Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Éva après leur création, et dont le nom signifie en hébreu délice, n'est connu que par cette seule mention qu'en fait Moïses, aucun autre historien n'en parlant que d'après ce passage de la Bible; aussi ne sait-on pas où il fut situé, si toutefois il a existé; et d'après ce qui en est dit au lieu indiqué, il est très-probable que Moïses lui-même ne s'était pas fait une idée exacte de la contrée qu'il indiquait. En effet, il dit que ce jardin des délices était situé dans le pays d'Avilah, et qu'il en sortait un fleuve qui se divisait en quatre autres l'Euphrate, le Hiddekel, le Pischon et le Guihon. Or le pays d'Avilah n'a jamais été connu de personne; mais on connaît fort bien les deux premiers fleuves indiqués: l'Euphrate, portant encore aujourd'hui le même nom, et le Hiddekel est le Tigre, qui baigne, comme le dit la Bible, l'ancienne Assyrie. D'après cette indication, l'Avilah paraît avoir été dans ce qu'on a plus tard appelé la Mésopotamie supérieure, aujourd'hui l'Arménie, mais il est difficile de savoir, d'après cette opinion, ce que peuvent avoir été les deux autres fleuves. Quant au Pischon ou Phison, comme on prononce aussi, les uns croient le trouver dans le Phase et d'autres dans le Gange, ce qui est bien différent; cette dernière opinion est fort improbable, vu la grande distance, et quant au Phase, il a du moins, par son nom, quelque analogie avec celui indiqué dans la Bible, en même temps qu'il est situé à peu près dans la même contrée. Mais comment faire accorder tout cela avec ce qui est dit du Guihon, qui, suivant la Genèse, coulait autour du pays de Cus, qu'on croit avoir été l'Éthiopie, aujourd'hui l'Abyssinie et le Kordofan. Certains auteurs ont cru, d'après cette indication, devoir considérer ce fleuve comme ayant été le Nil; mais qu'était alors le pays d'Avilah, et plus particulièrement le Jardin d'Eden, d'où sortaient à la fois ces quatre fleuves? Il n'y a là, comme on voit, plus moyen de s'entendre.

Or l'opinion qui place le pays d'Avilah dans l'ancienne Médie, autour du mont Ararat, d'où viennent à peu près

l'Euphrate, le Tigre et le Phase, pays où se trouve en effet aussi de l'or, comme le dit la Genèse, répond mieux à la question, du moins sous le rapport géographique; mais il n'est pas probable toutefois que c'était là où fut le berceau du genre humain, ou du moins de la race blanche, le climat de ce pays n'étant pas assez chaud pour permettre de croire que l'homme, dont le corps est nu, ait été créé dans un pays dont les montagnes, très-élevées, sont en tout temps couvertes de neige, et les vallées fort tempérées en été et assez froides en hiver. (Voyez la note no 30.)

La Genèse disant formellement qu'un fleuve sortant du Jardin d'Eden, se divisait en quatre branches, il me parait plus probable que l'Avilah devait, suivant la pensée de Moïses, avoir été situé, au contraire, plus au sud, au confluent du Tigre et de l'Euphrate, où ces deux fleuves communiquent en outre entre eux par plusieurs branches latérales, interceptant des îles dont l'une pourrait bien avoir porté autrefois le nom d'Avilah, et les branches latérales des deux fleuves, ceux du Pischon et du Guihon; enfin le pays de Cus, que ce dernier arrosait, peut avoir été la contrée située à l'occident du fleuve dans lequel le Tigre et l'Euphrate se réunissent. Là aussi le climat est assez chaud pour que des hommes aient pu y exister à l'état sauvage, état dans lequel se sont évidemment trouvées, dans l'origine, les diverses espèces humaines et par conséquent aussi la race blanche, dont Adam fut la souche.

NOTE n° XII. Électro-Aimant.

Tout le monde connaît les Aimants ordinaires dont on distingue deux espèces : les naturels et les artificiels; on sait aussi que les premiers ne sont autre chose que des morceaux de mine de fer particulière ayant la propriété d'attirer le fer et l'acier avec une force plus ou moins

grande, et que les seconds ne sont que des pièces d'acier sur lesquelles on a simplement fait passer un autre aimant, soit naturel, soit artificiel, sans même les toucher, ce qui leur communique cette remarquable propriété, qu'elles conservent ensuite d'autant mieux que l'acier dont elles sont formées est plus fortement trempé. Pour ce qui est de leur force elle est d'autant plus grande que ces pièces sont plus volumineuses, que l'aimant employé lui-même était plus puissant, et que les passades ont été plus nombreuses. Quant au fer, il n'acquiert cette même propriété que momentanément, pendant qu'il est en contact avec un aimant; la perdant à l'instant où il en est séparé.

Les aimants offrent généralement deux Pôles, placés ordinairement à leurs deux extrémités, et par lesquels leur attraction sur le fer et l'acier ordinaires a lieu; pôles qui diffèrent du reste très-notablement entre eux, en ce que l'un attire le pôle d'espèce différente d'un autre aimant, et repousse au contraire son pôle de même nature que lui. Or le globe terrestre a dans tout son ensemble cette même propriété des aimants ayant l'un de ses Pôles dans la partie la plus septentrionale de l'Amérique, et l'autre près du pôle austral de la terre. Cet immense aimant agissant à grande distance sur tous les aimants ordinaires, attire par chacun de ses pôles, en conséquence de cette propriété, le pôle de nature contraire des aimants ordinaires, de manière que ceux-ci prennent cette direction lorsque, suffisamment mobiles, ils peuvent obéir à cette force. C'est sur ce principe qu'est fondée la propriété de l'aiguille de la Boussole, qui n'est en réalité qu'une lame d'acier aimantée appuyée sur un pivot qui lui permet de se mouvoir avec la plus grande facilité en tous sens, de manière que son pôle analogue au pôle nord de la terre, étant repoussé par celui-ci et attiré par le pôle austral de la terre, se dirige vers celui-ci pendant que le pôle sud de l'aiguille se tourne par la même raison vers le nord.

Les Physiciens ont remarqué ensuite que, sous bien des

rapports, il existait une assez grande analogie entre le fluide galvanique et le fluide magnétique, analogie qui les conduisit, dans ces derniers temps à chercher à produire, au moyen de la pile galvanique, les mêmes effets propres aux aimants, et ils y parvinrent en composant l'Électro-aimant, appareil fort simple consistant en une tige de fer doux courbée en fer à cheval, dont les deux branches sont enveloppées un grand nombre de fois d'un fil de cuivre comme l'est une bobine couverte d'une pelote de coton; laiton couvert lui-même d'un fil de soie, afin que les tours qu'il fait ne se touchent pas. Chaque moitié de ce fil de cuivre forme une masse sur l'une des branches du fer à cheval, et se continuent en conséquence l'une par l'autre au milieu, tandis que les deux extrémités restées libres communiquent avec les deux pôles d'une pile galvanique, qui, étant ellemême en activité, communique, par l'effet de cette disposition si simple, à la tige de fer en forme de fer à cheval, une force d'attraction fort considérable, persistant aussi longtemps que la communication des fils conducteurs est maintenue avec la pile, tandis que cette propriété cesse complétement à l'instant même que cette communication est interrompue.

NOTE no XIII. Éléments.

Il existe deux espèces de matières dans la Nature les unes parfaitement homogènes et simples jusque dans leurs plus petites particules ou Atomes, et ne renfermant de là, dans leur masse pure, qu'une seule substance appelée de là Élément; et les autres, qui sont au contraire composées de ces derniers par l'effet de l'alliance de leurs atomes groupés d'une manière régulière et constante suivant chaque assemblage, et à ce qu'il paraît, en nombre partout toujours trèspetit, en constituant des substances complexes, binaires, ternaires ou quaternaires, etc.; c'est-à-dire que les plus petites

particules possibles, ou Molécules constituantes de ces substances, sont composées elles-mêmes d'atomes de différents éléments, mais si intimement alliées que de leur union intime, qui prend le nom de Combinaisons, résulte, pour la substance composée, des propriétés spéciales, le plus souvent fort différentes de celles de chacun des éléments en particulier qui entrent dans sa composition; tandis que lorsque l'union n'est pas si intime, il n'y a uniquement que simple Mélange entre les atomes; d'où la masse conserve, du moins à peu près, les propriétés des diverses matières élémentaires.

Les anciens Philosophes ont déjà parfaitement compris que parmi les nombreuses matières brutes qui constituent le monde, il devait y en avoir de simples dont se composaient les autres substances, et les désignèrent sous le nom d'Éléments ou d'Essences; mais il leur fut impossible de les reconnaître, vu le peu de progrès qu'avaient faits jusqu'alors les sciences de la minéralogie, de la physique et de la chimie. Dans cette incertitude, ils suppléèrent au manque de connaissances positives par des hypothèses, et admirent d'abord trois éléments, le Feu, l'Air et l'Eau, auxquels ils ajoutèrent plus tard la Terre, en prenant, à ce qu'il paraît, ce dernier nom dans une acception tellement générale qu'il embrassait tous les corps solides; et de cette manière, en effet, rien ne pouvait se trouver en dehors de ces quatre éléments, si ce n'est l'Intelligence, qu'ARISTOTÉLÈS y ajouta sous le nom de Quintessence. Or l'erreur dans tout cela était que non-seulement la Terre était une matière très-complexe, mais encore l'eau et l'air ne sont pas simples; l'eau étant composée d'hydrogène et d'oxygène, et l'air formant un mélange d'un grand nombre de gaz, et surtout d'azote et d'oxygène.

Par l'effet au contraire des grands progrès que la chimie a faits, surtout dans les derniers temps, on est parvenu à reconnaître jusqu'à cinquante-quatre substances élémen

« ÖncekiDevam »