Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Fort (voy.), duc de France, que nous vou lons nous occuper.

core appeler de ce dernier nom, ne serait qu'une théorie de la prudence.

On s'étonne avec raison qu'une doctrine aussi éloignée de la nature, qui ment si effrontément à la conscience universelle manifestée par le langage de tous les peuples et de tous les âges, puisse encore avoir des organes, après les sublimes travaux de Kant sur la morale. Il faut reconnaître cependant que, s'il est des hommes qui professent l'eudémonisme par corruption, il en est d'autres au contraire qui l'enseignent et le propagent par conviction. On doit compter au nombre des derniers quelques jurisconsultes, tels que Bentham, qui, habitués à ne voir, à ne considérer que le côté intéressé des actions humaines, le seul dont s'occupent et puissent s'occuper les législations humaines, n'en savent plus discerner le point de vue moral. Ce qui les abuse, c'est la coïncidence constante des intérêts sociaux, du plus grand bien du plus grand nombre, comme ils disent, avec les exigences de la morale publique. La morale en effet comprend la justice à priori, c'est-à-dire la justice antérieure à la déclaration de toute loi postérieure ; mais ce qu'elle comprend de plus que ces lois, c'est le caractère rationnel de leur nécessité, c'est l'injonction absolue de la conscience, c'est le motif qui doit présider à nos déterminations, ce sont une infinité d'actions en dehors de la puissance du législateur et qui sont cependant les unes proclamées comme bonnes, les autres interdites comme mauvaises, bien que les premières ne procurent aucun avantage à personne et qu'elles doivent même contrarier la sensibilité, la passion, l'intérêt de l'agent, et que les secondes dussent au contraire l'affecter agréablement, sans du reste porter préjudice à autrui.

à ce

On a opposé à l'eudémonisme de Bentham l'hedonisme plus vulgaire de quelques anciens : nous renvoyons qui a été dit sur cette distinction à l'article DEONTOLOGIE. Jh T.

EUDES (Odo), nom de plusieurs princes, et dont Othon paraît avoir été l'équivalent. Au mot AQUITAINE NOUS avons parlé du duc Eudes, fils de Boggis; ici c'est du fils aîné de Robert-le

[ocr errors]

Il était comte de Paris et ne fut ja mais qualifié par ses contemporains de titre de duc, dont il avait cependant he rité de son père. Ce dernier, mort a combattant les Normands, avait laisse i son fils l'exemple d'un héroïsme dont i était décidé à soutenir dignement l'héri tage. Une occasion se présenta bientôt en 885, les sauvages enfants du Nord viennent investir Paris; Eudes se dévou courageusement à sa défense. Obligé d'aller demander du secours à l'empe reur Charles-le-Gros, il quitte pour un moment la place, dont il confie l commandement à l'abbé de Saint-Ger main-des-Prés, et y rentre bientôt, en se frayant, de vive force, un passage à travers les lignes ennemies, tandis que le duc de Saxe, qui le suivait à la tête du renfort obtenu, essuyait une défaite qui lui coûtait la vie. Quelque temps après, l'Empereur en personne vint faire avec l'ennemi un traité humiliant.

Cependant les qualités d'Eudes lui ralliaient tous les jours de nouveaux partisans. La noblesse de son port, l'affabilité de ses manières, la popularité de son ton, jointes à une figure intéressante, lui avaient concilié tous les cœurs, et ses exploits militaires constituaient déjà en sa faveur les antécédents les plus honorables. Lorsque Charles - le-Gros vint à mourir, les seigneurs français, neustriens et bourguignons, sentant le besoin de se donner un chef également fort par la tête et par le bras, décernèrent la couronne à Eudes dans une assemblée tenue à Compiègne. Eudes déclara que, chargé par Louis-le-Bègue de la tutelle de Charles-le-Simple, il ne consentait à gouverner que jusqu'au moment où le jeune prince serait en åge de prendre le timon des affaires. Plusieurs chronologistes se sont basés sur cette espèce de désaveu pour supprimer son nom de la nomenclature des rois de France.

Sentant le besoin de se concilier les bonnes grâces d'Arnoul-le-Bâtard, dont la rivalité lui était redoutable, Eudes alla le trouver à Worms pour lui remettre la couronne, ainsi que les autres insignes

lela royauté, qu'il ne voulait, disait-il, | proposé par Foulques, archevêque de Reims. Charles, reconnu roi de France, reçut la partie du royaume située entre le Rhin et la Seine; Eudes posséda le reste jusqu'aux Pyrénées. Ce partage ayant encore soulevé des mécontentements, de nouvelles guerres allaient éclater, lorsque la mort d'Eudes, arrivée à La Fère, en Picardie, le 1er janvier 898, vint pour quelque temps en arrêter l'essor. Ce prince ne laissa pas de postérité. Son corps fut transporté à la sépulture royale de Saint-Denis. L. B-v-N. EUDIOMETRE, EUDIOMÉTRIE, instrument et méthode ayant pour objet de mesurer la pureté de l'air et des gaz. Ces mots sont formés de sudios, pur, serein, et de μétpov, mesure. A l'époque de la découverte de la composition de l'air, on avait cru pouvoir apprécier exactement son degré de pureté d'après la quantité d'oxygène qui y était renfermée, et l'on ne savait pas que, cette proportion ne présentant aucune variation, des substances pouvaient s'y trouver contenues. La plupart des eudiomètres sont construits d'après ce principe évidemment faux. Ce sont des appareils dans lesquels on place une quantité déterminée d'un corps avide d'oxygène, tel que le gaz nitreux, le phosphore, l'hydrogène, un sulfure, etc. La somme du composé définitif fait connaître celle de l'oxygène. L'eudiomètre à phosphore consiste dans un tube gradué dans lequel on introduit 100 parties d'air; on le renverse sur l'eau, puis on y fait arriver un petit morceau de phosphore dont la combustion lente produit de l'acide phosphorique, lequel, se dissolvant dans l'eau, permet au liquide de monter dans le tube. L'eudiomètre de Volta est formé d'un cylindre de verre fort, dans lequel arrive un conducteur électrique; on y introduit de l'air et de l'hydrogène, puis on y fait passer une étincelle: il y a formation d'eau, et le mercure, sur lequel on opère, s'élève dans le tube qu'on a eu soin de graduer.

enir que de lui; et, grâces à cette démarbe, il trouva dans ce prince un allié et nami. Néanmoins le pouvoir chanceparait encore dans les mains d'Eudes. Cinq rinces rivaux s'arrachaient alors les ambeaux de l'héritage de Charlemagne, ans pouvoir s'exclure de l'arène livrée leur ambition. Rodolphe possédait Bourgogne et la Savoie, Arnould l'Alemagne, Louis, fils de Boson, le Dausphiné et le Lyonnais; Eudes régnait sur e reste de la France, continuellement avagée par les Normands, qu'il ne cesait de battre partout où il les rencontrait, entre autres lieux dans la forêt de Montfaucon, où il en fit un carnage horrible. Mais tandis qu'il est occupé ailleurs, les Barbares prennent Meaux, en emmènent les habitants et se ruent sur Paris, dont ils forment le siége. Eudes accourt, et les Normands, malgré leur supériorité numérique, s'enfuient et se répandent dans la Bretagne et le Cotentin. Aux fatigues de la guerre étrangère succédèrent bientôt pour Eudes les inquiétudes de la révolte. Quelques seigueurs s'étaient ligués contre lui: il les rencontre, les bat et fait trancher la tête à leur chef. Mais pendant qu'il poursuivait jusqu'en Aquitaine les débris de ce parti, les amis du jeune Charles III, dit le Simple, ayant à leur tête Foulques, archevêque de Reims, et Hébert, comte de Vermandois, jugèrent l'occasion favorable pour le faire passer de l'obscurité sur le trône, dont leurs suffrages l'avaient d'abord exclu. Les deux rivaux en appelèrent aux armes, ce qui mit le comble aux malheurs publics. Mais les partisans de Charles ne surent défendre que par la fuite la couronne qu'ils lui avaient posée sur la tête. Eudes n'eut qu'à paraitre pour triompher, et Charles se vit réduit à aller mendier un asile près du roi de Germanie, qui le trahit, tout en feignant d'embrasser la cause de son infortune.

Cependant Arnould venait de convoquer à Worms un concile, dans le but de mettre un terme aux discordes civiles. Eudes s'y rendit; il consentit à entrer en accommodement avec son triste compéliteur en acceptant le traité de partage

Encyclop. d. G. d. Monde. Tome X.

Pour juger de la pureté de l'air dans un lieu quelconque, il vaut donc mieux consulter l'état des hommes et même des animaux qui l'habitent que de s'en tenir à quelques atomes d'oxygène de

16

moins, ou même à la présence d'un peu | à l'un des fils de son nouveau mari. Elle ignorait la part que Maxime avait prise au meurtre de Valentinien III; mais Maxime, dans un moment de tendresse, eut l'imprudence de lui révéler sa complicité dans ce crime. Eudoxie dissimula l'horreur que lui inspira cette confidence; mais lorsqu'elle crut que le temps de la vengeance était venu, elle appela en Italie Genseric, roi des Vandales (455), à l'approche duquel Maxime fut massacré. Genséric fit voir qu'il n'avait pas entrepris cette expédition pour plaire à l'impératrice: il livra Rome à un affreux pillage, emmena en Afrique l'impératrice et ses deux filles, Eudoxie et Placidie, et ne les renvoya, malgré les réclamations des empereurs d'Orient et d'Occident, que sept ans après. Dans l'intervalle, la jeune Eudoxie avait épousé Huneric, fils du roi barbare: elle lui donna un fils; mais après seize ans de tourments et de persécutions elle parvint à se réfugier à Jérusalem. Quant à l'impératrice, elle mourut dans la retraite.

de gaz ou de vapeurs nuisibles, surtout quand l'air n'est pas renouvelé. F. R. EUDOXIE (ÆLIA EUDOXIA), fille du Franc Bauton, qui, par ses talents militaires, était parvenu, au Iv° siècle de l'ère chrétienne, à un rang honorable à la cour des empereurs romains et avait été décoré du titre de comte. Par le conseil de l'eunuque Eutrope, Arcadius épousa, l'an 395, Eudoxie, qui était d'une beauté remarquable et ne manquait pas d'énergie; elle prit un grand ascendant sur l'esprit faible et timide d'Arcadius. On sait qu'après la mort de Ruffin (voy.), Eudoxie et l'eunuque furent les maîtres absolus de l'empire d'Orient, et ils se servirent de leur pouvoir pour se délivrer de tous ceux qui leur portaient ombrage. Mais ils ne tardèrent pas à se diviser, et devinrent ennemis irréconciliables; quelques larmes d'Eudoxie décidèrent la perte d'Eutrope: Arcadius le sacrifia malgré les généreux efforts de saint Jean-Chrysostome (voy.), pour sauver un ministre qui avait été son plus cruel ennemi. Eudoxie domina exclusivement son mari; elle se fit détester pour ses concussions et ses injustices, mais surtout par les odieuses persécutions qu'elle fit subir à saint Jean-Chrysostome, qui avait eu le courage de lui reprocher sa conduite. Elle donna à Arcadius un fils qui plus tard devint empereur sous le nom de Théodose II; mais la légitimité de cet enfant fut contestée, et l'on attribua sa naissance à la liaison trop in time de l'impératrice avec le comte Jean, son favori. Quelques années après (404), Eudoxie mourut.

[ocr errors]

EUDOXIE (MACREMBOLITISSA) devint impératrice d'Orient lorsqu'en 1059 Constantin Ducas (voy.), son mari, monta sur le trône. Avant sa mort (1067), Constantin exigea de sa femme le serment par écrit de ne pas contracter de nouveaux liens, et lui donna la tutelle de ses trois fils, Constantin, Michel et Andronic, auxquels il laissait l'empire sans le partager. Eudoxie songeait pourtant à se remarier, et son choix tomba sur Romain Diogène, dont la noble figure l'avait frappée au moment même où on allait le conduire au supplice comme rebelle. Une ruse adroite enleva au patriarche de Constantinople, Xiphilin, la promesse écrite que Constantin Ducas avait exigée d'Eudoxie; et celle-ci épousa

LICINIA EUDOXIA, fille de Théodose II et de cette belle et malheureuse Athénais qui porta aussi le nom d'Eudoxie, épousa l'empereur d'Occident, Valentinien III, dont elle sut ga-Romain, qui devint ainsi empereur. Elle gner la tendresse, tout déréglé qu'il était dans ses mœurs, par des vertus qui la firent en même temps chérir des peuples. Après que Valentinien fut mort sous les coups des émissaires du sénateur Maxime (voy.), Eudoxie fut contrainte à donner sa main à ce dernier, qui prit le titre d'empereur; elle unit même une de ses filles, nommée comme elle Eudoxie,

sut par ses larmes et ses protestations calmer la colère de ses jeunes fils et de leurs partisans. Romain, devenu prisonnier d'Alp-Arslan, et généreusement rendu à la liberté, trouva à son retour sa femme enfermée dans un cloître; on ne sait pas l'époque de sa mort. Elle avait écrit plusieurs ouvrages, dont le plus remarquable, intitulé Ionia, publié par

d'Ansse de Villoison (Ven., 1781, in-fol. |
et in-4°), est une espèce de lexique ren-
fermant tout ce que l'on a écrit de
plus curieux sur les cultes du paga-
nisme.
A. S-R.

EUGÈNE (papes). Quatre pontifes de ce nom ont occupé la chaire de saint Pierre à de longs intervalles.

impatiemment la domination théocratique qu'on leur avait imposée, s'étaient soulevés, avaient rétabli le sénat, et mis à la place du préfet que nommait le pape un magistrat qui devait présider le sénat avec le titre de patrice. Dès les premiers moments de la rébellion, ils avaient adressé à l'empereur Conrad III, pour lui demander son appui, une lettre qui offre un singulier mélange de flatterie et d'orgueil, d'érudition et d'ignorance. Mais Conrad, qui se préparait alors à sa croisade, ne s'était pas rendu à leurs instances et avait refusé de se mêler de ce di ́

EUGÈNE IT, fils de Rustinien, Romain, fut élu en 654, du vivant de Martin Ier, que l'empereur Constant II avait déposé, et qui ne se scandalisa pas néanmoins de cette nomination, comme le prouve une lettre où il prie Dieu pour le pasteur de l'église de Rome. Selon Fleury, cette élec-férend. Luce II avait donc cru le moment tion se fit, en 655, avec l'approbation de l'empereur d'Orient. Ce qu'il y a de certain, c'est que le successeur de Martin hérita de toute son obstination et persista dans ses sentiments. L'histoire est muette du reste sur le court pontificat d'Engène. On ne sait pas même la date précise de sa mort; cependant elle fut fixée au 2 juin 658, lorsqu'on mit ce pape au nombre des saints.

favorable pour ressaisir son autorité. Un coup de pierre à la tempe avait mis fin à ses espérances et à sa vie. A peine élu, Eugène III se hâta de quitter Rome afin de ne pas sanctionner, comme on l'exigeait, le rétablissement du sénat et la restauration de la république. Retiré à Tivoli, dont les habitants étaient ennemis des Romains, il commença la guerre; mais elle n'eut pas des suites heureuses EUGENE II, Romain, succéda à Pas- pour lui, et, pour rentrer dans Rome, cal Ier en 824. Les annales incomplètes de il fut obligé de se soumettre aux conces temps-là n'ont conservé que quelques ditions que le peuple lui imposa. Tout souvenirs sur les actes et la vie de ce ce qu'il put obtenir, ce fut que son pape. Elles nous apprennent, par exem- préfet serait rétabli dans sa dignité. On ple, que son élection fut troublée par lui fit une réception brillante, ce qui ne l'ordination d'un anti-pape d'un nom in- l'empêcha pas de s'éloigner bientôt après connu, et que ce fut pour faire cesser le et d'aller voyager en Italie et en France. schisme que Lothaire vint à Rome. Afin Pendant son séjour dans ce dernier pays, de prévenir le retour du mal, Eugène il présida deux conciles, l'un à Reims rendit un décret portant qu'à l'avenir les en 1148, et l'autre à Trèves l'année suiambassadeurs de l'empereur assisteraient vante; il alla aussi visiter l'abbaye de à l'élection du pape, décret qu'il fit ju- Clairvaux, d'où il était sorti simple rer au clergé romain d'observer. Un sy-moine et où il rentrait pape. node qu'il assembla à Rome en 826 est remarquable en ce qu'il insista sur la nécessité d'apprendre à lire et à écrire aux fidèles. Eugène II mourut l'année suivante. Son biographe nous dit qu'il fut recommandable par son humilité, sa simplicité, sa doctrine; mais on ne doit pas avoir une grande idée de ses connaissances ni de son esprit, s'il est vrai, comme plusieurs auteurs l'assurent, qu'il établit l'épreuve de l'eau froide.

EUGÈNE III, Pisan, avait été religieux de Citeaux et abbé de Saint-Anastase avant que de s'asseoir sur le siége apostolique (1145). Les Romains, supportant

Cependant Arnaud de Brescia (voy.), qui avait été obligé de fuir jusqu'en Suisse pour avoir osé rappeler cette déclaration de Jésus que son royaume n'est pas de ce monde, avait été invité par ses partisans à revenir à Rome, où il était rentré comme en triomphe, escorté de deux mille Suisses des montagnes qui l'avaient aidé à consolider la liberté. Il avait engagé les Romains à rétablir les lois et les magistrats de la république, à circonscrire autant que possible les droits qu'ils étaient forcés de reconnaître aux empereurs, et à réduire leur pasteur au gouvernement spirituel de son trou

peau. L'histoire ne nous apprend pas si | restés à Rome. Othon Poccio, vice-cameces réformes eurent lieu; il paraît seule- rier de son prédécesseur, fut arrêté, apment que, durant tout le pontificat d'Eu-pliqué à la torture, malgré son grand gène III, les Romains furent en guerre avec la papauté.

Eugène n'avait point perdu cependant l'espoir de rentrer un jour en maître dans Rome. Frédéric Barberousse ayant été nommé empereur (1152), il lui envoya des messagers pour solliciter son secours contre des sujets révoltés, lui promettant en échange de placer sur son front la couronne impériale. Frédéric accepta; mais avant qu'il eût le temps de tenir ses engagements, Eugène III mourut à Tivoli l'an 1153.

On a de ce pape des décrets, des épitres et des constitutions.

âge, et expira presque dans les tourments. Plus de deux cents citoyens furent mis à mort. La maison de Martin V fut rasée, les armes de sa famille, les monuments de son pontificat furent détruits. De leur côté, les Colonne s'adressèrent au prince de Palestrine, qui, cédant à leurs instances, aux suggestions de son ambition, à la compassion peut-être, résolut de s'emparer de Rome et d'en chasser le pape. Il se saisit donc de la porte Appia, et pénétra jusqu'au cœur de la ville sans trouver de résistance. Mais après un combat acharné, il dut cependant battre en retraite en laissant plusieurs des siens sur la place. Dès lors la fortune se déclara pour Eugène, qui finit par imposer aux Colonne les conditions qu'il lui plut; ils durent retirer leurs garnisons des villes qu'ils avaient occupées et restituer soixante mille florins, reste du trésor de Martin V.

consti.

EUGÈNE IV (Gabriel Condolmere), le plus célèbre des papes de ce nom, sinon le plus vertueux, était Vénitien de nation et neveu ou, selon quelques auteurs, fils de ce Grégoire XII, que le concile de Constance força à abdiquer. Sa fortune fut rapide. Arrivé à Rome sous l'habit Ce triomphe, Eugène le devait en grande célestin, il n'avait pas tardé à deve- de partie aux secours de Florence et de Venir trésorier, puis évêque de Sienne, et nise. Martin V, par sa partialité pour le enfin cardinal-légat du Picentin et de duc de Milan et sa haine contre ces deux Bologne. A la mort de Martin V, en républiques, avait presque rompu l'équi1431, le conclave le choisit pour lui suc- libre de l'Italie. Eugène au contraire s'atcéder. Cette élévation inattendue ne con- tacha à ces dernières et fit cause comtribua pas peu à augmenter sa présomp-mune avec elles contre la maison de Vistion. A peine assis sur le saint siége, il accusa les Colonne, neveux de son prédécesseur, d'avoir soustrait à la chambre apostolique les trésors amassés par ce pontife, dont l'avarice était connue. Au moment où il aliénait par cette réclamation, juste mais intempestive, toute cette puissante famille, la révolte des villes du patrimoine de saint Pierre vint le jeter dans des embarras d'un autre genre. Manquant d'argent et par conséquent de troupes pour comprimer l'insurrection, il insista avec plus d'opiniâtreté sur la restitution; mais le prince de Salerne, loin de s'en dessaisir, fit servir les trésors de Martin V à sa propre défense, et les employa à lever des soldats pour son propre compte, tout en protestant néanmoins de son respect et de son obéissance pour le Saint-Siége. Eugène, transporté de colère, sacrifia à sa vengeance tous les amis des Colonne qui étaient

[ocr errors]

Vainqueur des Colonne et de ses sujets révoltés, il lui restait encore à combattre les Hussites de Bohême et les Pères du concile de Bâle; et les Hussites et le concile étaient des ennemis bien autrement redoutables, bien autrement dangereux. Une terreur panique devançait les premiers et dispersait à leur approche des armées trois fois plus nombreuses. Cependant ils auraient volontiers consenti à une paix durable; mais Eugène ne voulut jamais entendre parler de traiter avec les hérétiques, et dès que la nouvelle d'une trève conclue avec eux arrivait à Rome, il se hâtait d'ordonner de la rompre. Cependant les Hussites continuant à vaincre, on en vint à proclamer hautement que l'Église ne triompherait qu'autant qu'elle se réformerait elle-même. Le concile de Bâle était assemblé; il s'y manifestait un esprit

« ÖncekiDevam »