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THÉOLOGIE

DE LA NATURE.

CHAPITRE XV.

REMARQUES SUR LA DOCTRINE CHRÉTIENNE OU NOUVEAU testament.

Les graves erreurs de l'Ancien Testament dont je viens de parler furent enfin relevées par JÉSUS-CHRIST, le sublime fondateur du christianisme, qui, sans jamais dire qu'il cherchait à changer la religion mosaïque qu'il a scrupuleusement pratiquée jusqu'à sa mort, a seulement enseigné à ses disciples à mieux la comprendre, en appelant simplement une nouvelle alliance la doctrine qu'il leur professait. C'est ainsi que, venu près de dix-sept cents ans après Moïses, il complète enfin la grande œuvre de cet illustre réformateur, en faisant comprendre que l'Etre Suprême, en qui se réunissent toutes les perfections, ne saurait jamais être la cause du mal; mal qui n'est dû qu'au simple hasard et souvent aux hommes eux-mêmes, par leurs penchants charnels et l'abus qu'ils font des facultés que le Créateur leur a accordées pour subvenir à leurs besoins. C'est JÉSUS-CHRIST qui le premier parmi les Hébreux proclama le dogme de l'immortalité de l'Esprit et celui du jugement de Dieu après la mort, où la bonté de l'Éternel réserve la félicité éternelle à ceux qui, par leurs actes dans ce monde, ont mérité sa miséricordieuse

bienveillance. Dogmes dont on ne trouve pas, ainsi que je l'ai souvent fait remarquer autre part, la plus légère allusion dans tout l'Ancien Testament, et qui constituent le second principe fondamental de toute morale et de toute religion.

C'est également Jésus-Christ qui, en conséquence de ces derniers dogmes, leur dit que, loin de n'attacher de valeur qu'aux biens terrestres, c'est au contraire ceux - là précisément qu'on doit au besoin sacrifier, et cela jusqu'à la vie même, pour se rendre dignes de mériter la béatitude éternelle au sein du Créateur, vers laquelle seule doivent tendre tous les efforts des hommes.

Il fit également comprendre aux Juifs, contrairement à la loi de Moïses, que ce ne sont point des sacrifices d'objets d'art ni des holocaustes qui peuvent réparer, aux yeux de l'Étre Suprême, les moindres fautes que les hommes ont commises, mais bien le sacrifice de leurs penchants vicieux offert avec le repentir sincère de ces mêmes fautes, ainsi que le retour à la vertu après avoir réparé le mal qu'ils ont fait; enfin, que la seule oblation qui puisse être agréable à Dieu est de lui consacrer ainsi entièrement leur cœur en lui vouant leur amour.

Il leur dit en outre, contrairement aux lois de Moïses, que loin de vouer leur haine à ceux qui ne sont pas de la même nation qu'eux, leur premier devoir envers les hommes était de les aimer tous comme des frères, étant tous, au même titre, les enfants du même Dieu, leur créateur; de ne jamais porter de jugement contre leurs semblables, dans la crainte de se tromper et d'être moins méritant que ceux qu'on se sent disposé de censurer; disant que, les hommes voient facilement une paille dans l'œil de leur prochain, tandis qu'ils ne voient pas la poutre qu'ils ont dans le leur; de ne jamais se venger d'une offense reçue, mais d'en laisser la réparation à Dieu seul, qui rendra à chacun selon ses œuvres; précepte qui doit aller jusqu'au point que, si l'on reçoit un soufflet sur l'une des joues on doit plutôt présenter l'autre pour en rece

voir un second, que de se rendre soi-même justice par la

vengeance;

Qu'au lieu de haïr ceux qui font le mal, le devoir de l'homme est de leur rendre le bien en échange, et d'implorer leur pardon auprès de l'Éternel. Sublime précepte, dont il a donné lui-même le plus bel exemple, quand il fut mis à mort, disant, en s'adressant à l'Éternel: Pardonneleur, mon Dieu, ils ne savent pas ce qu'ils font. Enfin, JésusChrist dit à ses disciples que, pour mieux régler leur conduite à l'égard de leur prochain, pour rester agréables à l'Etre Suprême, ils ne doivent jamais faire aux autres ce qu'ils ne voudraient pas qui fùt fait à eux-mêmes. Maxime admirable dans sa rigoureuse précision, renfermant dans si peu de mots toutes les règles et les devoirs des relations sociales.

Mais je serais obligé de transcrire ici l'histoire entière de JÉSUS-CHRIST si je voulais citer tout ce que son enseignement a d'admirable, et je renvoie pour cela à l'ÉVANGILE même, le Livre de sa doctrine morale et religieuse, recueillie par quelques-uns de ses disciples. C'est dans ce Livre que se trouvent, ainsi que je l'ai dit, les sublimes commentaires ou plutôt le complément de la loi mosaïque, Livre qui constitue aujourd'hui le véritable Livre canonique de ses innombrables sectateurs, divisés malheureusement en différentes communions, selon les interprétations qu'on a cru devoir faire du texte de l'Evangile, d'après les quatre auteurs qui nous ont transmis, sous forme historique, les entretiens de Jésus-Christ avec ses disciples; vu qu'il n'est fait nulle part mention d'une véritable doctrine spéciale, formant Loi, qu'il aurait cherché à établir à la place de la Loi mosaïque, qu'il a, ainsi que je viens de le dire, simplement expliquée, pour en faire mieux comprendre l'esprit. Il est même très-probable que les quatre Evangiles que nous possédons ne sont que de simples fragments de ces sublimes entretiens qui soient venus jusqu'à nous; cela ressort du

moins de la forme sous laquelle les quatre Évangélistes les ont écrits, les uns rapportant des faits sur lesquels les autres se taisent; tandis qu'ailleurs, ils répètent fort souvent la même chose en se copiant. Ce qui prouve qu'ils n'ont pas tenu de journal régulier des enseignements de leur Maître et n'ont écrit que plus tard, ce dont ils se sont souvenus. Cette opinion est d'autant plus fondée que les Évangélistes entrent souvent dans des détails minutieux sur des choses de trèspeu d'importance, pendant que, d'un autre côté, ils rapportent si peu de faits différents, qu'il est impossible qu'il n'y en ait pas eu beaucoup plus d'un grand intérêt, durant les trois ans que Jésus-Christ a été au milieu d'eux.

La douceur de caractère de Jésus-Christ, sa rigoureuse vertu, les sublimes paroles de son enseignement et la parfaite pureté de sa morale religieuse excitèrent d'abord l'admiration de ceux qui eurent le bonheur de le connaître, et dont beaucoup devinrent ses disciples. Cette haute idée qu'il donna de sa sagesse, ainsi que la sublimité de sa doctrine. si parfaitement conforme aux véritables principes de la vraie religion, basée sur l'amour sans bornes pour Dieu et le bonheur de la félicité éternelle, principes dont toutes les vertus ne sont que les rigoureuses conséquences et dont il donne le plus touchant exemple, l'élevèrent tellement dans l'esprit de ses disciples intimes ou APÔTRES que, dans un élan d'enthousiasme, SAINT PIERRE le nomma le FILS Du Dieu vivant (SAINT MATTHIEU, XVI, 16); titre qu'il n'a du reste non-seulement jamais accepté, mais contre lequel il a en quelque sorte formellement protesté, en ne se nommant d'abord lui-même autrement que le FILS DE L'HOMME dénomination assez usuelle chez les Hébreux pour désigner le genre humain ou simplement une personne. Ce terme est souvent employé dans ce sens dans l'Ancien Testament, surtout par le Prophète Ézéchiel, qui en fit un fréquent usage. Enfin, après sa mort, l'enthousiasme d'admiration porta les preiniers sectateurs de Jésus-Christ, qui prirent le nom de

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