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contre les dangers qui ont été immédiatement été le motif de leur démarche en votre faveur, et le peuple, partout et toujours peuple, attribuera à la présence de V. A. tout ce qui leur arrivera de bon et s'accusera soy-même de tout ce qui leur arrivera de mauvais d'avoir trop longtems différé un parti si sage; d'ailleurs, Monseigneur, cet événement produira sûrement quelque effet (je ne dis pas quel) dans la province d'Hollande, et dans ce cas il sera bon de se trouver dans le voisinage. J'ay le plaisir aussi d'assurer V. A. qu'une certaine personne 1) pense à présent sur le sujet de vos intérêts comme vous pourriez le souhaiter vous-même, et que si pour fondre la grande cloche il ne manqueroit à votre Alt. que de certains moyens sourds, mais qui n'en sont pas pourtant moins efficaces, je prends sur moy de vous assurer dans la dernière confiance, que je me fais fort de les trouver en partie au moins. C'est une crise dans laquelle il ne faut rien négliger. Puisse le succès répondre à votre mérite et aux voeux ardents que forme, etc.

CHESTERFIELD.

P.S. Quand V. A. daignera me faire l'honneur de m'écrire, je la supplie que tout ce qu'elle me dira à ce sujet des dispositions d'une certaine personne mentionnée dans ma lettre soit dans un feuillet à part, pour des raisons qu'il n'est pas nécessaire de détailler.

') Le roi d'Angleterre, cf. no IV.

LETTRE II.

W. van Haren ') au Prince d'Orange. Stadhouderat de Hollande.

Monseigneur.

La Haye le 29 Avril 1747.

Dieu soit loué que je puisse avoir le bonheur de féliciter V. A. S. de son élévation au glorieux emploi, par lequel ses ancêtres ont formé avec tant de magnanimité cette puissante République et soutenu la religion et la liberté, qui alloient expirer sous le glaive de la tirannie avant qu'un siècle se seroit passé, si la divine Providence, ayant pitié de son peuple, n'eut pourvu à cette chute fatale, en détruisant en moins de rien les desseins de ceux qui y travailloient et en nous renvoyant dans la personne Auguste de V. A. S. cet ange tutélaire, qui ne sauroit manquer de nous rammener le salut et l'honneur.

L'occupation singulière que j'ai eu aujourd'hui d'aller chercher avec Mr de Bleiswijk 2), au nom des Conseillers Députés de Hollande, le pavillon d'Orange de la maison de ville, m'a pris si bien mon temps, qu'il m'est impossible d'écrire plusieurs circonstances à V. A. S., que j'aurai l'honneur de lui dire de bouche, quand j'aurai le bonheur de lui faire ma révérence. Elle doit être déclarée mercredi Stadhouder et Capitaine et Amiral général de Hollande.

W. VAN HAREN.

1) Député des Etats de Frise aux Etats Généraux.

1) Diderik van Bleyswijk, membre des Gecommitteerde Raden de Hollande. Cf. Theod. Jorissen, Memoriën van Mr. Diderik van Bleyswijk (1887), p. 192.

LETTRE III.

W. van Haren au Prince d'Orange. Il faut que le Prince vienne à La Haye.

La Haye le 2 Mai 1747.

Monseigneur!

Je puis assurer V. A. S. que le trouble et la confusion sont si grandes ici, que, si elle ne vient pas bientôt pour détourner par la joye de sa venue le peuple du désir de vengeance, il y aura ici des malheurs sans nombre.

pas

Mr. le Greffier 1) demande mille pardons à V. A. S. de ce qu'il est occupé à n'en pouvoir plus. V. A. S. comprendra aisément que la journée de hier n'a laissé de faire un grand obstacle par rapport aux dépêches; aussi étions nous tous sur les dents. Défunts nos neutralistes sont dans une cruelle situation. Aussi ont-ils tous perdu la tramontane. Je dois dire que le Pensionaire 2), qui étoit le plus en danger, a tenu encore la meilleure contenance. Le bailli de Wassenaar 3) a eu une petite insulte hier au soir. Cela ne m'a pas surpris. Il me semble qu'il parle un peu trop et peut-être a-t-il trop de confiance en ce que le peuple pense de lui. Je voudrois que nous eussions passé la journée de demain. Après celle-là, il n'y a plus que les émeutes subites à craindre, qui sont souvent très dangereuses, je l'avoue, mais où il n'y a rien de concerté à redouter. Il faut toujours en revenir là que jusques ici il n'y a point eu de désordre public, mais quand une fois la fureur 1) H. Fagel, greffier des Etats Généraux.

2) J. Gilles, conseiller-pensionnaire de Hollande.

3) K. L. baron van Wassenaar, seigneur de Doeveren, bailli de La Haye.

s'en mêle, le pillage suit bientôt, si bien que si V. A. S. ne vient pas sans délai, il n'y aura que meurtre et carnage à attendre. Les bruits se répandent partout de plusieurs massacres en Zélande: Mogge de Renesse 1) entre autres. Cette nouvelle, vraye ou fausse, anime ici incroyablement et incitera les gens à en vouloir faire autant. J'avoue que je suis touché de compassion de tout ce que je vois, et quantité d'innocens seront enveloppés dans le malheur avec les coupables, qui encore ne le sont pas comme on le dit, ni de la façon comme on le prétend. V. A. S. ne doit pas croire que ceci ressemble à l'année 1672: c'est infiniment pis..

W. VAN HAREN.

LETTRE IV.

Chesterfield au Prince d'Orange. Félicitations au nom du roi d'Angleterre. Manière d'agir envers celui-ci.

A Londres, ce 21 d'Avril v. s. 1747. Monseigneur!

C'est par les ordres exprès du Roy que j'ay l'honneur d'asseurer V. A. de la part, que S. M. prend aux heureux événemens qui ont élevé V. A. au poste qu'Elle est si digne d'occuper. S. M. en envisage avec plaisir les suites naturelles et en sent tout le prix, tant par rapport à la gloire personelle de votre Alt., que par rapport au bien infini qui en résultera à la cause commune dans la situation présente et critique des affaires de l'Europe. Le Roy est

') Pieter Mogge van Renesse, bourgmestre de Zierikzee, fut maltraité par la populace de la ville. (Wagenaar, Vaderlandsche Historie XX, p. 75).

très persuadé que la fermeté de V. A. redressera les affaires de la République, en même temps que votre modération vous en conciliera les esprits et que le Stadhouder de la République, oubliant les torts qu'on a fait au Prince d'Orange, ne songera qu'à sa propre gloire, le bien de l'Etat et à cimenter l'union entre les deux nations, auxquelles il tient par des liens si forts....

CHESTERFIELD.

P. S. Le Roy a vu ma lettre de ce soir à V. A., comme aussi celle à Madame la Princesse Royalle 1) et les a approuvé; preuve de la vérité de ce que j'ay eu l'honneur de mander à V. A. dans ma dernière au sujet des sentimens de S. M. Je suppose que V. A. et aussi la Princesse Royalle aurez écrit des lettres de notification au Roy à cette occasion, mais en tout cas je vous supplie tous deux au lieu de me faire l'honneur de répondre à mes lettres, d'en prendre occasion d'écrire directement au Roy pour le remercier des lettres que je vous ay écrit par ses ordres. Madame la Princesse Royale sçait bien qu'il y a de certaines délicatesses icy auxquelles il faut avoir attention, mais moyennant cela, je ne doute nullement de réussir à rétablir une harmonie presque telle que je la pourrois souhaiter, y ayant gagné beaucoup de terrain depuis deux mois. Je supplie très humblement V. A. de brûler ce feuillet et, quand Elle me fera l'honneur de n'écrire, de se servir aussi de feuillet séparé pour tout ce qu'Elle ne voudroit pas que le Roy vit dans sa lettre.

1) Cette lettre manque.

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