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dance marquée vers les doctrines pittores- | tels que Catalogo de los cuadros que ques du Titien, de Rubens et de Van Dyck. existen colocados en el real Museo de Le premier rappelle A. Cano pour le des- pinturas del Pardo, Madrid, 1824; Nosin, Murillo pour la couleur, Velasquez tizia de los cuadros que se hallan collopour l'effet. Mais cet ouvrage magnifique cados en la galeria del Museo del Rey, est peut-être le dernier fleuron de la sito en el Pardo de esta corte, Madrid, couronne artistique de l'Espagne, car, de- 1828, etc.; puis à la Coleccion lithograpuis, la peinture a constamment été en fica de cuadros del Rey de España el décadence. En vain Ferdinand VI éta- | señor don Fernando VII, que se conblit-il à Madrid cette Académie de pein- servan en sus reales palacios, Museo y ture, sculpture et architecture, projetée Academia de San-Fernando, con inclupar son père Philippe V, sur le modèle sion de los del real monasterio del Escude celle de Paris; en vain Charles III, son rial; obra dedicada a S. M., y litografiasuccesseur, érigea-t-il en Académie royale da por habiles artistas, bajo la direccion celle qui avait été fondée à Valence en de don José Mussoy Valiente, Madrid, 1752 par des particuliers, et confia-t-il au 1826; à l'ouvrage El Real Museo, de don savant Preziado la direction des études Mariano Lopez Aguado, Madrid, 1835; des élèves qu'il envoyait à Rome; en au Viage artistico à varios pueblos de vain appela-t-il à sa cour Raphaël Mengs, España, con el judicio de las obras de dans l'espoir que la vue des nombreux las tres nobles artes que en ellos existen ouvrages qu'il lui confierait exciterait y epocas à que pertinecen, Madrid, une salutaire influence sur le goût de ses 1804; enfin au chapitre que M. Viardot sujets tant d'efforts furent inutiles, au- a consacré au musée de Madrid dans ses cun peintre vraiment capable ne signala Études sur l'histoire des institutions de cette époque funeste. Le roi Charles IV la littérature, du théâtre et des beauxétait trop peu porté aux grandes entre- arts en Espagne, Paris, 1835. Quant à prises; l'art était trop pour lui une mar- la belle collection Hope, de l'Ermitage chandise pour qu'il pût le tirer de sa de Saint-Pétersbourg, on trouvera sur langueur. Néanmoins l'école moderne elle quelques renseignements dans la node la Péninsule n'est pas entièrement tice et dans l'ouvrage qui ont été indiqués dénuée de sujets dignes d'estime : Fr. au mot ERMITAGE. Goya, peintre de Charles III en 1780, ESPAGNOLES (LANGUE ET LITTÉdont le Louvre contient plusieurs ou- RATURE). 1° Langue. Le latin, cette novrages; Jos. Madrazo, Mariano Sanchez, ble langue-mère qui fut universellement Bartholomeo Montalvo, enfin Jos. Apari- parlée pendant quatre siècles des rives de cio, élève de David, à Paris, et de l'aca- l'Euphrate au détroit de Gibraltar, a démie d'Espagne à Rome, et dont le sa- laissé, en se retirant parmi les langues lon de 1806 au Louvre nous a offert un mortes, trois beaux rejetons : l'italien, épisode de l'épidémie d'Espagne en 1804 le français, l'espagnol, tous trois d'une et 1805, tableau plein de sentiment et de filiation facile à reconnaître quoique charscience pittoresque, sont des artistes qui gés de boutures étrangères. Ainsi, pour ont contribué par leurs ouvrages à réta- ne parler que de la langue espagnole, blir l'honneur et la gloire de l'école espa- au moment où les formes latines telles gnole. qu'elles avaient été consacrées par les auIl est à désirer qu'un savant connais-teurs de la cour d'Auguste commencent seur réunisse bientôt, dans une description à s'altérer et marchent vers une décadence générale, tous les tableaux de l'école es- qui n'est au fond qu'une transformation, pagnole que possède Paris, c'est-à-dire le torrent des peuples germaniques se préceux du Musée, ceux de la nouvelle Ga-cipite sur la Péninsule: après les Alains, lerie Louis-Philippe, ceux du maréchal Soult, de M. Aguado, etc. Pour ceux, en plus grand nombre et surtout plus célèbres qui sont restés en Espagne, nous renvoyons les lecteurs aux livrets des musées royaux,

L. C. S.

S.

les Vandales, les Suèves, dont les deux premiers ne font que passer, dont le dernier se contente d'un coin de la terre qu'il a envahie, les Visigoths arrivent et fondent un empire qui va durer trois

siècles. L'élément germanique, ainsi établi encore que de lointaines espérances. Il dans cette terre méridionale, y exercera s'est divisé en trois idiomes : le castillan, une action puissante dont les traces ne le galicien et le catalan; c'est dans celuis'effacer ont point; il contribuera à la for- ei surtout qu'on trouve de l'analogie avec mation de la nouvelle langue vulgaire le limousin et avec le provençal. Les deux qui servira de lien encore imparfait entre autres conservent une physionomie plus les vainqueurs et les vaincus; il y intro- distante. Le catalan, grâce à ses rapports duira quelques traits d'une physionomie presque identiques avec la langue des tudesque, à côté des traits toujours do- troubadours, fait de plus rapides progrès; minants du latin. Mais à peine les hor- mais, par une conséquence nécessaire des du Nord ont-elles eu le temps de aussi, il ne tarde pas à déchoir; l'éclat s'asseoir et de commencer le travail de dont il a brillé un moment n'était qu'un leur civilisation, qu'une autre multitude reflet de l'éclat plus vif de cette poésie accourue du côté du Midi leur enlève leur qui enchantait alors les cours d'Aix et conquête et les refoule au pied des Py- de Toulouse, et l'un et l'autre ont dû rénées. Celle-ci, à la langue déjà harmo- pâlir et s'éteindre ensemble. Au contraire nieuse ét élégante, aux mœurs déjà po- le galicien et le castillan sont restés émilies, semble d'abord exercer une influence nemment nationaux ; tous deux, en s'életoute-puissante; tous les chrétiens qui ont vant à la poésie, ont tiré leurs accents des accepté le joug arabe oublient le latin émotions, des espérances, de la vie même corrompu qu'ils parlaient auparavant, à des peuples au sein desquels ils se sont tel point que, d'après le témoignage d'un développés; ils ont grandi au milieu de la évêque du 1x siècle*, sur mille chrétiens lutte incessante des chrétiens contre les espagnols il s'en trouvait alors à peine un Maures, et tous les accidents de cette seul capable de comprendre le latin de lutte, les chants de triomphe, les cris la messe, tandis qu'un grand nombre douloureux de la défaite, le cliquetis des d'entre eux s'exprimaient élégamment armes, les sanglots des mourants, y ont en arabe. Cependant les chrétiens, un trouvé un écho retentissant et fidèle. Le moment oubliés dans les montagnes des castillan est devenu la langue de Léon, Asturies, en sortent pour reprendre pied quand ce royaume s'est absorbé dans la à pied la terre qui leur a été ravie. La Castille; et dès lors il a régné sans rival au langue vulgaire, le romanzo, suit les centre de la Péninsule. Le galicien s'est mêmes destinées que le peuple qui la étendu le long des côtes de l'Atlantique parle d'abord méprisée et considérée avec les armes victorieuses qui fondaient plutôt comme un patois que comme un le royaume de Portugal, et il est devenu, idiome, elle acquiert peu à peu un dé- lui aussi, une langue indépendante qui veloppement considérable; on remarque doit, sous le nom de portugais ( voy.), alors une forte ressemblance entre ce parvenir à de brillantes destinées. Nous romanzo et celui qui se parle en France n'avons point à nous en occuper : notre le long des côtes de la Méditerranée, et tache se borne à parler de cette langue aussi avec celui qui a succédé dans l'Ita- castillane qui a réuni sous les lois d'une lie elle-même à la langue de Virgile. seule grammaire tous les dialectes de Seulement, tandis que du x11 au XIII l'Espagne, à l'exception du dialecte ocsiècle le romanzo du midi de la France cidental, de même que les rois castillans et celui de l'Italie ont acquis un haut de- ont étendu leur sceptre sur Léon, sur Togré de perfection, que le premier, sous le lède, sur Valence, sur Grenade, sur nom de provençal, est devenu la langue toutes les villes couronnées de l'Espagne, favorite des poètes et des princes, que sur toutes, sauf celle qui siége à l'embouDante va bientôt employer l'autre à con-chure du Tage et qui vit jadis la flotte de struire la magnifique épopée des doctrines catholiques, le romanzo des Espagnes, bien plus lent dans sa marche, ne donne

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Vasco de Gama déployer ses voiles pour aller découvrir le monde oriental.

Des trois dialectes bien distincts sortis de la langue vulgaire parlée sous la domination des Visigoths, le castillan est celui

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qu'ils l'ont changé contre le son de l's ou du z. D'un autre côté, il paraîtra peut-être bizarre que la prononciation germanique, répandue avec le torrent des Barbares victorieux sur toute la surface de l'Enrope centrale et méridionale, n'ait laissé cette trace marquée de son influence que dans une des contrées où elle a dû le moins

gnées de son point de départ, et que l'on sait d'ailleurs qu'entre tous ces conquérants de l'empire romain les Visigoths, comme leurs frères les Ostrogoths, se montrèrent constamment enclins à prendre les mœurs, les habitudes, le langage des vaincus plutôt qu'à leur imposer les leurs. Ces considérations, jointes au séjour si long que les Arabes firent dans la Péninsule, à cette conquête bien autrement enracinée que celle des Visigoths, au degré tout autre de civilisation auquel ils étaient parvenus lorsqu'ils l'accomplirent, enfin à la part éclatante et incontestable que leur littérature a eue dans la formation de la littérature castillane, tandis qu'on n'y retrouve aucun air de famille avec le génie des peuples germaniques, nous porteraient à penser que l'opinion qui fait dériver de leur prononciation l'un des caractères les plus frappants de la prononciation castillane reste toujours la plus vraisemblable*.

qui a conservé dans un grand nombre de mots le plus de traces de l'influence germanique. Plus tard, nul doute que le contact continuel avec les Arabes, tantôt sur les champs de bataille, tantôt durant les courts intervalles de paix, dans les fêtes que les cours chrétiennes et mauresques célébraient à l'envi, nul doute aussi que la réunion successive à la cou-agir, puisqu'elle était une des plus éloironne de Castille de tous ces royaumes maures pleins de chrétiens qui s'étaient si bien accoutumés au langage de leurs conquérants,n'aient mêlé au castillan une foule de mots et de locutions arabes. Nous | pouvons donc nous représenter cette langue comme ayant le latin pour base constitutive et primordiale, et pour éléments qui ont concouru d'une manière secondaire à sa formation, le visigoth et Parabe. Quant à l'idiome antique qu'on parlait dans la Péninsule avant l'invasion romaine, il ne paraît pas qu'il en subsiste des traces sensibles dans le castillan, non plus que dans aucun des autres dialectes qui ont succédé à la dénomination de la langue latine (voy. IBÈRES). Si, comme il y a apparence, cet idiome est le même que celui des peuples basques (voy.), on peut assurer qu'il n'existe aucune analogie entre lui et l'espagnol.—Il s'agirait maintenant d'examiner lequel, de l'arabe ou du visigoth, a fourni de vastes emprunts à la langue castillane. Ici Nous avons remarqué que le dévese présente tout de suite une question loppement de la langue castillare, plus assez difficile à résoudre: d'où vient dans lent que celui de la plupart des idiomes le castillan cette aspiration gutturale qui de famille romane, eut un caractère toutforme l'un des caractères les plus frap-à-fait national. Il ne faut jamais perdre pants de sa prononciation? L'opinion la de vue cette vérité en étudiant la langue plus ancienne et la plus générale l'attri- et la littérature espagnoles: ce n'est pas bue à l'influence de l'arabe, dans lequel dans les palais des grands, au milieu du cette aspiration se retrouve; des auteurs luxe et de l'oisiveté des cours que cette récents ont crucependant pouvoir le faire langue a pris forme, a revêtu ses predériver du visigoth qui, selon eux, semiers ornements, que cette poésie a déserait maintenu plus intact dans les montagnes de la Castille que dans les autres parties de l'Espagne : l'aspiration gutturale existant dans les langues germaniques aussi bien que dans l'arabe rendrait cette supposition admissible. Une chose remarquable, c'est que les Portugais, qui n'ont pas eu moins de rapports que les Castillans avec les Arabes, n'ont point adopté le son guttural dans les mots qu'ils ont empruntés à ceux-ci, mais

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roulé ses premières images et ses premières inspirations; c'est sur les champs de bataille. Ce n'est pas dans l'esprit de quelques écrivains d'élite qu'elles ont été élaborées et façonnées : c'est du

sol même de l'Espagne. On sait que Cicéron, (*) Ce caractère a pu aussi être le produit du dans son ouvrage de Divinatione, parle de la langue des Ibères comme d'un idiome dur à l'oreille ainsi qu'au gosier; et Martial, Espagnol de naissance, n'en donne pas une idée plus avantageuse.

S.

cœur de tout un peuple guerrier qu'elles se sont spontanément élancées.

A quelle époque ce peuple a-t-il commencé à mêler des chants à ses cris de guerre? Il serait difficile de la fixer nettement; quoique les plus anciennes romances écrites ne remontent pas au XIIe siècle, on peut, sans trop craindre de se tromper, présumer que plus d'un siècle auparavant, que du temps du Cid, par exemple, la mémoire des actions glorieuses était déjà conservée dans ces mètres faciles qu'on nomme redondillas.

sons guerrières et populaires dont les recueils sont encore aujourd'hui une des plus grandes gloires de la langue dont nous nous occupons. Ce mètre d'ailleurs n'a point perdu de son importance à mesure que la langue et la littérature ont marché. La poésie dramatique l'a adopté, et c'est lui que Lope de Véga et Caldéron ont employé de préférence dans leurs nombreuses et brillantes productions.

Un peu plus tard que les redondilles, naquirent les stances dactyliques appelées versos de arte mayor. Ce mètre lourd, traînant, imparfait, prospéra peu. Les alexandrins, employés dans de longs poèmes par des moines qui les imitaient des hexamètres latins, ne devinrent point populaires. Le sonnet, importé sans doute de Provence en Espagne et essayé par quelques poètes, fit cependant à cette époque une fortune assez peu brillante.

Les redondillas, formes poétiques particulières aux Portugais et aux Castillans, sont des espèces de chansons en vers composées toutes également de quatre pieds trochaïques. A la fois harmonieuses et simples, ces chansons avaient encore le mérite d'être d'une facture si aisée que chacun, au besoin, pouvait en improviser; d'autant plus que dans ces premiers temps on ne regardait encore Ainsi, dans ces premiers temps, le de près ni à la distinction des syllabes castillan se borne à peu près à une seule en longues et brèves, ni à l'exactitude forme poétique, toute originale et pardes rimes. Il est vrai qu'on ne tarda pas à faitement propre aux sujets qu'elle doit ajouter quelques règles à ces règles si revêtir. Dans cette forme se glisse par simples. Ainsi, lorsqu'au lieu de raconter les rimes quelque imitation de la mades faits on voulait exprimer des pen- | nière des Arabes. La poésie, d'après une sées, il devint d'usage de couper les re- loi reconnue pour être d'application dondilles en strophes régulières, appe- universelle, a grandi et s'est développée lées stances ou couplets (estancias ou longtemps avant la prose; elle a servi à coplas). Quelquefois aussi, pour varier le tout, et l'on nous cite des chroniques, rhythine, on s'avisa d'entremêler aux vers entre autres celle d'Alphonse XI, écrites des redondilles des vers qui n'avaient tout entières en redondillas. Ce n'est que la moitié de leur mesure; enfin à guère que vers le milieu du xiv° siècle l'imitation des Arabes, les poètes espa- que la prose commence à devenir en gnols composèrent de longues romances usage à son tour; au xv, sous le règne dont tous les seconds vers finissaient par célèbre de Jean II (voy.), elles prennent la même rime. Puis vint encore une l'une et l'autre un essor rapide et rivaliautre recherche : ce fut de substituer à sent à qui fera les plus grands progrès; la rime exacte ou pleine une rime im- | la langue s'y montre encore dans son parfaite qui était l'écho de la voyelle et énergie naturelle et sans aucun secours non de la consonne finale du vers auquel étranger. Mais au xvi° siècle, l'admiraelle répondait. De là vint cette distinc- tion passionnée pour l'antiquité passe tion des rimes en assonnantes et con- d'Italie en Espagne; le castillan subit sonnantes, qui n'est guère connue que alors l'effet d'une double imitation : de la nation espagnole (voy. ASSON- l'imitation des classiques anciens de la NANCE). On nous pardonnera d'avoir si Grèce et de Rome, l'imitation des claslonguement parlé des redondilles, si siques nouveaux produits par la moderne l'on considère qu'elles ont été la forme Italie. Il s'assouplit, devient plus élégant primitive de la poésie espagnole, et et plus varié dans ses formes; une foule comme le moule nécessaire dans lequel de tours nouveaux sont introduits; les fordevaient être jetées ces belles chan-mes poétiques italiennes, et surtout celle

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da sonnet,sont adoptées et cultivées avec enthousiasme. Dans cette révolution, la langue perd à la vérité quelque chose de son energie et de son originalité; cependant ces qualités subsistent encore et résistent, et finissent par s'allier de la manière la plus beureuse avec la grâce et la dou- | ceur des modèles italiens. L'imitation française, adoptée à son tour vers la fin du rvi° siècle, est loin de produire d'aussi heureux effets: sous son influence, qui se fait encore sentir, la langue ainsi que la littérature se décolorent sensiblement. Les caractères de la langue espagnole, telle que nous la voyons à son moment le plus brillant, à l'époque des Lope de Vega, des Cervantes, des Mendoce, des Calderon, des Mariana, sont faciles à saisir: prononciation harmonieuse et surtout sonore, éclat, pompe, majesté, mélés d'une gravité et d'une lenteur qui n'excluent pas la grâce ni même les tours naifs, mais qui nuisent aux tours brusques et impétueux de la passion. La construction grammaticale est claire et admet assez sobrement les inversions; elle ne parait comparable pour la richesse, la variété, la souplesse, ni à l'allemand, ni à l'anglais, ni à l'italien; elle dispose d'un moins grand nombre de mots que ces trois langues, mais ces mots sont en eux-mêmes, par leur soBorité, par l'expression individuelle, si Bons l'osons dire, dont chacun est doué, les plus beaux peut-être qui existent dans aucune langue. De cette beauté des mots, de cette couleur éclatante dont ils sont revêtus, est venu naturellement Teclat dans l'image. Ainsi, le castilian a dé ètre et a été en effet la langue des métaphores. Sa grande richesse et sa grande hardiesse se trouvent là, et souyent, il faut le dire, à beaucoup trop forte dose. Toute dévouée au culte de image que lui faisait aimer encore plus le reflet des teintes magiques de l'Orient dont seule elle jouissait entre toutes les langues de l'Europe, cette langue a donné peu de chose au sentiment. Elle est restée, par la bizarrerie et l'exagération de certaines expressions et de certaines images, la langue la moins propre à devenir universelle, la moins capable de rivaliser avec sa voisine, la langue

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française. Si, à l'époque de CharlesQuint, elle se répandit dans la plupart des cours de l'Europe, ce ne fut que pour un moment, et sa domination n'eut rien de durable. Mais peut-être par cela même convient-elle à un peuple plus désireux de conserver sa propre indépendance que de détruire celle des autres, et qui, se laissant toujours difficilement pénétrer par les mœurs et les habitudes étrangères se sent peu jaloux aussi d'imposer les siennes *.

2o Littérature. Nous avons déjà indiqué à quelle époque on doit faire remonter ces anciennes romances qui furent la première expression de la poésie castillane on n'en connaît point qui portent une date plus reculée que le xn siècle. Depuis cette époque jusqu'à la fin duxive siècle, elles conservent une grande simplicité de forme, tout en s'adaptant à une foule de sujets divers. Outre les romances historiques où sont dépeints les combats continuels des chrétiens et des Maures, il y en a de chevaleresques, de mythologiques, de bibliques. Amadis, les Douze Pairs,Hector, Saul et David, sont célébrés tour à tour dans ces faciles poésies dont la naïveté et une sorte de sentiment profond et touchant font le principal mérite, mérite beaucoup plus sensible, il est vrai, dans celles qui sont tirées de l'histoire

(*) Relativement à l'histoire de la langue es

pagnole, on peut consulter les ouvrages suivants: Alderete, Del origen de la lengua castellana, Rome, 1606, in-4°; G. de Mayan, De las origenes de la len gua española, Madrid, 1737, 2 vol., etc. La plus ancienne grammaire est celle d'Antoine de Nebrija (Arte de grammatica castellana); on doit au même érudit le premier dictionnaire de cette langue, espagnol et latin, puis latin et espagnol, 1492, in-fol. L'Académie royale de Madrid publia sa grammaire en 1771; de 1726 à 1739 elle avait fait paraître son dictionnaire en 6 vol. in-4°. Vayrac, Séjournant, et plus récemment Chalumeau de Verneuil (1821), Sobrino et Cormon, en publierent à l'usage des Français. Paris, 1830, sont en espagnol; celles de MM. FranLes grammaires d'Andres et de Vincent Salva, ceson (1822) et Fromm (1826), en allemand. Le dictionnaire de Larramendi, en castillan,

basque et latin, parut en 1745; celui de Séjour. nant, en espagnol et français, est de l'année 1759, Paris, 2 vol.; M. Nuñez de Taboada en a fait paraitre un autre plus complet, également en 2 volumes in-8°, dont la dernière édit est de 1830. Seckendorf et Franceson ont donné de

fort bons dictionnaires en espagnol et en allemand, etc., etc.

J. H. S.

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