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ment de 1812, un article inséré au Journal | guliers stomias, dont le corps noir orné de taches argentées le long de flancs; les orphies, dont les os sont marquables par la belle couleur ver qui les caractérise, etc., etc.; enfin exocets (voy.) appartiennent aussi à ce famille. C. L-B

des Débats, alors Journal de l'Empire, ayant excité les vives réclamations d'un ambassadeur étranger, Esménard, auquel l'empereur avait lui-même donné le cadre de cet article, devint l'objet d'une disgrâce simulée. Il reçut l'ordre de se rendre à Naples, et, dans les derniers jours de juin, sa voiture ayant versé contre un rocher, il eut la tête brisée, et mourut, le 25, à Fondi, iaissant une veuve et trois filles dans l'enfance. Deux d'entre elles se sont fait depuis un nom par leur talent dans la peinture.

Esinénard n'avait pas moins de talent comme prosateur que comme poète; son goût était sûr et son instruction très étendue. On lui doit les notes historiques et littéraires qui accompagnaient la première édition du poème de l'Imagination; il se proposait de publier ses Voyages, mais cette œuvre est demeurée imparfaite. Ainsi que son frère JEANBAPTISTE, versé surtout dans la littérature espagnole et qui a travaillé dans divers journaux (Gazette de France, etc.), Esménard a fourni un grand nombre d'articles à la Biographie universelle. Son nom, objet de nombreux reproches qu'il ne nous appartient pas de juger, conservera une place honorable dans notre littérature. P. A. V.

ÉSON, voy. JASON et MÉDÉE. ÉSOPE. On a dit qu'Homère ét une personnification de la Grèce, que c tait la Grèce héroïque célébrant ell même ses origines et ses exploits : pourrait-on pas dire également qu'Eso est le symbole de la Grèce morale et pl losophique, proclamant, sous le voile l'allégorie, ses lois sociales et les devo de l'humanité? Les fables (voy.) ésop ques, code excellent d'enseignement pri et de morale publique, appartiennent, effet, bien moins à un seul et même Esc que l'Ilade et l'Odyssée n'appartienne à un seul et même Homère. Plusieurs v les aussi, Sardes, Mésembrie, Samos, et se disputent l'honneur d'avoir donné na sance au fabuliste grec; mais d'après l pinion la plus générale, qui admet l'i dividualité d'Esope, il était Phrygien naquit esclave, environ 594 ans av. J.Suivant l'un de ses biographes (2 PLANUDE), aussi peu digne de foi q les biographes d'Homère, Esope éta d'une constitution difforme, bossu, ressemblant au Thersite de l'Iliade; m cette allégation est démentie par une tr ÉSOCES. Ce mot est employé dans dition plus ancienne et plus authentiq la classification de Cuvier pour désigner qu'Aphthonius a conservée et qui no dans la classe des poissons la seconde apprend qu'Ésope était bien fait et d' famille de l'ordre des malacoptérygiens extérieur agréable. Un de ses premie abdominaux. Les caractères distinctifs maîtres, l'Athénien Démarque, aya sont une dorsale unique, située vis-à- observé que son esclave avait un bon vis de l'anale; la tête comme terminée turel, un esprit vif et original, le par un bec, avec les mandibules inégales, instruire dans les écoles. Athènes n'ét munies de fortes dents; les ouvertures pas encore la métropole des lumières des ouies considérables. Cette famille du goût, mais les lettres y étaient d comprend un assez grand nombre de plus en honneur que dans le reste de poissons voraces, dont quelques-uns re- Grèce, ainsi que la philosophie dont montent les rivières. Tous ont une vessie précurseurs étaient alors sept homm natatoire. On y trouve : les brochets, déjà courageux, honorés du nom de Sag décrits; les galaxies, dont le corps est L'esclave phrygien ne suivit pas leur sans écailles apparentes; les alépocépha-thode. Comprenant que sa condition s les, ainsi nommés de ce que leur tête vile ne lui permettait pas la même fra seule est privée d'écailles; les microstochise, et qu'il n'aurait jamais assez mes, dont le museau très court a la mâ- crédit et d'autorité pour instruire com choire inférieure plus avancée; les sin- | eux par la voie des sentences et des

ESNEH (TEMPLE D'), voy. ÉGYPTE (T. IX, p. 263) et ZODIAQUE.

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Phèdre (liv. 1, fab. 2), la fable des grenouilles qui demandent un roi à Jupiter. Le récit que fait Plutarque du banquet auquel il assista avec les sept sages de la Grèce chez Périandre, tyran de Corinthe, a bien peu d'authenticité; et quant à tout ce qu'on a dit des voyages d'Esope à la cour du roi de Babylone et chez Nectanébo, roi d'Égypte, ce sont autant d'inventions apocryphes. Il n'y a quelque certitude historique que dans les circonstances de sa mort, racontées notamment par Plutarque d'une manière dramatique et bien touchante (De será Numinis vindictá). Crésus avait envoyé Ésope à Delphes pour y porter de magnifiques offrandes; il devait à cette occasion distribuer aux habitants quatre mines par tête. Mais en voyant de près ce peuple de prêtres, indigné sans doute de leurs

ceptes, il se mit à composer et à réciter des fables, soit à l'imitation de celles qu'il avait pu apprendre dans les écoles d'Athenes (comme le rossignol et l'épervier d'Hesiode, le renard et l'aigle d'Archiloque), soit qu'il fût inspiré par les souvenirs de sa première enfance, qui s'écoula dans l'Orient, véritable patrie des fictions et des fables. Tels étaient au reste le charme et la puissance de ses ngenieux apologues qu'il parvenait à faire entendre aux oreilles des peuples et des rois les plus hardies vérités; car on comprenait facilement le sens moral caché sous leur symbole. D'Athenes, il fut conduit dans l'ile de Samos, où, acheté par le philosophe Xanthus, le pauvre esclave eut bien des vicissitudes et des aventures, s'il en faut croire son crédule biographe, et, disons-le aussi, le bon La Fontaine, qui ad-fraudes et de leur cupidité, il se contenta mettent sans critique les légendes les plus bizarres et une foule d'anecdotes et de réparties, la plupart puériles, quelTues-unes pleines d'intérêt et de sens. Du service de Xanthus Ésope passa à celui d'Iadmon, riche Samien, qui, touché de son dévouement et de son affection, honteux peut-être aussi de tenir en esclavage un homme digne de commander plutôt que de servir, lui donna la liberté. Esope, si généreusement affranchi, continua de séjourner à Samos, jusqu'au moment où Crésus vint sommer les habitants de cette ile de se soumettre à son autorité et de lui payer tribut : il se rendit alors auprès du roi de Lydie, et le succès de ses négociations fut tel que ce roi laissa les Samiens en repos. Plus poli et plus souple que la plupart des autres philosophes, plus affectionné iletat monarchique, il sut en effet mieux qu'aucun des sages de cette époque gagner les grâces et la confiance de Crésus. Voyageant en Grèce, probablement pour les affaires de ce roi, il passa par Athènes a l'époque où régnait Pisistrate, qui avait usurpé la puissance souveraine et ab l'état populaire. Voyant que les Atheniens aspiraient à recouvrer leur liberte et à se défaire de Pisistrate, prince d'un caractère doux et modéré, et, suivant Solon lui-même, le meilleur des tyrans, il leur raconta, s'il en faut croire

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d'offrir au dieu les sacrifices promis, et
renvoya à Crésus l'argent destiné aux
Delphiens, leur appliquant en outre la
fable des bâtons flottants qui de loin sont
quelque chose et qui de près ne sont rien.
Les prêtres résolurent de se venger, et ils
sevengèrent indignement en cachant dans
les bagages d'Ésope une coupe d'or consa-
crée, qu'on y retrouva. Condamné comme
voleur, comme sacrilége, Ésope fut pré-
cipité du haut de la roche Hyampée. La
justice divine s'étant manifestée
par des
fléaux terribles, les Delphiens recon-
nurent leur crime et résolurent de l'ex-
pier. Ils firent à cet effet proclamer dans
les jeux et les assemblées de la Grèce
qu'ils étaient prêts à donner à tout parent
ou ami d'Esope telle satisfaction qu'on
réclamerait. Un petit-fils d'Iadmon ayant
reçu la satisfaction qu'il exigea, les
fléaux cessèrent. D'après une tradition
qui mérite d'être recueillie, parce qu'elle
prouve la haute estime des Grecs, qui le
regardaient comme un de leurs génies
tutélaires, Ésope aurait, ainsi que Tyn-
dare, Hercule, Glaucus, combattu du
côté des Grecs, contre les Perses, à la
journée des Thermopyles. Partout sa
mémoire fut honorée comme celle d'un
bienfaiteur des hommes. Dans les écoles,
on apprenait ses fables par cœur, et
Platon semble le désigner comme le
meilleur instituteur de l'enfance, lui qui

bannit Homère de sa république. Athè- dit que, jouant un jour le rôle d'Atrée nes, sous Alexandre, lui fit élever une il tua dans ses transports l'un des spec statue. Socrate versifia quelques-unes de tateurs. La fortune immense qu'il laissa ses fables; et pour que rien ne manquàt à évaluée à près de 2 millions de notre mon sa gloire, il servit de modèle à Phèdre, et naie, ne pouvait tomber en de plus in La Fontaine l'imita d'une manière inimi-- dignes mains. Son fils, en effet, ne s'es table. rendu fameux que par ses prodigalités e ses folles dépenses: c'est lui qui, renchérissant sur l'action de Cléopâtre, fi servir et boire dans un festin une perl de grand prix à chacun de ses convives Un autre ÉsOPE, de la suite de Mi

tation sur Hélène, que nous n'avons plus et un panégyrique de son royal maître perte bien autrement regrettable. F. D ÉSOPHAGE, voy. OESOPHAGE.

Très probablement Ésope n'a jamais écrit ses fables. S'il les eût écrites, c'est en vers qu'elles l'eussent été, vu l'époque; et, une fois en vers, elles se seraient conservées dans la forme rhythmique qu'il leur eût donnée. Cette absence de rédac-thridate, roi de Pont, écrivit une disser tion première et fixe explique les différentes modifications qu'elles ont successivement reçues. Ce n'est que 230 ans environ après la mort d'Esope que les fables dites ésopiques furent recueillies Démétrius de Phalère. Depuis, et surpar tout dans la période byzantine, les collections s'en sont multipliées; aujourd'hui, dans les bibliothèques de l'Europe, il en existe encore plusieurs plus ou moins complètes. Les éditions faites d'après trois de ces recueils, par Buonaccorso, Milan, vers 1470; par Robert Estienne, Paris, 1546; par Nevelet, Francfort, 1610, furent la source de toutes les éditions qui ont paru jusqu'à l'époque où M. Furia publia la sienne d'après les manuscrits de Florence et du Vatican, 1809, 2 vol. in-8°. L'année suivante, Coray fit imprimer à Paris le deuxième volume des Parerga de sa Bibliothèque hellénique, contenant les mêmes fables, revues avec cette rare intelligence de critique qui donne à toutes ses éditions une incontestable supériorité. Enfin, en 1812, le manuscrit d'Augsbourg, d'un texte plus ancien et plus pur que les autres recueils, fut publié par J.-G. Schneider, à Breslau. L'édition de Tauchnitz de 1826 aurait pu aisément réunir les fables destation de ce qui se pratiquait, dès la plu différentes éditions de Buonaccorso, R. Estienne, Nevelet, Furia et Schneider; mais elle n'est que la répétition de❘ l'édition de 1809. Un Corpus fabularum Esopicarum reste donc encore à faire.

L'histoire mentionne quelques autres personnages du nom d'Esope. É OPE, acteur romain, fut le rival de Roscius (voy. ce nom). Ami de Cicéron, il lui donna des leçons de débit oratoire, et contribua puissamment à son rappel. On

ÉSOTÉRIQUE et EXOTÉRIQUE Ésotérique, du grec e, en dedans, es opposé, dans l'histoire de la philosophi ancienne, à exotérique, du moto, a dehors. Ces deux termes servent à dési gner deux sortes de doctrines et deur manières d'enseigner différentes, parti culières à certains philosophes grecs Les doctrines ésotériques étaient réser vées aux disciples proprement dits, qu les recevaient sous des formes systéma tiques et incompréhensibles hors de l'e cole; elles exprimaient les opinions le plus avancées du philosophe, sa phi losophie. Mais outre des disciples ini tiés à tous les secrets de sa pensée, u philosophe avait quelquefois de simple auditeurs auxquels il donnait un ensei gnement spécial, roulant sur des sujet communs, ordinairement de morale o de politique, et présenté sous une form plus populaire: on nommait exotérique les idees qu'il leur communiquait et l méthode dont il se servait pour les leu exposer. C'était apparemment une imi

haute antiquité, dans les mystères. Le philosophes, en conservant cet usage avaient un double but : ils voulaient pro portionner leurs leçons à la capacité de ceux qui venaient les entendre, et n point se constituer en guerre ouverte avec la religion populaire, dont ils contredisaient souvent les dones absurdes Parmi les philosophes qui ont eu ains deux sortes de doctrines et de méthode: d'enseignement, on cite Pythagore, qu

peut-être en cela suivait l'exemple des | de philosopher en ontologie, et la néprètres de l'Égypte, où il avait étudiécessité de procéder tout différemment, pendant 22 ans; puis Parménide, Prota- c'est-à-dire de rechercher d'abord la napras, Platon et Aristote. Mais des histo- ture et la valeur des conceptions ontoloriens et des commentateurs des àges sui-giques dans l'histoire de leur formation, vants ont prétendu retrouver la même pour s'élever ensuite à leur sens ontolodistinction entre les ouvrages de ces gique. Voy. CLARKE. philosophes. On a été jusqu'à assigner pour caractère extérieur, d'une part, ax ouvrages exotériques, la forme du dalogue, de l'autre aux ésotériques, rele du discours suivi; et comme nous D'avons de Platon que des dialogues, et Aristote que des discours suivis, on en concia qu'il ne nous restait du premier

Mais avant de rechercher l'origine de la conception d'espace, la seule dont nous ayons à nous occuper ici, il est nécessaire de bien poser la question, c'està-dire de nous faire une juste idée de la manière dont nous concevons maintenant l'objet de notre recherche.

Or l'espace est spontanément conçu, par toute intelligence humaine développée, comme ce qui contient tous les corps. Mais ce n'est point là une définition; ce n'est qu'une indication relative. Les déterminations apparentes de l'espace sont : l'immensité, la pénétrabilité, la divisibilité, et par conséquent la commensurabilité, l'indestructibilité par la pensée même, etc.

ses doctrines exotériques, et du seand que ses doctrines ésotériques. M. Stahr, dans ses Aristotelia (Halle, 1830-1832, a victorieusement réfuté cette erreur, on peut dire universelle, et onfirmée encore à la fin du siècle derer par les laborieuses recherches de ble. Il a prouvé que le mot exotérique, e seul des deux qui se trouve dans Aristote, s'y dit des discours (¿žtepezoi qui traitent de choses étrangères sujet dont on parle en un moment donne. Ainsi, dans sa Morale, Aristote revoie à ses discours exotériques, et, par exemple, à son Traité sur l'âme, qui On peut regarder comme autant de st appelé alors exotérique, parce qu'il faits: 1° que nous concevons tous les 'a pas pour objet spécial et direct la corps comme contenus dans l'espace; 2° morale. Les commentateurs et les philo- que nous ne percevons rien d'extérieur ques qui ont essayé de partager les ni d'étendu qui s'appelle espace ; 3° que crits d'Aristote en ésotériques et en l'espace n'a par conséquent point toutes sotériques sont arrivés tout naturelle-les qualités de l'étendue concrète ou maDent aux résultats les plus contradictoi-térielle, quand même il en aurait quel

res.

L-F-E.

Voyons maintenant comment cette conception et toutes celles qui la déterminent se forment dans l'esprit humain, et quelle en est la légitimité, c'est-à-dire la valeur ontologique ou objective.

ques-unes; 4o que, si nous admettions que l'espace est quelque chose de réel analogue à la matière, nous serions forcés

ESPACE (métaphysique). L'espace le temps (voy. ce mot) sont deux idées dont l'appréciation a fort embarrassé les par la nature même de notre intelligence taphysiciens depuis Platon jusqu'à nos de concevoir un autre espace qui comrs, Mais depuis Kant, il n'est plus prit le premier, et ainsi de suite à l'inpermis de croire, soit à la réalité sub-fini; en sorte que l'espace reculerait sans antielle et objective de l'espace, soit à réalité accidentelle conime attribut in, ainsi que le pensaient Clarke et Newton, sans du reste s'embarrasser l'un l'autre de ce qu'ils feraient du temps. L'histoire des débats qui se sont élevés far ces deux conceptions, et particulièrent la fameuse controverse entre Clarke es plutôt Newton et Leibnitz, démontre dairement le vice de l'ancienne méthode

cesse devant la pensée qui ne pourrait jamais l'atteindre ni s'en faire une idée, ce qui réduirait alors l'idée d'espace à une illusion et même à une contradiction de la raison. Et cependant cette conception est universelle; elle se rencontre jusque dans les esprits les plus bornés. Mais c'est un fait encore que nous ne concevons l'espace qu'à l'occasion de la conception d'étendue concrète ou maté

rielle, quoiqu'on puisse plus tard l'isoler | cule, s'éclaircit; l'horizon visuel s'éten par l'abstraction et le concevoir indé- et l'infini apparaît à l'esprit de l'homu pendamment de la matière et des corps. Ce sont aussi des faits: 1° qu'il n'y a

Quelle est maintenant la valeur ont logique de cette conception? La me. que celle de toute autre conception, s voir de ne correspondre à rien qui soit l'objet réel, immédiat, mais de s'a

de réel, savoir, dans le cas qui nous o cupe, à la matière tant réelle que pos ble. C'est une des mille manières d'e constitutives, originelles, fatales de l'e prit humain placé dans des circonstanc déterminées; c'est, comme le dit Kan une forme nécessaire de notre intell gence, en tant que nous pouvons affirm et connaître l'extériorité; c'est une d lois que notre nature rationnelle impo au monde matériel, lequel ne peut êt connu de nous qu'en s'accommodant notre capacité intellectuelle. L'espa n'est donc, à la rigueur, ni matériel, spirituel, ni étendu, ni non-étendu, pénétrable, ni impénétrable, ni fini, infini, ni divisible, ni indivisible, commensurable, ni incommensurable ni destructible, ni indestructible, créé, ni incréé.

rien de commun essentiellement entre la conception de matière et la conception d'espace, c'est-à-dire que la seconde n'est pas donnée par l'analyse de la pre-pliquer nécessairement à quelque cho mière, que par conséquent le rapport nécessaire de la conception de corps à celle d'espace est un jugement synthétique primitif ou à priori; 2o que la conception d'espace, indéfinie d'abord, mais ayant plus tard un caractère défini, savoir de correspondre en apparence à un objet infini, n'est point formée par voie d'addition ou en ajoutant successivement une portion d'espace à une autre ; 3o qu'au contraire le tout, ou l'indéfini du moins, précède la partie, puisque la partie n'est conçue qu'en la prenant abstractivement dans le tout; 4° que cette conception, d'ailleurs unique de son espèce, ne se forme donc point par des comparaisons ou des abstractions successives, puisque toutes les parties arbitrairement prises dans l'espace sont identiques les unes aux autres, et qu'ainsi mille parties ne donneraient pas autre chose Dire que l'espace est infini, c'est di essentiellement qu'une seule, bien qu'el- qu'il peut y avoir des corps partout; les puissent, en apparence, augmenter qu'il est éternel, c'est dire qu'il n'y l'extension de l'idée; 5o mais qu'en réa- pas d'instants dans la durée où les corp lité cette extension n'est pas augmentée, n'aient pas été possibles; dire qu'il e puisque les bornes qu'on donne à l'es-un, c'est dire qu'il n'y a pas de vide qu pace sont factices, arbitraires, non nane puisse être plein, ce qui donnera turelles, et qu'il n'y a pas deux espaces; l'étendue parfaite, et par conséquer 6o qu'en conséquence l'acte de l'esprit l'unité de la chose étendue; dire qu qui consiste à étendre le champ de la l'espace est nécessaire, c'est dire qu'o conception d'espace n'est point sensible ne peut pas ne pas concevoir la possi pour celui qui n'a jamais songé à le limiter; bilité des corps; dire que l'espace exist 7° que cette limitation réfléchie ne peut c'est dire que les corps sont possible avoir lieu sans qu'on ait conscience de objectivement, mais d'une possibilit l'arbitraire qui préside à cette abstrac- primitive sui generis, qui ne peut êtr tion; 8° et qu'enfin cette conception est assimilée à rien autre, et qui dépend d donc essentiellement et primitivement notre manière d'être intellectuelle. Ja T universelle, infinie, quoique dans le principe on ne se rende pas bien compte de ces caractères, ou plutôt parce qu'ils sont si obscurément conçus qu'ils forment comme une espèce d'horizon téné- ¦ breux qui limite en tous sens, mais non pas nécessairement, la vue de l'esprit dans cette conception. Mais quand le soleil de la réflexion se lève, le nuage re

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da

ESPACE (math.). En mathématiques on ne définit pas l'espace, et il est im possible de concevoir un corps sans con cevoir l'espace. L'étendue d'un corp (voy.) et l'espace occupé par un corp désignent la même idée; mais ordinai rement le mot espace exclut toutes li mites et l'étendue suppose des bornes En admettant un espace indéfini, il n'y

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