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peu

à quiconque voudra y arrêter sa pensée. | alors comme une création à part, ayant Foy. COUR, PRÉSÉANCE, HIERARCHIE, ses phénomènes propres, sa fertilité sponTITRES, DIGNITES, ENTRÉES, TABOU-tanée, sa culture particulière, ses foXIT, et autres mots semblables. Voir rêts et ses déserts; et pour que rien ne aussi le Dictionnaire des Étiquettes, par manque à son individualité, il est à la comtesse de Genlis. L. L. O. près entouré d'eau de tout côté. Baigné ÉTIRAGE, voy. FILS MÉTALLIQUES. à l'E. par la mer Ionienne, au N. par le ÉTISIE, voy. PHTHISIE PULMONAIRE fleuve Onobola, à l'O. et au S. par les et MABASME. eaux du Symèthe, il ne communique ostensiblement avec la charpente montueuse de l'île que par un passage d'une lieue de large environ, qui sépare les sources des grands courants d'eau qui coulent à ses pieds.

ETNA, le plus célèbre et le plus formidable des volcans de l'ancien monde. L'étymologie du mot Etna ou Etna est incertaine: on croit qu'il faut la rapporter i une expression phénicienne qui correspond à volcan ou plutôt fournaise. Les Grecs l'appelaient Attons et les écrivains doriens, tels que Pindare et Théocrite,

Αίτνα.

Le spectacle imposant et terrible des phénomènes volcaniques absorbant en quelque sorte tout ce que l'ile, encore peu connue, offrait de beautés naturelles et de ressources, il fut un temps ou la Sicile entière fut appelée Etna. Ainsi, loin d'être la répétition du nom d'une ville aujourd'hui détruite, on peut supposer que c'est le volcan lui-même qui a donné son nom à plusieurs localités voisines, et entre autres à la ville du Catane*. Les Sarrazins l'avaient nommé Al-Ghebel, la montagne, et c'est de là que vient la dénomination communément employée aujourd'hui en Sicile de Monte-Gibello, ou, par contraction, Mongibello.

L'Etna, situé sur la côte orientale de la Sicile, ne présente pas, vu de loin, ces brusques saillies qui annoncent déjà une élévation prodigieuse et dont les Alpes et les Pyrénées offrent de si nombreux exemples; les déchirements du sol disparaissent dans l'éloignement, et l'œil n'y découvre qu'une montagne noblement profilée dont les pentes latérales s'abaissent et s'éteignent sous l'horizon. Vu de plus près, le tableau change entièrement: ce qui paraissait une masse compacte et homogène laisse apercevoir alors une réunion de divers plans échelonnés graduellement comme les étages d'un immense amphithéâtre, et le volcan, qui semblait appartenir à ces ramifications des Apenmins dont il est environné, se montre (*) Karà Aírvav, près l'Etna,

Cette région, et on pourrait dire cette presqu'ile, peut être comparée à un cirque immense ayant 60 lieues de circonférence, au milieu duquel s'élève l'imposante pyramide de l'Etna, aux pentes inégales, aux grandes anfractuosités. La tête du volcan surplombe une masse irrégulière, une gibbosité centrale que nous désignerons, d'après l'autorité de M. Élie de Beaumont, comme l'Etna pro| prement dit.

Les différents aspects sous lesquels se présente successivement la déclivité du volcan, selon le changement de la température et la dégradation des végétaux, établissent trois zones ou régions. Les terres soigneusement cultivées, les riches vignobles et les vergers d'oliviers qui décorent la base de la montagne forment la première région (piedimontana), aussi appelée région cultivée ou des vignes. C'est la partie la plus fertile, la plus riche et la plus peuplée de la Sicile; on y compte 70 villes ou bourgades, les unes élevées sur des rochers anguleux, les autres se déroulant sur le bord des ruisseaux ou cachées dans la profondeur des vallées. Leur population réunie, en y comprenant Catane, est de 160,000 âmes. La seconde région est celle des bois (selvosa); la troisième celle du désert (regione scoperta): c'est là, en effet, que commence une contrée désolée où pendant neuf mois de l'année on voit contraster la blancheur éclatante de la neige et les sombres couleurs des éjections volcaniques, tandis que, sur la plus haute cime du mont, une bouche toujours béante, un gouffre toujours incandescent laisse échapper les tourbillons d'une

tout la caverne des Chèvres où jadis les voyageurs allaient chercher un abri.

épaisse fumée qui affecte des formes bi- | des Saints, de Monte-Finocchio, et surzarres, tantôt immobile et droite comme un pin gigantesque, tantôt penchée et vacillante dans les plaines de l'air comme le noir panache de cet être fantastique, de ce géant rebelle, dont les poètes de l'antiquité avaient conçu l'allégorie.

Tel est l'aspect général de l'Etna. En sortant de Catane (voy.), on entre immédiatement dans la première région, et d'abord on traverse de grandes coulées de laves entremêlées de plantations et de villages; l'on y trouve déjà un cône volcanique, c'est le mont de Sainte-Sophie. Quand on a passé successivement les villages de Mascaluccia et de Massanunziata, on arrive à celui de Nicolosi qui forme de ce côté la limite de la première région, à 4 lieues de Catane. Cette région possède d'excellents vignobles, ainsi que la plupart des fruits naturalisés en Europe. Son climat est d'une douceur et d'une régularité admirables. L'atmosphère y est transparente et pure, et dans les jours de la plus forte chaleur le thermomètre de Réaumur dépasse rarement 25°. C'est là qu'on voit les Monts-Rouges (Monti rossi), assemblage de deux cônes volcaniques produits par la grande éruption de 1669, où la lave coula dans la mer bien au-delà de Catane, et forma un nouveau promontoire.

C'est à Nicolosi que les voyageurs prennent ordinairement un guide et des mulets. A un quart de lieue du village, on trouve un couvent de Bénédictins, San-Nicolo dell' arena. Ici commence la région des bois : cette seconde zone a 18 lieues environ de circonférence à sa base et 10 à sa circonférence supérieure; sa largeur varie de 2 à 3 lieues. Elle est formée par des forêts séculaires entremêlées de grandes masses de pierres noires jetées sans ordre sur la déclivité du volcan, soudées ensemble par des torrents de laves ou séparées par d'affreux précipices. Toute cette région renferme une grande quantité de grottes où les pâtres se retirent quand il fait mauvais temps, circonstance qui se renouvelle assez souvent, les pluies étant fréquentes et abondantes sur cette partie de la montagne. Les plus considérables de ces grottes sont celles de Catane, de Paternò,

La température, plus douce sur les deux versants de l'est et du midi que sur ceux du nord et de l'ouest, établit une différence bien marquée dans les limites de la végétation. Ainsi, pour en donner un exemple, le figuier d'Inde (Cactus opuntia), qui ne dépasse pas du côté du nord et de l'ouest une ligne de 2,100 pieds, croit vers le midi et l'orient jusqu'à une hauteur de 3,200 pieds.

A celle de 8,850 pieds commence la troisième région : c'est le désert, c'est l'image du chaos, c'est le séjour de la désolation. Là pas un être vivant pour animer cette nature morte, pour reposer la vue fatiguée par cet amas confus de neiges éclatantes, de scories ardentes et de laves noircies. Pendant les mois les plus froids de l'année, les neiges couvrent toute cette région supérieure de l'Etna; elles fondent aux approches de l'été, mais elles persistent longtemps dans le fond des hautes vallées où les paysans des environs les amoncellent et les conservent sous le sable. Le commerce les répand ensuite dans toutes les parties de l'ile, et même à Malte et à Tunis.

Le mont très improprement appelé du Froment (monte del Frumento) touche au dernier plateau, connu sous le nom de Plaine du lac. Autrefois, en effet, il y existait un lac qui depuis a été comblé par les laves. C'est là que se trouvent les ruines d'un ancien édifice appelé la Tour du Philosophe, parce que, d'après une tradition mensongère, le philosophe Empedocle (voy.) d'Agrigente y aurait établi son observatoire. Quelques antiquaires ont cru reconnaître dans cette tour les restes d'un temple de Vulcain. Cela ne saurait être, puisque le temple de ce dieu, décrit par Ælien et d'autres écrivains, était entouré d'un bois sacré, et que la Tour du Philosophe s'élève en un lieu dépourvu de toute végétation; d'autres enfin y ont vu un tombeau d'une prétendue reine de Sicile nommée Thalie. La construction romaine de ce monument réfute victorieusement toutes ces fables, et quoiqu'on ne sache pas précisément à quelle époque ni pour

quel objet il fut construit, il est permis de supposer que ce fut un abri élevé par les ordres de l'empereur Adrien, lorsque ce prince voulut visiter l'Etna.

A peu de distance de ces ruines, on trouve une maison de refuge composée d'un double corps de bâtiment l'un, fort petit et peu commode, fut bâti en 1804, aux frais d'un généreux habitant de Nicolosi; on l'appela la Gratissima (la très agréable). L'autre bâtiment, ou maison des Anglais (casa degl' Inglesi), fut construit en 1811 du produit d'une souscription ouverte parmi les officiers de l'armée anglaise qui, à cette époque, occupait la Sicile. Il n'existe certainement en Europe aucune habitation placee en un lieu aussi élevé : celle-ci est à 9,000 pieds au-dessus du niveau de la

mer.

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C'est le moment le plus pénible, c'est celui où le voyageur a besoin de rassembler toutes ses forces et de réveiller son ardeur. L'air est glacial, la fumée suffocante; les lieux où l'on se trouve n'offrent que des images de désolation; tout contribue à assombrir la pensée, à ébranler la plus ferme résolution, tandis que devant soi s'élève le foyer du volcan, haut encore de 1,300 pieds. Ce cône gigantesque, peu incliné, se compose uniquement d'une cendre noirâtre où le voyageur enfonce jusqu'à mi-jambes, et de scories qui roulent sous le pied qui les presse, de sorte qu'il faut toujours sacrifier plusieurs enjambées pour avancer à peine de quelques pouces.

L'homme sent bien ici qu'il est en dehors de la région où la nature a voulu qu'il vécût, où elle a enchaîné ses orga

insurmontables, cette prostration de forces, cette oppression causée par la raréfaction de l'air, tout lui reproche son audace, tout semble lui interdire le droit de pénétrer dans cet auguste sanctuaire,

Le piano del Lago domine cette gib-nes. Ces obstacles qui semblent d'abord bosité centrale que nous avons dit être Etna proprement dit. En se dirigeant vers l'est, c'est-à-dire du côté d'où l'on aperçoit le canal de Messine et la mer Jonienne, on se trouve au-dessus d'une grande anfractuosité, connue, on ne sait pourquoi, sous le nom de vallée du Bœuf, valle del Bue. On dirait un immense amphithéâtre dont un pan se serait écroulé; et c'est maintenant par cette brèche que dans la vallée même on peut apercevoir la mer. Dans le fond, Couvert de laves et de scories, s'élève un cone produit par l'éruption de 1819, et plusieurs crètes rocheuses remarquables par leur singulière disposition: telles sont la rocca Giannicola et le serre del Solfizio.

Le cratère est un ovale irrégulier d'une lieue environ de circonférence*. Il est divisé par une cloison de cendres et de scories, et présente ainsi l'apparence de deux bouches subdivisées intérieurement elles-mêmes par des cloisons secondaires; mais les éboulements causés par les convulsions volcaniques sont tellement fréquents que cette disposition ne peut rien avoir de stable. Les tourbillons de fumée qui s'exhalent de ces ouvertures permettent difficilement à l'œil de mesurer la profondeur de l'abime, qu'on évalue toutefois à 600 pieds. Là commence un large canal qui se détourne subitement et se perd dans les régions souterraines. Les parois intérieures du cratère sont tapissées de larges taches et de sco

De tous les autres côtés, les talus latéraux de la plaine du lac descendent en pentes plus ou moins irrégulières et brisées vers les régions inférieures, formant un hémicycle parsemé de cônes parasites, au nombre de cent environ, et dont quel-ries jaunes ou rouges rongées par l'oxyde ques-uns atteignent une hauteur souvent considérable.

Quand la saison est très favorable, on peut arriver à dos de mulet jusqu'au pied de la dernière région; mais le plus souvent on est obligé de laisser les montures au sortir des forêts. Enfin on pose le pied sur la base de cette pyramide tronquée qui sert de couronne au volcan.

et le muriate de fer et par les acides. On y trouve du soufre sublimé en petite quantité et quelquefois cristallisé en octaèdres rhomboidaux. De distance en distance, on voit de petites fumerolles gri

cision par le capitaine Smyth, est la suivante: (*) Sa position, mesurée avec une grande prélatitude 37° 43′ 31"; longitude de Greenwich,

15°.

:

rara a décrit, dans ses divers ouvrages sur l'Etna, 5 variétés de laves légères rejetées par la bouche du volcan, et 26 variétés de laves compactes sorties en état de liquéfaction. Chacune d'elles est appréciée par cet écrivain d'après des caractères qui constituent à ses yeux des

sont pas moins arbitraires et confuses. Il résulte des observations de M. Cordier que les produits volcaniques peuvent être divisés en deux classes seulement, selon que le pyroxène ou le feldspath y prédomine; et chacune de ces classes se subdivise elle-même en huit types.

sâtres sortir du milieu des cendres; le terrain parait embrasé, et en de certains endroits on est même obligé de piétiner constamment pour ne pas se brûler les pieds. La fuinée qui monte du fond du grand cratère, vue de jour, paraît noire et épaisse; mais la nuit elle semble embrasée c'est ce qui a fait croire long-divisions bien tranchées, mais qui n'en temps que le volcan vomissait des flammes. Un grondement confus se fait entendre au fond du gouffre; son intermittence le fait ressembler au bruit d'un soufflet de forge. A de certains intervalles éclate une détonation, et sa force est plus ou moins grande selon que le volcan est alors plus ou moins actif; au même instant une fusée s'élance du fond du cratère, et si le phénomène a lieu pendant la nuit, on la voit se déployer comme une magnifique gerbe de feu. Les matières enflammées que le volcan rejette de la sorte apparaissent comme de grandes étincelles; mais si on les examine de près quand elles ont touché le sol, on est surpris de trouver des blocs d'un volume quelquefois considérable.

La hauteur de l'Etna a été souvent mesurée, mais les résultats n'ont pas toujours été les mêmes, ce qui tient en partie à ce que l'élévation du volcan n'est réellement pas toujours la même; la partie supérieure du cône principal grandit quelquefois par suite de l'entassement des déjections, et souvent elle s'abime subitement dans le fond du cratère. Ferrara, le capitaine Smyth et Herschell ont mesuré le volcan avec une grande exactitude, les deux premiers à l'aide du baromètre, le dernier par une opération trigonométrique, et ils ont tous trois obtenu le même résultat, à une imperceptible différence près. On sait donc aujourd'hui que l'élévation de l'Etna audessus du niveau de la mer est, en chiffres ronds, de 10,200 pieds parisiens.

L'Etna, quoique bien plus vaste, plus élevé et plus terrible sans contredit que le Vésuve, est cependant moins riche en produits minéralogiques. Les laves y offrent moins de variétés; on n'y trouve aucune espèce d'amphigène, de néphéline, ni de plusieurs autres corps qui appartiennent au Vésuve.

Le savant minéralogiste sicilien Fer

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La roche de l'Etna et celles qui composent ses courants appartiennent aux combinaisons du basalte.

On a cru longtemps que l'Etna avait eu des irruptions aqueuses : c'est une erreur qui provient de ce que les forts paroxismes du volcan sont ordinairement accompagnés de grandes pluies, et, en outre, de ce que les eaux qui coulent alors en abondance sur les flancs de la montagne sont grossies par les neiges que le voisinage du cratère a fait fondre. Il existe autour de l'Etna de nombreuses sources d'eaux douces ou salées.

L'antiquité de ce volcan, démontrée par des preuves de plus d'une espèce, est écrite dans les couches de calcaire coquillier qui existent au-dessus de certaines coulées de laves; et si elle n'était pas attestée par les phénomènes géologiques, ses éruptions dans les temps fabuleux le seraient suffisamment encore par les mythes qui s'y rattachent. Car le souvenir des phénomènes volcaniques est empreint dans toutes les fictions dont la Sicile a été l'objet et le théâtre: les géants rebelles qui tentent d'escalader le ciel, Encelade et Typhon ensevelis vivants sous la montagne énorme et secouant la Sicile sur ses fondements; Vulcain et les cyclopes forgeant les foudres de Jupiter; le fleuve Acis, le géant Polyphème; enfin l'enlèvement de Proserpine dans les champs d'Enna, ne sont que des allégories employées par le génie des Grecs pour conserver le souvenir des catastrophes qui les avaient frappés de terreur et d'admiration.

L'antiquité païenne avait élevé sur les

nomène, mais la science y trouve des faits importants à constater; et qui sait si la persévérance et l'exactitude des ob

fancs de l'Etna des temples à Vulcain, Apollon et à Jupiter. Dans les jours solennels, les prêtres y offraient à ces divinités des sacrifices expiatoires, et je-servations de cette nature ne feront pas taient dans le cratère des bijoux, des connaître un jour le grand problème sceaux d'or ou d'argent, et même des dont la solution est encore cachée dans victimes humaines. les profondeurs de la terre? C. F-N.

L'Etna a été chanté par les poètes de l'antiquité: Pindare, Theocrite, Lucrèce, Virgile, Ovide, Silius Italicus et autres. Cornélius-Sévère en a fait le sujet d'un poème.

Les historiens qui ont entrepris de dresser le catalogue des éruptions de ce volcan ne s'accordent ni sur les dates, ni sur le nombre*. Cela vient de ce que les géologues n'ont commencé à tenir registre de ces phénomènes que depuis le Iv siècle de notre ère seulement. Aussi, bien que le nombre des éruptions soit prodigieux, ainsi que l'attestent les diverses couches de laves, la formation des cônes parasites et enfin la tradition, cependant il n'en est que cent à peu près sur lesquelles on possède des notions vraiment historiques. Il est arrivé quelquefois que les cendres rejetées ont été poussées jusqu'à Malte, distante de 50 lieues. Plusieurs fois le cratère a vomi des fleuves de laves de six, huit et dix lieues d'étendue. La seule lave de 1669 | est évaluée à 140 millions de pieds cubes. D'autres se trouvaient encore en état d'incandescence deux ans après leur sortie du cratère. Des villes entières ont disparu: telles sont Etna, Scifonia, Naxos, Inessa et Hybla, si renommée pour ses miels. La ville de Catane a été détruite trois fois de fond en comble. On peut voir sur l'un des versants de la montagne un village qui a été renversé et reconstruit onze fois. En 1179, il périt à Catane 15,000 personnes; en 1693, le nombre des victimes s'éleva dans cette seule ville à 18,000. Ce même paroxysme détruisit 60 villes ou villages, et fit périr en tout 60,000 individus. Cette histoire des éruptions de l'Etna n'est d'ailleurs que le récit monotone et fatigant des catastrophes qui signalent toujours cette sorte de phé

(*) L'histoire la plus complète est celle du chanoine Alessi; elle est insérée dans le recueil des

actes de l'Académie Gioenienne de Catane, t III,

IV, V et VI.

ÉTOFFES.Ce mot, que plusieurs lexicographes font venir de stoffa, expression de la basse latinité, et qui, selon d'autres, au nombre desquels se trouve Ménage, est dérivé de l'allemand Stoff, s'applique, quand il est pris dans sa plus grande généralité, à tous les matériaux qui entrent dans la composition d'un objet quelconque. Mais, dans un sens plus spécial, on désigne par ce mot tous les tissus de laine, coton, fil, soie, poil, or et argent, travaillés au métier, tels que les draps, serges, mérinos, bombasines, chalys, alépines, casimirs imprimés, flanelles, escots, cachemires, tulles, indiennes,rouenneries, les velours,satins, taffetas, brocards, et autres, dont la plupart ont un article particulier dans cet ouvrage. Mais ce nom était plus spécialement affecté autrefois à certaines espèces d'étoffes en laine légères, employées à faire des doublures ou des robes de femmes, telles que brocatelles, ratines, etc.

Il a été traité en détail des draps, et il en sera de même des soieries; mais relativement à ces dernières, nous dirons en attendant que les produits des manufactures d'étoffes de soie se divisent en deux classes: les étoffes façonnées, qui sont celles dont le fond est orné d'une figure, dessin à fleur, carrelé ou autres, et les étoffes unies, dont le fond est net et simple comme le reste du tissu. Au demeurant, toutes ces étoffes, qu'elles soient façonnées ou non, et sous quelque dénomination de genres et d'espèces qu'elles se produisent, ne peuvent provenir que de l'un ou l'autre des deux modes de confection désignés par les noms de travail en satin et travail en taffetas.

Une étoffe est travaillée en satin lorsque, pour en ourdir le corps, on n'est obligé de faire mouvoir que la huitième ou cinquième partie de la chaine; on la dit, au contraire, travaillée en taffetas lorsque sa marche, pour le tissage du

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