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glion noueux du vague. Quelques jours plus tard les coupes microtomiques colorées au bleu de méthylène montrent que toutes les cellules de ce ganglion sont dans un état de chromolyse intense voisin de l'achromatose. A quoi attribuer ce phénomène ? L'animal ayant été apporté au laboratoire 24 heures après la mort, on se trouvait peut-être en présence d'une altération cadavérique. Le premier lapin qui meurt est laissé 24 heures dans un coin du laboratoire. Les cellules du ganglion noueux traité de la même façon ne présentent rien d'anormal. Les modifications obtenues seraient-elles dues à la rage elle-même? Nous nous procurons des chiens morts de la rage et nous trouvons dans les ganglions spinaux, les ganglions sympathiques et surtout le ganglion noueux du nerf vague, des modifications tellement profondes que le doute n'est plus possible. Nous étudions la rage après morsure chez l'homme et le chien, la rage par inoculation chez le chien et le lapin par le virus des rues et le virus fixe, et nous parvenons à établir, à côté d'une foule de détails encore inconnus, une méthode histologique permettant de faire un diagnostic précoce de la rage dans l'espace de 24 heures chez les animaux ayant succombé à l'évolution naturelle de la maladie. On jugera de toute l'importance de ce fait si on se rappelle que, antérieurement, un diagnostic scientifique de la rage ne pouvait s'établir que par inoculation chez le lapin et cela après une attente de 17 à 25 jours.

Les recherches expérimentales sur les animaux démontrent que la section d'un nerf moteur cranien entraîne dans les cellules d'origine des phénomènes réactionnels connus sous le nom de chromolyse. Ces modifications sont peu importantes puisque la cellule peut les réparer et revenir, après un temps variable, à son état normal. Si, au lieu de sectionner le nerf on

dans

l'arrache, les cellules d'origine s'atrophient et disparaissent au bout de 20 à 30 jours. L'idée nous vient de rechercher dans ce dernier cas ce qui se passe les fibres du bout central. Nous les trouvons en pleine dégénérescence wallérienne et parvenons ainsi à établir un fait nouveau qui renverse, au moins dans une de ses trois propositions fondamentales, la fameuse loi de Waller admise sans conteste dans la science depuis un demi-siècle. Nous étudions le début et l'évolution de cette dégénérescence des fibres du bout central et arrivons à établir une nouvelle méthode de recherches, la méthode de la dégénérescence wallérienne indirecte qui a contribué à éviter bien des erreurs dans l'interprétation des recherches expérimentales faites avec la méthode de Marchi. Un de nos élèves, le Dr Van der Schueren, en a montré la haute utilité pratique dans la recherche des voies nerveuses de l'axe cérébro-spinal.

Ces mêmes recherches sur la chromolyse des cellules nerveuses et les dégénérescences consécutives après arrachement des diverses branches du trijumeau nous ont conduit à proposer une nouvelle méthode opératoire dans le traitement chirurgical de la névralgie trifaciale.

C'est en procédant de la même façon, en nous laissant conduire pas à pas par les faits, sans les influencer nous-même en aucune manière, que nous avons pu démontrer l'erreur de ce vieux dogme scientifique établi par Claude Bernard, d'après lequel les fibres inhibitives que le nerf pneumogastrique envoie au cœur seraient des fibres d'emprunt venant de la branche externe du nerf spinal; qu'un de nos élèves, le Dr De Beule, a été conduit à faire sur les muscles du larynx du lapin, ses délicates recherches de physiologie ; qu'avec un autre de nos élèves, le Dr Molhant, nous avons pu établir tout récemment les lois qui président

à la dégénérescence secondaire en faisant ressortir toute l'importance qu'il convient d'attribuer à l'épaisseur de la gaine de myéline d'une fibre nerveuse dans l'évolution plus ou moins rapide de sa dégénérescence secondaire.

Tous ces faits de laboratoire et d'autres encore tant dans le domaine clinique que dans le domaine anatomopathologique sont donc, à proprement parler, des trouvailles dues au hasard. Aucun d'entre eux n'avait été entrevu d'avance. Ils sont venus tout naturellement couronner nos efforts, comme au temps des moissons des épis lourdement chargés récompensent le laboureur de la sueur dont il a arrosé la terre avant d'y jeter la semence.

LA

RÉORGANISATION MILITAIRE

DE LA BELGIQUE (1)

Nous vivons à une période de fièvre militaire. Les conflits entre nations se renouvellent continuellement et on n'en trouve pas toujours une solution pacifique.

Après avoir débuté par la guerre Sud-africaine, le xx siècle nous a déjà fait assister, successivement, à la guerre russo-japonaise, aux tensions franco-allemandes d'Algésiras et d'Agadir, et à l'écrasement de la Turquie.

La crainte d'être entraînés dans la mêlée a obligé les États européens à consentir aux sacrifices les plus lourds, afin de disposer, en cas de conflit armé, d'un engin de guerre aussi perfectionné que possible.

C'est ainsi que les Allemands ont mis en vigueur, le 1er octobre dernier, une loi qui sanctionne, au dire de M. Millerand, ministre de la guerre en France, le plus grand effort militaire du peuple allemand, en ces quarante dernières années (2).

Nos voisins du Sud, inquiétés par la crise de la nata

(1) Nous avons puisé de nombreux renseignements pour cette étude dans la revue belge, le BULLETIN DE LA PRESSE ET DE LA BIBLIOGRAPHIE MILITAIRES. Le caractère anonyme des articles de cette revue ne nous permettra pas de citer les auteurs.

(2) Discours du 18 juin 1912.

lité, ont imaginé les lois des cadres et des effectifs, qui leur permettent de tirer le meilleur profit des ressources en hommes dont ils disposent.

Les Suisses ont réorganisé complètement leur armée, et les dispositions nouvelles sont entrées en vigueur le 1er avril 1912.

Après avoir augmenté le contingent de 30 pour cent, les Hollandais suivent la même voie.

Abandonnant la période de tâtonnements, qui date de 1900, notre pays s'est, lui aussi, appliqué à l'amélioration de ses institutions militaires.

Nos lecteurs ont pu lire, dans les journaux, la série des perfectionnements successifs apportés à l'organisation militaire de la Belgique, depuis le mois de juillet 1911, époque où l'on eut des craintes très sérieuses de conflit entre la France et l'Allemagne à propos du Maroc. Notre intention est d'étudier ces améliorations; mais, pour permettre d'en apprécier l'importance, nous ferons précéder cette étude d'un aperçu de l'organisation actuelle des forces allemandes et françaises, afin de fournir des points de repère et de rendre, par comparaison, les chiffres que nous citerons plus éloquents.

ALLEMAGNE (1)

La loi sur la constitution de l'Empire, du 16 avril 1871, et les conventions conclues par la Prusse avec les divers États allemands, ont posé les bases de l'organisation militaire de l'Empire. Elle comprend une armée unique, dont le chef suprême est le Kaiser.

(1) On trouvera une excellente étude de l'Armée allemande en 1902, dans l'ouvrage de MM. F. Martin et F. Poot, Paris, R. Chapelot et Cie. Ce livre n'a d'autre défaut que l'année de sa publication.

La première partie de cet article est, nécessairement, presque toute de compilation. Nous nous sommes efforcé de choisir, parmi les multiples renseignements que nous possédons, ceux qui nous semblaient devoir parler le plus au grand public.

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