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il n'est pas regardé comme tel par Vi- | toniques que Vitruve, comme nous l'a→ trave. Cet auteur définit l'eurythmie la vons dit, appelle symétrie. ANT. D. disposition régulière, égale, des parties principales d'un édifice. La symétrie est, selon lui, le rapport que des membres composant les parties principales doivent avoir entre eux et avec le tout. Ainsi, l'eurythmie de Vitruve est ce que nous nommous symétrie, et sa symétrie est ce que nous appelons rapports, proportions. Perrault, traducteur de Vitruve, affirme à tort que ces deux mots signifient la même chose.

Le mot eurythmie est avec raison préféré par beaucoup d'architectes comme moins banal, plus artistique, que celui de symétrie (voy.). Ainsi l'eurythmie, en architecture, est l'arrangement uniforme, régulier, de parties semblables, et aussi le placement d'un objet, d'une ouverture, à égale distance de deux points. Une porte placée dans l'axe d'une façade, une cheminée au milieu d'un côté de chambre, deux ailes de même longueur, également distantes de la porte principale, deux pavillons égaux en dimensions, disposés de même, et une foule d'autres arrangements, sont de l'eurythmie. Cette partie de l'architecture est fort importante, fondamentale même, et ses règles ne sauraient jamais être violées, à moins qu'on n'y soit forcé, comme dans les restaurations. Bien des règles sont fixées pour l'eurythmie ; elles sont basées généralement sur l'unité, la simplicité et la variété. Nous dirons aussi que dans les dispositions eurythmiques les effets d'optique ne sont jamais pris en considération, mais qu'on tient compte toujours des longueurs réelles.

EUSEBE, surnommé Pamphile. Plusieurs évêques ont illustré ce nom : le plus célèbre est celui de Césarée, métropole de la Palestine, né vers l'an 270 de notre ère, sous l'empire de Claude. Il se livra de bonne heure à l'étude des antiquités, tant ecclésiastiques que profanes, eut le bonheur de rencontrer le vertueux et savant prêtre Pamphile, avec qui il se lia de la plus étroite amitié, le suivit en prison, lui procura les soins les plus empressés, au risque de sa propre vie, et ne le quitta que quand celuici en sortit pour aller au martyre. Ce fut pour éterniser sa mémoire qu'Eusèbe voulut joindre le nom de son ami au sien. Après sa mort, Eusèbe se retira en Phénicie, parcourut l'Égypte et la Thébaïde, fut spectateur des glorieux combats que les athlètes de la foi chrétienne eurent à soutenir dans les contrées où la persécution exerçait toutes ses fureurs, recueillit les actes de leur confession, dont il nous a transmis l'histoire, et subit lui-même une longue captivité. Agapius, évêque de Césarée, étant mort, Eusèbe fut appelé pour lui succéder (l'an 315). L'arianisme (voy.) commençait à se rendre redoutable: sollicité par Arius d'embrasser son parti, le nouvel évêque de Césarée s'abstint d'abord de se déclarer; mais, alarmé peut-être par les progrès de cette secte, il n'eut pas le courage de soutenir la cause de saint Athanase, qui en était le plus puissant adversaire. Il assista au concile de Nicée, souscrivit à la condamnation d'Arius et finit par consentir à l'adoption du mot Dans nos articles d'architecture, eu- consubstantiel, qu'il avait repoussé d'arythmie prendra donc la place de symé- bord à cause de sa nouveauté; mais en trie. Nous avons dit quelques mots sur même temps il entretenait avec les enles raisons qui militent en faveur de nemis de la vérité catholique des liaisons cette locution; nous les appuierons en- qui rendirent sa foi suspecte, et semcore par un exemple. La symétrie en-blèrent accréditer les soupçons injutraîne avec elle comparaison de plusieurs objets: une porte, un fronton, une statue, placés dans un axe de façade, ne sont pas, rigoureusement parlant, de la symétrie, mais bien de l'eurythmie, signification bien distincte et plus étendue.

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rieux répandus contre lui. Ils allaient jusqu'à l'accusation d'avoir sacrifié aux idoles durant la persécution; autrement on avait peine à comprendre comment il avait pu échapper à la violente tempête qui avait laissé tant de vides dans tous Au mot PROPORTION, il sera briève- les rangs de la société chrétienne. Certes, ment question des proportions architec- | s'il avait eu à se reprocher la moindre

puis l'avènement du Messie jusqu'à la défaite de Licinius : elle lui a mérité le titre de père de l'histoire ecclésiastique; 2o les livres de la Préparation et de la Démonstration évangéliques, trésor d'érudition et de critique où la vérité de la religion chrétienne est prou

faiblesse sur un point aussi capital, ses ennemis n'auraient pas été réduits à de vagues allégations semées dans l'ombre, et ses amis n'auraient pas eu la pensée de l'élever sur un siége aussi important que celui de Césarée, moins encore de l'appeler à celui d'Antioche, bien plus considérable que celui qu'il occupait. I'm-vée invinciblement contre les païens et pereur Constantin appuyait cette translation de tous ses vœux; Eusèbe s'y refusa constamment. L'estime du prince le dispensait de toute autre apologie. Constantin lui en donna en plusieurs occasions les témoignages les moins équivoques : il lui écrivait souvent, le faisait manger à sa table, aimait à s'entretenir familièrement avec lui; ce qui donna lieu à Eusèbe d'apprendre de sa propre bouche les particularités les plus importantes de sa vie, consignées dans son histoire qu'il nous a laissée en quatre livres. La reconnaissance lui dicta le panégyriquemes, le Cantique des Cantiques, et Disde cet empereur prononcé en sa présence, et dans son palais même, à l'occasion des fêtes ordonnées pour célébrer la 30° année de son règne, en 335, qui fut la dernière de sa vie. Eusèbe survecut peu à ce prince: on croit qu'il mou

rut vers 339 ou 340.

les Juifs; 3° une Chronique qui renfermait les événements depuis le commencement du monde jusqu'à la 20° année du règne de Constantin. La traduction latine qu'en donna saint Jérôme nous a fait perdre une partie de l'original'; 4° Refutations d'Hiéroclès, de Marcel d'Ancyre, de Sabellius; 5° Traité de la théologie ecclésiastique, en 3 livres; 6o Traités et opuscules divers, publiés par Montfaucon ; 7° Histoire de la vie de l'empereur Constantin, et Panégyrique de ce prince; 8° Commentaires sur les Psau

sertations sur divers points de l'Ancien et du Nouveau-Testament; concordance des Évangiles; 9o Apologie d'Origène, dout il ne nous reste que le premier livre.

Nous n'avons point d'édition complète des œuvres d'Eusèbe; mais il n'est pas une bibliothèque savante qui ne possède ses principaux ouvrages dans les éditions particulières qui en ont été publiées, savoir: sa Chronique universelle par Scaliger, ses Préparation et Démonstration évangéliques par le P. Vigier, son Histoire ecclésiastique par H. de Valois, dans sa collection des historiens ecclésiastiques grecs, en 3 vol. in-fol., Paris, 1659 (d'autres éditions ont été données par Reading, Cambr., 1720, 3 vol. in-fol., et par Heinichen, Leipz., 1829, 2 vol. in-8°); son Histoire et son Panégyrique de Constantin, par le même Heinichen, Leipz., 1830; ses Commentaires et Opuscules par les P. Sirmond et de Montfaucon, etc. Trois éru

L'orthodoxie de cet évêque sera toujours un problème embarrassant. Dupin regrette que son nom n'ait pas été conservé au nombre des saints où d'anciennes chroniques l'avaient placé ; d'autres s'étonnent d'un pareil vœu en faveur d'un évêque à qui l'on reproche justement d'avoir obtenu de la confiance dont il jouissait auprès du prince, l'exil de saint Athanase et le rappel d'Arius. Saint Jérôme, qui le juge par sa conduite plutôt encore que par ses livres, n'hésite pas à le qualifier arien, et ses apologistes, qui cherchent à l'expliquer plutôt qu'à le justifier, sont contraints de passer condamnation sur certains termes qui nous paraîtraient aujourd'hui insou-dits, allemands, Moller, Danz et Kestner, tenables.

Ce qui ne laisse aucune incertitude, c'est qu'Eusèbe a été un des plus savants hommes de l'antiquité, comme ses partisans et ses adversaires l'ont également

ont examiné dans des écrits particuliers le mérite historique d'Eusèbe. M. N.S.G.+ () Voy. ce qu'on a dit de cet ouvrage à l'arlatine et arménienne dont Zohrab et Mai (Miments, il n'existe plus que dans les traductions lan, 1818, in-4") et Amher (Ven, 1818, in fol.) Ses principaux écrits sont : 1° l'His-grande importance en chronologie. Voy. SXS ont publié des éditions. Cette chronique est d'une toire ecclésiastique, en dix livres, de

reconnu.

CELLE.

S.

EUSTACHE (TROMPE D'), partie de Foreille ainsi nommée de BARTHÉLEMY EUSTACHI, savant anatomiste du XVIe siècle, dont on recherche encore aujourd'hui les Tabulæ anatomicæ, à cause de leurs planches gravées en 1552, bien que l'ouvrage n'ait vu le jour qu'en 1714, Rome, in-fol. par les soins de J. M. Lancisi. Après avoir enseigné avec beaucoup de succès l'anatomie en cette ville, Eustachi y mourut en 1574. S.

EUSTACHE DE SAINT-PIERRE, DOY. CALAIS.

EUSTATHE, de Constantinople, grammairien célèbre du x11a siècle, embrassa la vie monacale et devint archevêque de Thessalonique, sous Manuel Ier Commène, et mourut dans un âge avancé, après l'an 1198. Ses vertus auraient suffi pour recommander un nom que ses travaux littéraires ont illustré. Cependant le savant modeste était loin d'espérer la célébrité qui l'attendait. L'amour de l'éradition, et, comme il le dit lui-même dans sa belle préface de l'Iliade, le désir d'être utile, non pas à ceux qui savent, mais à ceux qui commencent d'apprendre, lui ont fait écrire ses remarques sur Homère et sur Denys le Périégète (voy. l'article). Bien que le commentaire d'Eustathe sur la Périégèse de ce dernier soit utile et estimable, il n'approche point du commentaire sur l'Iliade et l'Odyssée. Un vif enthousiasme pour Homère, qu'Eustathe appelle un océan de poésie, la source universelle de toute vertu et de toute science, peut seal expliquer l'immensité d'un travail dont le lecteur est effrayé. L'humble titre de Parecbolæ, ou choix d'annotations, qu'il a donné à cet ouvrage comme à ses notes sur Denys, semble lui convenir beaucoup moins que celui de Corne d'abondance, etc., qu'un éditeur a donné à l'abrégé de ce même ouvrage. C'est surtout une vaste compilation des scoliastes et des grammairiens qui avaient précédé Eustathe, tels qu'Apion, Hérodore, Démosthène de Thrace, Porphyre, etc. Mais indépendamment d'une vaste érudition littéraire et grammaticale, on y trouve aussi des dissertations historiques et philosophiques qui ne manquent pas de sagacité.

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Les notes sur Denys ont été souvent imprimées. Henri Estienne en a donné deux éditions, l'une de 1547, l'autre de 1577 (voy. DENYS). Il en existe une traduction latine d'Alexandre Politi (Genève, 1741, in-8°). La première et la meilleure édition des commentaires sur l'Iliade et l'Odyssée parut à Rome, 1542-1550, 4 vol. infol.; elle est belle et très rare; il en existe un exemplaire, imprimé sur vélin, à la Bibliothèque royale de Paris (voy. HoMÈRE). La 2o édition est celle de Froben (Bale, 1559-60,2 tomes en 3 vol. in-fol.), précieuse par la rareté de la précédente. Adrien de Jonghe (Adrianus Junius) en avait déjà donné, sous le titre de Copiæ cornu sive Oceanus enarrationum Homericarum, cet abrégé dont on a parlé plus haut et qui parut à Bàle, chez le même Froben, 1558, 1 vol. in-fol. L'édition d'Alexandre Politi accompagnée d'une traduction latine n'embrasse que les 5 premiers livres du commentaire sur l'Iliade, avec des notes de Salvini (Florence, 1730-35, 3 vol. in-fol. ). Une nouvelle édition fut publiée à Leipzig, 1825-28, en 4 vol. gr. in-4o, et M. Tafel mit au jour divers suppléments.

On a encore d'Eustathe des notes sur les canons de saint Jean Damascène, des fragments d'un commentaire sur Pindare, des homélies, des discours et des lettres. Le roman des amours d'Isménias et d'Ismène (publié avec trad. lat. et avec des notes par Gilbert Gaumin, Paris, 1617; puis Vienne, 1791, in-8°, en grec seulement, et en grec et en latin par Teucher, Leipz., 1792, in-8°) doit être attribué à un Égyptien du même nom, appelé par d'autres Eumathius et qui serait un grammairien du xivR siècle.

Plusieurs autres saints évêques et savants écrivains ont porté le même nom d'Eustathe. J. C. D-B-S et S. EUTERPE, voy. MUSES.

EUTROPE (FLAVE), historien latin du Iv° siècle de J.-C. On sait fort peu de chose de sa vie; on ignore même si le nom de Flavius lui a effectivement appartenu, et l'on n'est pas plus instruit de son origine. Les uns le font naître en Italie, les autres dans la Gaule; enfin on lui assigne pour patrie Constantinople, sans qu'il existe de raisons prépondérantes

EUTYCHÈS, archimandrite à Constantinople, dans le v° siècle, célèbre antagoniste de Nestorius. Voy, ce nom et MONOPHYSITES.

ÉVACUANTS, ÉVACUATION. On nomme évacuants les médicaments qui provoquent l'évacuation d'une humeur quelconque, phénomène tout-à-fait apparent et propre à autoriser cette croyance que l'on mettait dehors par ces moyens la cause de la maladie. Les évacuants étaient opposés aux altérants, dont l'action sourde et imperceptible aux sens modifiait les humeurs dans les vaisseaux qui les contenaient. Ainsi sous cette dénomination étaient compris les vomitifs, les purgatifs, les sudorifiques, les diurétiques, en un mot tous les médicaments capables d'activer une ou plusieurs sécrétions naturelles. On voit que les évacuants composent une grande partie de la matière médicale, et l'on ne s'étonnera pas de la préférence généralement accordée par le public à ces médicaments, dont l'effet immédiat au moins n'est pas douteux. Les vomitifs et les purgatifs surtout ont un grand succès dans le monde, et il est peu de médicaments dont on ait plus abusé.

pour aucune de ces opinions. Ce qu'il y | (Stutt., 1829). Eutrope a été traduit en a d'avéré, c'est qu'il fut epistolographe français par Tanneguy Lefèvre, l'abbé sous Constantin, et qu'il marcha avec Lezeau et d'autres. P. G-Y. Julien contre les Perses; enfin qu'il EUTROPE, eunuque tout-puissant vivait encore sous Valens. Mais est-il le et favori de l'empereur Arcadius. Voy. même qui fut proconsul d'Asie, ou bien EUNUQUE et EUDOXIE. est-il cet autre Eutrope qui fut préfet du prétoire en 381? Ces questions sont un nouveau sujet de controverse. La chronologie semble repousser les assertions de H. Valois à cet égard, et il faut bien qu'il y ait eu plusieurs Eutropes. C'est encore une raison chronologique qui s'oppose à ce que le vrai Eutrope ait été disciple de saint Augustin; il doit être mort entre la première guerre de Valens et la fin de Sapor, arrivée en 370. Les auteurs ont toujours cité Eutrope avec de grands éloges. Il y a lieu de croire qu'il était païen. Il a laissé, sous le titre de Breviarium historiæ romanæ, | dix livres qui conduisent l'histoire romaine jusqu'au règne de Valens; à la fin de l'ouvrage il en promet un plus étendu: on ne sait s'il a tenu sa promesse. Il a généralement puisé à de bonnes sources, mais il a mêlé à ses récits exacts des assertions hasardées; il a de plus le défaut de garder le silence sur tout ce qui est désavantageux à Rome. Le style de cet historien est en général simple et dépourvu d'ornement, mais on y remarque des signes de la décadence des lettres, tant par l'usage de certaines locutions de basse latinité, que par l'emploi de mots dont il change l'acception primitive. Les chroniqueurs du moyen-âge eurent une préférence marquée pour Eutrope, tandis qu'ils négligèrent Hieronyme, Prosper d'Aquitaine, Tiron, Cassiodore, Sextus Rufus, Orose, etc. On l'incorpora d'abord dans l'histoire de Paul Winfrid; mais dans la suite on le dégagea de son entourage et on le rendit à sa forme primitive. Au temps de Justinien, Capito Lycius le traduisit en grec: ce travail est perdu, mais nous avons encore une autre traduction grecque d'un certain ÉVANGÉLIQUE (CORPS), voy. CORPæanius. La première édition d'Eutrope PUS.- Le mot évangélique, qui signifie a été donnée à Rome, en 1471, grand conforme à l'Évangile (voy.), fondé sur in-4°; les meilleures sont celles de Ha-l'Évangile, et exclusivement sur l'Évanvercamp (Levde, 1729), de Verheykgile, s'emploie diversement dans les ter(Leyde, 1762 et 1770, 2 vol.), de mes suivants : chrétiens évangéliques Tzschucke (Leipz., 1804), et de Zell (voy. l'art. suivant), liberté évangélique,

Le nom d'évacuation désigne également le fait de la sortie d'un liquide humoral hors d'une cavité naturelle ou accidentelle dans laquelle il était contenu, et l'opération chirurgicale par laquelle on lui donne issue. C'est une grave question de chirurgie que de décider quand et comment il convient d'évacuer le pus des abcès chauds et froids, le sang épanché à la suite des blessures, les liquides séreux ou puriformes accumulés dans les hydropisies, etc. F. R.

union évangélique, et autres semblables. | nions. Luther y ayant donné son appro ÉVANGÉLIQUES (CHRÉTIENS). La bation, la paix fut rétablie; mais elle ne liberté d'examen, ce grand principe re- dura que jusqu'en 1550, où Westphal, vendiqué pour l'Eglise par la réforme, pasteur à Hambourg, renouvela la conétait très propre à renverser l'autorité troverse et recommença les hostilités. traditionnelle de Rome, mais ne l'était Bullement à servir de base à une doctrine une et identique. Aussi dès que Luther voulut reconstruire ce qu'il avait détruit, dès qu'il voulut devenir dogmatique et exclusif, dès qu'il voulut substituer son Infaillibilité à celle du pape et des conciles, il trouva à son tour des adversaires non-seulement parmi ses partisans, mais parmi ses amis. Le premier qui osa contredire ses opinions fut Carlstad, qui ne voyait qu'une figure là où le docteur de Wittenberg voyait Jésus-Christ, dans, avec et sous le pain et le vin bénits. Voy. EUCHARISTIE et Présence réelle.

Zwingle, Calvin, OEcolampade et les autres réformateurs de la Suisse adoptèrent aussi le dogme de la présence figurée; mais ils se rapprochèrent de Luther relativement à celui de la prédestination (voy.); ils allèrent même plus loin que lui et surtout que ses disciples, qui, dès que la fureur du premier zèle se fut un peu calmée, revinrent à l'opinion plus libérale d'une prédestination conditionnelle, tandis que Calvin admettait une prédestination indépendante et absolue.

Telles furent, sans parler de quelques légères différences dans les cérémonies religieuses, les causes de ces longues querelles qui divisèrent les deux églises réformées pendant trois siècles.

Les princes protestants s'aperçurent bientôt des funestes effets de ces discussions. Dès 1529, par les soins du landgrave Philippe de Hesse, une conférence eut lieu à Marbourg, entre Luther et Mélanchthon d'un côté, Zwingle et OEcolampade de l'autre; mais elle ne servit qu'à aigrir les esprits. Quelques années après, Bucer voulut tenter aussi un rapprochement: il fut plus heureux en ce sens qu'il amena Mélanchthon et les synergistes à adopter presque la présence figurée dans la cène et à rédiger, de concert avec lui, une formule liturgique pour la célébration de ce sacrement, formule qui devait servir aux deux commu

Encyclop. d. G. d. M. Tome X.

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Cependant le calvinisme (voy.) faisait de jour en jour des progrès, non-seulement en Suisse, où toutes les églises adoptèrent, en 1551, les opinions du réformateur de Genève, mais encore en Allemagne, où le Palatinat, Anhalt, Hesse-Cassel, etc., abandonnèrent la doctrine luthérienne pour celle de l'église dite réformée. Ces défections exaspérèrent les protestants de la confession d'Augsbourg et rendirent leur haine contre les calvinistes plus violente. Aussi fut-ce en vain qu'on voulut essayer d'opérer un rapprochement à Leipzig et à Cassel. Jean Duræus (John Dury), qui consacra cinquante années de sa vie à parcourir les pays protestants pour amener une réconciliation entre les partis, ne réussit pas mieux que n'avait réussi avant lui Pareus. Les protestants polonais seuls donnèrent un bel exemple de tolérance. Par le consensus Sendomiriensis, les luthériens, les réformés et les frères Moraves s'unirent en une seule église; mais il faut avouer que la concorde ne fut pas de longue durée.

La séparation fut complète entre les deux communions à la fin du xviR siècle.

Le XVII vit se renouveler les tentatives de rapprochement, et cette fois avec plus de succès. Jusqu'alors on avait voulu obtenir l'impossible, on avait voulu faire accorder deux choses aussi incompatibles que l'augustinisme et le pélagianisme : maintenant on prit une autre route qui, bien que plus longue au premier coup d'œil, devait conduire plus sûrement au but. Calixtus (voy.), professeur de théologie à Helmstedt et chef de la nouvelle secte qu'on nomma celle des syncrétistes, se fit l'apôtre de la tolérance. Spener (voy.), son disciple, ouvrit une voie plus large encore à une réunion future, en détournant les esprits des dogmes sur la morale, et en n'enseignant que la nécessité de faire le bien. Leurs efforts ne servirent d'abord, il est vrai, qu'à susciter de nouvelles querelles et à faire naître de nouveaux

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