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discours, ses manières, ses gestes, et jusque par son silence. Il est, comme l'a dit un homme d'esprit,« familier avec ses supérieurs, important avec ses égaux, impertinent avec ses inférieurs ». Ajoutons que, pour lui, cette dernière classe est la plus nombreuse; car la fatuité est toujours accompagnée d'un profond dédain pour tout ce qui se trouve sur sa route. La devise Nil admirari semble avoir été créée pour elle.

Les auteurs anciens avaient déjà si gnalé quelques travers du fat. Athènes et Rome eurent aussi les leurs, comme on peut le voir par divers passages de Théophraste et de Sénèque; c'est sous le nom de delicatus que les signale ce dernier. Notre langue a préféré emprunter le terme au mot latin fatuus, qui signifie in sipide, dépourvu de toute qualité, c'était déjà punir ce défaut par sa seule désignation.

niais:

En général, le fat tient beaucoup du sot; souvent même on préfère encore celui-ci, qui fut créé tel par la nature, tandis que l'autre est son propre ouvrage. Il est néanmoins telle sorte de fatuité qui n'est pas nécessairement escortée de la sottise, par exemple celle qui a le sexe pour objet. Le maréchal de Richelieu était un fat, et non pas un sot, tandis que le beau Létobrière, autre homme à bonnes fortunes du dernier siècle, méritait également les deux noms. Quand la fatuité s'est principalement exercée sur des succès de boudoir, la marche des années la corrige quelquefois, et plus encore peut-être la crainte du ridicule qui, suivant l'expression de Gresset, ne manque jamais de s'attacher aux vétérans de cette manie.

Quoique le fat ait toujours une certaine dose d'impertinence, il ne faut pas croire qu'il suffise d'être impertinent pour être fat. La fatuité exige encore une certaine distinction de manières et quelque mesure dans le langage. Il n'y eut plus de fats chez nous aux tristes époques où il n'y avait plus de cercles, de salons, et pour ainsi dire de société. Ils sont un de ces inconvénients inhérents à une civilisation avancée et qu'il faut accepter avec ses progrès. Eux-mêmes d'ailleurs, en secondant ceux du goût et de la raison,

Encyclop. d. G. d. M. Tome X.

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servent à faire justice d'une fatuité qui se montrerait trop à découvert, et l'obligent à dissimuler tout ce qu'elle pourrait avoir d'offensant pour l'amour-propre des autres. M. O.

FATALISME, système philosophique qui consiste à nier la liberté (voy. ce mot). Méconnaissant la nature morale de l'homme, le fataliste croit à l'entrainement irrésistible des motifs; suivant lui, au lieu d'agir, parce que nous le voulons, nous voulons, parce que nous devions agir. Il existe une puissance occulte, mystérieuse, inflexible, qui, pour chacun, a fixé d'avance d'une manière irrévocable toute la série de ses actions, et son bonheur et son malheur. Nous avons beau nous agiter, nous sommes les jouets d'une force secrète qui nous entraîne, bon gré mal gré, vers un but que nous n'avons nous-mêmes ni prévu ni déterminé; les plus petits événements du monde moral, comme les plus grands phénomènes du monde physique, sont enchainés par un lien de fer et se succèdent nécessairement dans un ordre auquel nous ne pouvons rien changer.

La qualification de système philosophique ne convient proprement qu'à ce fatalisme des écoles auquel conduisent certains raisonnements sophistiques. C'est à coup sûr le fatalisme le moins dangereux, parce qu'il est le moins sérieux et qu'il ne peut en imposer qu'à un petit nombre d'esprits spéculatifs dont la conduite dément les paroles. Quand vient l'heure de la pratique, le fataliste le plus convaincu obéit à la persuasion intime où sont tous les hommes de leur liberté; lui aussi il porte au dedans de soi une décision invincible qui le force de supposer qu'il est libre, comme il suppose qu'il a des bras, des jambes, un corps, et qu'il est environné d'autres corps contre lesquels il ne doit pas aller choquer le sien. Au surplus, les raisons que le fatalisme systématique oppose à la croyance commune sont loin d'être décisives, car toutes impliquent une méprise relativement à la nature de l'influence que les motifs exercent sur nos résolutions volontaires. A l'en croire, cette influence serait contraignante, elle déterminerait nécessairement la volonté à vouloir, et c'est ce

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qui a fait donner à cette doctrine le nom plus spécial de déterminisme. Il n'en est rien cependant : quelle que soit la force d'un motif, nous sentons, en lui obéissant, en prenant une résolution qui lui est conforme, que nous avons pleinement le pouvoir de ne pas la prendre.

efforts; on se fait un mérite de rapporter à Dieu comme à leur auteur les volontes humaines; on va jusqu'à prendre pour vertn et louable humilité ce qui n'est que défaut de caractère et d'énergie morale. Souvent aussi le fatalisme est embrassé par ces âmes faibles qui ne savent point lutter avec courage contre les infortunes inévitablement attachées à notre condition terrestre ou contre des maux qu'elles ont mérités. Une cause de fatalisme plus puissante encore, c'est le besoin de goûter, dans le crime et la dépravation, le calme et la sécurité de l'innocence. Il est si commode de penser que les passions nous entraînent avec une force insurmontable, que nos actions dépendent uniquement de nos organes et des circonstan

comme nos vertus! Ajoutez l'amour de paradoxe, la superstition, l'orgueil de ces ambitieux sans génie qui s'en prennent sottement à la destinée quand ils échouent dans leurs poursuites. Voy. DESTIN.

Sans se formuler aussi expressément en arguments d'école, le fatalisme systématique prend quelquefois sa source dans des préoccupations scientifiques. Combien d'esprits se laissent imposer par le spectacle de la nature au point de ne plus écouter les irrefragables dépositions du sens intime touchant notre liberté! On transporte témérairement dans le monde moral l'invariabilité des lois qui régissent le monde physique et en déterminent les événements; on ap-vos, qu'un destin inflexible fait nos vices plique aux produits de l'activité humaine cette régularité constante à la quelle sont soumis les mouvements des corps célestes; l'homme est assimilé aux objets inertes; le monde entier, ou la nature, comme disent les fatalistes, n'est plus qu'une vaste machine dont tous les mouvements sont immuablement prévus et réglés. D'autres arrivent à la même conséquence par une autre voie. Souvent nos sensations nous viennent sans que nous le voulions, sans que nous puissions nous en défendre. Nous éprouvons, sans pouvoir nous y soustraire, les besoins de la faim et de la soif, de la joie et de la douleur, ou des désirs, des mouvements indélibérés. Qui de rous peut s'empêcher de vouloir le bonheur? Enfin nous ne nous sommes pas donné les penchants fondamentaux de notre nature. Il y a donc dans nos actions une part de fata-liberté, plus de distinction entre le bien lité (voy. ce mot). Or, en la considérant seule ou en l'exagérant, on en vient naturellement à dédaigner cet invincible sentiment de liberté que tout homme porte au dedans de lui-même.

Le fatalisme n'est pas toujours systématique ou spéculatif: d'ordinaire il apparait comme une croyance populaire plus ou moins répandue, qui a pour causes, non plus les erreurs de l'esprit, mais les égarements du cœur, les passions, et par exemple l'indolence et la mollesse. Celles-ci s'accommodent à merveille d'un dogme avilissant qui les dispense de tous

Quelle qu'en soit la cause, métaphysique ou morale, et quelle qu'en soit la forme, scientifique ou populaire, le fatalisme se réfute suffisamment par ses conséquences. Tout ce que vaut l'homme, c'est par la liberté qu'il le vaut : ôtez cette liberté, l'homme déchu du haut rang qu'il occupe parmi les créatures se trouve ravalé jusqu'à l'abjection de la brute : il croupit dans la fange, il meurt de besoin et d'épuisement, il s'abandonne à une résignation stupide, à une attente insouciante, imprévoyante, des événements réglés par le destin. Otez la

et le mal, partant plus de moralité, plus de mérite à acquérir, plus de mission à remplir ici-bas! le méchant n'est pas plus responsable de ses attentats que la plante vénéneuse ne l'est de ses effets delétères; le vice équivaut à la vertu, le meurtre à la charité; les distinctions morales, les institutions politiques et religieuses sont des inventions de l'ignorance ou du machiavélisme.

Le fatalisme est en opposition manifeste avec la doctrine chrétienne; il est, au contraire, un des caractères des croyances musulmanes, et c'est par lui que

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s'explique la stupide apathie des Turcs leurs esprits, et dout, sans doute, il n'est et d'autres peuples orientaux dans des pas donné à l'homme de pouvoir jamais moments où ils auraient besoin de foi, obtenir la solution. Telles sont les ques d'enthousiasme et d'énergiques résolutions de la prescience divine opposée au

vant.

libre arbitre, de la prédestination opposée à la grâce (voy. ces mois). Ici nous ne voulons que rattacher quelques considérations morales et quelques notions historiques à ce thème envisagé seulement sous le rapport des faits.

En nous gardant bien d'ériger en dogme l'opinion qui se formule par le mot de fatalite, nous ne la rejetterons pas toutefois d'une manière absolue; nous oserons même l'avouer. Fondée sur uhé observation continue et scrupuleuse que nous pourrions appeler de l'expérience, nous sommes portés à admettre la réalité d'une chance permanente qui, attachée à l'individu, détermine le résultat de ses actions, sans attenter au principe de leur liberté; qui aftribue à l'un tous les succès, à l'autre tous les revers; à celui-cî un bonheur constant, à celui-là une ad

tions. Voy. ISLAMISME, et l'article suiL-F E. FATALITÉ, destinée inévitable, principe occulté des événements, dont l'ensemble détermine forcément le caractère, heureux ou malheureux, de chaque existence humaine. A des époques d'ignorance et de crédulité, les hommes attribuèrent à l'influence des astres sur les choses d'ici-bas les mystères de leurs destinées. Une opinion superstitieuse, dont l'origine remonte à la plus haute antiquité, et qui s'est maintenue jusqu'à la fin du xvi siècle, cherchait dans la disposition relative des corps očtestes au moment de la naissance de chaque individu lá cause et l'explication de toutés les circonstances de sa vie. L'opération qui constatait cette disposition prenait le nom de thème natal, et la science qui prétendait en apprécier systémati-versité dont rien ne saurait le rélever, quement les résultats s'appelait astrologie judiciaire (voy.). De là cette façon de parler encore subsistante, mais qui n'implique plus aujourd'hui la croyance qu'elle exprimait autrefois : Tel homme est né sous une heureuse ou sous une maavaise étoile, ou Cela tient à mon étoile, etc.

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de telle sorte que, tous deux tentant les niêmes entreprises avec des conditions en apparence semblables, on voit l'un toujours réussir et l'autre toujours échouer.

Une foule d'hommes supérieurs, ne pouvant méconnaitre la réalité de ces effets, ont admis celle de la cause, sans s'embarrasser de la définir. Lorsqu'on recommandait à Mazarin un sujet qu'il ne connaissait pas: Est-il heureux? demandait-il sur-le-champ. En même circonstance, cette question était toujours aussi la première qui sortait de la bouche de Napoléon. Le grand capitaine s'était fait une espèce de religion superstitieuse de sa croyance en la fatalité; et, par des actes marqués au coin d'un despotisme aussi absolu que celui du

Chez les Grecs, le dogme de la fatalité était la base de la religion. Ils avaient fait du Destin (voy.) un dieu maître de tous les autres dieux et l'arbitre suprême qui seal réglait l'ordre de l'univers. C'est encore sur cette croyance qu'est fondé l'islamisme ou religion de Mahomet. Le christianisme, au contraire, repousse ce dogme, qui, enlevant à l'homme le principe de sa liberté, détruit la moralité des actions et mène tout droit au matérialisme, puisque l'in-destin, il faisait à chaque instant l'appli différence morale des actions n'admet- cation de son système aux autres comme tant plus la nécessité des peines ou des à lui-même. récompensés dans une autre vie, l'immortalité de l'âme devient inexplicable, pour ne pas diré absurde.

Au premier coup d'œil, il semblerait que de cette conviction d'assujettissement à une force invincible devrait nai

Envisagée sous un sens mystique, outre chez les malheureux le découragememe philosophique, la question de la ment et même le désespoir; mais à l'acfatalité s'unit à toutes celles qui depuis tion d'un destin inflexible ou d'un aveudes siècles ont fait le désespoir des meil-gle hasard, substituez comme cause

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première les décrets d'une Providence tôt ou tard rémunératrice, et les faits en apparence les plus anormaux dans l'ordre des choses humaines se retrouveront d'eux-mêmes à leur place dans l'ordre éternel de l'univers.

La littérature philosophique du XVIII siècle nous a légué deux ouvrages remarquables sur la fatalité : l'un est le conte de Zadig ou la Destinée, un des chefs-d'œuvre de Voltaire dans ce genre où il excellait; l'autre, dû à la plume de Diderot, est le roman de Jacques le Fataliste. Tout récemment, M. V. Hugo a inscrit le mot de fatalité (űvayxn) au frontispice de son fameux roman intitulé Notre-Dame de Paris. P. A. V.

individus, princes ou simples particuliers, qui portent encore le turban vert et le titre de seid ou de chérif. H. A-D-T.

Fatma est le type de la femme musulmane, comme Marie est le type de la femme chrétienne. Le caractère le plus saillant de Marie, c'est d'être vierge et mère; les qualités distinctives de Fatma sont d'être fille et épouse. Dans le système chrétien, le révélateur procède de la femme, mais ne la continue pas; dans le mythe musulman, la femme procède du révélateur et le continue seule au sein de l'humanité. Jésus est la postérité de Marie, Fatma celle de Mahomet.

A ces deux types de femme correspondent deux natures de vertu. Les Occidentales, qui prennent Marie pour modèle, sont chastes, modestes, obeissantes, prient et inter cèdent auprès de l'homme; les Orientales, qui imitent Fatma, ont de la noblesse, de la dignité, aiment le plaisir, savent commander et régner. Marie baisse les yeux, et sa pudeur seule est un voile impénétrable; un voile matériel dérobe à tous les regards le visage de Fatma, mais sous ce voile son œil brille et invite au plaisir. Marie cherche à inspirer la volonté de l'homme en annihilant la sienne; Fatma veut et fait vouloir. La vue de Marie inspire la méditation et le recueillement; celle de Fatma, le courage et l'action. Marie se présente ordinairement avec un enfant dans les bras, comme pour éloigner l'homme d'une pensée d'amour; Fatma marche seule et libre, pour attirer à elle les adorations de l'homme et l'hommage du plaisir.

FATA MORGANA, voy. MIRAGE FATIME ou FATHMA, nom de femme chez les musulmans, fut celui, non pas d'une fille unique de Mahomet, comme on l'a dit à tort dans la Biographie Universelle, mais de l'aînée de ses quatre filles. Fatime eut pour mère Kadidjah, la première de ses épouses légitimes, et naquit en 604, six ans avant qu'il eût manifesté sa mission apostolique. Elle fut une des quatre premières femmes qui le reconnurent pour prophète, et, en 623, elle épousa Ali, cousin - germain de son père. Elle en eat trois fils, Haçan, Houçain et Mohsen, dont le dernier mourut en bas âge, et deux filles dont la seconde épousa le fameux Omar, depuis khalife qui, avant cette alliance et aussitôt après la mort de Mahomet,en 632, se déclara pour Abou bekr, menaçant d'incendier la maison de Fatime et d'Ali s'ils ne se soumettaient pas à ce premier Quant au physique, Fatma est d'une khalife. Le chagrin que Fatime éprouva belle stature, un peu plus grande que de voir méconnus et méprisés les droits la Vénus du paganisme; elle a la peau de son mari durent abréger ses jours, très brune, un peu luisante; sa chevecar elle ne survécut que six mois à son lure aussi est brune, courte et bouclee; père. Elle mourut à Médine, en décemses yeux sont noirs et brillants. La tête bre 632 ou janvier 633, à 28 ans. Sa fin de la Vénus est légèrement inclinée, ses prématurée lui épargna la douleur de épaules sont rondes et ramenées en avant; voir les malheurs qui frappèrent son Fatma porte la tête droite, haute, sur épɔux et ses fils.—C'est d'elle qu'étaient des épaules carrées et rejetées en arrière; issus tous les princes Alides qui ont régné son bras et son avant-bras ont une suaà diverses époques dans différentes par-vité de contours parfaite; la main y est ties de l'empire musulman. C'est d'elle attachée avec une harmonie ravissante, aussi que prétendaient à tort descendre et elle sait qu'il y a là tant de grâce qu'elle les khalifes fatimides (voy. l'article sui-y attire toujours les regards par d'énorvant), et que tirent leur origine tous les mes bracelets. Fatma a les pieds de

moyenne grosseur, ni en dedans ni en dehors, et quand elle marche elle presse fortement la terre avec le talon.

Fatma ne recherche ni ne repousse l'homme; elle veut plaire, sans aucune pensée de coquetterie; elle n'est ni prude, ni folâtre, ni timide, ni effrontée; toute sa personne respire la dignité, la force, l'amour. Dans Fatma, le sentiment de la maternité individuelle est peu prédominant; on trouve plutôt chez elle l'instinct de la reine, de la mère sociale. La physionomie de Fatma est calme; elle n'est point rieuse, évaporée, lutine; elle sourit même peu, mais son sourire est une puissance. Elle est plutôt mélancolique que gaie; mais sa mélancolie a quelque chose de social et semble dire qu'elle n'est point contente du monde tel que l'homme l'a fait. Elle se soucie peu de la religion, parce que la religion est trop scientifique et mâle, et parce qu'elle ne s'est point souciée de son sexe. Fatma a de l'esprit dans la tête; elle en a encore plus dans les jambes, dans les bras, dans tout le corps. Elle marche avec une majesté de déesse; elle se baisse, s'accroupit, porte, pousse, arrête, reçoit, donne, avec une grâce incomparable; les poses les plus insignifiantes de son corps, ses plus petits gestes, ses mouvements les plus involontaires, ont un charme indéfinissable, un je ne sais quoi d'onctueux, de facile et d'intelligent, qu'on ne peut se lasser d'admirer. Vénus, malgré toute sa beauté, a toujours une certaine gaucherie; toute l'allure de Fatma a une assurance, une prestesse, une élégance infinies. Voluptueuse et aimante, Fatma n'a pas la plus légère ombre de cynisme; elle semble dire à l'homme que le plaisir doit être le prix du travail. Dans le monde musulman, c'est par les femmes que se transmet la noblesse; Fatma donne à la fois l'honneur et le plaisir. A. C-L- N. FATIMIDES où FATHÉMIDES, enfants de Fatime (v.), nom que s'attribuèrent des khalifes hétérodoxes dont la dynastie a dominé sur tout le nord de l'Afrique, puis en Égypte et en Syrie, tandis que les khalifes abbassides régnaient à Bagdad. On les a nommés aussi Alides et Ismaélides, parce qu'ils se disaient issus d'Ismaël, le 6o des douze

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imams descendants d'Ali et de Fatime; mais cette illustre origine leur fut toujours contestée, bien que les opinions varient sur la patrie et l'origine du fondateur de cette dynastie. Né en Perse, en Égypte ou à Fez, et fils d'un mage ou d'un juif oculiste ou serrurier, ABOUMOHAMMED-OBÉID-ALLAH s'étant fait passer pour le Mahady (directeur des fidèles) annoncé par le Coran et attendu comme le Messie par les musulmans hétérodoxes (v CHIITES), commença ses prédications en Syrie. Dénoncé au khalife, il s'enfuit en Égypte et traversa tout le nord de l'Afrique jusqu'à Sedjelmesse, où il fut mis en prison. Une grande révolution changea bientôt sa destinée. AbouAbd-Allah, ancien disciple du père d'Obéid-Allah, ayant détruit en 909 la dynastie des Aglabides, qui avait régné 112 ans à Kairowan, Tunis et Tripoli, puis celle des Médrarides qui régnait depuis longtemps à Sedjelmesse et en Mauritanie, délivra le prétendu Mahady et le fit reconnaître comme tel par son armée. La puissance des Fatimides s'établit alors sur les ruines de ces deux dynasties, de celle des Rostamides qui avaient possédé Thaort et les côtes depuis Tunis jusqu'au détroit de Gibraltar, et sur les débris de celle des Édrisides (voy.), anciens souverains de Fez. Obéid-Allah fixa d'abord sa résidence à Rakkadah, puis à Mahadiah, qu'il fonda en 914 à 30 lieues de Tunis. Il réforma l'administration ainsi que la législation civile et religieuse, ajouta à ses titres celui d'Émir-al-Moumenin (prince des fidèles), réservé jusqu'alors aux khalifes de Bagdad, et fut ainsi le premier auteur du grand schisme qui divisa les musulmans. Maitre de tout ce pays, depuis l'Océan jusqu'à Barkab, il ne put, malgré les succès de ses généraux, s'emparer de l'Égypte; mais ses flottes lui soumirent la Sicile, firent plusieurs descentes en Italie, ravagèrent la Calabre, prirent Tarente, Bénévent, etc. Obéid-Allah mourut en 934. Non moins ingrat que fourbe et ambitieux, il avait depuis longtemps fait périr Abou-Abd-Allah, l'auteur de son élévation.

ABOUL - CACEM - MOHAMMED CAIMBIAMR-ALLAH, 2o khalife fatimide ou

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