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ESQUINANCIE, voy. ANGINE. ESQUIRE (escuier, dans la langue anglo-normande) répond en anglais au mot français écuyer, qui a fait l'objet d'un article.

ads pour leur mère. Le mariage consiste eux dans le choix d'une femme lquefois en bas âge; lorsque l'époque savenue est arrivée, les parents la consisent chez le mari, qui exécute avec de une sorte de danse, à la suite d'un Dans une signification secondaire, esand repas; puis l'on se retire. quire est un titre honorifique porté par De ces diverses peuplades, celles qui les gentilshommes anglais qui ne sont ni @rapprochent le plus de notre civilisa-pairs, ni baronnets, ni chevaliers, mais

ban sont les Groenlandais, les Esquiaux du Labrador et les Aléoutes (voy. GROENLAND et éles ALÉOUTES). Les Groenlandais font avec le Danemark un commerce d'huile, de pelleteries et de dents de narval; ils reçoivent en échange des struments de pêche et de chasse, des armes à feu et même de l'argent monye; les plus riches achètent quelques meubles et des habits de fabrique européenne. Les Aléoutes servent comme matelots sur les navires russes qui vont chasser le phoque dans le détroit de Bering. Voy. ce nom.

Il y a un siècle, les croyances des Esquimaux se réduisaient à la foi dans un génie du bien et du mal, lorsque les Frères moraves vinrent, en 1733, prêcher la foi chrétienne dans le Groenland. Après avoir tout bravé pour porter les bienfaits de l'Évangile aux malheureux habitants de ces tristes solitudes, les pieux missionnaires ont fini par y fonder trois colonies sur les côtes du Labrador. Tous les ans des navires d'Europe arrivent à Nain, Okkak et Hoffenthal, avec tous les objets nécessaires à leur noble entreprise, qui depuis longtemps a déjà porté des fruits. Les vieillards, les veuves et les orphelins qui, avant l'arrivée des missionnaires, étaient massacrés, pour ne pas être exposés à mourir de faim, sont maintenant nourris aux dépens de la communauté. Les bons frères ont en outre établi des écoles pour les enfants, et sont enfin parvenus à changer des sauvages indolents, farouches et cruels, en hommes laborieux, simples et doux.

On pourrait espérer qu'un jour ce peuple sera initié aux bienfaits de la civilisation, si l'ophtalmie, la petite vérole et les rigueurs excessives du climat ne faisaient dans ces contrées d'affreux ravages, et ne les menaçaient bientôt d'une dépopulation complète.

D. A. D.

qui pourtant ont le droit de porter des armoiries; c'est-à-dire que, pris dans son vrai sens, ce mot désigne la noblesse non titrée, classe nombreuse et qui jouit de beaucoup de considération en Angleterre. Anciennement on faisait grand cas des armoiries et du titre d'esquire, et le roturier qui s'avisait de prendre l'un ou l'autre sans une permission octroyée par le roi, s'exposait à une punition sévère. Blackstone dit : « Nous sommes dans l'incertitude à l'égard de ce titre nous ne savons pas bien dire qui est vraiment esquire; car ce n'est pas l'étendue des terres d'un homme qui lui donne le droit de s'appeler ainsi. » Camden fait ainsi l'énumération des personnes auxquelles le titre d'esquire est applicable : 1o les fils aînés des chevaliers et leurs descendants; 2° les fils aînés des fils cadets des pairs et leurs descendants; 3o ceux à qui le roi donne ce titre par lettres-patentes (voy.) et leurs descendants; 4° les juges, les magistrats, et tous les employés du gouvernement, mais ceux-ci ne le transmettent pas à leurs descendants.

De nos jours, tout le monde prend des armoiries et s'appelle esquire, avec ou sans droit; personne ne veut s'en passer. En écrivant une adresse on met esq. (abréviation d'esquire) après le nom de celui à qui l'on écrit.

M. M.

ESQUIROL (JEAN-ÉTIENNE-DOMINIQUE), né le 4 février 1772 à Toulouse, se présenta d'abord pour entrer au corps royal du génie en 1790, puis bientôt se détermina pour l'étude de la médecine, qu'il embrassa avec tout le zèle et toute l'activité d'une véritable vocation. Un succès brillant et périlleux tout à la fois qu'il obtint en arrachant ai tribunal révolutionnaire de Narbonne, en 1794, un accusé, c'est-à-dire me victime, aurait pu le détourner peutêtre de la carrière médicale; mais il

sans motif en 1830. Il a conservé jusqu'à ce jour la place de médecin en chef de la maison royale de Charenton, qui lui avait été conférée en 1826.

Les mémoires publiés par le docteur Esquirol à différentes époques sont fort estimés, et la plupart ont été traduits dans des langues étrangères, mais on n'avait de lui encore aucun ouvrage étendu et complet. Il vient de publier un ouvrage dans lequel il a consigné les résultats de sa longue expérience et de sa science si vaste dans une spécialité bien importante: cet ouvrage a pour titre Des maladies mentales considérées sous les rapports médical, hygiénique et médicolégal, 2 vol. in-8° avec 27 planches gravées, Paris, 1838. F. R.

vint à Paris, où, élève et bientôt ami et collaborateur du respectable Pinel, dont le nom se rattache aux premières améJiorations apportées en France à l'état des aliénés, le docteur Esquirol se livra, dès le commencement de sa carrière, à cette spécialité, dont il peut être à juste titre considéré comme le créateur. En 1805, il publia une thèse intitulée Essai sur les passions considérées comme cause, symptôme et moyen de traitement de la folie.En 1799, il avait déjà fondé une maison destinée exclusivement aux aliénés; et cet établissement, qui a pris une immense extension et qui est devenu le modèle de tout ce qu'on a fait en ce genre, a été l'objet et le but de tous les soins de M.Esquirol et résume en quelque sorte sa vie tout entière. Il y a créé une véritable école spéciale des maladies mentales, et il est vrai de dire qu'il n'y a pas en France un établissement public ou particulier destiné au soulagement des fous pour lequel il n'ait été consulté et dans lequel il n'ait placé comme médecin quelqu'un de ses nombreux élèves. Dans des voyages très multipliés, če médecin célèbre a rendu de grands services à la science et à l'humanité, tantôt recueillant des documents qu'il rapportait dans sa patrie, tantôt communiquant avec un bienveillant et libéral abandon les vastes et utiles résultats de son expérience et de ses recherches.

Dans le cours de son honorable carrière, M. Esquirol, dans des mémoires insérés dans des journaux scientifiques et dans plusieurs articles du grand Dictionnaire des sciences médicales, a touché tous les points de la médecine des aliénés; ces divers morceaux présentent le cachet d'un esprit droit, clair, pénétrant, et plus propre qu'un autre à redresser les travers de la pauvre intelligence humaine.

M. Esquirol a été le seul artisan d'une fortune qu'il a commencée avec de faibles ressources; il a été nommé en 1810 nédecin de l'hospice des femmes alié1ées (Salpêtrière), chevalier de la Légiond'Honneur, etc. Plus tard, en 1824, on lui confia les fonctions d'inspecteur général de l'Université, qui lui furent ôtées

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ESQUISSE. Les deux mots esquisse et esquisser, qui semblent exprimer,celuici une action, celui-là le résultat de cette action, ont en peinture une signification bien différente, et cette différence est autre en France qu'en Italie. Suivant le dictionnaire de la Crusca, schizzo est un dessin sans ombre, non terminé, une espèce de trait (voy.); esquisse, en français, est la pensée tout entière d'une composition ou d'un tableau exprimée en petit, sur papier ou sur toile, avec le crayon ou avec la brosse, sous la première inspiration de l'artiste. On comprend que dans ces sortes d'esquisses sont plutôt indiqués qu'arrêtés les masses, les plans, les effets de lumière et d'ombre, la composition et la disposition des groupes, des figures, les formes, les expressions qui concourent au rendu de la pensée; mais l'homme expérimenté peut lire au milieu de ce fracas de traits et de coups de pinceau, jetés là avec toute la prestesse d'une main que guide le génie pressé de se satisfaire, la marche qu'a suivie l'esprit de l'artiste dans sa création, et assister en quelque sorte aux mouvements de son âme.

Esquisser veut dire transporter, mettre au net les contours des objets admis dans l'esquisse dont nous venons de parler. Quand l'esquisse peinte a été précédée d'un croquis (voy.) ou premier jet de la pensée, elle devient une espèce d'épure (voy.) propre à servir immédia

tement de base à l'exécution du tableau destiné à la produire au grand jour. Quand elle est elle-même l'expression de cette première intuition, rarement l'artiste consciencieux opère d'après elle : il l'étudie, il la modifie, il la recommence même une ou deux fois. Profitable au jeune artiste, l'étude comparative des esquisses d'un même sujet, sorties d'une même main, quand cette main est celle d'un Raphael ou d'un Rubens, est extrêmement attrayante pour tous les amis de l'art attentifs et éclairés. Grâce à elles, ils peuvent suivre pas à pas la marche des idées du maître, deviner la cause de telle nouvelle disposition de groupes, de tel changement dans le clairobscur, de tel repentir dans le dessin, de la substitution de telle couleur à telle autre; ils peuvent, en un mot, s'identifier avec l'auteur dont ils admirent le profond savoir et le sentiment exquis. Pour eux, n'est-ce pas assister à l'une de ces démonstrations où les grands maîtres, par quelques coups de crayon ou de pinceau, en apprenaient plus à leurs élèves que ne sauraient faire les plus doctes dissertations. Rarement l'une de ces esquisses est la copie identique de l'autre, et il n'est pas toujours vrai que la dernière expression d'une idée soit la meilleure; d'ailleurs ne sait-on pas que la volonté d'autrui a parfois paralysé ou égaré celle de plus d'un grand artiste? Témoin la célèbre fresque du Vatican, qui représente Attila arrêté dans sa marche triomphante par l'apparition dans les airs des saints apôtres Pierre et Paul et l'arrivée du pape saint Léon, sous les traits de Léon X, et de ses cardinaux, n'opposant que la croix aux armes du terrible roi des Huns. La première pensée de Raphaël (suivant le dessin lavé au bistre et rehaussé de blanc, connu par la gravure de Caylus, et qu'on a vu au Louvre en 1815, sous le n° 256) était de tirer tout son effet de l'apparition des saints apòtres; saint Léon, vu dans le lointain, n'arrivait là que comme complément de la pensée et non comme acteur principal. Ce n'est donc pas à lui qu'il faut imputer et l'anachronisme du portrait et l'épisode duplicite qu'on blâme dans cette magnifique peinture. L. C. S.

ESS, voy. VAN ESS.

ESSAI, épreuve qu'on fait de quelque chose pour en connaître la nature et les propriétés, ou de ses propres forces en hasardant un effort, une première production, ou en général une production à laquelle on n'est pas sûr d'avoir donné le fini nécessaire, faute de temps, de moyens, d'expérience, etc.

En métallurgie, on distingue deux sortes d'essais: ceux par la voie sèche, et ceux par la voie humide. L'on dit qu'on fait un essai par la voie sèche quand, pour reconnaître la nature d'une substance minérale, pour constater quelques-unes de ses propriétés, ou pour rechercher la proportion de l'un ou de quelques-uns de ses éléments, on n'emploie que l'action de la chaleur et des flux. Autrefois la voie sèche était presque la seule employée; mais depuis on s'est aperçu que les résultats obtenus par cette méthode n'avaient pas en toute circonstance l'exactitude qu'on leur avait supposée d'abord, que dans beaucoup de cas ils étaient variables et par conséquent approximatifs; et la chimie ayant inventé de nouveaux moyens, on a adopté la voie humide toutes les fois qu'on a jugé la voie sèche insuffisante.

Aujourd'hui, quand on veut analyser un minerai, on emploie successivement les deux méthodes, et dès que les résultats obtenus sont à peu près les mêmes, on peut les regarder comme exacts.

S'il est vrai de dire que l'on ne peut presque jamais déterminer la composition complète d'un minéral qu'en l'analysant par la voie humide, on reconnaît aussi que la voie sèche présente des avantages qui lui sont propres. En effet, il y a quelques métaux que l'on sépare de leurs combinaisons avec plus de facilité et d'exactitude la voie sèche que par la par voie humide, et dont il serait même presque impossible de reconnaître la présence par ce dernier moyen, s'il ne se rencontrait qu'en très petite proportion : tels sont l'or, l'argent, le platine. Par l voie sèche on parvient encore souvent, a moyen d'opérations simples et expéditives, à séparer un grand nombre de métaux des substances terreuses et des métaux oxidables avec lesquels ils peuvent être mélangés. Par exemple, le fer est separé

de l'oxide de titane, le cuivre et le plomb de l'oxide de fer.

La voie sèche fait connaitre promptement et facilement un certain nombre de métaux d'une manière exacte ou du moins très approximative; et lors même qu'elle ne donne pas la proportion rigoureuse, elle n'en est pas moins d'une très grande utilité, quand on a l'attention de l'appliquer toujours de la même manière; parce qu'alors les résultats sont comparables, et qu'il suffit de constater par quelques expériences faciles la perte que l'on éprouve pour calculer avec une exactitude suffisante la proportion cherchée. Voy. COUPELLATION et DOCIMASIE. ESSAYEUR, voy. MONNAIE, GARAN

TIE.

A-E.

ESSAI (littérature). C'est le titre modeste que plusieurs grands écrivains ont donné à des ouvrages célèbres; tels sont: les Essais de Montaigne; les Essais de morale, de Nicole; l'Essai philosophi que concernant l'entendement humain, par Locke; l'Essai de Théodicée, de Leibnitz. Ce même titre d'Essai a été donné, par Ch. Bonnet, à son analyse des facultés de l'ame; par Maupertuis, à sa Philosophie morale; par d'Alembert, à sa Théorie des fluides; par Bailly, à sa Théorie des satellites de Jupiter; par Nollet, à son Traité de l'électricité; par Pope, à son poème sur l'homme; par Moncrif, à ses enseignements sur les moyens de plaire; par Linguet, écrivant sur le monachisme; Mirabeau, sur le despotisme; Marmontel, Laborde, Grétry et Beattie, sur la musique, etc. Gibbon, Voltaire et beaucoup d'autres écrivains ont encore adopté, pour la publication de divers ouvrages, le titre d'Essai, comme Condorcet et Dugald Stewart ont donné le titre d'Esquisse, l'un à son beau travail sur les Progrès de l'esprit humain, l'autre à sa Philosophie morale; comme Bernardin de Saint-Pierre a réuni sous le titre d'Études les éloquentes pages de son livre sur la Nature. Un intitulé qui lonne plus qu'il ne promet vaut mieux qu'une fastueuse annonce, rappelant ce Vrs d'Horace :

Quid dignum tanto feret hic promissor hiatu?
V-VE.

ESSAIM (examen). On nomme ainsi la nouvelle génération d'abeilles (voy.) qui émigre de la ruche trop remplie pour porter ailleurs ses pénates et son industrie. C'est au printemps que se font ces émigrations et qu'on s'empresse de recueillir les essaims, en employant souvent encore les procédés si harmonieusement décrits par Virgile, dans les Géorgiques. Une reine est à la tête de la nouvelle colonie, qui, aussitôt entrée dans la ruche, se met à l'œuvre sans retard. On a conseillé, pour recevoir les essaims, d'utiliser les anciennes ruches abandonnées ou dépeuplées par quelque accident. Les abeilles y montent instantanément; elles s'emparent des travaux qu'elles y trouvent, elles les nettoient, les réparent, les agrandissent, et dès le même jour la reine commence sa ponte; les bourdons opèrent la fécondation et l'ancien couvain éclot en même temps que le nouveau.

En sortant de la ruche qui lui a donné naissance, l'essaim va tournant sur luimême; puis il s'abaisse et s'arrête sur quelque arbrisseau voisin, en formant une sorte de grappe. Lorsqu'on ne peut l'arrêter avant qu'il ait franchi les limites de la propriété, la loi donne le droit de le poursuivre et de le réclamer; en tout cas, il faut s'en emparer promptement pour prévenir une seconde fuite. F. R.

ESSEN (JEAN-HENRI, comte n'), feld-maréchal suédois, né en 1755, à Kasioes dans la Westgothie, d'une ancienne famille livonienne. Après avoir fait son éducation à Upsal et à Gottingue, il alla prendre du service dans l'armée suédoise. Dans un tournois à Stockholm, où Gustave III le vit, sa beauté et son adresse firent une impression si favorable sur le roi que celui-ci en fit depuis ce temps son favori et le combla de richesses et d'honneurs. Essen, toutefois, ne profita jamais d'une manière déloyale de son influence, et n'en fit aucun usage préjudiciable à la nation; il conserva constamment à la cour une noble franchise. C'est lui qui accompagna le roi dans ses voyages en Italie, en France et en Allemagne, et il le suivit en 1788 en Finlande, au commencement de la guerre contre la Russie. Mais quand

l'expédition échoua au pied des murs de la petite forteresse de Nyslot et que le roi quitta la Finlande, Essen l'accompagna à Gothenbourg. Cette ville était menacée par les Norvégiens, qui, après être entrés en alliance avec la Russie, avaient pénétré en Suède sous les ordres du prince Charles de Hesse. Pour protéger le roi, Essen réunit à la hâte des troupes, fit dans différents pays une levée de paysans et amena au roi ce renfort, qui l'aida à obtenir un armistice. Toujours inséparable du monarque, il était à ses côtés quand Gustave fut blessé mortellement au bal masqué. Sous les règnes suivants, Essen continua de jouir d'une haute considération. Il accompagna le duc de Sudermanie et le jeune Gustave-Adolphe dans leur voyage à Saint-Pétersbourg. Au retour de ce voyage, il eut le commandement général de Stockholm, puis en 1800 le commandement supérieur de la Poméranie. A la tête d'une armée réunie dans cette province alors suédoise, il défendit en 1807, pendant deux mois, la ville de Stralsund, et conclut enfin un armistice avec le maréchal Mortier. Mais lorsque le roi, mécontent de ses généraux, prit lui-même le commandement de l'armée, Essen se retira dans ses propriétés, et ne fut rappelé dans le conseil d'état qu'en 1809, après l'abdication de Gustave IV. Dans cette même année, il vint à Paris comme ambassadeur du nouveau roi, Charles XIII, pour conclare la paix qui rendit pour peu de temps la Pomeranie à la Suède. En 1814, il obtint le commandement en chef de l'armée destinée à faire la conquête de la Norvège, fut ensuite nommé au commandement supérieur de ce royaume, jusqu'à la majorité du prince Oscar, et en 1816 il reçut le bâton de maréchal. Il mourut à Udewalla en juin 1824. C. L.

Il ne faut pas confondre avec le feldmaréchal suédois les deux généraux russes do nom d'Essen, issus peut-être de la même noble famille livonienne. Le comte PIERRE CYRILLOVITCH Essen, chevalier des ordres de Russie, général (en chef) de Pinfanterie, est actuellement membre du Conseil de l'empire et gouverneur général militaire de Saint-Pétersbourg. L'autre général Essen renforça l'armée russe

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après la bataille d'Austerlitz, et fit beaucoup parler de lui comme gouverneur général des provinces baltiques, pendant l'expédition française en Russie, où la défense de Riga lui était confiée. S.

ESSENCE, en latin essentia, mot formé du verbe esse. Il correspond, comme l'ont remarqué Quintilien et Sénèque, au grec ovoia, qui vient du participe présent féminin, ovca, du verbe siva. Quintilien (Inst. Or., II, 14) croit que c'est Plaute qui le premier a employé les mots essentia et entia (êtres), et il les trouve très durs. Sénèque (Epist. 58) rapporte l'origine d'essentia à Cicéron, et c'est à ses yeux un mot indispensable dans le langage philosophique latin. Il signifie ce qui fait qu'une chose est, et sans quoi elle ne serait pas, la propriété ou l'ensemble des propriétés sans lesquelles on ne peut concevoir cette chose. Pour déterminer son essence, il faut mentalement dépouiller la chose de toutes ses qualités passagères et accidentelles, et ne s'arrêter qu'à celles qui sont permanentes et ne sauraient être réduites soit à des qualités antérieures, soit les unes aux autres. Il faut d'ailleurs qu'il y ait compatibilité entre les propriétés qu'on garde comme étant essentielles. Les philosophes, qui n'ont reconnu d'autre besoin scientifique que celui de réduire la variété ou la multiplicité à l'unité, qui ont cru faire beaucoup en ramenant tous les motifs de nos actions à un seul, tous les motifs de nos jugements à un seul, toutes les causes de nos erreurs à une seule, toutes les origines de nos idées à une seule, etc., se sont pareillement imaginé que l'essence de chaque chose consiste toujours dans une seule propriété mère ou première, qui est la source ou le principe de toutes les autres; et en conséquence Descartes proclame l'étendue, et Gassendi la solidité, seule et unique essence des corps; comme si l'étendue et la solidité ne pouvaient pas, quoique indépendantes et irréductibles l'une à l'autre coexister dans un même sujet. De so côté et à leur imitation sans doute, Codillac tortura les faits et employa trus les artifices du raisonnement pour pouver que l'essence de l'âme est continue uniquement dans sa faculté de sentir.

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