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Les succès, les honneurs, la for qu'obtinrent ces artistes à leur re dans leur patrie excitèrent l'émula de leurs compatriotes: tous s'empre rent de marcher sur leurs traces e prirent pour modèles, mais sans to fois abdiquer leur sentiment inne. là cette ressemblance qui existe les écoles espagnole et italienne; aussi cette force d'expression, ce c tère austère ou terrible, cette sauvag si l'on peut dire ainsi, qui caractér les productions pittoresques de la P sule. Que ces ouvrages aient pour la représentation de sujets tragi

tases saintes, ou ces simples et ar ques images de la Vierge, si nombr et si vénérées en Espagne, on t dans tous un caractère original e hors des écoles ultramontaines do sont cependant une émanation pl moins directe, plus ou moins sent c'est là ce qui fait des peintures gnoles une classe à part, à laquel est enfin convenu de donner le nom cole.

été puiser en Italie. Parmi les artistes | Italiens, et Velasquez de Silva, mor qui se sont fait un nom à Rome, et qui 1660, qu'on considère généralen ont le plus contribué à l'avancement de comme le coryphée de l'ecole na l'art en Espagne, on cite particulière- nale. ment le Castillan Alonzo Berruguete, mort en 1561, qui, comme Michel-Ange dont il partagea les travaux au Vatican et s'appropria le grand style, fut à la fois peintre, sculpteur et architecte; l'Andaloux Becerra, mort en 1570, également peintre, sculpteur et architecte, et qui fut l'élève et l'émule de Daniel de Volterre, avec lequel il travailla à SaintPierre de Rome et à la Vigne (villa) du pape Jules II; l'architecte et sculpteur J.-B. Monnegro, de Tolède, sur les dessins duquel fut élevée cette basilique de l'Escurial considérée par les Espagnols comme la huitième merveille du monde; Juan de Joanes, mort en 1579, fonda- | qu'ils peignent cette foi intime, ce teur de l'école de Valence, qui consacra 13 ans de sa vie à l'étude des peintures de Raphaël au Vatican, sans arriver à être supérieur au Pérugin ni à Albert Durer, dont il a la sécheresse et la maigreur; le sculpteur Torrigiani, de Séville, ardent rival de Buonarotti; Campagna, Flamand d'origine, et qui, mort en 1570, fut élève de Raphaël, puis imitateur de Michel-Ange et maître de Moralès el divino; Alesio, de Séville, dont la chapelle Sixtine renferme deux ouvrages capitaux; Luis de Vargas, né à Séville, mort en 1568, qui eut pour maître Perrin del Vaga et peignit à Rome beaucoup d'ouvrages estimés à l'huile et à fresque; le soi-disant sourd-muet Fer-chef Vincent dit Juan de Joanes, ce nandez Navaretto, mort en 1579, l'un des meilleurs élèves du Titien à Venise; le chanoine Paul de Cespedes, de Cordoue, mort en 1608, qui fut un imitateur heureux du Corrège, et s'acquit une grande renommée non-seulement comme peintre, sculpteur et architecte, mais encore comme érudit et savant littérateur son histoire de la Vierge à la Trinité du Mont lui fit donner, à Rome, le nom de Raphaël espagnol; le sculpteur Juan Martinez Montanès, de Sé-formes que dans le choix et la natu ville, si réputé pour ses figures de Christ; François Ribalta, mort en 1623, dont le fils, Jean, devint le maître du célèbre J. Ribera; enfin ce même Ribera, mort en 1659, appelé l'Espagnoleto par les

Sans doute les critiques d'un go vère ont quelque raison de ne voir les écoles espagnoles prises collective (on en compte trois principales dont tres relèvent: celle de Valence, ayan

Madrid, présidée par Velasquez, de Séville, illustrée par Murillo) q dégénérescence des écoles italien flamande; mais ils ne peuvent s'e cher de reconnaître que, si elles la à désirer plus d'élévation et de se de style, un meilleur goût de com tion et de dessin, elles possèdent éminent degré le sentiment précie la nature. Ce sentiment, on le ret partout, aussi bien dans le rend

effets, dans le dessin que dans la cou dans le caractère des têtes que dans pression. En un mot, les qualités de qui influent le plus sur les sens s propre des peintres espagnols: auss

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mais d'une vérité de nature bien près de la trivialité; les Noces de Cana, le Jésus au jardin des Oliviers, au Louvre, par Pedro Orrente, mort en 1644, imitateur heureux de Bassan le Vénitien dans les parties matérielles de l'art, et son supérieur de beaucoup dans ce qui touche la noblesse des pensées et leur expression; la Cène, célèbre à plus d'un titre, de Luis de Tristan, mort en 1640, élève de Dominico Theotocopouli, dit Greco ; le non moins célèbre Jugement dernier peint pour l'église de Saint-Bernard de Sé

vant leurs ouvrages, le spectateur jouit- | divin, donné à leur auteur, était plutôt s de ce qu'il voit sans rien désirer de une justice rendue à son mérite qu'une plus, sans être même tenté de leur re- allusion aux sujets qu'il se plaisait à reprocher les défauts qui les déparent. Tels présenter. Pourquoi faut-il qu'une maisent parmi les tableaux depuis longtemps greur, une sécheresse, une pauvreté exCo2 et parmi ceux qui vont le devenir trême de nature viennent affaiblir l'intépar l'exposition recente au Louvre de la rêt qu'à taut de titres inspirent ses ouvracosection réunie en Espagne par M. Tay-ges! Nous mentionnerons ensuite le Saint Inr, sur l'ordre et avec les deniers du roi | Jacques, de la cathédrale de Séville, la des Français, le Jésus portant sa croix Conception de la Vierge, musée du et la Descente de croix par Campagna, Louvre, par le Roelas de Séville, mort conservés l'un dans la famille Acquaviva en 1624, qui fut le Tintoret de l'Espagne; a Rome, l'autre chez le banquier Agua- la célébration de la Messe, par Juan de do, à Paris, tableaux merveilleux par la Ribalta, mort en 1628, musée du Loufinesse de l'exécution, la vigueur et la lar-vre, ouvrage plein de piété et d'onction, grur de l'effet, comme par l'énergie avec fanelle sout rendues les deux scènes de douleur et de résignation qu'ils représenlent; puis la Descente de croix, dans The val de Las Bubas à Séville, le Saint | Michel terrassant le diable en présence de la sainte Vierge et de plusieurs personnages en adoration, musée du Louvre, par le correct et noble Luis de Vargas. Tels sont ensuite les six tableaux de l'Histre de saint Etienne, au palais de Madrid, celui de la Cène, qu'on a vu à Paris chez le restaurateur de tableaux Bonneason, par ce Vincent dit Juan de Joa-ville par le fougueux Fr. Herrera-le-Vieux, nes, qui fut le chef de l'école de Vaence: ces ouvrages attestent que leur suteur etait bon dessinateur, qu'il possédait la science des raccourcis et drapat largement, qualités rares alors chez ses compatriotes. Tel est encore le tabien des Saints Juste et Pasteur que A'bonse Sanchez Coello termina en 1553, sept ans avant de mourir, et dans leed il a représenté une vue délicieuse Alcala de Henares, ouvrage digne de la reputation de celui que Philippe II appelait son très aimé, et dont la fortune fat telle qu'il pouvait rivaliser de luxe avec son souverain; puis le Jésus portant

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premier maître de Velasquez, et mort en 1656 : on voit de lui au Louvre, entre autres ouvrages remarquables, une Voie de douleur, le Miracle des cailles au désert, et un très beau paysage enrichi de fabriques. N'oublions pas cette Assomption, si simple de composition, si gracieuse, si brillante de coloris, ces trois Adorations des bergers, ce Martyre de saint Barthélemy, cet Hercule assommant un Centaure, nouvellement acquis au musée du Louvre, qui donnent la mesure du talent, de l'originalité, de l'énergie pittoresque qui distinguent J. Ribera; enfin cette Mort de saint Joseph, galerie croix, musée du Louvre; le Jésus de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg; une earnné d'épines, retiré du Louvre en Mère priant son saint patron de deman1814; ane Voie de douleur que Phi- der à Dieu qu'il lui rende le fils dont Lippe II fit mettre chez les hiéronymites elle déplore la mort prématurée, galerie de Madrid, et le Christ pleuré par les de Darmstadt; l'Adoration des Bergers, Barnes femmes, de la collection Soult, au Louvre; le Porteur d'eau de Séville, par Morales, mort en 1586, qui sont des chef-d'œuvre de vérité; une Adoration defs-d'œuvre de sentiment, d'expres- des rois, exécutée dans la première ma➡ , de finesse d'exécution, et pour-nière du maitre; un Saint Paul ermite, rent donner à penser que le surnom de❘ visité par saint Antoine abbé ( le musée

|

du Louvre possède l'esquisse de ce ta- 1662, le peintre des expressions som bleau célèbre); Apollon instruisant Vul- bres et réfléchies, des exaltations mysti cain des amours de Mars et de Vénus, ques, que son Apothéose de saint Tho et cent autres tableaux de Velasquez de mas d'Aquin, exposée au Louvre e Silva (voy. VELASQUEZ), conservés à l'Es- 1815, a fait connaître en France, et don curial et au Pardo, qui sont des témoi- le saint François en extase, et près d gnages de la supériorité irréfragable de 80 autres tableaux, exposés aujourd'hu ce maître sur ses compatriotes de tous dans le même palais, justifient la grand les âges, et l'ont fait nommer le coryphée réputation; enfin Murillo, mort en 1682 de l'école nationale et de celle de Madrid l'étoile fixe de l'école de Séville, l'élèv en particulier. En effet, aucun artiste es- et l'ami de Velasquez, celui des peinpagnol n'a possédé à un plus haut degré tres de sa nation, qui marche immé les parties élevées et essentielles de l'art; diatement après l'illustre ami et imita Luca Giordano voyait en lui la théologie teur de Rubens et qui peut lui être com de la peinture. paré pour la belle entente du clair-obscu et du coloris, la facilité et la grâce d pinceau, la naïveté et le charme de l'ex pression. Son Adoration des bergers, le deux tableaux retraçant l'origine d Sainte-Marie - Majeure, à Rome, s Sainte Élisabeth de Hongrie soulagean les pauvres, que le Louvre possédait e 1815, son mystère de la Conception d la Vierge, son Jésus au jardin des Oliviers, son Père éternel contemplant l'en fant Jésus, son Jeune mendiant, resté dans ce Musée; enfin les 40 tableaux de sa main dont on a entouré son portrait peint par lui-même, dans la nouvell Galerie espagnole qu'on y a jointe, tableaux parmi lesquels il faut citer le Christ et saint Jean aux bords du Jour dain, l'Enfant prodigue, la Reine des anges, la Vierge à la ceinture, Sain Rodriguez, Saint Bonaventure écrivan ses mémoires, absoudront du reproche d'exagération les critiques qui l'ont place sur la même ligne que Van Dyck*.

Alors les arts, en Espagne, et principalement la peinture, étaient à leur apogée; mais à la mort de Philippe IV, en 1665, ils périclitèrent, comme ils avaient fait à la fin du xvi et au commencement du xviie siècle; ils faillirent même s'éclipser entièrement. Il était réservé à Philippe V de leur tendre une main secourable. Dès que ce petit-fils de Louis XIV se sentit affermi sur son trône, on le vit mettre à profit les grandes leçons qu'il avait puisées à la cour de son aïeul, en faisant venir de France et d'Italie des peintres et des sculpteurs pour orner le palais de Saint-Ildefonse, élevé par ses soins à l'imitation de celui de Versailles, en envoyant de jeunes peintres étudier les arts en Italie, en réunissant à grands frais des tableaux de maîtres, et en acquérant la précieuse collection d'antiquités de la reine Christine de Suède. L'effet de ces soins généreux fut de répandre le ❘ goût des arts, de les mettre en honneur, de leur créer des protecteurs parmi les nobles de sa cour, et de faire fleurir trois génies qui rendirent à la peinture sa splendeur passée : Alonzo Cano, de Séville, mort en 1667, qu'on a comparé, non sans raison, à Michel-Ange, comme peintre, sculpteur et architecte, et dont le Musée royal du Pardo, près de Madrid, possède deux chefs-d'œuvre : saint Germain de Rodillas entendant la trompette du jugement dernier, le Christ mort soutenu par un ange, et le Musée du Louvre une Descente de croix, outre onze autres tableaux parmi lesquels est le portrait du célèbre Calderon de la Barca; François Zurbaran, mort en

Les élèves immédiats de ces grands peintres soutinrent faiblement l'école qu'ils avaient régénérée. Claude Coello de Madrid, mort en 1693 du chagrin d'avoir vu Luca Giordano, appelé d'Itali pour peindre les voûtes de l'Escurial achever de perdre l'art par une facilit plus séduisante que savante, fut néanmoins un peintre de premier ordre. comme on en peut juger par son tableau de l'Eucharistie, dans la sacristie de l'Escurial, et son Apparition de l'enfan Jésus à saint François, galerie du Louvre, ouvrages où l'on reconnait une ten

(*) Voy. ces articles de tous ces peintres qu'on vient de passer rapidement en revue.

S.

dance marquée vers les doctrines pittores- | tels que Catalogo de los cuadros que

existen colocados en el real Museo de pinturas del Pardo, Madrid, 1824; Notizia de los cuadros que se hallan collocados en la galeria del Museo del Rey, sito en el Pardo de esta corte, Madrid, 1828, etc.; puis à la Coleccion lithografica de cuadros del Rey de España el señor don Fernando VII, que se con

ques du Titien, de Rubens et de Van Dyck, Le premier rappelle A. Cano pour le desin, Murillo pour la couleur, Velasquez pour l'effet. Mais cet ouvrage magnifique est peut-être le dernier fleuron de la couronne artistique de l'Espagne, car, depas, la peinture a constamment été en decadence. En vain Ferdinand VI étaBait-il a Madrid cette Académie de pein-servan en sus reales palacios, Museo y ture, sculpture et architecture, projetée par son père Philippe V, sur le modèle de celle de Paris; en vain Charles III, son Rccesseur, érigea-t-il en Académie royale celle qui avait été fondée à Valence en 1752 par des particuliers, et confia-t-il au savant Preziado la direction des études des élèves qu'il envoyait à Rome; en ain appela-t-il à sa cour Raphaël Mengs, dans l'espoir que la vue des nombreux ouvrages qu'il lui confierait exciterait ne salutaire influence sur le goût de ses jets: tant d'efforts furent inutiles, aucu peintre vraiment capable ne signala cette époque funeste. Le roi Charles IV sait trop peu porté aux grandes entreprises; l'art était trop pour lui une marchandise pour qu'il put le tirer de sa angueur. Néanmoins l'école moderne de la Péninsule n'est pas entièrement denuée de sujets dignes d'estime : Fr. Goya, peintre de Charles III en 1780, ESPAGNOLES (Langue et littédont le Louvre contient plusieurs ou- RATURE). 1o Langue. Le latin, cette norages; Jos. Madrazo, Mariano Sanchez, ble langue-mère qui fut universellement Bartholomeo Montalvo, enfin Jos. Apari-parlée pendant quatre siècles des rives de eleve de David, à Paris, et de l'aca- l'Euphrate au détroit de Gibraltar, a demie d'Espagne à Rome, et dont le sa- laissé, en se retirant parmi les langues on de 1806 au Louvre nous a offert un mortes, trois beaux rejetons : l'italien, episode de l'épidémie d'Espagne en 1804 le français, l'espagnol, tous trois d'une et 1805, tableau plein de sentiment et de filiation facile à reconnaître quoique charscience pittoresque, sont des artistes qui gés de boutures étrangères. Ainsi, pour ont contribué par leurs ouvrages à réta- ne parler que de la langue espagnole, bir l'honneur et la gloire de l'école espaau moment où les formes latines telles qu'elles avaient été consacrées par les auIl est à désirer qu'un savant connais- teurs de la cour d'Auguste cominencent réunisse bientôt, dans une description à s'altérer et marchent vers une décadence generale, tous les tableaux de l'école es- qui n'est au fond qu'une transformation, pagnole que possède Paris, c'est-à-dire le torrent des peuples germaniques se précea da Musée, ceux de la nouvelle Ga-cipite sur la Péninsule: après les Alains, erie Louis-Philippe, ceux du maréchal | les Vandales, les Suèves, dont les deux Soalt, de M. Aguado, etc. Pour ceux, en premiers ne font que passer, dont le plus grand nombre et surtout plus célèbres dernier se contente d'un coin de la terre qui sont restés en Espagne, nous renvoyons qu'il a envahie, les Visigoths arrivent et les lecteurs aux livrets des musées royaux, fondent un empire qui va durer trois

Academia de San-Fernando, con inclusion de los del real monasterio del Escurial; obra dedicada a S. M., y litografiada por habiles artistas, bajo la direccion de don José Mussoy Valiente, Madrid, 1826; à l'ouvrage El Real Museo, de don Mariano Lopez Aguado, Madrid, 1835; au Viage artistico à varios pueblos de España, con el judicio de las obras de las tres nobles artes que en ellos existen y epocas à que pertinecen, Madrid, 1804; enfin au chapitre que M. Viardot a consacré au musée de Madrid dans ses Études sur l'histoire des institutions de la littérature, du théatre et des beauxarts en Espagne, Paris, 1835. Quant à la belle collection Hope, de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, on trouvera sur elle quelques renseignements dans la notice et dans l'ouvrage qui ont été indiqués au mot ERMITAGE.

1

gpole.

seur

L. C. S.

S.

du Louvre possède l'esquisse de ce ta- 1662, le peintre des expressions sombleau célèbre); Apollon instruisant Vul-bres et réfléchies, des exaltations mysticain des amours de Mars et de Vénus, ques, que son Apothéose de saint Thoet cent autres tableaux de Velasquez de mas d'Aquin, exposée au Louvre en Silva (voy. VELASQUEZ), conservés à l'Es- 1815, a fait connaitre en France, et dont curial et au Pardo, qui sont des témoi- le saint François en extase, et près de gnages de la supériorité irréfragable de 80 autres tableaux, exposés aujourd'hui ce maître sur ses compatriotes de tous dans le même palais, justifient la grande les âges, et l'ont fait nommer le coryphée réputation; enfin Murillo, mort en 1682, de l'école nationale et de celle de Madrid l'étoile fixe de l'école de Séville, l'élève en particulier. En effet, aucun artiste es- et l'ami de Velasquez, celui des peinpagnol n'a possédé à un plus haut degré tres de sa nation, qui marche imméles parties élevées et essentielles de l'art; diatement après l'illustre ami et imitaLuca Giordano voyait en lui la théologie teur de Rubens et qui peut lui être comde la peinture. paré pour la belle entente du clair-obscur et du coloris, la facilité et la grâce du pinceau, la naïveté et le charme de l'expression. Son Adoration des bergers, les deux tableaux retraçant l'origine de Sainte-Marie- Majeure, à Rome, sa Sainte Élisabeth de Hongrie soulageant les pauvres, que le Louvre possédait en 1815, son mystère de la Conception de la Vierge, son Jésus au jardin des Oliviers, son Père éternel contemplant l'enfant Jésus, son Jeune mendiant, restés dans ce Musée; enfin les 40 tableaux de sa main dont on a entouré son portrait, peint par lui-même, dans la nouvelle Galerie espagnole qu'on y a jointe, tableaux parmi lesquels il faut citer le Christ et saint Jean aux bords du Jourdain, l'Enfant prodigue, la Reine des anges, la Vierge à la ceinture, Saint Rodriguez, Saint Bonaventure écrivant ses mémoires, absoudront du reproche d'exagération les critiques qui l'ont placé sur la même ligne que Van Dyck*.

Alors les arts, en Espagne, et principalement la peinture, étaient à leur apogée; mais à la mort de Philippe IV, en 1665, ils périclitèrent, comme ils avaient fait à la fin du xvi et au commencement du xv11° siècle; ils faillirent même s'éclipser entièrement. Il était réservé à Philippe V de leur tendre une main secourable. Dès que ce petit-fils de Louis XIV se sentit affermi sur son trône, on le vit mettre à profit les grandes leçons qu'il avait puisées à la cour de son aïeul, en faisant venir de France et d'Italie des peintres et des sculpteurs pour orner le palais de Saint-Ildefonse, élevé par ses soins à l'imitation de celui de Versailles, en envoyant de jeunes peintres étudier les arts en Italie, en réunissant à grands frais des tableaux de maîtres, et en acquérant la précieuse collection d'antiquités de la reine Christine de Suède. L'effet de ces soins généreux fut de répandre le goût des arts, de les mettre en honneur, de leur créer des protecteurs parmi les nobles de sa cour, et de faire fleurir trois génies qui rendirent à la peinture sa splendeur passée : Alonzo Cano, de Séville, mort en 1667, qu'on a comparé, non sans raison, à Michel-Ange, comme peintre, sculpteur et architecte, et dont le Musée royal du Pardo, près de Madrid, possède deux chefs-d'œuvre : saint Germain de Rodillas entendant la trompette du jugement dernier, le Christ mort soutenu par un ange, et le Musée du Louvre une Descente de croix, outre onze autres tableaux parmi lesquels est le portrait du célèbre Calderon de la Barca; François Zurbaran, mort en

Les élèves immédiats de ces grands peintres soutinrent faiblement l'école qu'ils avaient régénérée. Claude Coello, de Madrid, mort en 1693 du chagrin d'avoir vu Luca Giordano, appelé d'Italie pour peindre les voûtes de l'Escurial, achever de perdre l'art par une facilité plus séduisante que savante, fut néanmoins un peintre de premier ordre, comme on en peut juger par son tableau de l'Eucharistie, dans la sacristie de l'Escurial, et son Apparition de l'enfant Jésus à saint François, galerie du Louvre, ouvrages où l'on reconnaît une ten

(*) Voy. ces articles de tous ces peintres qu'on vient de passer rapidement en revue.

S.

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