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Les menaces furent vaines; mais les légats se laissèrent vaincre par des présents, des caresses et de fausses promesses. On s'engagea par serment à réserver la décision de cette affaire à Rome. Au retour des légats, ils se trouvèrent précédés par le bruit de leur défection. Ils apportaient, de Zénon et d'Acace, des lettres pleines de mépris pour Jean Talaya et d'éloges en faveur de Pierre Mongus. Le Pape réunit soixante-sept évêques autour de lui: les légats furent exclus de la communion de l'Église, ainsi que Pierre et Acace. Tutus, défenseur de l'Église romaine, porta ce jugement et une lettre du Pape à l'empereur Zénon, en Orient; mais, à son tour, il se laissa séduire et fut également exclu de la communion ecclésiastique (485). Tout espoir de retourner à Alexandrie étant perdu pour Talaya, le Pape lui transmit l'évêché de Nole, qu'il administra pendant de longues années et où il mourut en paix. Quant à Acace, il marchait de plus en plus résolûment dans la voie qu'il s'était frayée. Il fit expulser d'Antioche le patriarche Calendio, qu'il avait lui-même sacré, et fit rétablir Pierre Foulon, qui deux fois avait été chassé de ce siége. En octobre 485, Félix réunit un concile à Rome. Pierre Foulon y fut excommunié; on fit connaître la sentence à Zénon, en lui demandant de renvoyer l'intrus de son siége. Félix rejeta à plusieurs reprises l'édit de l'empereur, dit l'Henoti- | cum, destiné à réconcilier les Catholiques avec les monophysites; il le fit dans les termes les plus nets, sans toutefois qualifier cet acte d'hérétique. Toutes ces discussions entre Rome et l'Orient provoquèrent la première séparation des deux Églises, qui, en 519, se réconcilièrent. La seconde année du règne de Félix vit naître une sanglante persécution des Catholiques, ordonnée par Huneric, roi des Vandales. Heureusement ce prince mourut dès

484. Son successeur Gundamond rendit la paix à l'Église. Ceux qui étaient tombés durant la persécution demandérent à rentrer en grâce. En 487 Félix assembla de nouveau trente-huit évêques autour de lui; ils arrêtèrent les conditions de la réintégration des réclamants, distinguèrent trois classes de pénitents, et rétablirent les peines canoniques dans leur antique sévérité. Félix mourut le 24 février 492. Il est honoré comme un saint. Les quinze lettres authentiques qu'on a de Félix, plus d'autres dissertations et divers actes officiel, se trouvent dans les recueils ordinaires. L'abbé Migne les a récemment réimprimés, Patrol., t. LVIII, p. 890. 973, Paris, 1847.

FÉLIX IV, ou III, fut élevé au siége apostolique en 526, à la demande instante de Théodoric, roi des Ostrogoths, auquel le clergé et le conseil de la ville cédèrent, afin d'éviter un schisme. Félix était digne de son élévation; il se distingua par le soin qu'il prit des églises des martyrs, par son humilité, sa simplicité et sa bienfaisance. Il reconstruisit l'église (romaine) de Cosme et Damien. On lui attribue faussement deux lettres. Sa lettre à Césaire d'Arles, de Laicis ad sacerdotium ante probationem non promovendis, est authentique. Félix mourut en octobre 529; son nom est parmi celui des saints.

FÉLIX V, antipape. Voyez AMÉDÉE VIII.

Cf., sur tous ces Papes, les Bollandistes, Lib. Pont.; Martyrolog. Romanum; Anastas. Biblioth.; Pagi, Brev. Pont. Rom.; Novaes, Summi Pontifici; Constant., Epist. Pontif., les Con ciles, dans Mansi, Hardouin, Platina, V. Pont.; Artaud, Histoire des souverains Pont.; Patrologie de l'abbé Migne; Tillemont, Mém., etc.

GAMS. félix d'urgeL. Voyez ADOPTIA

NISTES.

FÉLIX DE CANTALICE (S.) naquit en 1513 à Cantalice, dans les États de l'Église, grandit pauvre, simple, joyeux et toujours en prière, au milieu des troupeaux qu'il gardait.

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nées 1785-89, d'un côté en prenant une part très-vive au mouvement universel excité dans les Pays-Bas autrichiens contre les réformes désorganisatrices et despotiques de Joseph, II, en les combattant par ses écrits, et d'un autre côté en défendant vigoureusement les droits du Saint-Siége, attaqués par les décla rations de la punctation d'Ems, à l'occa

Les légendes des ermites qu'il se faisait lire lui inspirèrent le désir de les suivre dans les voies de la perfection; mais, réputant la vie érémitique trop dangereuse, il demanda à être admission de la nouvelle nonciature instituée parmi les Capucins. Cette famille, encore jeune alors, de la grande congrégation des Franciscains, le reçut dans son sein, et la vie d'abnégation et d'austérité extrême du jeune frère lai fit éclater aux yeux de tous les vertus de pauvreté et de mortification que le nouvel ordre avait mission de répandre dans la chrétienté. En 1545 il prononça ses vœux. Il fut envoyé à Rome, où il conquit l'amitié et l'admiration de S. Philippe de Néri, ainsi que celles des cardinaux. Lorsqu'il mourut, à l'âge de soixante-quatorze ans, le 18 mai 1587, Rome entière s'inclinait devant ses éminentes vertus, et dès 1625 Urbain VIII le proclamait bienheureux.

La bulle de sa canonisation fut promulguée en 1724 par Benoît VIII. Clément XII l'avait canonisé dès 1712. La vie du saint, qui se trouve chez les Bollandistes (Maji, t. IV, p. 203 sq.), contient une foule de traits intéressants et extraordinaires.

FELL. Voyez BIBLE (éditions de la). FELLER (FRANÇOIS XAVIER DE), écrivain fécond du dix-huitième siècle, naquit à Bruxelles en 1735, entra en 1754 dans l'ordre des Jésuites, occupa plusieurs chaires dans leurs établissements de Luxembourg et de Liége, et remplit les fonctions de prédicateur à Nivelle (1771) jusqu'au moment de l'abolition de l'ordre.

Il continua pendant quelque temps à prêcher, entreprit de fréquents voyages et vécut habituellement à Liége. Il déploya une grande activité dans les an

à Munich. Obligé en 1794 de quitter Liége à l'approche des armées françai ses, il se rendit en Bavière, à la cour du prince-évêque de Freisingen et Ratisbonne, Joseph Conrad, baron de Schroffenberg, avec lequel il séjournaalternativement à Freisingen, Ratisbonne et Berchtesgarden. Il mourut à Ratisbonne le 23 mai 1802. Feller était une tête bien organisée ; il avait des connaissances très-étendues, notamment en littérature, en histoire ecclésiastique et en politique. Il écrivit avec un infati gable zèle un grand nombre d'opuscules dans lesquels il donna de constantes preuves de son zèle pour le Christianisme, l'Église catholique et le SaintSiége.

Ses deux ouvrages les plus importants sont : le Journal historique et littéraire et le Dictionnaire historique. Il eut pour son journal quelques collaborateurs; cependant l'ouvrage est presque tout entier de lui. Il parut à Luxembourg et à Liége, dans les années 1774-94, en 60 gros volumes; it renferme beaucoup de dissertations sur diverses ma. tières. Feller ne manque aucune occasion de défendre la religion et de réfuter ses adversaires. On a fait plus tard des extraits de cet ouvrage. Son Dictionnaire historique, ou histoire abrégée de tous les hommes qui se sont fait un nom par le génie, les talents, les vertus, les erreurs, etc., depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, parut d'abord à Liége, en 1781, en six vol. in-8°; à Augsbourg, 1781-84, 6 vol.

jn-8°; puis une seconde édition améliorée parut en 1789-97; une troisième, en 1809, portant l'année 1797. Henrion l'a fait paraître en 20 vol. in-8°, Paris, 1832-33; puis, après l'avoir entièrement retravaillée, une autre édition en quatre grands volumes in-8°, Paris, 1837. Enfin une édition revue et continuée jusqu'en 1848, sous la direction de M. C. Weiss, conservateur de la bibliothèque de Besançon, et de M. l'abbé Busson, a paru en 9 vol. grand in-8°, à deux colonnes, Paris, 1848-49, chez Gaume frères. Ses opuscules sur la controverse relative à la nonciature et son Coup d'œil sur le congrès d'Ems ont été mis à profit dans les notes et les observations ajoutées au texte de la Responsio Pii Papæ VI ad metropolitanos Moguntinum, Trevirensem, Coloniensem et Salisburgensem, super Nuntiaturis apostolicis, Leodii, 1790. Le Catéchisme philosophique, Liége, 1773 et 1787, qui a surtout en vue la réfutation de la philosophie des incrédules et expose les preuves du Christianisme contre ses ennemis, a été traduit en italien et en allemand.

Il écrivit en outre : Réclamations belgiques, Liége, 1787, 17 vol.; Obserrations théologiques sur la juridiction des prétres hérétiques, ibidem, 1794, etc., et donna plusieurs éditions d'anciens auteurs. Quelque grand qu'ait été le succès de la plupart des écrits de Feller, il n'eut pas le même bonheur pour ses observations sur la bulle de Pie VI, Auctorem fidei, promulguée contre le synode janséniste de Pistoie, observations qui furent contredites dans un écrit spécial du cardinal Gerdil (1). Felier fit paraître un certain nombre de ses ouvrages sous le voile de l'anonyme, d'autres sous l'anagramme de Flexier de Reval.

(1) Gerdilii Opp., edit. Rom., 1806-1821, t. XIV.

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Cf. Dictionnaire historique par F.X. de Feller, cité plus haut, édition Gaume; Notice sur la vie et les ouvrages de M. l'abbé de Feller, Liége, 1802; Baader, la Bavière savante, t. ler, Nurenb. et Sulzbach, 1804; Encycl. univ. d'Ersch et Gruber; Thesaurus librorum rei cathol. article Feller, Wurzb., 1847.

SCHRÖDL.

FEMME (SITUATION DE LA) dans le paganisme et le Christianisme.

A. Nous renvoyons à l'article suivant (FEMMES CHEZ LES ANCIENS HÉBREUX) pour ce qui concerne leur situation avant l'ère chrétienne dans le judaïsme.

En général cette situation était plus défavorable qu'elle ne le devint depuis le Christianisme, car la base vraiment morale et sacrée qui fonde la famille manquait dans l'antiquité. Quoique la femme païenne pût par son énergie et sa valeur personnelle améliorer, en beaucoup de cas, sa situation, et la rendre, de fait, tout autre que celle que nous dépeignent les écrivains de l'antiquité, surtout quand ils parlent de la femme de l'Orient, il n'en est pas moins incontestable que sa situation légale et celle que lui avaient faite les mœurs et l'habitude n'était en aucune façon heureuse. Les vices de la vie domestique rejaillissaient sur la vie publique, et les défauts de celle-ci réagissaient sur la vie intérieure ; le despotisme public et privé, la dureté et la cruauté envers les faibles et les subordonnés s'unissaient à l'impureté et à la dépravation des mœurs, et trouvaient leur justification et leur sanction dans la religion même du paganisme et ses énervants exemples.

Sauf quelques peuples, notamment de race germanique, qui se distinguèrent par une certaine fraîcheur et une certaine pureté naturelle, les peuples païens montrèrent en général peu d'estime,

sinon un mépris absolu pour la femme, | mettaient de se donner au premier vequ'ils distinguaient à peine des esclaves nu; mais, quant aux femmes, qu'ils et des choses, et qui, même parmi achetaient à un haut prix de leurs les plus civilisés, chez les Grecs par parents, ils les gardaient très-sévèreexemple, n'avait que le choix entre une ment (1). réclusion étroite dans l'intérieur de la famille et une dissolution complète en dehors de ce cercle. On ne pensait guère à l'action spirituelle et morale que la femme peut exercer autour d'elle; sa mission se bornait uniquement, là où il y avait de l'ordre, à la propagation de la famille et à l'économie domestique. L'histoire nous donne à cet égard toutes jes preuves désirables, lors même qu'elle présente quelque exception à cet état général, tout comme, dans un sens inverse, il est certain que l'idée morale du Christianisme n'est pas toujours et partout réalisée dans les familles et les peuples qui portent le nom de Chrétiens.

D'après le témoignage d'Hérodote, les femmes chez les Babyloniens étaient vendues à l'encan. Chaque femme devait, une fois dans sa vie, se prostituer en l'honneur de Vénus ou Mylitta, en demeurant pendant un certain temps à cette fin dans son temple (1). Les filles des Lydiens se prostituaient toutes pour gagner de quoi s'établir (2). La polygamie régnait parmi les Perses (3), ainsi que chez les Thraces. A la mort du mari les femmes se disputaient pour savoir celle que le défunt préférait, et la discussion était soutenue devant ses amis. Celle en l'honneur de laquelle intervenait le jugement était ornée de la main des hommes et des femmes, et ses plus proches parents l'immolaient sur le tombeau de son mari et l'ensevelissaient avec lui (4). Ils ne surveillaient pas leurs filles et leur per

(1) Hérod., I, 196-199. Strabo, XVI, 1, 20. (2) Id., 1, 93.

(3) Id., I, 135.

(4) Id., V, 5.

En Arménie les familles les plus distinguées consacraient leurs filles à la déesse Anaïtis, et, d'après une loi du pays, lorsqu'elles l'avaient servie pendant un certain temps, on les mariait, personne ne trouvant à redire à de pareilles unions (2). Chez les Mèdes chaque homme avait cinq femmes, et c'était un honneur pour une femme d'avoir plusieurs maris; moins que cinq était une honte (3). Les Indiens épousaient plusieurs femmes, qu'ils achetaient de leurs parents pour une paire de bœufs. Les plus pauvres, qui ne pouvaient marier leurs filles, les conduisaient au marché pour les vendre (4). Chez les Perses les mages pouvaient épouser leur propre mère (5) et, comme le dit Diogène de Laërce (6), leurs propres filles, usage que suivaient aussi les grands (7). Parmi les Massagètes régnait la communauté des femmes (8).

En Égypte les deux sexes étaient dans un rapport inverse à ce qui a lieu d'ordinaire, quant au travail : les femmes suivaient les affaires du dehors, pendant que les hommes tissaient dans la maison. De même ce n'étaient pas les fils, mais les filles, qui avaient l'obligation d'entretenir les parents (9).

Chez les Grecs les femmes étaient plus considérées que chez les Orientaux: elles étaient encore très-contraintes

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quant aux relations extérieures (1), mais | chant personnel et du libre consenteelles n'étaient plus les esclaves de leurs ment; la jeune fille prenait celui avec maris (2). La femme grecque n'osait qui ses parents avaient traité directepas, il est vrai, se mêler des affaires du ment ou par un intermédiaire offimari, mais elle était maîtresse dans sa cieux. Ce traité constituait les fiançailles, maison, qu'elle ne pouvait quitter sans nécessaires pour un mariage légalement nécessité. Tout son temps était absorbé valable (¿yyúnois). Dans les temps homépar les soins domestiques; non-seule- riques le fiancé achetait en quelque nent elle présidait à tout, veillait à sorte la fiancée (1). Plus tard ce fut au toutes les provisions, élevait ses enfants, contraire une affaire d'honneur pour les mais encore elle préparait elle-même parents de la jeune fille de la doter, eurs vêtements. Elle se rendait dans dot qui, en cas de divorce, était restila salle du tissage (iσтòv ¿ñoiỵ.εσ0α) (3), tuée, et pour laquelle la femme avait tandis que les esclaves lui préparaient une garantie hypothécaire. Le traité la laine et filaient. Si ce n'était guère que conclu, le mariage recevait sa consécrachez les pauvres que la femme s'occu- tion religieuse par le sacrifice offert aux pait des soins de la cuisine, toutefois elle dieux sous la protection desquels l'uportait en général la clef de la chambre nion se contractait. Le temps privilégié des provisions, à moins que sa négli- pour la conclusion du mariage était gence ou la passion de l'ivrognerie, l'hiver, dans le courant de la pleine fréquente chez les femmes dans l'anti- lune. Après le repas de noce, auquel la *· quité (4), n'obligeât le mari à garder les fiancée assistait voilée parmi les femclefs. Les appartements des femmes ne mes, on la parfumait, la couronnait, pouvaient être visités que par les parents la plaçait dans un char, qu'accompales plus proches; mais cette exclusion gnaient les accords des flûtes et des n'avait lieu que pour les filles non ma- guitares, et on la menait de la maison riées. Celles-ci étaient généralement de ses parents dans celle de l'époux. élevées et instruites par la mère, qui Le fiancé se trouvait également dans cherchait à leur transmettre d'une ma- le char, à côté d'un ami qui l'accomnière pratique ses connaissances et ses pagnait ; dans le cas d'un second talents. Les filles recevaient un ensei- mariage il se faisait représenter. La gnement commun pour le chant et la fiancée était accompagnée, tandis que danse des chœurs, destinés au culte sa mère suivait le char une torche à la divin. main. La mère du fiancé attendait, également munie d'une torche, à la porte de sa maison. Arrivée au foyer conjugal, la nouvelle épouse recevait, au milieu de ses nouveaux hôtes, des friandises comme cadeaux de bien-venue, et tout se terminait par des cérémonies d'un caractère assez peu sérieux, et variées suivant les localités. Le peu de cas que les Grecs faisaient moralement du lien conjugal est bien marqué dans les lois de Sparte. On n'y connaissait qu'un but

En somme, le mariage était considéré comme une affaire légale, presque comme un mal nécessaire. Dans le choix du mari il ne s'agissait pas du pen

(1) Conf. van Stegeren, de Conditione domeslic feminarum Atheniensium, Zwoll, 1839, p. 22, et les Décisions de Solon, dans Plutarque,

c. 21.

(2) Aristote, Polit., I, 15. Jacobs, Œuvr. mel., IV, p. 223 sq.

(3) Odyss., V, 62; X, 222.

(4) Aristoph., Thesmoph., 735; Eccl., 218; Athénée, X, 57, et Droysen, Hist. de l'Hellénisme, II, p. 589.

(1) Cf. Lenz, Hist. des Femmes dans les áges homériques, p. 36.

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