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à cause de FRANÇOIS et JEAN ses fils, qui, comme lui, se sont distingués dans la peinture, n'est guère connu hors de sa patrie; on ne voit aucun de ses tableaux dans les musées de l'Europe. Le théâtre de sa gloire est Anvers. Pour apprécier son mérite et le rang qu'il doit occuper dans l'école flamande, il faut voir dans sa ville natale, à la cathédrale, la Sainte Catherine disputant contre les docteurs paiens; dans l'église de Saint-André, la Cene; au maître-autel de l'église des pères Bogaerde, Saint Jean préchant dans le désert; à Malines, dans l'ancienne église des jésuites, Saint François-Xavier ressuscitant un mort; le même apôtre du Japon baptisant un roi idolatre. Ces tableaux sont très recommandables; on y trouve un bon goût de composition, de la sagesse et du jugement dans l'ordonnance, de la correction dans le dessin, des expressions justes, des draperies larges et bien jetées, des fonds de paysage enrichis d'archi- | tecture d'assez bon choix, une couleur chaude et vraie, une touche ferme et facile. Ces précieuses qualités, Pierre Eykens les acquit sans sortir de son pays, à l'aide d'une collection d'estampes d'après les grands maîtres d'Italie et de plâtres moulés sur l'antique. Cet artiste | réussit très bien dans la peinture en camaïeu, imitant le bas-relief; souvent il orna de figures les paysages d'autrui; peut-être, par reciprocité, peignit-on parfois les fonds de ses tableaux. Pierre Eykens florissait en 1640; l'année de sa mort est incertaine.

L. C. S.

EYLAU ou Preussisch-Eylau, qu'on surnomme ainsi pour le distinguer de Teutsch-Eylau, dans la régence de Marienwerder, est une petite ville prussienne de la régence de Koenigsberg, avec environ 1,500 habitants.

Par suite d'une convention signée à Grodno le 12 octobre 1806, l'empereur de Russie avait envoyé une nombreuse armée au secours du roi de Prusse. Le général Benningsen (voy.), qui la commandait en chef, fit, dans les premiers jours de février 1807, sa jonction aveo le corps que le général Lestocq avait formé des débris de l'armée prussienne qui avaient échappé à la bataille d'Iéna(voy.). |

L'armée russe avait pris position en arrière de Preussisch-Eylau, à 8 ou 9 lieues de Koenigsberg.

Le 7 février 1807, vers deux heures après-midi, le grand-duc de Berg tomba à la baionnette sur la ligne russe et la culbuta dès le premier choc. La cavalerie russe profita de la mêlée pour charger le 18 régiment, et renversa un de ses bataillons. Mais chargée à son tour par la division de dragons du général Klein, elle fut bientôt refoulée jusqu'à Eylau. Alors le combat se rengage avec plus de fureur au milieu de la ville. Napoléon donne au maréchal Soult l'ordre d'en chasser l'ennemi. Une lutte acharnée entre le maréchal et le général russe Barclay de Tolly, qui défendait la ville, se prolonge jusqu'à la nuit. Enfin, vers dix heures du soir, les Russes se retirent sous la protection d'une division d'infanterie envoyée à leur secours par le général Benningsen, et les Français restent maîtres de la ville où ils passent la nuit du 7 au 8.

L'armée russe, réduite par les pertes considérables qu'elle avait déjà essuyées dans divers combats, se composait d'environ 70,000 hommes, plus du corps prussien du général Lestocq, fort de 10,000 hommes, en tout 80,000. Toute l'armée russe était disposée sur trois lignes, et formée, dans chaque division, en colonnes serrées : elle occupait les collines au nord d'Eylau, position avantageuse dont le front était hérissé de 150 pièces de canon.

Le terrain qui séparait les deux armées était parsemé de petits lacs et de monticules sans influence sur les mouvements des troupes; car toutes les eaux étaient fortement gelées, et le pays, couvert de neiges, n'offrait d'autres accidents remarquables que quelques petits villages et les bois en arrière du centre et de la gauche de l'armée russe.

L'armée française avait 55,000 hommes d'infanterie, 10,000 de cavalerie et 3,500 d'artillerie, ensemble 68,500

hommes.

Pendant la nuit du 7 au 8, Napoléon porta son quartier-général à Eylau. La division Legrand était placée en avant de la ville. L'aile droite était commandée par le maréchal Davoust, et l'aile gauche

par le maréchal Ney. Les deux armées, à demi-portée de canon l'une de l'autre, passèrent la nuit à se disposer au combat. Le 8 février, à la pointe du jour, l'armée russe parut en colonnes, précédée de ses 150 bouches à feu, et resserrée, avec ses 80,000 hommes entassés, dans un espace beaucoup trop étroit.

Aussitôt le général Benningsen engagea l'action par un grand feu d'artillerie, dirigé sur la ville d'Eylau qu'il voulait reprendre. Quarante pièces de canon de la garde impériale, secondées par l'artillerie des maréchaux Soult et Augereau, répondirent vivement au feu de l'ennemi. Cette effroyable canonnade, meurtrière pour les deux partis, le fut bien davantage pour les masses serrées de l'infanterie russe dans lesquelles tous les coups portaient; et pourtant elles n'en furent point ébranlées. Benningsen chercha à enlever la ville, mais en vain.

Pendant que Napoléon faisait attaquer le centre de la ligne russe par le corps d'Augereau, la grande réserve de cavalerie et la garde impériale, il faisait tourner la gauche de l'ennemi par le corps de Davoust soutenu de la division SaintHilaire. Mais cette belle manœuvre fut contrariée par une neige épaisse qui, poussée avec violence par le vent du Nord, aveugla les Français et obscurcit l'horizon pendant une demi-heure. Au milieu de cette obscurité, la colonne d'Augereau s'était trop écartée à gauche et avait laissé un intervalle dans la ligne française. A la première éclaircie que laissa la neige, l'empereur, s'apercevant de cette fausse direction, fit marcher sur-le-champ le grand-duc de Berg avec ses quatre divisions de cavalerie pour tourner la division Saint-Hilaire, et ordonna au maréchal Bessières de faire en même temps une charge générale avec toute la garde à cheval. Cette résolution improvisée assura le salut de l'armée.

La cavalerie russe, formée en avant du centre, fut culbutée au premier choc. Le grand-duc et le maréchal firent alors charger l'infanterie russe : enfoncée sur deux lignes et deux fois traversée, elle abandonna la moitié de son artillerie. Cette charge brillante et inattendue de

la cavalerie française changea la face des affaires.

Au milieu de cette horrible mêlée, le général d'Hautpoul fut blessé mortellement; le général Corbineau, le colonel Dahlman furent tués.

Une colonne russe de 4 à 5,000 hommes, qui s'était aussi écartée pendant l'obscurité, s'avance pour attaquer la ville d'Eylau. Elle est dispersée et presque détruite par un bataillon de grenadiers de la garde commandé par le général Dorsenne et par les chasseurs du général Bruyère.

D'un côté, l'empereur attirait au centre et à sa gauche les principales forces de l'ennemi, tandis que, de l'autre, Davoust poursuivait sa marche sur l'aile gauche des Russes. Le maréchal fit attaquer successivement par la division Friant et la cavalerie légère du général Marulas les villages de Sergallen et de Sausgarten, vivement disputés par un corps de cavalerie russe soutenu par 8 à 10,000 hommes d'infanterie; ils furent pris et repris dans de longs et sanglants combats auxquels prirent part la division du général Morand et celle du général Saint-Hilaire.

Le général Friant resta maître de KleinSausgarten, et de ce village il poursuivit le général russe Ostermann jusqu'au hameau d'Anklappen, qui devint aussi l'objet d'un combat opiniâtre. Après avoir été pris par les Russes, il fut repris par le général Gauthier, qui parvint à s'y maintenir, pendant que le maréchal Davoust poursuivit l'ennemi jusqu'à Kuschitten.

Dans cet état de choses, toute l'aile gauche de la ligne russe se trouvait débordée. L'empereur avait atteint son but : le sort de la bataille était décidé.

Le général Benningsen, qui avait épuisé toutes ses réserves, reconnut ce que sa position avait de périlleux : il ne pensait plus qu'à assurer sa retraite, lorsque, vers 4 heures du soir, déboucha par Althof le corps prussien du général Lestocq, d'environ 7,000 hommes, qui rejoignait l'aile droite de l'armée russe. Ce général reçut l'ordre de marcher au secours de l'aile gauche, après avoir attaqué Kuschitten, où il enveloppa et tailla en pièces les troupes françaises qui oc

Le moment était critique : la bataille était loin d'être gagnée et la nuit approchait. Le maréchal Davoust réunit ses troupes et toute son artillerie, et engage avec les colonnes prussiennes et russes un feu horrible de canon et de mousqueterie qui se prolonge fort avant dans la nuit : il conserve sa position très avancée sur l'aile gauche des alliés qui, après de vains efforts, renoncent à l'en déposter.

6,000 Russes expirant de faim, de soif
et de leurs blessures*.
C-TE.

EYNARD (J. G.), banquier à Genè

cupaient le village. Il fit ensuite charger | par ses troupes jointes aux Russes la division Friant. Épuisée de fatigues, elle ne put résister au choc de ces troupes frai-ve, mais plus connu comme l'un des philches, et elle fut contrainte d'abandon- hellènes les plus ardents et les plus géuer le bois d'Anklappen et de s'appuyer néreux, appartient à une famille française sur un bataillon du 25° régiment, qui qui, pendant les persécutions religieuses mit le feu au hameau et maintint sa po- en France, s'était réfugiée à Genève où sition. elle avait reçu le droit de bourgeoisie. Cependant il naquit, en 1775, à Lyon où son père avait une petite maison de commerce. Lors du siège de Lyon, en 1793, M. Eynard combattit dans les rangs des défenseurs de cette malheureuse cité; et lorsqu'elle tomba au pouvoir des conventionnels, il se réfugia avec sa famille à Genève, où quelque temps après il établit une maison de commerce. Lorsque Masséna se trouva chargé de la défense de cette ville, il servit comme volontaire. En 1801, il se rendit à Livourne où il se chargea d'un emprunt pour le roi d'Étrurie, emprunt qui permit à M. Eynard de faire des profits considérables. Il ne retourna à Genève qu'en 1810. En 1814, il parut au congrès de Vienne en qualité d'envoyé de cette petite république helvétique. Le grand-duc de Toscane, qui lui donna plusieurs preuves de bienveillance, se fit représenter par lui, en 1818, au congrès d'Aixla-Chapelle, et, pendant son séjour dans les états de ce souverain, il fut nommé conseiller de cour et il reçut aussi de lui des titres de noblesse.

Quant à l'aile droite de l'armée russe tournée par le maréchal Ney, le général Benningsen cherche à la dégager en attaquant Schmoditten avec sa réserve de grenadiers. Ceux-ci sont reçus à bout portant par les Français qui, après une seule décharge, fondent sur eux à la baionnette et les mettent en déroute.

Ce dernier combat termina la mémorable journée d'Eylau, et décida Benningsen à abandonner le champ de bataille. A 10 heures du soir, il fit cesser le feu et profita de la nuit pour opérer sa retraite. Les Français conservèrent pendant la nuit les mêmes positions qu'ils occupaient à la fin de la journée. Restés maîtres du champ de bataille, ils recueillirent 18 drapeaux, 45 pièces de canon, beaucoup de caissons. La perte des alliés consista en 5 ou 6,000 morts et 20,000 blessés; celle des Français, officiellement réduite à 2,000 morts, parmi lesquels étaient les colonels Lemarrois et Laucée, fut sans doute beaucoup plus considérable. On fit de part et d'autre peu de prisonniers : les troupes ne se faisaient pas de quartier.

Jamais champ de bataille ne présenta une plus horrible scène de carnage que celui d'Eylau. Le terrain couvert de neige, ainsi que les lacs glacés, étaient jonchés de 10,000 morts, de 3 à 400 chevaux tués, de débris d'artillerie et d'armes de toute espèce au milieu desquels gisaient

De retour à Genève, M. Eynard, se dévoua noblement à la cause des Grecs insurgés contre leurs oppresseurs. Ce fut pour en servir les intérêts qu'il vint en 1825 à Paris. Là il fut nommé membre du comité grec, et bientôt après il fut naturalisé Grec et déclaré citoyen d'Athènes par l'assemblée nationale d'Argos. A cette époque, il était en correspondance avec tous les philhellènes de l'Europe, et il se chargeait avec zèle de tout ce qui concernait la cause du peuple grec. Il fit, dans l'intérêt de ce peu

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EYOUBIDES, voy. Ayoubites. ÉZÉCHIEL, nom qui signifie celui que Dieu fortifie. Ezéchiel est le troisième parmi les quatre grands prophètes hébreux, et l'un des plus illustres personnages de l'Ancien-Testament. Fils du prêtre Busi, il appartenait par sa naissance à la race sacerdotale, et il était dans la vigueur de la jeunesse quand il fut, par l'ordre de Nabuchodonosor, emmené captif avec le roi Joakim et dix mille Juifs pris dans les rangs de la noblesse, 599 ans av. J.-C. Les prisonniers devant être dispersés par troupes dans les différentes provinces de l'empire chaldéen, Ézéchiel se trouva du nombre de ceux auxquels on assigna pour demeure les rives du fleuve Chaboras en Mésopotamie. Ce fut là que, cinq ans après son arrivée dans la terre étrangère, sept ans avant la deuxième conquête de Nabu

ple, un voyage à Londres, en 1827, mais il n'y trouva pas les dispositions favorables à sa cause auxquelles il s'était attendu. Le roi de Bavière, qui, en 1825, l'avait connu en Italie, lui donna, en 1828, des preuves de sa bienveillance. Chargé d'une mission du président de la Grèce, et muni par lui d'un plein-pouvoir, il revint en 1829 à Paris, pour solliciter la garantie du gouvernement français pour un nouvel emprunt que les Grecs avaient besoin de contracter. Le ministère Polignac ayant refusé son appui en octobre 1829, M. Eynard se décida à envoyer en Grèce, de ses propres fonds et sans garantie, la somme de 700,000 fr., et, ne perdant pas courage, il s'adressa ensuite directement, dans l'intérêt de la cause qu'il servait, à Charles X et au Dauphin. Après quelques négociations du ministère des affaires étrangères avec le cabinet de Saint-chodonosor ou la destruction entière de Pétersbourg on donnait à M. Eynard l'espoir de voir ses efforts couronnés de succès, quand survint la révolution de juillet 1830.

Un autre emprunt grec lui fit entreprendre à cette époque un nouveau voyage à Londres; puis il revint à Paris et remit au prince Soutzo les pouvoirs dont l'avait investi le gouvernement grec, voulant passer l'hiver à Rome. De là, il envoya diverses notes aux ambassadeurs des trois grandes puissances, et pressa vivement la conférence de Londres de faire choix d'un monarque pour la Grèce (voy. LEOPOLD et OTHON) et de hâter la conclusion de l'emprunt promis. M. Eynard entretenait les relations les plus intimes avec le président Kapodistrias (voy.), jusqu'au moment où cet homme d'état fut assassiné; après cette catastrophe, il prit hautement sa défense dans les feuilles publiques,et c'est à M. Eynard que sont dus les Lettres et documents officiels relatifs aux divers événements de Grèce, publiés en 1831 (Paris, in-12, chez Didot), par plusieurs membres de l'ancien comité grec à Paris. Il a constamment fait le plus noble usage de son immense fortune, fruit d'une grande intelligence et d'une rare activité.

EYOS, voy. DAHOMEY.

C. L.

Jérusalem, Dieu se montra à lui dans un éclat majestueux pour l'inaugurer par lui-même au ministère prophétique (Ézéch. ch. I). Immédiatement après son inauguration, il parut comme prophète au milieu de ses compatriotes exilés, et il exerça ces fonctions au moins jusqu'à la vingt-septième année de son exil, ainsi que le prouve la vision contenue au ch. XXIX, v. 13 et suiv. Mais pour décider s'il ne prophétisa pas plus longtemps, il faudrait être sûr que la vision déjà citée fût la dernière qu'il eut, et que sa vie se termina avec elle. Or tout cela est douteux, et nous ne savons rien de certain, ni sur l'époque, ni sur le genre de sa mort. Saint Épiphane, fondé sur une tradition apocryphe, prétend qu'il fut tué par un des princes exilés avec lui, auquel le prophète aurait reproché son inconduite; et, dans le moyen-âge, on montrait son prétendu tombeau aux environs de Bagdad.

Josèphe attribue à Ézéchiel deux livres sur la captivité de Babylone, qui sont perdus, et dont on peut révoquer l'existence en doute sans aucune témérité; mais pour refuser à Ézéchiel le livre qui porte son nom, il faudrait renoncer à toutes les règles de la saine critique; seulement il n'est pas décidé si c'est Ezechiel lui-même qui a donné à

sens et l'on tombe dans des explications arbitraires et bizarres.

Le style d'Ézéchiel est éminemment oriental. On y remarque une imagination ardente, des figures hardies, des images reproduites jusqu'à la satiété, des types qui effarouchent quelquefois notre timidité occidentale, une grande profusion de paraboles et d'allégories, dont quelques-unes choquent notre goût classique, mais dont plusieurs offrent un caractère ravissant de noblesse et de grandeur. Telle est celle où Ézéchiel (ch. XXXVII) représente le rétablissement du peuple juif sous l'image d'un champ couvert d'ossements arides, qui n'attendent que la chaleur de son souffle prophétique pour s'animer, se dresser, s'unir, et former une moisson vivante.

son livre la forme qu'il a aujourd'hui, J de raisonnable; mais quand on veut, à ou bien si cette forme est l'ouvrage d'un l'exemple de plusieurs auteurs d'ailleurs écrivain postérieur qui aura recueilli les recommandables, la poursuivre dans le oracles épars du prophète et les aura dis- détail, quand on prétend découvrir dans posés dans leur arrangement actuel. Dans chaque usage et chaque ordonnance du tous les cas, l'auteur de cette disposition nouveau peuple, dans chaque place et n'a pas eu en vue d'observer l'ordre des chaque rue de la nouvelle ville, dans temps où chaque prophétie avait été faite, chaque compartiment et jusque dans mais bien de réunir ensemble celles qui chaque pierre du nouveau temple, une avaient trait au même sujet, de manière à loi, une forme, une qualité, un événe– former une triple catégorie. La premièrement de l'Église, on agit contre le bon (ch. I-XXIV) contient les prophéties contre la maison d'Israël et de Juda dont elles annoncent la ruine entière, comme un effet de la persévérance opiniâtre que le peuple juif met à oublier le Seigneur, et à secouer le joug de Nabuchodonosor que Dieu lui-même lui a imposé. Le prophète eut la douleur de voir de ses propres yeux l'accomplissement de ses prédictions quelques années après qu'il les avait faites. La deuxième catégorie (XXVXXXII) renferme les prophéties contre l'Idumée, l'Égypte, Tyr et les autres peuples voisins, dont elles annoncent la destruction comme une punition de la joie | cruelle qu'ils avaient ressentie en voyant la captivité et les malheurs d'Israël. Plusieurs de ces oracles durent avoir leur accomplissement dès le temps même d'Ézéchiel. La troisième catégorie (XXXIIIXLVIII) embrasse les prophéties qui annoncent le retour du peuple juif dans la Terre-Promise, le rétablissement de Jérusalem et de son temple dans un éclat qui doit effacer toute splendeur passée. Ce troisième ordre de prophéties, Ézéchiel n'eut pas la consolation d'en voir l'accomplissement durant sa vie, et après sa mort elles ne se réalisèrent jamais entièrement dans le sens littéral auquel les Juifs les entendaient. L'histoire nous apprend qu'à la vérité les Hébreux retournèrent dans leur patrie, qu'ils rebatirent leur ville et le lieu saint, mais elle nous apprend aussi que la ville et son temple ne prirent jamais les formes grandioses qu'Ezechiel leur avait préas signées. Les chrétiens ne voient dans la Jérusalem et le fameux temple décrit par le prophète que la figure de l'Eglise foudée par Jésus-Christ. Cette explication, tant qu'elle demeure dans les bornes de la généralité, n'a rien que de naturel et

Malgré tant de titres à son admiration, le Juif n'eut jamais pour Ézechiel le mème enthousiasme que pour les autres grands prophètes. Longtemps il refusa d'insérer dans le canon biblique les écrits de celui qu'il appelait le garçon, le valet de Jérémie, et jamais il n'en permettait la lecture avant l'âge de trente ans. Il était rebuté sans doute par les images libres que le prophète emprunte à des objets dangereux pour l'imagination comme pour le cœur de la jeunesse; et qui sait encore si la foi de l'Israélite n'etait point mal à son aise en lisant un prophète qui lui promettait une splendeur prochaine qui ne se réalisait jamais? Mais quel que soit le degré d'estime ou d'indifférence qu'Ezechiel ait trouve parmi les membres de sa nation, il est incontestable que c'est un auteur qui, aujourd'hui même, peut intéresser un grand nombre de personnes. Ce n'est pas seulement au prédicateur, au théologien, l'interprète de l'Écriture, qu'il inspire

à

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