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homme aimable et cultivé, qui, après avoir fait ses études à Leyde et à Genève, était entré dans la carrière militaire; et qui, froissé de ce qu'on ne lui avait pas donné en 1744 le rang auquel il prétendait avoir des droits, avait donné sa démission. Membre de la noblesse de la province d'Overijsel, où il s'était marié, il y avait combattu l'influence longtemps prédominante du parti antistadhoudérien et au printemps de 1747 il avait été député aux Etats-Généraux.

C'était là sans doute un soutien précieux pour Willem Bentinck, mais il lui fallait d'autres collaborateurs. C'était certainement pour se procurer un appui important qu'il céda au désir du prince en se réconciliant en Mai 1747 avec Jan de Back. Pendant plusieurs années celui-ci, d'une famille établie à Rotterdam, avait rempli les fonctions de conseiller et de greffier des domaines du prince, qui appréciait hautement ses talents et le nomma en Juin 1747 secrétaire de son cabinet et maître des requêtes. Quelle qu'eût été la cause de la désunion entre Bentinck et De Back, leur réconcilation sembla être sincère, et bientôt un ami de De Back vint renforcer le petit groupe d'hommes, sur la collaboration desquels Bentinck comptait pour réaliser ses projets: ce fut Bertram van Diepenbroeck, comte de Gronsfeld. Probablement c'était grâce à la protection de De Back que Gronsfeld avait été employé dans l'administration des domaines du prince en Allemagne; en Novembre 1747 il fut nommé envoyé-extraordinaire à la Cour de Berlin, où sa conduite

hostile à la politique de Frédéric II excita bientôt le vif mécontentement de celui-ci; retourné à La Haye l'été de 1748, il se lia étroitement avec W. Bentinck, qui lui donna toute sa confiance et tenait ses talents en grande estime. Enfin le greffier des Etats-Généraux, Hendrik Fagel, attaché par des traditions de famille à la Maison d'Orange et à l'alliance anglaise, aurait pu être un allié utile pour Bentinck; malheureusement il manquait d'énergie et d'autorité.

Entre Bentinck et le couple princier un conHit éclata bientôt sur un point important. Le prince se flatta qu'il pourrait gagner les régents du régime antérieur, mettre fin à la lutte des partis et faire collaborer tous sans distinction à un but commun (p. 527). Selon Bentinck, c'etait une illusion dangereuse. Déjà en Juin 1747 il avait exhorté le prince et la princesse à agir avec vigueur contre ceux, qui avaient été les chefs du régime antérieur et qui continueraient à s'opposer sourdement aux mesures salutaires que le prince voulait appliquer. Il dirigea ses attaques surtout contre le conseillerpensionnaire, Gilles, et contre le secrétaire du Conseil d'état, Van der Hoop; il voulut faire examiner leur conduite, montrant,,les conséquences qui en résulteroient si cela ne se faisoit pas, savoir la perte de l'affection de la nation et le recouvrement du parti contre le Prince, qui déjà alors se flattoit de reprendre le dessus et agissoit sur le principe de la trop grande bonté et facilité du Prince." Bentinck revint plusieurs fois à la charge. En Juillet 1748, après un voyage fait à

La Haye pendant les négociations à Aix, il exposa les fautes commises et les dangers, qu'on allait courir, dans un mémoire détaillé, adressé à la princesse, qui le pourvut de notes critiques très singulières, preuves non équivoques de sa colère (p. 220-236). Je signale ensuite les fragments intéressants d'un journal de W. Bentinck de Janvier-Mars 1749, qui nous font assister à sa lutte décisive contre Gilles et nous font connaître ses projets en vue de l'organisation d'un gouvernement fort (p. 280-345); le mémoire de Gronsfeld (p. 345-350) et surtout celui de Bentinck (p. 350-368), tous les deux relatifs à l'établissement de conseils pour les départements divers du gouvernement. Le mémoire de Bentinck a été déjà publié il y a quarante années par M. Vreede, d'après une copie qui se trouve dans les archives de Van de Spiegel, mais les historiens néerlandais ont tout à fait négligé cette publication.

W. Bentinck triompha: Gilles fut forcé de donner sa démission et remplacé par P. Steyn, faute d'un autre plus capable. On institua un conseil suprême du stadhouder; il n'y a pas, il est vrai, de document qui constate l'établissement de ce conseil, mais le fait lui-même est évident par plusieurs documents de ce volume, qui nous montrent ce conseil composé de W. Bentinck, Charles Bentinck, le conseiller-pensionnaire, De Back et Gronsfeld, lequel, grâce à W. Bentinck, devint membre du corps des nobles de Hollande. On aurait dû ensuite arranger les divers départements, qui travailleraient sous la direction suprême du

conseil stadhoudérien; cependant cette affaire ne fut pas poussée à cause d'une absence prolongée de l'auteur du projet. Pour plusieurs raisons, exposées par Bentinck dans son mémoire au prince et selon toute apparence approuvées par celui-ci, on résolut de chercher à gagner le Prince Louis de Brunsvic-Wolfenbüttel pour le service du prince et de la République; à Bentinck lui-même fut confiée la mission d'aller à Vienne afin de persuader le prince Louis et d'obtenir le consentement de Marie Thérèse. Cette mission de Bentinck à Vienne, qui y eut à traiter aussi d'autres affaires celle de la

Barrière et ses propres intérêts par rapport au procès contre son épouse le tint éloigné de La Haye pendant plus d'une année; durant tout ce temps Charles Bentinck séjourna à La Haye par ordre du prince, remplaçant pour ainsi dire son frère au conseil du stadhouder. Charles a tenu un journal intéressant de ce qui se passa; il s'occupe pourtant principalement des faits et gestes de Gronsfeld, qui s'écartait de plus en plus des principes concertés avec W. Bentinck, surtout par rapport à la politique étrangère (p. 385-467). Il est superflu de faire observer que par ce journal de même que par les notes de W. Bentinck on n'apprend les événements que d'un côté, celui des Bentinck; on aimerait à entendre aussi l'autre parti: Gilles, Gronsfeld e. a. Toutefois ces documents ont une valeur réelle: Willem Bentinck n'écrivait ses notes que pour lui-même, Charles tenait son journal pour le montrer à son frère; ni l'un ni l'autre n'avaient de l'intérêt à fausser

la vérité. De plus, me fondant sur tout ce que je sais du caractère des deux hommes, je crois qu'ils étaient sincères et véridiques.

La conséquence de la conduite de Gronsfeld fut la rupture entre lui et W. Bentinck, lorsque celui-ci était retourné à La Haye (p. 504); et comme De Back prenait bientôt le parti de Gronsfeld, le conseil du stadhouder, qui, selon Bentinck, devait être pour ainsi dire l'âme de la République, finit par perdre sa cohésion. Cependant l'organisation de départements ne fut pas perdue de vue; en Mars 1751 le prince nomma une commission pour les affaires étrangères, dont il sera plus amplement question dans le tome II; elle se composa de W. Bentinck, de Wassenaar de Katwijk, de Steyn, de Fagel et de Larrey, bientôt, en Juillet, le prince Louis de Brunsvic y fut admis, mais De Back et Gronsfeld n'y siégèrent pas. Peut-être l'établissement de commissions pour d'autres branches de l'administration se serait poursuivi, si Guillaume IV avait vécu assez longtemps pour exécuter le projet de Bentinck. Depuis quelques années il avait l'intention d'ériger un conseil de commerce (p. 363); ce plan, combattu par De Back, fut fortement soutenu par De Larrey, qui, revenu de son poste à Paris, continua à s'intéresser vivement à ce projet de port-franc, qu'il avait prôné plus d'une fois et dont s'occupa le prince surtout dans la dernière année de sa vie1). Malgré sa santé délabrée, le prince

1) Cf. Wagenaar, XX, p. 411 svv., Nederl. Jaerb., 1751, p. 894 svv.

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