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cédentes ou à préparer les esprits aux catastrophes qui vont suivre. On lui reproche d'avoir fait trop facilement usage du merveilleux, de l'intervention directe de quelque divinité pour amener le dénouement de ses drames. Enfin le moyen dont il se sert pour l'exposition de son sujet, ces prologues mis dans la bouche d'un dieu ou d'un personnage étranger à l'action, moyen qui tenait à l'enfance de l'art, et auquel Eschyle et Sophocle avaient déjà renoncé dans plusieurs de leurs pièces, devait affaiblir beaucoup la vraisemblance et l'intérêt. | Le style d'Euripide est remarquable par sa clarté, par sa pureté, par l'absence de toute expression hardie ou recherchée; dans le dialogue il est simple et naturel; dans les récits, dans les discours soutenus, il admet les ornements poétiques et ne manque point d'élévation; cependant les poètes comiques y ont relevé des antithèses et des jeux de mots, et ils se sont plu à parodier ses tautologies et ses pléonasmes un peu trop fréquents.

travail a été complété par M. Prévost, de
Genève, dont la traduction (Paris, 1782-
97, 4 vol. in-12) est aussi élégante que
fidèle; mais elle ne contient que 12
pièces. Geoffroy a traduit aussi avec
talent l'Hippolyte et l'Iphigénie en Au-
lide.
L. V-R.

EUROPE (mythologie), fille d'Agénor et de Téléphassa, qu'Agénor avait épousée en Europe (Apollod., l. 1); d'autres disent d'Argiope, fille du Nil (Hygin., Fab., 178); d'autres enfin lui donnent pour père Phoenix, fils d'Agénor (Hom., II., XIV, 321) et pour mère Périmède, fille d'OEnée (Pausan., VII, 4). Sa généalogie, comme on le voit, n'est pas beaucoup mieux établie que celle de Cadmus (voy.), son prétendu frère. On s'accorde pourtant à la regarder comme la fille du roi de Phénicie.

Un jour qu'Europe jouait sur le bord de la mer avec les jeunes filles de Tyr, ses compagnes, elle remarqua parmi les troupeaux du roi un taureau blanc comme la neige, doux, gracieux, tout différent des autres taureaux. Elle s'approche d'abord craintive, puis s'enhardit par degrés, caresse l'animal de la main, enlace ses cornes de guirlandes de fleurs; enfin, trop confiante, elle s'assied sur sa croupe docile. Tout à coup le taureau se précipite à la mer, emporte en nageant la belle Europe, et ne s'arrête qu'aux ri

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La première édition complète d'Euripide (celle de Lascaris renfermait seulement quatre tragédies) est celle des Aldes, Venise, 1503, 2 vol. in-8°; parmi les éditions plus récentes, les meilleures sont celles de Musgrave, Oxford, 1778,4 vol. in-4°; de Morus et de Beck, Leipzig, 1778-1788, 3 vol. in-4°; de Matthiæ, Leipzig, 1813-29, 9 vol. in-vages de Crète, où il dépose son doux far8°; de Boissonade, Paris, 1825-1827, 5 vol. in-12. On estime aussi beaucoup les éditions partielles des Phéniciennes et de l'Hippolyte par Valckenaer, 1755 et 1768; celles des Suppliantes et des Iphigénies, par Markland, Londres, 1763, 1771, 1778; celles de l'Hécube, de l'Oreste, des Phéniciennes et de la Médée, par Porson, publiées à Londres, de 1797 à 1801, et réimprimées avec des notes par Schæfer, à Leipzig, 1822; celles des Héraclides et des Bacchantes, par Elsmley, Londres, 1813 et 1821. Le célèbre Valckenaer a réuni les fragments d'Euripide dans un mémoire intitulé: Diatribe in Euripidis perditorum dramatum reliquias, Lugd. Bat., 1767, in-4°. Les tragédies d'Euripide avaient été traduites en partie par le Père Brumoy pour son Théâtre des Grecs: ce

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deau sous les platanes du fleuve Léthé*. Sais-tu, jeune fille, quels flancs tu as « pressés (Ovide)?»-« Ce taureau, jeune fille, ressemble fort à Jupiter. Jamais << taureau des troupeaux du roi n'a tra« versé le vaste Océan (Anacreon). » Jupiter se révéla à sa belle captive dont il eut trois fils, Minos, Rhadamante et Sarpédon. Moschus (Idyll., 2) et Ovide (Métam. II) ont fait un récit gracieux de cet enlèvement. Horace (Od., III, 27) a exprimé de la manière la plus délicate et la plus touchante la douleur de la vierge abusée. Le poète ajoute que Vénus vint la consoler en lui disant : « Essuie tes pleurs, Europe; une partie du mon

(*) Pausanias (lib. 1x) parle cependant d'un bourg nommé Teumesse, situé sur la route militaire de Thèbes, où, suivant une tradition, Jupiter aurait caché Europe.

| des enlèvements postérieurs de Médée et d'Hélène, il y cherche la cause des anciennes inimitiés de la Grèce et de l'Asie (lib. I, c. 1).

de portera ton nom. » Cette origine fabuleuse du nom de l'Europe ressemble à celle qu'on a prêtée aux noms d'Asie et de Libye. La remarque est d'Hérodote qui affirme (lib. IV, c. 45) que personne ne sait la véritable origine de ce mot. On a cru l'expliquer en disant que la fille d'Agénor avait donné son nom à l'Europe à cause de l'extrême blancheur de son teint; car, suivant la fable, Angélo, fille de Jupiter et de Junon, avait dérobé le fard de sa mère pour lui en faire présent. On a dit même que le mot Europe signifiait blancheur; mais nous ne saurions dire en quelle langue. Europe est un mot grec qui signifie peut-être aux grands yeux (sipù, â†).

Toutefois, il est certain qu'Europe et l'Europe se confondent dans les idées mythologiques. On rapporte qu'Agénor envoya ses trois fils, Cadmus, Phoenix et Cilix, à la recherche de leur sœur, avec défense de revenir sans elle. Après de longs et infructueux voyages, ils se séparèrent. Phoenix et Cilix, renonçant au but de l'entreprise, s'arrêtèrent en Asie. Cadmus passa dans la presqu'ile de Samothrace avec Téléphassa, sa mère; puis, arrivé à Delphes, il y consulta l'oracle. | L'oracle lui répondit qu'il ne se mît plus en peine d'Europe, mais qu'il songeât à s'établir. Le dieu avait raison: Cadmus n'avait-il pas trouvé l'Europe qu'il cherchait? Europe épousa dans la suite le roi de Crète, qui s'appelait, suivant les uns Astérion (le roi des astres), suivant les autres Xanthus, ou autrement encore (August., De Civit. Dei, XVIII, 12); elle eut de ce prince un quatrième fils, ou même les trois premiers. Ajouterons-nous que, suivant certaines interprétations, les ravisseurs d'Europe seraient des marchands crétois, Jupiter le roi de Crète, le taureau blanc une image peinte sur la proue d'un navire? que, suivant d'autres (Diodore), le taureau serait un capitaine nommé Taurus, qui aurait eu trois fils d'Europe avant qu'Astérion l'épousât? Hérodote raconte simplement que des Grecs, que des Crétois, enlevèrent la fille du roi de Phénicie, pour venger l'enlèvement d'Io, fille d'Inachus, ravie par des Phéniciens sur les côtes de l'Argolide; et rapprochant ces premiers rapts

Une chose assez curieuse, c'est qu'Europe fut honorée en Crète sous le nom d'Hellotis, et que sa fête s'appelait Hellotia. On a cherché vainement la racine de ces mots. Bochart s'est donné beaucoup de peine pour les faire venir du phénicien, et veut qu'ils signifient louange, épithalame. L'Etymologicon magnum les fait aussi venir d'un mot phénicien vierge, ou du verbe grec ɛv, prendre, emporter. Ce qu'il y a de certain, c'est que Minerve portait le même nom. Qui sait si les Grecs n'ont pas fait ici une confusion? D'après l'abbé Banier (Mythol., t. VI), les Sidoniens confondaient le culte d'Europe et celui d'AsJ. C. D-B-S.

tarté.

EUROPE, une des cinq parties du monde, disent les traités de géographie, et en effet la plus considérable de toutes les parties du monde, si on la considère sous le rapport de son action et de ses invasions sur toutes les autres. La moitié de l'Asie au nord, sa plus riche péninsule à l'ouest, ne sont que la continuation de deux états d'Europe. La presqu'ile de l'Indoustan et sa nombreuse population, les îles de l'archipel Malais, les plus précieuses pour leurs produits, sont aussi des dépendances de gouvernements européens. L'Australie n'offre en populations agglomerées que des Européens. Les archipels de la Polynésie, sans cesse visités par des vaisseaux européens, reçoivent les denrées d'Europe, les dogmes religieux d'Europe, les arts d'Europe, et avec eux ses fléaux et ses vices. Les populations européennes sont répandues sur toutes les côtes d'Afrique, qu'elles assiégent de toutes parts et où elles commencent à former des états puissants. Les nations d'Europe, qui n'ont découvert le Nouveau-Monde que depuis trois siècles, le peuplent du nord au sud, y forment de grandes puissances, et en ont presque entièrement dépossédé les anciens habitants. Ainsi l'Europe se verse sans cesse sur toutes les parties du monde et les attire toutes vers elle. Le globe considéré comme habitation de

l'homme a pour centre de mouvement l'Europe; mais l'Europe aux yeux du géographe n'est pas proprement une partie du monde, c'est-à-dire une grande portion de la terre séparée de toutes les autres par la nature.

Il suffit de jeter les yeux sur un globe terrestre pour se convaincre que l'Europe n'est que la prolongation occidentale du vaste continent de l'Asie. Voilà pourquoi les limites de l'Europe, si bien déterminées au nord, à l'occident et au sud, par la mer Glaciale, l'océan Atlanti-❘ que et la mer Méditerranée, ne peuvent être définies vers l'orient, parce que, de ce côté, rien ne sépare l'Europe d'une manière tranchée du continent asiatique. Il faut donc, de toute nécessité, que les limites orientales de l'Europe soient en partie conventionnelles.

Dans l'embarras où devaient se trouver à cet égard les géographes, on peut dire que les plus modernes ont, dans leurs traités, pris le plus mauvais parti. La chaine des monts Ourals, prolongée par la petite rivière Kara qui se jette dans la mer Glaciale, présentait une ligne de démarcation sur laquelle tout le monde est tombé d'accord; mais parce que les Russes ont fait sur l'empire persan des conquêtes récentes, nos géographes ont continué vers le sud la ligne de démarcation par le Volga, les rivages de la mer Caspienne et le Caucase. Ni l'histoire de l'espèce humaine, ni la configuration du globe, ne permettent que la mer Caspienne et le Caucase cessent d'appartenir en entier au continent de l'Asie. Il faut donc tirer une ligne entre l'endroit où le Volga se rapproche le plus du Don. Cette ligne partira de Sarepta sur le Volga et ira joindre l'embouchure dans le Don de la petite rivière de Karpofka, dont le cours en déterminera la sinuosité; et ensuite le cours du Don et le rivage occidental de la mer d'Azof compléteront cette limite conventionnelle que nous cherchons.

sous ce nom, dont la mer Noire et le golfe d'Azof ne sont que la prolongation, et la mer Baltique au nord, avec ses deux golfes de Finlande et de Bosnie.

Ces mers découpent en Europe quatre grandes presqu'iles séparées et parcourues par des chaînes de montagnes. Trois sont au sud, savoir, en procédant de l'est à l'ouest, la Turquie d'Europe, l'Italie et l'Espagne; une seule au nord, la presqu'ile suédo - norvégienne. Au nordouest un détroit de 7 lieues sépare du reste de l'Europe l'île de la Grande-Bretagne, qui, à l'ouest, fait face à l'Irlande et à d'autres îles de moindre importance; les îles Orcades, Shetland, Feroër, semblent vouloir continuer au nord les dépendances de l'Europe jusqu'à l'Islande et la prolonger par le Groenland jusqu'en Amérique, comme les terres toujours glacées du Spitzberg continuent la population jusque dans la mer polaire à 80o de latitude nord. Dans la mer Méditerranée, les îles Baléares, celles de Corse, de Sardaigne et de Sicile rapprochent l'Europe de l'Afrique, dont elle n'est séparée à son extrémité sud-ouest que par le détroit de Gibraltar, plus resserré encore que celui qui la sépare de l'île de la Grande-Bretagne. Une suite de chaînes de montagnes connues sous les noms de monts Balkans, d'Alpes Dinariques, Alpes Juliennes, Carniques, Helvétiques, etc., etc., puis les Cévennes et les Pyrénées, séparent du reste de l'Europe toute sa partie méridionale, la Turquie, l'Italie et l'Espagne, et le midi de la France, et donnent à ces régions un climat particulier et beaucoup plus chaud, qu'on pourrait désigner comme le climat qui réunit la culture de l'olivier, de l'oranger et de la vigne. A ce climat appartiennent nécessairement toutes les îles de la Méditerranée.

D'autres montagnes moins hautes, les monts Karpathes, le Riesengebirg ou Sudètes, l'Erzgebirg et les Ardennes bornent au nord une bande intermédiaire L'Europe, ainsi restreinte, se distin- de l'Europe, qui a au sud les chaînes prégue de toutes les autres portions du globe cédemment nommées et qui comprend la par les nombreuses et profondes décou-Roumélie, la Valachie, la Hongrie, l'Aupares de ses côtes, produites par ses triche, la Bohême, la Suisse, le Wurdeux grandes mers méditerranées, celle teinberg, la Bavière et la France au nord qui, au sud, est particulièrement connue des Cévennes. Ces contrées intermédiaires

et centrales ne sont plus celles de l'olivier et de l'oranger, mais elles sont encore celles de la vigne; c'est le climat tempéré de l'Europe, auquel appartient aussi la presqu'ile de Crimée.

Le climat froid, où la vigne cesse de croître, est au nord et à l'est de cette bande intermédiaire, et, dans cette division, l'Europe va se refroidissant successivement jusqu'aux neiges et aux glaces éternelles du pôle nord. A ce climat appartiennent la Prusse, la Pologne, le vaste empire de Russie, la péninsule suédo - norvégienne, l'île de la GrandeBretagne, l'Irlande et les îles plus au nord. Cependant la Grande-Bretagne et l'Irlande doivent à leur position insulaire une température douce, mais inconstante, tandis que la Russie, à cause de ses vastes plaines et du défaut de montagnes qui la protégent contre les vents du Nord, et de la hauteur de ses plateaux, éprouve un froid aussi intense que celui de la Suède: pourtant cette dernière contrée est située à une latitude bien plus élevée vers le Nord.

Le Danube parcourt dans une partie de sa longueur la division intermédiaire de l'Europe, ou le climat de la vigne. Le Rhin jusqu'à son confluent avec la Moselle; puis la Seine, la Loire, la Garonne en France appartiennent à ce climat; le Pô, le Rhône, l'Ebre, le Tage et les autres s agne, au climat méridional; le Vo, le Don, le Dnieper et la Vistule, au climat septentrional.

Par rapport à ces grands fleuves, on peut considérer aussi que l'Europe est divisée par le Danube en partie méridionale et en partie septentrionale; et que, par le Rhin et la Vistule, elle est divisée d'une manière encore plus nette en partie occidentale, centrale et orientale, puisque le premier fleuve laisse à l'ouest la France et l'Espagne, qui forment la partie occidentale; à l'est, jusqu'à la Vistule, presque toute l'Allemagne, l'Autriche et la Prusse, qui composent la partie centrale; et ensuite la Pologne et la Russie à l'est de la Vistule formant la partie orientale. Les parties orientales et occidentales de l'Europe se trouvent séparées des parties septentrionales, qui sont l'Angleterre, la

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Suède et la Norvège, par la mer Baltique, la mer du Nord et la Manche.

Ces grands traits seuls doivent être indiqués dans un article général, où une plus longue nomenclature serait fastidieuse et ne pourrait être d'aucune utilité qu'autant qu'elle serait accompagnée des développements qui nous sont interdits ici.

Ces mers intérieures, ces grandes chaines de montagnes, ces nombreuses presqu'îles, ces grands fleuves qui coulent dans des directions opposées, indépendamment de ce qu'ils produisent une plus grande variété de sols et de climats que dans aucune des autres parties de la terre d'une égale étendue, présentent aussi ces grandes diversités d'aspects et de scènes pittoresques ou sublimes qui charment le voyageur ou excitent sa surprise et son admiration. Mais sous ce rapport les chaînes secondaires de montagnes, comme les fleuves ou les rivières renfermés dans l'intérieur des grandes divisions que nous avons signalées, multiplient encore, et diversifient à l'infini, les traits de la nature, et leur impriment les caractères qui signalent chaque contrée en particulier. Ainsi la partie orientale de l'Europe à l'est du Riesengebirg et des monts Karpathes, à l'est de la Vistule, ne présente qu'un espace immense de plaines sans fin, que n'entrecoupe aucune chaîne de montagnes élevées, mais où le sol se bombe seulement en plateaux nommés chaînes Volkhonski, de Valdai et Chemokhonski, qui fournissent les sources du Niemen, de la Duna, de l'Onega, du Volga, du Dnieper et du Don, et leur donnent assez de pente pour couler dans des directions différentes. De vastes plaines dont rien n'interrompt la communication, voilà donc le caractère propre de la Russie et de toute la partie orientale de notre Europe; mais les nombreux lacs qui sont au nord à l'entour du golfe de Finlande, avec lequel ils communiquent presque tous par des rivières et des détroits, lui donnent un aspect particulier le plus considérable de ces lacs est celui de Ladoga, auquel le voisinage de la ville de Saint-Pétersbourg imprime une grande illustration.

Dans la partie nord-ouest de l'Europe

c'est-à-dire dans l'ile de la Grande-Bre- | scènes les plus gracieuses et les plus sutagne et dans la presqu'ile Suédo-Norvé-blimes que l'œil de l'homme puisse congienne, les montagnes se dirigent géné- templer. Les landes de Bordeaux, la sté ralement du nord au sud. Dans cette rilité des grandes plaines de la Champadernière contrée, la chaîne formée par gne et les hauteurs arides de la Bretagne, les monts Koelen, Dovefield et Lang- forment aussi des oppositions singulières field sépare du reste de la péninsule entre les différentes parties du sol de ce cette longue bande de terre, découpée pays si riche et si cultivé. aur les rivages en un nombre infini d'iles et d'écueils que l'on a nommés le royaume de Norvège. Les grands lacs Wettern et Wener donnent un caractère grandiose a la partie méridionale de la Suède. Visi-vis cette presqu'ile suédo-norvégienne, et au sud, en est une autre, le Jutland, qui contraste singulièrement avec elle par sa surface basse et plane. En s'élevant vers le nord, cette presqu'ile, avec les îles de Fionie et de Seeland, semble fermer la Baltique, dont le détroit nommé le Sund forme la principale entrée.

Dans la partie vraiment centrale, c'est-à-dire dans la subdivision intermé diaire qui est entre le Rhin et la Vistule, les chaînes de montagnes qui s'y trouvent renfermées se projettent et se contournent dans tous les sens. Au nord l'Eifelgebirg, l'Erzgebirg, le Harz, le BrokenBerg, se montrent au sud de la Westphalie, de la Basse-Saxe, et de ce pays si plat, si pauvre, et en même temps si riche par l'industrie de ses habitants, que l'on nomme la Hollande; conquête merveilleuse du génie persévérant de l'homme sur les flots de la mer et les sables accuA côté de cette grande chaîne de mulés des fleuves qui s'y perdent plutôt montagnes de la presqu'ile suédo-nor- qu'ils n'y coulent. Le Taunus, qui fait suite végienne, les monts de l'Écosse, de l'An- au Hundsruck dans la division précé gleterre et de l'Irlande, même en y com- dente, et à l'est du Taunus le Thuringerprenant le Ben Nevis, le plus haut de Wald et d'autres hauteurs au nord du tous, sont presque rabaissés au rang des Mein, diversifient les aspects et servent collines; et le lac Lomond, les lacs de quelquefois à limiter les divers états de la Lancashire et ceux d'Irlande, délices confédération Germanique, et notamment des touristes anglais, auprès des lacs ce qui reste de possessions au roi de russes et suédois, sont à peine aperçus. Saxe. Le Schwartzwald et le RauheDans la partie intermédiaire de l'Eu- Alp, et le Frænkischer Landsrücken au rope, c'est-à-dire dans la patrie de la midi du Mein, assombrissent le Wurvigne, les montagnes particulières à cha-temberg, l'état de Bade et la Bavière par que contrée se dirigent dans tous les sens ou cernent presque entièrement de vastes contrées. Ainsi, en France, la chaîne du Jura et celle des Vosges se dirigent du sud au nord, tandis que cette suite de collines qu'on appelle la chaîne Armo-monts Karpathes, en se reployant vers rique, qui divise la Bretagne, court de l'est à l'ouest. Les hauts et majestueux sommets du Forez et de l'Auvergne, qui portent encore les traces nombreuses du féu qui les a soulevées et embrasées, se dirigent du sud-ouest au nord-ouest et font angle avec les Cévennes. La France est dépourvue de lacs, et n'offre pas un très grand contraste dans ses aspects; mais les Pyrénées au sud présentent dans leurs vallées, dans leurs pics élevés, dans leurs cascades, dans leurs majestueuses forêts, dans leurs gaves si limpides, les

leurs grandes forêts de sapins. Le Bohmer-Wald, le Zdarsky-Hory, avec l'Erzgebirg et le Riesengebirg, découpent en quelque sorte un carré sur la terre d'Europe pour y enfermer la Bohême; et les

l'occident, achèvent de cerner la Hongrie vers le sud; comme un embranchement des Alpes Juliennes entre la Drave et la Save semble former au sud-ouest, dans la Styrie, la Croatie et l'Esclavonie, une autre limite naturelle pour cette contrée.

C'est dans cette Hongrie que se trouvent les lacs Balaton et Neusiedel, qu'on compte au nombre des plus grands d'Europe, mais bien inférieurs en beauté et même en grandeur à ceux des régions alpines, savoir: la Suisse, le pays des Grisons, le

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