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étamines, qu'on peut faire rentrer dans deux classifications générales : les simples et les jaspées. L'étamine simple est une étoffe dont la chaîne, pure de tout mélange, est tramée de galette, laine, etc. La jaspée se distingue par sa chaîne, montée avec un organsin retors, teint avec deux fils de couleurs différentes. Du reste, dans celle-ci, ainsi que dans la première, la trame est composée de galette, laine, etc. Toutes ces étamines, qui varient autant par leurs modes de confection que par les dénominations qu'elles prennent, se distinguent également par la variété des soies et la diversité des mélanges qu'elles admettent. On ne foule guère ordinairement que celles dont la chaîne et la trame sont toutes de laines.

Étamer des miroirs, c'est étendre sur le derrière du verre une feuille d'étain appelée tain, sur laquelle on a versé du mercure; en s'y attachant étroitement, cette feuille produit la réflexion de l'image des objets présentés à la surface supérieure du miroir (voy. GLACES). C'est à M. Southwell que l'industrie est redevable de la méthode usitée pour étamer les miroirs en forme de globe: le mélange dont il a donné la recette est composé de trois onces de mercure et trois onces de marcassite d'argent, une demi-once de plomb, autant d'étain. On saupoudre ces deux dernières matières de marcassite, puis de mercure, qu'on mélange et qu'on remue bien ensemble sur le feu; seulement il faut éviter de mettre le mercure avant que les autres substances soient presque refroidies. Les meilleures conditions de succès pour l'opération sont que le verre soit bien chaud et bien sec; cependant elle réussirait également sur un verre froid.

En termes d'hydraulique, l'étamage est une opération qui a pour but d'assurer la solidité des tables de plomb qu'on emploie à la confection des cuvettes, terrasses et réservoirs. Cette espèce d'étamage se réduit à les enduire d'étain chaud, afin de boucher les soufflures. E. P-C-T.

ÉTAMINE (en latin stamen, du grec ornμov, chaîne de tisserand ou fils tendus sur un métier pour faire de la toile). C'est, en général, une petite étoffe très légère, non croisée, composée d'une chaîne et d'une trame, qui se fabrique avec la navette, sur un métier à deux marches, de la même manière que les camelots. Dans la draperie, toute étoffe dont la trame, au lieu d'être velue comme on en voit beaucoup, est tissue avec du fil d'étaim* comme la chaîne, présente une surface unie et lisse qui, en raison de l'égalité ou presque-égalité de ses deux fils, prend le nom d'étamine, c'està-dire étoffe composée de deux étaims. Les étamines les plus renommées sont celles du Mans, formées d'une étoffe fine d'étaim sur étaim, à deux marches et serrées au métier, et celles de Reims. Ainsi que la draperie, la soierie a ses

(*) On appelle étaim la partie la plus fine de la laine cardée.

On appelle étaminiers ceux qui fabriquent ou vendent des étamines. Dans les manufactures de Reims, les premiers formaient jadis la communauté des étaminiers facturiers ou ordinaires; les seconds, dits étaminiers bourgeois, étaient une espèce de privilégiés qui n'avaient rien de commun avec les autres.

Dans le langage familier, par allusion à l'usage de se servir d'étamines d'un tissu peu serré pour les bluteaux et bouillons, on emploie souvent le mot étamine dans le même sens qu'épreuves. Ainsi, par exemple, on dit de quelqu'un qu'on l'a passé à l'étamine, quand on a soumis sa personne, ses opinions, ses actes, à un examen rigoureux. Plusieurs de nos auteurs ont employé heureusement cette métaphore. E. P-C-T.

ÉTAMINES (botan.). L'étamine, dans le sens d'organe mâle des fleurs, se compose de deux parties. La première, appelée anthère, est une petite bourse ordinairement divisée en deux lobes remplis d'une poussière dont la couleur varie, mais le plus ordinairement jaunâtre, très apparente dans quelques fleurs (le lys), d'une odeur particulière, et composée de vésicules membraneuses, contenant la liqueur fécondante ou pollen. La seconde partie, qui supporte l'anthère, se nomme pour cela androphore ou filet. L'étamine, avec l'organe femelle ou le pistil (voy.), forme l'appareil le plus important des végétaux phanérogames

rents et dont la fructification est le résultat.

Le nombre des étamines varie selon les espèces; c'est sur le nombre de ces organes que Linné a basé sa classification. Le point d'insertion, la longueur des étamines, les dispositions du filet offrent un grand nombre de variations. Les étamines se métamorphosent fré- | quemment en pétales, et conservent, dans les fleurs doubles, leurs anthères. Cette métamorphose s'opère aussi à l'égard du support commun de plusieurs anthères; les fleurs doubles qui naissent de cette métamorphose ne sont que des monstruosités.

ou dont les organes sexuels sont appa- | plantes aquatiques que la nature est admirable: elle semble avoir départi à ces plantes l'instinct de s'élever au-dessus des eaux pour se rapprocher, et d'y rentrer aussitôt que le mystère de la fécondation est accompli. Il nous suffit d'un seul exemple. Au moment destiné par la nature pour la fécondation, la fleur femelle de la vallisneria allonge et déroule ses pédoncules, et vient s'épanouir à la surface des eaux. Au même instant, les fleurs mâles se détachent de leur tige, ouvrent leur corolle et flottent autour de la fleur femelle. La fécondation étant opérée, le vent disperse les fleurs mâles; mais le pédoncule de la fleur femelle se roule en spirale, attire la fleur au fond des ondes, et là s'opère la fructification. La nature a encore pourvu au moyen de préserver les étamines de l'influence des intempéries de l'air, et surtout de les prémunir contre les pluies continues si nuisibles à la floraison; elle les a abritées tantôt dans le fond d'une carène, tantôt au moyen de longues ailes, d'un casque, d'une cloche, etc.

C'est dans les étamines que se manifeste plus sensiblement le phénomène de l'irritabilité végétale, Linné le remarqua le premier sur l'épine-vinette dont les étamines se contractent au contact d'un insecte ou d'un corps étranger. D'après les expériences de MM. Smith, de Humboldt, etc., sur les substances qui provoquent ou altèrent cette irritabilité, elle est détruite par les liquides contenant des sels métalliques, et n'est point altérée par les infusions concentrées de poisons narcotiques. Cette irritabilité s'accompagne d'une chaleur appréciable dans quelques plantes; celle del'arum cordifolium,de l'Ile-de-France, fait monter le thermomètre de Réaumur ÉTAPE. Ce mot, uniquement milide 21 à 49 degrés (Bory Saint-Vincent).taire depuis Louis XIII, a eu fort anC'est peut-être à cette irritabilité, comparable sous certains rapports à celle de la fibre animale, que sont dus certains mouvements favorables à la fécondation dont sont douées les étamines.

Le plus ordinairement ce sont les organes måles, les étamines, qui s'approchent du pistil, organe femelle, pour y déposer la poussière fécondante; dans d'autres cas, les organes femelles se penchent vers les étamines jusqu'à l'achèvement de la fécondation. Dans certaines plantes, les étamines s'inclinent les unes après les autres sur le pistil, touchent les stigmates avec leurs anthères, puis se redresssent et se jettent en arrière; cette manoeuvre, qui dure plusieurs jours, s'exé cute avec une régularité très curieuse. C'est surtout dans la fécondation des

Les naturalistes ne sont point d'accord sur l'origine des étamines; on en est toujours resté à déterminer comment l'étamine se forme de la feuille ou du pétale (voy. ces mots). L. D. C. ÉTAMPE, ÉTAMPEUR, Voy. ESTAM→

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ciennement une acception bien plus générale; on en retrouve la racine dans la loi ripuaire et dans le saxon stapel, signifiant lieu où sont déposées des marchandises et où la vente s'en fait. Du latin barbare staplus, les Anglais ont fait staple, les Allemands Stapel (Stapelplatz, etc.), et les Français estape. Le quai de la grève de Paris était l'estape de la ville, la rue du Fouarre ou du Fourrage était un estape. Les villes des PaysBas où les Anglais s'approvisionnaient de laines étaient leurs étapes, comme le témoignent quantité d'édits anglais concernant le commerce. En France, étape était synonyme de ville où se tient foire ou marché; or, comme avant le règne de Louis XIV, avant les ordonnances de 1650, le trésor public n'entrait pour

rien dans les précautions à prendre pour | abonnement; mais la troupe qui fait faire vivre en route, dans l'intérieur, les route n'en est pas moins nourrie, en troupes; comme c'était le fisc des pro- partie, par les soins de l'administration; vinces qui, sous le nom d'extraordinai- le perfectionnement de son mécanisme, res des guerres, était chargé de pour- joint à l'excellence de la discipline et à voir à cette dépense; comme c'étaient la facilité toujours croissante des transdirectement les militaires qui, au moyen ports et des approvisionnements, assude la solde de route qui leur était faite, rent à la fois le bien-être du soldat en à raison de huit sous par jour, devaient voyage et la sécurité des habitants, dont se pourvoir des denrées nécessaires à l'hospitalité, généralement bienveillante, leur subsistance, il en résultait l'indis- n'est plus troublée par le souvenir des pensable nécessité de n'assigner pour vexations du bon vieux temps. lieux de gîte aux régiments faisant route que des communes où fussent établis des marchés qui, sur les avis ou les ordres de l'intendant de la province, pussent être approvisionnés de l'avitaillement proportionné au nombre des militaires. Ces communes étaient appelées lieux d'étape, et l'on nomma plus tard etapiers les fournisseurs qui soumissionnaient les approvisionnements militaires. Gal B.

Les militaires font route en corps, ou en détachement, ou isolément. Dans tous les cas, une feuille de route, soit collective, soit individuelle, et délivrée par un sous-intendant militaire, trace l'itinéraire, indique les gîtes d'étape et fixe le nombre de jours dans lequel le trajet doit s'accomplir, en y comprenant les séjours ou journées de repos accordées. Lorsque c'est un régiment qui voyage, les vivres-pain et les fourrages sortis des magasins de l'état les plus voisins, sont transportés à chaque étape, au moment prescrit, par l'entremise des

C'est sous le ministère de Louvois et par conséquent sous le règne de Louis XIV que la pensée déjà conçue d'une carte d'etapes fut pour la première fois réalisée. Elle traçait par journées de route l'itiné-agents comptables des subsistances. Quant raire des gens de guerre qui circulaient dans le royaume, et indiquait les lieux de couchée ou gîtes d'étape. Les changements de direction des routes et les déplacements de population ont successivement modifié ce premier travail. D'après la carte actuelle dressée au ministère de la guerre, le nombre des gîtes d'étape est d'environ douze cents.

à la viaude, aux termes des réglements, elle devrait être achetée en chaque lieu par un officier comptable, chargé de précéder le corps; mais l'usage de laisser aux soldats le soin de se la procurer euxmêmes a prévalu depuis longtemps; la paie, leur étant allouée sans retenues pendant les marches, leur en fournit les moyens. Le maire, averti d'avance, a dû faire préparer les billets de logement. Un vu arriver, apposé par lui sur la feuille de route, constate que les prescriptions de cette feuille ont été accomplies, le corps ne devant ni doubler l'étape, ni dépasser le gîte, à moins d'un ordre spécial.

Avant l'établissement des étapiers, la troupe devait,au moyen de sa solde, pourvoir à sa subsistance. Le pillage, ou au moins la maraude, suppléait à son insuffisance, au grand dommage des malheureux habitants, déjà obligés, comme ils le sont encore, de fournir aux soldats de passage le logement, le sel, le feu et la Les détachements sont assimilés aux lumière. La distribution des vivres en régiments pour le régime de route, mais nature fit cesser tous ces désordres ; ils re-il en est autrement des militaires isolés, parurent quand on la supprima en 1718, en lui substituant un supplément de paie. Aussi dès 1727 en revint-on au système de fourniture, qui fut suivi jusqu'à la révolution.

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qui reçoivent une indemnité de route moyennant laquelle ils doivent pourvoir à leur subsistance, sans demander ni à leur hôte ni à l'état aucune prestation d'aliments. Les sous-officiers et soldats voyageant ainsi isolément ne peuvent s'écarter de la ligne tracée par leurs feuilles de route; mais ils peuvent par

courir plusieurs distances d'étape en un jour, pourvu qu'ils couchent dans un gite et qu'ils arrivent à l'époque prescrite. L'indemnité, autrefois fixée par Bene, l'est maintenant par journée de route. Elle est d'un franc pour le simple soldat, et s'accroit progressivement pour chaque grade jusqu'à celui de colonel, pour lequel elle s'élève à cinq francs. Quant aux officiers généraux, ils ne reçoivent point de feuilles de route et on lear alloue des frais de poste.

La distance d'un gîte d'étape à un autre varie de 3 à 4 myriamètres, c'est-àdire de sept lieues et demie à dix lieues de poste. O. L. L. ÉTAT, du latin status. Ce mot reçoit un grand nombre d'acceptions en jurisprudence. It signifie quelquefois mémoire, inventaire. C'est ainsi que l'on dit état de frais, état de lieux. En terme de procédure, une affaire est en état, quand on a fait les actes nécessaires pour qu'elle puisse être jugée.

Lorsqu'on traite du droit des personnes, on nomme état la capacité de jouir, dans un pays ou dans uue famille, de tous les droits propies aux citoyens ou aux membres de la famille. C'est en ce sens qu'on emploie ce mot lorsque, dans les tribunaux, on appelle question d'état toate contestation dans laquelle il s'agit de savoir si un individu est citoyen ou étranger, enfant naturel ou légiti-❘ me, etc. Mais, dans une acception plus étendue, on désigne par le mot étattoutes les qualités qui peuvent introduire des différences dans les droits de la personne. Ainsi la perte de la qualité de Français, la dégradation civique, le mariage de la femme, la cession de biens, la faillite, l'interdictión, la mort civile, font éprouver ce qui constitue un changement d'état.

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étre en état pour dire étre en prison.

Avant 1789, on nommait lettres d'état des lettres de grande chancellerie, contresignées par un secrétaire d'état, par lesquelles le roi accordait à des ambassadeurs, à des officiers, ou à des personnes absentes pour un service public, un sursis à toutes les poursuites judiciaires qui pouvaient être dirigées contre eux, en matière civile, pendant le temps fixé par ces lettres. E. R.

ÉTAT (droit constit.), voy. DROIT CONSTITUTIONNEL, CONSTITUTION, PACTE SOCIAL, SOCIÉTÉ, NATION, Monarchie, RÉPUBLIQUE, Souveraineté, CONFÉDÉRATION, etc.

ÉTAT (droit internat.). On entend par ce mot une société civile constituée en corps de nation, régie par ses lois et jouissant avec plus ou moins de plénitude de ce que l'on appelle la souveraineté.

Pour qu'une nation forme un état, îl ne suffit pas que ses membres soient réunis par un pacte social: il faut encore qu'elle soit établie à perpétuelle demeure sur un territoire déterminé. Des hordes nomades peuvent avoir des chefs, des lois communes, une organisation constitutionnelle : nous ne les considérons pas comme des états, parce que l'idée d'un état est inséparable de celle de la propriété de fonds de terre. Mais du moment où un peuple est réuni en corps d'état, il forme ce qu'on appelle souvent une personne morale, et en cette qualité on lui reconnaît des droits analogues à ceux qui appartiennent aux individus considérés comme personnes physiques. Voy. Droit internatIONAL.

Un des principaux caractères qui distinguent les états, c'est la souveraineté (voy.). Aínsi une nation qui est fixée sur un territoire, et qui s'y gouverne ellemême, sous quelque forme que ce soit, Il sera traité plus loin de l'état civil. est un état souverain. Sous ce nouveau En matière criminelle, l'état de pré-point de vue, les états, dans leurs rapvention est l'état de l'inculpé contre le- ports entre eux, prennent le titre de puisquel la chambre du conseil du tribunal sances, et ce titre est consacré par le de première instance a déclaré qu'il y a droit des gens. lieu à suivre. L'état d'accusation est l'état du prévenu que la chambre d'accusation a renvoyé devant la cour d'assises. Enfin le Code d'instruction criminelle, dans son art. 421, emploie l'expression

Encyclop. d. G. d. M. Tome X.

Les états, dans leurs relations diplomatiques, contractent les uns vis-à-vis des autres des obligations diverses, qui portent atteinte jusqu'à un certain point à leur indépendance (voy. TRAITÉS,

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ÉQUILIBRE POLITIQUE, système FÉDÉ-
RATIF, etc.); ils forment entre eux des
alliances souvent inégales. Mais de même
qu'un individu, en contractant des de-
voirs envers les autres, ne perd pas pour
cela sa liberté naturelle, les états ne ces-
sent pas
d'être souverains même en for-
mant des alliances inégales, pourvu qu'ils
continuent à se gouverner par leur propre
autorité et par leurs propres lois.

Toute nation étant composée de personnes et de territoire, la souveraineté d'un état s'exerce sur les membres de la nation et sur le territoire national. La constitution de chaque peuple détermine le mode de l'exercice intérieur de la souveraineté. Le droit international ne s'occupe pas, en général, de ce règlement intérieur. Ainsi, que le chef ou le représentant du peuple soit un monarque ou une assemblée délibérante; que la connstitution soit plus ou moins aristocratique ou démocratique, l'indépendance n'en appartient pas moins au peuple dans ses rapports avec les autres nations. La question si vivement débattue de la souveraineté du peuple est par conséquent tout-à-fait étrangère au droit international. Il n'y a, quant à ce droit, qu'une observation à faire; c'est que la souveraineté y est toujours entendue dans un sens passif. Un état est souverain, non qu'il puisse prétendre à aucune souveraineté sur les autres états, mais parce qu'aucun autre n'a de souveraineté sur lui.

| protecteur; et d'ordinaire, en échange de cette protection, il s'engage, soit à ne faire ni paix ni guerre sans sa participation, soit à ne pas changer sa constitution, etc. Dans ce cas, l'état protégé ne peut réellement pas se regarder comme souverain. Ainsi dans les derniers temps de l'existence du royaume de Pologne, cet état ne fut plus que mi-souverain, lorsque la Russie désignait ses rois à l'avance, lui imposait des lois, et lui envoyait des garnisons étrangères. Ainsi, de nos jours, la république de Cracovie, placée sous la protection de l'Autriche, de la Russie et de la Prusse, et privée de la plénitude de son autonomie, ne conserve qu'une mi-souveraineté.

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Il est toutefois nécessaire de faire une remarque qui n'est pas sans importance. Les traités faits entre les nations sont sans effet à l'égard des tierces-puissances: quels que fussent donc les engagements pris par un peuple envers un autre peuple, ses droits n'en seraient point altérés aux yeux des nations étrangères au traité. Pour qu'une nation soit mi-souveraine et considérée comme telle par la société européenne, il faut que son état de mi-souveraineté soit reconnu généralement, soit par des actes exprès, soit par une possession constante. Par exemple, la principauté de Monaco, les iles Ioniennes, la république de Cracovie, sont reconnues comme mi-souveraines par toute l'Europe en vertu de l'acte du congrès de Vienne; les principautés de Valachie et de Moldavie, quoique leur position politique soit loin d'être fixée, sont également rangées dans la classe des états mi-souverains.

Si un état, par ses conventions avec un autre état, a cru devoir aliéner une partie des droits qui constituent son indépendance absolue, on lui donne le nom d'état mi-souverain. Quant aux conditions qui font descendre un état à la qualité de mi - souverain, il est souvent difficile de les déterminer. Les états misouverains, ou considérés comme tels, sont généralement ceux qui se sont soumis à la protection d'un état plus puis-ple qui les protége; on ne reçoit point sant, ou ceux qui se sont unis avec d'autres par un lien fédératif.

La protection nese donne jamais gratuitement: celui qui veut l'obtenir la paie par le sacrifice de droits plus ou moins étendus. Lorsqu'un peuple stipule d'un autre une protection perpétuelle, il reconnaît évidemment la supériorité de l'état

Dans l'usage du droit des gens, les états purement mi-souverains, par suite de leur dépendance d'une nation protectrice, sont moins regardés comme des états que comme des appendices du peu

leurs ambassadeurs et on ne leur en envoie pas.

Lorsque plusieurs nations, originairement libres et indépendantes, se réunissent pour former entre elles une confédération perpétuelle, il est impossible. que leur souveraineté n'en éprouve pas de graves atteintes. Chacun des membres

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