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DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE

DE LA

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THÉOLOGIE CATHOLIQUE

E

ÉPITRES CATHOLIQUES. Dénomination commune sous laquelle on désigne les épîtres des apôtres S. Jacques, S. Pierre, S. Jean et S. Jude, qui se trouvent dans le canon du Nouveau Testament et forment un ensemble particulier à côté des épîtres de S. Paul. C'est dans ce sens que cette expression est prise généralement depuis le quatrième siècle; cependant, antérieurement à cette époque, elle se trouve déjà appliquée à quelques-unes de ces épîtres dans Clément d'Alexandrie et dans Origène. On n'a pas résolu la question de savoir pourquoi on leur a donné ce nom. Quelques anciens interprètes pensaient en trouver le motif dans la teneur même des lettres dont il s'agit, comprenant tout l'ensemble de la doctrine chrétienne ou ne comprenant que des doctrines orthodoxes. D'autres font dériver cette dénomination de ce qu'en admettant ces épîtres l'Église les distingua par là des écrits publiés avec le nom des mêmes auteurs, mais qui n'étaient pas authentiques. Ainsi le terme catholique signifierait ici canonique, et on justifierait cette explication par cela que, depuis Cassiodore, on appelait canoniques des écrits généralement admis.

ENCYCL. THÉOL. CATH.— T. VIII.

Les modernes, surtout Hug, pensent que cette dénomination a rapport aux auteurs. On aurait appelé apostolique, Απόστολος, la collection des épitres de S. Paul, et toutes les autres épîtres des Apôtres en général étoтoλai Twv áπOOTÓλWv xxóλov. Mais, abstraction faite d'autres difficultés, un fait contraire à cette opinion, c'est que la première épître de S. Pierre et la première de S. Jean étaient admises dans la collection apostolique. Ce qu'il y a de plus certain, c'est que cette dénomination vient du cercle des lecteurs auxquels ces épîtres étaient destinées primitivement. Tandis que celles de S. Paul sont adressées les unes à des Eglises particulières, les autres à des personnes spéciales, la majeure partie des épîtres catholiques est adressée soit à la chrétienté entière, soit à de grandes agrégations d'Églises; ce cercle de lecteurs est donc tout à fait général. La deuxième et la troisième épître de S. Jean sont, il est vrai, adressées à des individus ; mais leur étendue et leur teneur ne sont pas assez importantes pour qu'on puisse en rien inférer contre la désignation générale.

Quant à l'admission des épîtres catholiques dans le canon, la première

épître de S. Pierre et la première de S. Jean furent seules à l'abri de toute espèce de doute, dans l'ancienne Église; l'authenticité des autres fut plus ou moins contestée. Cependant on se tromperait si l'on prenait cette hésitation pour l'expression du sentiment de l'Église primitive. Ce sentiment se prononça nettement en faveur de l'authenticité de ces épîtres, puisqu'elle s'en servit généralement comme d'écrits apostoliques. Ces doutes n'expriment que les résultats des recherches consciencieuses de quelques savants. Dès qu'on sentit le besoin de distinguer les épîtres authentiques des Apôtres de la masse des écrits apocryphes mis en circulation sous leur nom, les érudits s'occupèrent de ce travail et recueillirent les témoignages en faveur des écrits dont on doutait. Quoiqu'il n'y ait pas de trace de témoignages positifs élevés contre l'authenticité des épîtres qui nous occupent, il est toutefois certain que les témoignages en faveur de cette authenticité, tels que les réclament les minutieuses et exactes recherches du savant, étaient rares ou insuffisantes, et cela provenait précisément de la destination, de l'étendue et de la teneur de ces lettres. Sous le premier rapport il leur manquait l'adresse à des communautés déterminées, dont on aurait pu consulter la tradition et dont le témoignage eût réfuté péremptoirement les doutes élevés contre l'authenticité à établir. Sous le second rapport les lettres étaient trop courtes, et elles touchaient trop peu les questions controversées au temps postéro-apostolique, pour que les plus anciens écrivains ecclésiastiques eussent des motifs de les citer aussi souvent que d'autres parties du Nouveau Testament. Or un des principaux moyens d'établir l'authenticité d'un écrit apostolique était sans contredit la preuve tirée des anciens écrivains ecclésiastiques. On pouvait donc la contester, conformément aux exigen

ces ordinaires de l'érudition, jusqu'à ce que la voix universelle de l'Église se fût formellement prononcée en faveur de leur authenticité. C'est ce que firent le concile de Laodicée, entre 360 et 364, celui d'Hippone, en 393, et une lettre du Pape Innocent Ier, au commencement du cinquième siècle.

La réforme réveilla les anciens doutes, bien plus dans un but dogmatique que par des motifs purement scientifiques. Depuis lors les opinions les plus contradictoires ont été soutenues, et la première épître de S. Pierre ainsi que la première de S. Jean ont été mises en suspicion comme les autres. Les questions sur les auteurs, le temps de la rédaction et d'autres détails de ce genre sont devenus un vaste champ de disputes dans lequel les exégètes, sous prétexte de haute critique, se sont débattus et combattus, sans que la saine raison puisse les suivre dans leur inutile et interminable procédure. Cf. l'article CANON.

ABERLÉ.

EPITRES DE SAINT PAUL. Voyez PAUL (S.).

ÉPOUX (DEVOIRS DES). Les devoirs réciproques des époux sont ou purement moraux ou purement légaux; mais les uns et les autres sont les conséquences de l'union et de la communauté de vie qui constituent l'essence du mariage. Les époux sont deux dans une même chair (1). Leur premier devoir est la fidélité, qui, notamment au point de vue moral, comprend tout ce que l'union conjugale entraîne dans le sens le plus étendu, savoir la communauté de vie exclusive, perpétuelle et universelle. La cohabitation est par conséquent un, des devoirs essentiels des époux, et nul ne peut la refuser arbitrairement à l'autre (2). Le vœu de continence formé

(1) Matth., 19, 5, 6.

(2) 1 Cor., 7, 4, 5. Can. 3, caus. 32, quæst. 2. Can. 5, caus. 33, quæst. 5, c. 7, X, de Conv

Il va sans dire que jamais l'obéissance de la femme ne s'étend au delà de ce que la conscience autorise.

DE MOY. ÉPREUVE DE L'EAU. Voy. JUGEMENT DE DIEU.

par l'un des époux sans le consentement | blis ci-dessus, et dans la mesure qui resde l'autre est invalide; le consentement sort de leur position respective et de la même donné par celui-ci n'est pas obli- différence de ces positions. gatoire pour lui et peut être en tout temps révoqué, si la partie consentante n'a pas perdu par l'adultère le droit de réclamer la cohabitation conjugale (1). Toutefois il est entendu que cette cohabitation ne peut être exercée et accordée que d'une manière qui réponde à l'essence du mariage, qui soit naturelle, qui ne soit pas contraire à la procréation des enfants; qu'elle ne subordonne et ne sacrifie pas la santé, la vie morale, spirituelle et religieuse des époux, aux grossières passions des sens (2). Il résulte de cette communauté intime, embrassant toute la vie, ayant pour conséquence obligatoire, comme nous venons de le dire, la cohabitation charnelle, que les époux partagent en général leurs joies et leurs douleurs, se soutiennent de toutes leurs forces dans toutes les circonstances de la vie. Le mari a l'obligation, avant tout, de pourvoir a l'entretien commun, d'ordonner toutes choses dans cet intérêt, tandis que la femme est tenue de respecter le mari comme chef de la maison et d'obéir à ses ordres (3).

Le mari doit protéger sa femme, comme la moitié la plus faible de la communauté, et, en outre, il doit la traiter avec douceur et amour. Les devoirs des époux sont communs par rapport à l'éducation des enfants; ils en partagent les obligations d'après les principes éta

conjug. (3, 32). Can. 4, dist. 5. Can. 1-7, caus. 33, quæst. 4.

(1) Can. 11, 16, caus. 33, quæst. 5, c. 6, eod.; c. 4, eod. ; c. 1; eod., c. 3, eod. ; c. 3, 12, X, de Convers. conj. (3, 32), c. 1, quæst, 11, eod.; C. 15, 16, 19, eod.

(2) Can. 12, 14; can. 32, quæst. 4, c. 5; eod., can. 3, caus. 32, quæst. 2; can. 7, caus. 33, quæst. 4. Sanchez, de Matrimonio, 1. IX.

(3) Eph., 5, 22-24. Col., 3, 18. Can. 13, 17, caus. 33, quæst. 5, c. 15, eod. ; c. 18, eod.; c. 12 et 14, eod.

EQUITIUS (S.), abbé de la province de Valéria. On ignore l'année de sa naissance et celle de sa mort; il est certain cependant qu'il vécut dans le sixième siècle. Le feu des passions de la jeunesse lui fit sentir le besoin d'une ardente prière; la prière lui attira la grâce de dompter l'aiguillon de la chair. Parvenu par une sainte lutte à un haut degré de vertu, il se voua à la conduite de plusieurs couvents de moines et de religieuses. Ses moines, outre les pratiques ordinaires de la piété, s'occupaient des travaux des champs et de la copie des manuscrits ; il mettait lui-même la main à la charrue. Quoiqu'il fût abbé il n'était pas dans les ordres sacrés, ce qui ne l'empêcha pas de prêcher la parole de Dieu, non-seulement dans son monastère, mais dans les églises, les villes, les maisons particulières. Quelques ecclésiastiques élevèrent des objections contre cette usurpation; le Pape lui-même eut quelque hésitation et invita Équitius à se rendre à Rome. Convaincu de la sainteté du pieux abbé, il lui laissa toute liberté pour l'accomplissement de ses bonnes œuvres. Équitius était toujours pauvrement vêtu, se servait de la plus modeste monture qu'il pouvait trouver dans le couvent, et portait toujours avec lui les saintes Écritures. Baronius (1) fait de S. Grégoire Ier, Pape, avant son pontificat, un moine de la règle de S. Equitius. Mabillon (2) révoque ce fait en dou

(1) Ad ann. 581, n. 9, et in Addend. post to

mum nonum.

(2) Annal., t. I, 1. VI, n. 62, etc., et dans l'Append. I de ce tome, p. 655.

te, et prétend que le couvent de Saint- | semble à réparer les fautes de leur jeu

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ERASME (DIDIER OU DÉSIRÉ), fils naturel de Gérard Hélié et de Marguerite, fille d'un médecin de Zevenberg, naquit à Rotterdam dans la nuit du 27 au 28 octobre 1467. Son père, appartenant à une famille bourgeoise considérée de Gouda, ville assez importante du sud de la Hollande, devait, d'après le vœu de ses parents, se consacrer à l'état ecclésiastique, pour lequel il montrait une grande répugnance. Sa famille s'étant violemment opposée à son mariage avec Marguerite, qu'il avait promis d'épouser, et voulant le contraindre à embrasser le sacerdoce, Gérard s'enfuit à Rome, où il pourvut à sa subsistance en copiant des manuscrits, en même temps qu'il étudiait le droit sous Guarini. Marguerite, pour cacher sa honte, se rendit à Rotterdam, où elle mit au monde un fils qu'elle nomma Gérard Gérardsohn, mais qui plus tard changea lui-même son nom en celui d'Érasme ('Epáquis, aimable) ou Desiderius. Les frères de Gérard, ayant appris son séjour à Rome, le prièrent instamment de revenir en Hollande et lui écrivirent que Marguerite était morte. Cette nouvelle l'émut tellement que, frappé de la vanité des choses terrestres, il entra dans l'état eeclésiastique, fut ordonné prêtre à Rome, et revint dans sa patrie. Il découvrit à son retour le mensonge de ses frères. Marguerite vivait, et elle avait un fils à l'éducation duquel il fallait pourvoir. Gérard, tout en demeurant fidèle à ses vœux sacerdotaux et à ses saintes obligations, s'associa à Marguerite, qui, toute dévouée à celui qu'elle aimait, vécut avec lui dans des relations purement fraternelles. Ils cherchèrent en

nesse en donnant une excellente éducation à leur fils. Dès l'âge de quatre ans Érasme fréquenta l'école de Gouda; une année après il devint enfant de chœur de la cathédrale d'Utrecht, où il resta jusqu'à l'âge de neuf ans, sans avoir donnné aucune preuve d'un talent précoce. Il fut alors envoyé à la célèbre école de Deventer, où sa mère l'accompagna pour surveiller à la fois l'éducation et la santé de l'enfant, qui était faible et valétudinaire. C'est à cette école,dirigée par les Frères de la vie commune, qu'Erasme dut sa première éducation scientifique. Il trouva dans Jean Sintheim (Zinthius) et Alexandre Hésius d'excellents maîtres, qui reconnurent ses heureuses dispositions et prédirent qu'il deviendrait un jour un savant remarquable. A cette époque Horace et Térence étaient sa lecture favorite; il les savait par cœur. Après être resté quatre ans à Deventer, la peste y éclata et lui enleva sa mère. Érasme quitta précipitamment Deventer, revint à Gouda auprès de son père, qui, profondément affecté de la perte de Marguerite, succomba à sa douleur, après avoir confié en mourant la tutelle de son fils à trois de ses meilleurs amis. Ceux-ci, destinant leur pupille à la vie monastique, l'envoyèrent à Herzogenbusch, dans l'institut d'une confrérie religieuse qui s'occupait de l'éducation de la jeunesse, et qui, d'ordinaire, cherchait à engager à l'état ecclésiastique ceux de ses élèves qui montraient le plus de talent. Cependant cet établissement ne pouvait encore suffire aux facultés merveilleuses d'Érasme, qui déplora comme perdus les dix-huit mois qu'il y passa. En vain on s'était efforcé de lui donner le goût de la vie monastique et de l'état ecclésiastique en général; le malheur de ses parents lui en avait ôté toute envie, et lui inspira plus tard, non moins que ses expériences per

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