JUBILÉ PROFESSORAL DE M. A. VAN GEHUCHTEN A l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de l'entrée de M. A. Van Gehuchten dans le corps professoral de l'Université catholique de Louvain, un groupe de collègues, d'élèves et d'amis de l'éminent professeur lui ont offert son portrait en témoignage de leur admiration et de leur reconnaissance. C'est le 1er décembre dernier, aux Halles, dans la Salle des portraits, que se sont célébrées ces noces d'argent académiques, au milieu d'un grand concours de professeurs, de savants, de praticiens et d'étudiants. La Société scientifique de Bruxelles saisit avec empressement cette occasion d'applaudir un de ses membres les plus distingués et de ses conférenciers les plus goûtés; et la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, reconnaissante envers son illustre collaborateur, s fait bien volontiers l'écho de ces fêtes auprès de ses lecteurs. Parmi les discours qui furent prononcés, nous dor nerons, à peu près en entier, celui de M. le Dr Me directeur de la Colonie de Gheel, qui retrace à traits l'oeuvre du savant et du professeur: 1 ferons suivre de larges extraits du discours de :de M. Van Gehuchten. JUBILÉ PROFESSORAL DE M. A. VAN GEHUCHTEN A l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de l'entrée de M. A. Van Gehuchten dans le corps professoral de l'Université catholique de Louvain, un groupe de collègues, d'élèves et d'amis de l'éminent professeur lui ont offert son portrait en témoignage de leur admiration et de leur reconnaissance. C'est le 1er décembre dernier, aux Halles, dans la Salle des portraits, que se sont célébrées ces noces d'argent académiques, au milieu d'un grand concours de professeurs, de savants, de praticiens et d'étudiants. La Société scientifique de Bruxelles saisit avec empressement cette occasion d'applaudir un de ses membres les plus distingués et de ses conférenciers les plus goûtés; et la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, reconnaissante envers son illustre collaborateur, se fait bien volontiers l'écho de ces fêtes auprès de ses lecteurs. Parmi les discours qui furent prononcés, nous donnerons, à peu près en entier, celui de M. le Dr Meeus, directeur de la Colonie de Gheel, qui retrace à grands traits l'oeuvre du savant et du professeur; nous le ferons suivre de larges extraits du discours de réponse de M. Van Gehuchten. Après un hommage de reconnaissance émue adressé à ses anciens Maîtres de l'Université de Louvain, M. le Dr Meeus aborde la carrière scientifique du héros de la fête : Je désire, dit-il, ne pas faire d'histoire trop ancienne! Certains génies artistiques il est vrai — étaient déjà des maîtres du clavecin ou du pinceau avant l'âge de raison. Je ne pense pas que M. le Prof. Van Gehuchten ait fait du Golgi à l'âge de quinze ans et je n'ai pas voulu rechercher si, plus tôt encore, il fut ou non un enfant prodige. Mais je sais et ceci est plus intéressant - je sais que lors de son deuxième examen de candidature en sciences naturelles, il fut remarqué par feu le Prof. Jean-Baptiste Carnoy, qui l'invita à venir travailler à son laboratoire. Le professeur Carnoy était un fin connaisseur d'hommes et il n'invitait qu'à bon escient. Son laboratoire de la rue du Canal était le rendez-vous des meilleurs étudiants des Facultés des sciences et de médecine; beaucoup de ses anciens élèves sont devenus des maîtres à leur tour ou occupent des situations en vue. Le jeune Van Gehuchten vint donc travailler assidûment au laboratoire du professeur Carnoy et s'y forma sous la rude discipline scientifique de ce Maître incomparable. Il y gagna une tournure d'esprit positive, revêche aux vaines hypothèses et instinctivement défiante vis-à-vis de toute théorie que l'observation ou l'expérience ne permettrait pas de contrôler. Tout en travaillant au laboratoire du professeur Carnoy, le jeune étudiant prépara et subit avec la plus grande distinction l'examen de docteur en sciences naturelles. Il s'en fut alors étudier à l'étranger, surtout à Berlin et à Francfort. En 1887, il revenait définitivement à Louvain, appelé par les autorités académiques pour enseigner une partie du cours d'anatomie systématique. M. le Prof. Van Gehuchten avait alors vingt-six ans. Jeune, enthousiaste, doué par la Providence de facultés extraordinaires d'intelligence et d'énergie, formé à bonne école par des maîtres éminents, il n'avait plus qu'à faire fructifier, par le travail personnel, ses heureuses qualités; il pouvait sans crainte aborder les plus épineux problèmes scientifiques. Sa première publication date de 1886. C'est une étude sur la structure intime de la cellule musculaire. Elle est tout imprégnée des idées géniales de Carnoy sur le réseau protoplasmatique et l'unité de structure de la cellule, dans quelque organe ou chez quelque être vivant qu'on examine celle-ci. Cette étude fut suivie de plusieurs publications se rapportant aussi à des recherches de biologie générale. En 1890 paraissent les premières recherches de M. le Prof. Van Gehuchten dans le domaine si spécial de la neurologie où depuis lors il s'est posé en maître. C'est une étude faite, par la méthode de Golgi, sur la muqueuse olfactive des mammifères. Il faut croire que ce premier contact avec une matière aussi captivante et aussi neuve que l'était alors, et que l'est d'ailleurs encore aujourd'hui, l'étude du système nerveux central, fit une impression profonde sur M. le Prof. Van Gehuchten, puisqu'elle orienta définitivement le sens de toute son activité scientifique; depuis lors, en effet, il ne produit plus que des études de neurologie normale ou pathologique. Le jeune Maître vient donc de trouver sa voie! Que lui importent maintenant les maigres ressources dont il dispose! Que lui importent l'indigence, l'exiguïté, la nudité de son petit laboratoire : une annexe à la salle de dissection de l'Institut Vésale! Il part, et depuis vingt-deux ans c'est une suite ininterrompue, pressée, de recherches et de publications qui rivalisent d'intérêt ou d'importance. Nous ne savons ce qu'il faut admirer |