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théâtre. N'ayant plus rien qui le retînt à Dublin, il se rendit à Londres.

Il y rencontra le comédien Wilks qui devina les talents encore enfouis dans l'esprit du jeune Irlandais. Cédant aux instances flatteuses de Wilks, Farquhar écrivit une comédie presque burlesque qui fit fortune. Vers le même temps lord Orrery lui donna une lieutenance dans son régiment, qui était alors en Irlande. Au milieu des dissensions auxquelles sa patrie était en proie, Farquhar déploya❘ du courage et de la sagacité.

En 1700, il visita la Hollande, et tout porte à croire que c'est comme militaire qu'il y fut appelé. Dans ses lettres de cette époque, il dépeint ses aventures avec la verve, la vivacité et cet esprit emporté, mais toujours brillant, qui semblent être un produit du sol de sa patrie.

il

De retour en Angleterre, en 1703, épousa une femme qui possédait plus d'esprit d'intrigue que de principes vertueux. Elle aimait Farquhar; mais, devinant qu'il ne se marierait jamais qu'avec la certitude de faire un bon parti, elle fit courir le bruit qu'elle était très riche, en même temps qu'elle lui avoua l'amour qu'il lui avait inspiré. Farquhar, trompé, l'épousa, et ne tarda pas à apprendre qu'elle n'avait presque pas de fortune. Avec une rare générosité, il lui pardonna❘ son ignoble manége, et jamais la pauvreté même ne put lui arracher un reproche ou un murmure; cependant la misère, si cruelle pour l'homme qui a connu l'opulence, empoisonna sa vie. Il mourut en avril 1707 accablé de soucis et de dettes; il n'avait pas encore 30 ans.

Voici la série des ouvrages de Farquhar: Love in a bottle, 1698; The con stant couple, 1700; sir Harry Wildair, 1701; Mélanges littéraires, 1702; The stage coach, 1704; Iwin Rivals, 1705; Recruiting officer, 1706; The beaux stratagem, 1707. Cette dernière comédie, écrite deux ou trois jours avant sa mort, est son meilleur ouvrage et celui qu'on joue le plus souvent aujourd'hui. On a débité tant de jugements contradictoires sur Farquhar qu'il n'est guère possible de rien dire de nouveau sur son compte; nous appuierons notre jugement de l'au

torité de Walter Scott. Il accorde à Farquhar une place auprès de son grand rival Congreve; il dit que les personnages de Farquhar sont naturels, qu'ils ont un air de bonne compagnie, et que dans son dialogue règne un enjouement spirituel et quelquefois piquant, sans pourtant être trop brillanté; l'action, dans ses pièces, est toujours vive, mais quelquefois un peu compliquée. Malheureusement Farquhar n'est pas exempt de la frivolité, de la moquerie cynique et de la corruption de mœurs et de sentiments qui règnent dans la plupart des ouvrages M. M. de cette époque.

FARSISTAN, pays de Fars ou Faris, province qui a donné son nom à toute la Perse, par la transmutation assez ordinaire de l'f en p. Mais les Orientaux, restreignant le nom de Fars à la province, désignent la Perse en général par celui d'Iran; ils font descendre les Persans de Fars ou Pars, petit-fils de Sem ou de Japhet, contrairement à la Bible qui leur donne pour ancêtres Elam, fils de Sem, bien que le nom d'Élymaïde (pays des Élamides), appartienne plus spécialement à la province de Susiane, aujourd'hui Khouzistan ou Ahwaz.

Le Farsistan est borné au N. par une chaîne de hautes montagnes qui le séparent de l'Irak-Adjem, et par le désert de Noubendjan; à l'E. par le Sedjistan ou Seistan et le Kerman; à l'O. par le Khouzistan; au S.-O. et au S. par le golfe Persique, le long duquel il occupe près de 200 lieues de côtes, y comprises celles du Laristan qui en forment l'extrémité méridionale. Ses productions varient suivant la différence de la température, très chaude dans cette partie qui ne produit guère que des palmiers, généralement froide vers le nord, et aussi douce que salubre au centre, où le sol est un des plus fertiles du monde. Il abonde en fruits délicieux, surtout en raisins qui donnent l'excellent vin de Chiraz, et en pâturages qui servent à élever des chevaux. Il produit aussi le borax et le baume fameux et rare nommé mumie. La principale rivière de cette province est le Bend-Emir qui la traverse du S. au N.: c'est l'ancien Araxe, différent de celui qui coule en Arménie. Le Farsistan est

succédant à son oncle Cyaxare II, réunit les deux monarchies et fonda l'empire des Perses. Conquise par Alexandre

divisé en sept districts dont trois dans Tintérieur, Aberkouh, Istakhar et Chiraz, et quatre sur la côte, Hindian, Deschtistan, Kermesin et Laristan. Ses prin-le-Grand, soumise ensuite aux Séleucicipales villes sont : sa capitale Chiraz, des ses successeurs, rois de Syrie, puis a laquelle on a consacré un article sé- aux Arsacides, rois des Parthes, cette paré; Yezd, la seconde de la province et la province était gouvernée par Ardeschirplus orientale du district d'Istakhar, Babekan ou Artaxerce qui, s'étant réprès des frontières du Kerman, très com- volté contre eux en 223 de J.-C., jeta merçante en eau rose, tapis, châles, bro- les fondements de la puissance des Sastards de soie, étoffes de laine et de coton; sanides (voy.), rois de Perse si fameux par Fasa ou Pasa, l'ancienne Pasargada, où leurs longues et terribles guerres contre était le tombeau de Cyrus; Firouz-Abad | les empereurs d'Orient. Istakhar (PerséDjeroun, Darab-gherd, Siraf, jadis très polis) était alors la capitale de la Perse florissante et riche, est aujourd'hui tota- propre et de l'empire persan; mais elle lement déclinée; Kazeroun, ville forte déchut lorsque ces princes transportèrent où les Anglais ont un agent, et Lar, ca- leur résidence à Mad-ain, sur le Tigre. Le pitale du Laristan, petit royaume, con- Farsistan fut conquis par les Arabes en quis vers l'an 1600 par Abbas Ier, et où 647, et l'un de ses gouverneurs y fonda la chaleur est excessive; on y fabrique | Chiraz, en 695. Occupée par les Azrades armes, des soieries, etc. Les places kites, sectaires rebelles, et plus tard conmaritimes sont : Bender-Rigk, qui fait un quise deux fois par les Soffarides, prinassez gros commerce de blé, de cuivre ces du Seïstan, cette province fut défiet d'épiceries; Abou-chehr ou Bender-nitivement perdue pour les khalifes Bouchir, port de Chiraz et entrepôt lorsqu'elle devint, en 934, le berceau et actuel du commerce maritime de la le centre de la puissante dynastie des Perse avec l'Hindoustan. Les Anglais y Bouvaïdes, qui y firent exécuter des traont un agent; Bender-Kounk; Bender-vaux utiles. De 1057 à 1143, elle fut au Abbassy, qui a repris son ancien nom de pouvoir des Spancarahides, et les SalgaGombroun, a perdu toute son impor- rides y régnèrent ensuite comme vassaux tance et n'est plus le premier port de la des sulthans de Perse seldjoukides et Perse. Aucun consul européen ne ré- kharizmiens. En 1263, le Farsistan fut inside dans cette ville, depuis qu'elle fut corporé à l'empire des Mongols tchinprise, en 1759, par les Français, sous ghizkhanides qui venaient d'anéantir le les ordres du comte d'Estaing. khalifat. Puis les Indjouïdes et les Madhafférides s'y succédèrent. Conquis sur ces derniers, en 1393, par Tamerlan, il resta au pouvoir de ses descendants, jusqu'en 1469. Deux dynasties de Tur

Les habitants du Farsistan sont les plus doux, les plus civilisés, les plus spirituels et les plus voluptueux de la Perse. Leur langue est le plus pur idiome de la langue persane. Plusieurs se sont distin-komans en devinrent alors maîtres; mais gués dans les lettres et surtout dans la poésie: il suffit de citer Hafiz et Saadi (voy. ces noms). Les côtes du Farsistan sont habitées en majeure partie par des Arabes sédentaires, rarement soumis au roi de Perse, et dont les plus puissants sont ceux de la tribu de Houle. Nous parlerons des iles de cette province à l'article golfe PERSIQUE.

C'est dans le Farsistan que réguèrent les ancêtres de Cyrus, vassaux et tributaires de l'empire des Mèdes, ou, suivant les Orientaux, suzerains du royaume des Mèdes, jusqu'à l'époque où ce prince,

en 1503, Chah-Ismaël le réunit à la monarchie des Sofys. En 1723, cette province passe sous la courte domination des Afghans de la tribu de Khaldjeh; en 1730, le fameux Nadir ou ThahmasKouli-Khan y rétablit la souveraineté des Sofys qu'il détruit en 1736. Depuis la mort tragique de cet usurpateur, en 1747, le Farsistan fut livré aux tristes chances de l'anarchie, mais moins longtemps que d'autres provinces de la Perse; car en 1758 Kerim-Khan y consolida sa puissance et y fonda la dynastie des Zendides qui en restèrent maitres jusqu'en

1793. Agha Mohammed-Khan (voy.), | fondateur de la dynastie des Kadjars, aujourd'hui régnante en Perse, incorpora alors le Farsistan à sa nouvelle monarchie, dont cette province fait encore partie.

C'est de Fars ou Pars que sont dérivés les mots farsang ou parasange, nom d'une mesure de distance, qui équivaut à une lieue et demie, et Parsis, nom des adorateurs du feu (voy. GHEBRES.) H. A-D-T.

FASCE, de fascia, bande de toile; terme de blason qui désigne une bande horizontale, occupant le milieu du champ de l'écu et le tiers de la hauteur totale. La fasce peut être répétée plusieurs fois comme sur l'écusson d'Harcourt, etc. Quand il y a plus de quatre fasces, elles prennent le nom de burelles, et au lieu de dire fascé d'or, d'argent, etc., on dit burellé d'or, d'argent, etc.

dans la victime de la fascination. Ainsi
une femme qui se sera laissé entrainer
dans quelque faute s'excusera beaucoup
mieux encore en disant qu'elle a été fas-
cinée qu'en disant qu'elle a été séduite. Si
l'on veut bien rendre l'expression dans
toute sa vigueur, on pourra croire qu'elle
a véritablement rencontré sur sa route
un homme doué, dans son regard, d'un
charme magique tout aussi fort et aussi
infaillible que ces talismans que les fées
d'autrefois donnaient à leurs favoris; mais
on hésitera peut-être à prendre ainsi l'ex-
pression au pied de la lettre, et, à vrai
dire, nous croyons qu'on n'aura pas tort.
Sans reléguer précisément la fascination
au rang des fables, sans nier la puissance
du regard que nous croyons au contraire
grande et redoutable dans bien des occa-
sions, nous répugnerions à penser qu'elle
ait, chez certains êtres, cette infaillibilite
magique qu'on lui attribue. Elle a été
affirmée, comme on sait, même en dehors
de ce cercle de l'amour où toutes les il-
lusions viennent si naturellement se pla-
cer; et l'on a vu de nos jours un célèbre
chef de secte en faire l'essai, des bancs
d'une cour d'assises, sur une rangée de
jurés assis en face de lui; situation qui,
assurément, n'avait rien de remarquable.
Voy. ENFANTIN.
L. L. O.

C. N. A. FASCINATION. La fascination est un charme exercé par un regard sur un autre regard, et doué d'une telle puissance que celui qui la ressent ne saurait s'y soustraire et doit nécessairement rester vaincu. Le serpent attache les yeux sur l'oiseau dont il veut faire sa proie, et l'oiseau, irrésistiblement attiré, vient de lui-même tomber dans la gueule hideuse qui va le dévorer. Cette idée d'une action FASCINE, FASCINAGE. La fasplutôt physique que morale, et contre la cine proprement dite, celle dont les bois quelle la résistance n'est point possible, servent,dans l'art militaire, à la confection se retrouve toujours au fond du mot fas- des saucissons, gabions et autres fascinacination de quelque manière qu'on l'ap-ges, est un long fagot de forme cylindriplique et quelques déviations qu'on lui fasse subir. Dans l'amour, par exemple, l'idée de séduction suppose une action dirigée principalement contre l'âme, une action lente, dangereuse sans doute pour l'être qui l'éprouve, mais contre laquelle enfin il peut se défendre, à laquelle il a chance d'échapper et qui ne le réduira qu'en obtenant l'assentiment complet de sa volonté; la fascination au contraire n'a pas besoin de tout cela : c'est une action prompte et sûre qui passe comme un éclair des yeux à l'âme et dompte celle-ci plutôt qu'elle ne la persuade. Il est impossible de ne pas voir la volonté soumise et l'amour présent dans la victime de la séduction: on peut très bien se figurer la

que de 4 mètres de longueur sur 22 centimètres de diamètre. On dispose, en la faisant, les brins de bois de manière que leurs gros bouts se trouvent aux deux extrémités de la fascine, on les serre fortement et on les lie au moyen de huit harts également espacées : cette opération est nécessaire pour pouvoir transporter com modément une grande quantité de fascines par voiture. Un atelier de trois hommes peut faire 25 de ces fascines en dix heures de temps. Mais si les chantiers où l'on doit convertir les fascines en fascinage sont peu éloignés des bois, on se borne, pour hâter le travail, à lier chaque fascine avec une seule hart, après avoir placé tous les gros bouts des branches

révolte de l'une et l'absence de l'autre du même côté.

Les bois les plus propres pour le fascinage sont ceux qui donnent de longues tiges droites, flexibles et garnies de rameaux, tels que le chêne, le coudrier, le châtaignier, le saule, l'osier, la bourdaine, etc. Le génie se sert de fascines à couronner, de fascines à revétir, longues de 2 sur 0.22, de fascines à tracer, de 1.30 sur 0.15.

Les fascines ne sont pas seulement à l'usage des militaires, elles servent aussi dans l'architecture hydraulique, au civil, pour former en quelque sorte la base des terrains par lesquels on veut border un fleuve, afin de rétrécir ou affermir le lit et arrêter ses débordements. X.

FASEOLE, voy. HARICOT.

FASHION, FASHIONABLE, mots d'origiue anglaise, qui, dans ces dernières années, ont passé le détroit. Qu'est-ce que la fashion? qu'est-ce qu'un fashio

On emploie encore les fascines pour combler des marais, passer des fossés, élever des digues, pour former dans certains cas le tablier des ponts militai-nable? Grande question que peu de gens res, etc., etc. ici, et même en Angleterre peut-être, seraient à même de résoudre. Ce qui est clair, c'est que fashion signifie forme, fi

Les travaux d'un siége exigent toujours une immense quantité de fascines; au siége de Fribourg, en 1744, le premier ap-gure, air, mine; c'est le mot francais provisionnement de fascines se montait a 150,000 pour les travaux du génie et à 70,000 pour ceux de l'artillerie.

Ce sont ordinairement les soldats d'infanterie et de cavalerie, quelquefois des paysans de corvée, que l'on envoie dans les bois pour faire les fascines dont on a besoin.

Le nouveau sabre des troupes à pied, qui a excité de si vives discussions parlementaires lors de son adoption, sert au fantassin, comme à l'artilleur, pour abattre le bois et confectionner les fascines et le fascinage. Ce sabre doit être regardé, par la forme et la solidité de sa lame et de sa poignée, plutôt comme un outil tranchant que comme une arme soit offensive, soit défensive.

S'occuper à faire des fascines, c'est se livrer au fascinage; mais on appelle encore de ce nom l'action de faire, avec des fascines, les saucissons, gabions et claies employés à la construction des batteries et aux revêtements des ouvrages de fortification, et enfin le revêtement luimême d'un ouvrage fait avec des saucissons, des gabions, des claies.

Ainsi l'on pourrait dire, dans un ordre du jour : Des détachements d'infanterie et de cavalerie iront dans la forêt au fascinage (faire des fascines); aussitôt que les fascines seront arrivées au parc, l'artillerie commencera son fascinage (la confection des saucissons, gabions et claies); le fascinage (le revétement) des batteries et des tranchées, a été mal fait; il manque de solidité. C.A.H.

façon. Le fashionable est donc un homme de bonne façon, à la mode, du bel air, mais à l'anglaise, et sans qu'il nous soit possible de dire au juste en quoi consiste cette bonne façon. Ce qu'en France, par anglomanie, nous appelons un fashionable, n'est à vrai dire ni un homme de bon ton, ni un homme de bon goût, ni un homme à la mode. Les raffinés, les muscadins, les roués, les incroyables, les beaux de la jeunesse dorée, ont tous eu leur caractère, leur costume, leurs mœurs, bien tranchés et distincts; mais ce n'étaient pas précisément des fashionables. Le fashionable n'a particulièrement ni des manchettes de Malines, ni des gilets à revers, ni des hottes à retroussis; il en porte de ceux-là et d'autres, mais il les porte d'une manière fashionable. Au théâtre, si quelque beau jeune homme, bien frisé, bien pommadé, bien pincé, ganté de blanc, vient se montrer à l'avant-scène, appuyant ses dents sur la pomme de sa canne, le vulgaire s'écrie: voilà un fashionable! Erreur! c'est un élégant, un dandy (voy.) peut-être, ce n'est pas un fashionable. Dans notre siècle positif et analytique, la fashion et le fashionable sont encore pour nous

une anomalie insoluble.

FASTE, voy. Luxe.

V. R.

FASTES. Ce mot qui, dans son sens actuel, appartient à la chronologie et à l'histoire, se rattache par son étymologie à la jurisprudence et à la religion des Romains. Leur calendrier se partageait en jours permis (fasti), interdits

à leur tour livrées au public, avec les notes abréviatives qui les exprimaient dans l'écriture, par un jurisconsulte plébéien, Sextus Ælius Pætus, l'an de Rome 552.

(nefasti), partagés (intercisi). Les pre- | miers en totalité, les derniers dans le milieu de la journée seulement, pouvaient être consacrés à l'administration de la justice. Dans les jours néfastes ou interdits, le préteur ne pouvait statuer sur aucune affaire, ou, comme disaient les anciens, il ne pouvait prononcer (fari) les trois mots sacramentels: do, dico, addico, je donne, j'assigne, j'adjuge.

Les jours nefastes comprenaient : 1oles

La distinction des jours fastes et néfastes étant aux yeux du peuple ce qu'il y avait de plus important dans le calendrier, ils lui donnèrent leur nom, et nous possédons, en totalité ou en partie, plusieurs calendriers romains qui portent en titre le nom de fasti. Ce sont les fastes

calendaires.

Ces commémorations des grands événements supposaient la conservation traditionnelle ou écrite de tout ce qui avait amené les jours de fête et de deuil. En effet, il existait à Rome, sous le nom de fastes, un registre de tous les faits importants avec leurs dates, tenu par les pontifes et formant une espèce de commentaire historique du calendrier, dont l'ouvrage d'Ovide (voy.) qui porte le nom de Fastes nous parait pouvoir donner une idée. Ce registre, avec les Commentaires et les Annales, formait ce qu'on appelait les Livres des pontifes. Peut-être toutes ces expressions ne sont-elles que les dénominations différentes d'un même recueil. Dès lors le nom de fastes fut em

fêtes annuelles fixes ou mobiles et les fêtes extraordinaires; 2° les jours assignés chaque année pour la moisson et pour les vendanges; 3° les jours déclarés malheureux par les pontifes, soit annuellement, comme les anniversaires des grands désastres, soit par suite de quel- | que événement fâcheux ou de quelque présage sinistre. Ces jours malheureux sont distingués par les grammairiens des jours néfastes, mais ils en faisaient partie. Alors on indiquait vacance des tribunaux, justicium. Ce n'est pas tout : il y avait des jours fastes ou néfastes pour certaines affaires seulement, jours où il n'était pas permis d'assembler le sénat ou de tenir les comices, etc., etc.; jours fastes le matin et néfastes le soir, ou réciproquement. Tout cela formait un en-ployé pour désigner une série de noms et semble assez compliqué. On en peut juger par un seul fait: c'est qu'il n'y avait dans toute l'année que 38 jours entièrement fastes, c'est-à-dire libres de toute interdiction.

Dans l'origine, la connaissance des jours fastes et néfastes était réservée aux pontifes, à qui il fallait recourir, quand on avait un procès, pour savoir s'il était ou non possible de le poursuivre tel ou tel jour; et la science du droit, dont cette connaissance était la base, se trouvait réservée aux patriciens, seuls admis, dans ces premiers temps, aux fonctions pontificales. Ce moyen d'influence leur échappa l'an de Rome 451, et les mystères du calendrier furent révélés au public par un secrétaire d'Appius Claudius, jurisconsulte distingué. Les nobles essayèrent alors de se retrancher dans l'emploi de certaines formules que, dans tout procès, le demandeur, le défendeur et le juge devaient répéter exactement sous peine de nullité. Mais ces formules furent

de faits accompagnée de dates. On rédigea des Fastes consulaires (voy. ÈRE et CONSULAT), des Fastes triomphaux.

Aujourd'hui le mot est employé le plus souvent dans une acception figurée, comme synonyme emphatique du mot histoire. J. R.

Plusieurs ouvrages historiques ont été publiés sous ce titre de fastes : nous avons les Fastes français, les Fastes de Louis XV, les Fastes de la Pologne et de la Russie, les Fastes de la GrandeBretagne, etc., mais aucun grand historien n'a donné ce nom pompeux à son ouvrage. L'académicien Lemierre est l'auteur d'un poème en seize chants intitulé Les Fastes (1779, in-8°); mais cet ouvrage a peu marqué dans les fastes de la littérature française. V-VE.

FAT, FATUITÉ. Le fat est un être chez lequel la vanité (car il ne s'élève pas même jusqu'à l'orgueil) absorbe tous les autres sentiments. Penétré de l'admiration de lui-même, il l'exprime par ses

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