un professeur de très grande valeur, aussi estimé de ses élèves pour la haute conception qu'il a de ses devoirs professionnels que pour la sympathie communicative qui se dégage de tout son enseignement et qui rend ses leçons sur l'anatomie descriptive moins arides et plus agréables à suivre. Ses cours sont des modèles du genre par leur caractère intuitif et leur méthode. A mesure qu'il explique, il dessine au tableau, puis il montre sur le cadavre l'organe qu'il décrit ; il avance ainsi pas à

pas inculquant aux élèves, par les yeux et par l'oreille, les différents détails de la structure du corps humain. Un des premiers, sinon le premier en Belgique, il introduit les projections cinématographiques dans son enseignement, et il les utilise notamment pour démontrer à ses élèves certaines particularités des mouvements dans les affections nerveuses et musculaires.

Mais bientôt la parole et les démonstrations ne lui suffisent plus; il prend la plume et publie une admirable Anatomie du système nerveux. D'autres publications suivent. Il produit ainsi toute une bibliothèque de livres classiques, véritable monument élevé à l'honneur de son enseignement et qui montre avec quelle largeur de vues et quelle passion il s'est dévoué, depuis vingtcinq ans, à cette obscure et parfois fastidieuse besogne de répéter. d'année en année, aux générations d'étudiants qui se succèdent, les éléments d'une science dont il connaît les moindres détails.

Toutes ces publications sont suffisamment connues. Il y a d'abord l'Anatomie du système nerveux de l'homme, parue en 1893 et qui en est à sa 4o édition, avec 1000 pages de texte et une abondance extraordinaire de figures. Ce traité se compose d'un exposé doctrinal de toutes les connaissances actuelles sur le système nerveux; il est l'oeuvre capitale de M. le Prof. Van Gehuchten qui y a dépensé le meilleur de son érudition et de son expérience scientifiques. Une édition réduite a paru en 1908 sous ce titre : Les centres nerveux cérébro-spinaux. Cette édition a spécialement pour but de préparer l'étudiant et le médecin à l'étude de la pathologie nerveuse. De 1906 à 1909, paraît, en trois gros volumes, le Cours d'anatomie humaine systématique. Cette édition n'est pas illustrée de gravures, mais il y a des pages blanches intercalées dans le texte et sur lesquelles l'étudiant copie les dessins faits au cours par le professeur. Ceci est un excellent exercice,

III® SÉRIE. T. XXIII.

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