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l'opposition des femmes de service, jusque dans la chambre à coucher de la reine. « Mais, dit un naïf contemporain, il lui en prit comme d'Actéon à Diane. Il vid la royne en sa nudité de teste et en son alopécie. Ces dames ont dit depuis que, s'il eust attendu encore un peu, il avoit gaigné sa cause. Ce qu'il y a de certain, c'est que d'Essex, sommé de rendre compte de sa conduite, ne profita de la liberté qui lui fut accordée au bout de quelque temps, qu'en essayant d'exciter dans Londres un soulèvement dirigé,

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long, sur environ 7 à 8 pouces de diamètre, par le même bout. Ils ne sont guère employés aujourd'hui que dans les voitures communes, telles que celles qui servent aux exploitations rurales, et encore dans les petits chariots comtois attelés d'un seul cheval.

On distingue dans un essieu deux parties principales: les fusées et les corps d'essieu. Les fusées sont des espèces de cônes, ordinairement tournés, qui servent d'axe à chacune des roues; elles sont traversées verticalement, aux extré

disait-il, contre ses ennemis, mais qu'É-mités, par des chevilles en fer auxquelles

lisabeth fut en droit de regarder comme un attentat contre son gouvernement. Bacon, qu'il avait comblé de bienfaits, se chargea de la tâche facile de démontrer son crime. Condamné à mort, le comte, après s'être défendu avec noblesse, mourut avec courage le 25 février 1601, et la reine ne se consola pas d'avoir fait tomber la tête du plus brillant et du plus aimé de ses favoris*. Sa jeunesse, ses brillantes qualités et sa fin tragique ont entouré sa mémoire d'un intérêt qu'après l'histoire le drame et la poésie ont perpétué jusqu'à nous**.

R-Y.

ESSIEU. L'essieu, jadis aissieu, dérive du latin axis, ou, suivant Ménage, aziculus, d'où l'on a fait successivement aissil, esseuil, puis enfin essieu. C'est une pièce de bois, de fer, ou même d'acier, arrondie aux deux extrémités, qu'on fait passer au travers du moyeu des roues (voy.). Les essieux de bois sont ordinairement en charme ou en orme; ils se débitent en grume de 6 pieds de (*)Nous ne faisons pas mention de cette bague qui joue un si grand rôle dans les romans et dans les pièces de théâtre, et que la comtesse de Nottingham aurait été chargée de remettre à Élisabeth pour obtenir le pardon du comte. Cette lastoire, quoique adoptée par Hume, ne repose Fur aucun document contemporain et digne de fu. Elle fait le sujet d'un grand tableau de M. Paul Delaroche, appartenant au Musée royal Laxembourg).

(**) Les comtes d'Essex actuels, famille de la paurie anglaise, n'ont rien de commun avec le Lavori d'Elisabeth. Ils descendent des Capel; d'abard baronnets, ils recurent en 1641 le titre de baron, et le 20 avril 1661 Arthur Capel, plus tard lord-lieutenant d'Irlande, fut créé vicomte de Malden et comte d'Essex ( comté de l'est de l'Angleterre, au nord de la Tamise). Le comte actuel est lord George Capel Coningsby, né en

J. H.S.

Encyclop. d. G. d. M. Tome X.

on donne le nom d's, et qu'on ne rencontre ordinairement que dans les grosses voitures, comme celles des rouliers. Dans les équipages légers, on les remplace par des écrous taraudés, l'un à droite, l'autre à gauche, pour empêcher les roues de s'échapper. Les écrous sont couverts d'une espèce de boîte, portée par le petit bout du moyeu, et dont la fonction est de les garantir de la boue. Le corps d'essieu est une pièce de forme rectangulaire, sur laquelle passent les brancards. Dans les essieux de bois, on garnit le dessous des fusées d'une bande de fer qu'on encastre dans le bois, en lui donnant une direction analogue à celle du corps d'essieu, et dont l'extrémité, façonnée en virole, lie le bout de l'essieu, en même temps qu'elle présente le trou de l's. C'est ce qu'on appelle un équignon. Sa longueur varie de 15 à 18 pouces, ce qui suffit pour maintenir le dévers de la roue ; pour déterminer ce dévers en dehors, on prend sur le dessus de la fusée tout le cône qu'elle doit avoir. Les essieux de fer, dont l'usage est à peu près universel aujourd'hui, se composent de plusieurs barres de fer méplat, de la plus haute qualité; ces barres sont corroyées ensemble, et leurs champs sont dirigés dans le sens de l'effort, c'est-àdire de bas en haut. La section au corps de l'essieu est un rectangle dont la force verticale est à la force horizontale à peu près comme 3 est à 2. E. P-C-T.

ESSLAIR (FERDINAND) est un des tragédiens notables de l'Allemagne. Né en 1772 au sein d'une famille distinguée, il n'était point destiné à la carrière dramatique; il était militaire, et ne jouait

la comédie qu'en amateur. C'est à l'àge une certaine école dramatique de sa pade 23 ans seulement qu'il débuta en pu- trie, le surnom de Talma allemand, titre blic à Inspruck, d'où il se rendit bien- qui, aux yeux du public vraiment natôt à Passau. Mais, sur les théâtres fort tional n'est pas un éloge; fidèle au gémédiocres de ces villes, il ne pouvait nie allemand, celui-ci regrette qu'Esslair faire de bonnes études. Il suivit un de se soit laissé entraîner, par sa juste adses anciens directeurs qui allait à Pra- miration pour le grand tragique français, gue, organiser un nouveau théâtre dans à vouloir transplanter les formes concette capitale de la Bohême. Le jeune ventionnelles et les allures mesurées de artiste y passa son temps dans des cha- l'ancienne tragédie française dans le grins qui finirent par altérer sa santé; drame germanique, trop franc de sa nacar, s'étant marié avec une femme qui ture, et trop indépendant pour s'assujettir n'était point actrice, il se vit chargé à à un type traditionnel, au lieu de se lilui seul du soin de pourvoir à leur exis- vrer à l'inspiration du moment et aux tence commune. En 1803, il joua pour impressions qui résultent des situations la première fois à Stuttgart, et, s'atta- mêmes. D'ailleurs les moyens que la nachant à la troupe de cette ville, il l'ac- ture a donnés à M. Esslair, une stature compagnait aussi dans ses excursions an- d'Hercule, une voix de stentor, une phynuelles à Augsbourg. Mais, toujours privé sionomie de condottiere, laisseraient de grands modèles, il se voyait réduit croire plutôt qu'elle l'a destiné tout exaux inspirations de son propre talent et près pour la représentation de ces rois aux souvenirs des succes qu'il avait vu du Septentrion, (comme dit un critique obtenir, dans sa jennesse, à Lange, à spirituel), sauvages comme leurs monBrockmann, acteurs célèbres de l'an- | tagnes de glace et de fer, ces chevaliers cienne comédie à Vienne. La dissolution du moyen-âge, arbitres redoutés des de la troupe de Stuttgart conduisit Esslair guerres civiles, qui règnent sur la scène à Nuremberg, où il perdit sa femme, en allemande, et qui sont mal à leur aise 1806. Un an après, il épousa Élise Mul- quand ils se voient drapés de la toge ler qui, actrice de mérite et femme de élégante que Racine et Voltaire dongoût elle-même, contribua, non-seule- naient à leurs héros. Aussi M. Esslair ment à rendre sa position plus agréable, produit-il toujours plus d'effet dans les mais encore à le faire avancer dans le dé- pièces traduites du français (par exem·veloppement de son art. Tous deux, après ple dans le rôle de Thésée) que dans les avoir fait plusieurs voyages et des sé- tableaux d'un grandiose sauvage, tels que jours prolongés à Manheim et à Carls- le roi Lear, Macbeth, G. Tell ou Othon ruhe, se fixèrent, en 1814, à Stuttgart, de Wittelsbach. Depuis qu'il est entré au théâtre royal du roi Frédéric 1er de dans un àge plus avancé, il joue avec Wurtemberg, et c'est sous la protection beaucoup de succès les pères nobles dans de ce prince qu'ils fondèrent leur répu- le drame bourgeois, où il faut surtout tation. Cependant ils firent divorce, en admirer l'art avec lequel il sait modérer 1818, et Esslair épousa une de ses élèves, sa voix énergique jusqu'aux accents les Mlle Ettemaier, avec laquelle il s'engagea plus doux et les plus tendres qui expriplus tard au théâtre royal de Munich, ment les joies ou les douleurs domestioù il est encore aujourd'hui en qualité ques de notre société moderne. Sa made régisseur. nière de représenter les pères de famille dans les pièces tant soit peu sentimentales d'Iffland, se ressent encore de sa prédilection pour le théâtre français, et rappelle souvent les créations analogues de Baptiste aîné.

La manière adoptée par Esslair après un voyage à Paris lui a fait donner, par

(*) Brockmann était le premier comédien allemand qui eût paru dans le rôle de Hamlet. C'est à Hambourg, sous la direction du grand Schrader (voy.), qu'eut lieu cette mémorable représentation, destinée à bannir de la scène allemande les Agamemnons aux talons rouges, pour frayer le chemin aux Gats et aux Wallenstein.

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nut lui-même le terrain où l'armee devait déboucher. En avant de l'ile de Lobau, on découvrait la petite plaine qui s'étend jusqu'aux villages d'Aspern et d'Essling, séparés par une distance de mille toises; le premier à gauche, à mille toises du pont de pontons, le second à droite, à 1,500 toises du pont. L'empereur pressait le passage des troupes ; mais les crues du Danube, qui s'était élevé subitement de plusieurs pieds, ébranlaient les ponts et obligeaient à défiler avec précaution, en sorte qu'à midi il n'y avait encore sur la rive gauche que cinq divisions formant ensemble 29,500 hommes, dont 24,000 d'infanterie et 5,500 de cavalerie.

Esslingen, ainsi qu'Aspern, situé dans | étaient contradictoires; l'empereux reconson voisinage, est un petit village de l'archiduché d'Autriche (province sous Enns), qu'il ne faut pas confondre avec la ville d'Esslingen du royaume de Wurtemberg (cercle du Neckar). Les Français en ont attaché le nom à une bataille que les Autrichiens appellent bataille d'Aspern, parce qu'ils sont restés maitres de cet endroit, tandis qu'Essling est tombé au pouvoir des Français. S. Napoléon, après la victoire qu'il avait remportée à Eckmühl (voy.) les 21 et 22 avril 1809, marcha sur Vienne, qui ouvrit ses portes à l'armée française le 12 mai. Mais il ne trouvait plus, comme en 1805, cette capitale sans défense et ses ponts intacts: il fallait cette fois passer le Danube près de Vienne, et pour cela forcer l'ennemi à s'éloigner des rives du fleuve, afin de rétablir les ponts.

Dès le 11 mai, l'empereur avait fait reconnaître le cours du Danube de Kloster-Neubourg à Presbourg par le génie et l'artillerie. La fonte des neiges et les hautes crues du printemps rendaient l'opération difficile.

Le Danube, auprès de Vienne, se divise en plusieurs îles, le plus souvent couvertes de forêts. Parmi les diverses positions reconnues propres au passage du fleuve, on en choisit deux, celle de Nussdorf et celle d'Ébersdorf, l'une un peu au-dessus, l'autre un peu au-dessous de Vienne. La première fut confiée à Lannes, la seconde à Masséna. Un échec éprouvé à Nussdorf fit abandonner ce point pour s'en tenir à celui d'Ébersdorf, qui présentait de grandes difficultés. Il y avait quatre bras à passer, quatre ponts à construire, dont deux grands, l'un de 240 toises, l'autre de 170. Le génie et l'artillerie poussaient de concert ces travaux avec la plus rare activité.

Commencés le 19 mai au soir, les ponts furent terminés le 20 à midi. L'empereur fit passer le dernier bras le 20 au soir, et quelques pièces à bras d'hommes. Les troupes légères s'avancèrent dans la plaiDe où tout paraissait tranquille. Pendant la nuit, le passage du 4o corps continua, mais avec peine, sur ces ponts qui n'étaient pas bien affermis.

Les rapports de la nuit du 20 au 21

Les Autrichiens, commandés par l'archiduc Charles (voy. T. V, p. 534), avaient environ 90,000 hommes et 288 pièces de cauön: 77 bataillons et 46 escadrons furent réunis contre Aspern; 78 escadrons furent placés à la gauche devant Essling, tandis que 26 bataillons et 26 escadrons aux ordres du prince de Rosenberg formaient un corps isolé à l'extrême gauche. Vers une heure, l'ennemi s'avance. Masséna, avec deux de ses divisions, défend Aspern; Lannes défend Essling avec la division Boudet. En ce moment, Napoléon apprend la rupture des ponts, puis bientôt après leur rétablissement : il se décide à défendre la ligne en attendant des renforts.

Le village d'Aspern, pris d'abord par la division Molitor, est ensuite enlevé par les avant-gardes de l'archiduc, puis repris par Molitor qui poursuit à outrance les Autrichiens. Alors une horrible canonnade enveloppe le village. Molitor l'occupait avec deux régiments; après la résistance la plus acharnée, ces deux corps sont forcés d'abandonner le village qui est pris et repris 5 à 6 fois dans la soirée.

De son côté, Lannes occupait Essling; mais une nombreuse artillerie prenait d'écharpe les deux villages et maltraitait fort la cavalerie française, placée dans l'intervalle qui les sépare. Des charges successives sont ordonnées sur ces batteries formidables; mais le feu de l'ennemi arrête la cavalerie légère. Less

rassiers s'élancent à leur tour, conduits par Bessières, et renversent deux lignes d'infanterie, puis culbutent la troisième formée par l'insurrection hongroise.

L'archiduc revient avec ses réserves

pour enlever Aspern: Masséna soutient le choc vigoureusement. Le village est écrasé par les boulets, incendié par les obus, encombré par les morts des deux partis. Le combat dure toute la soirée et dégénère en un épouvantable carnage qui se prolonge pendant une partie de la nuit. Le village, enveloppé par les trois corps d'armée d'Hiller, de Bellegarde et de Hohenzollern, tombe au pouvoir des Autrichiens. Alors Masséna réunit ce qui lui reste d'artillerie; appuyé d'une vive canonnade, il s'élance avec le général Legrand à la tête du 26° et du 18 régi- | ment, et enlève enfin Aspern, où les Français passent le reste de la nuit, laissant toutefois le cimetière et l'église à la division Vacquant du corps de Bellegarde, qu'il est impossible de débusquer.

Le feu dura encore une partie de la nuit. L'air était sillonné par les obus. L'incendie d'Aspern et d'Essling éclairait le théâtre de cet horrible carnage. A peine les troupes eurent-elles trois heures de repos. Ainsi finit la première journée d'Essling, dans laquelle trois divisions d'infanterie et deux de cavalerie de l'armée française avaient combattu toute l'après-midi trois grands corps de l'armée autrichienne.

ler et de Bellegarde rend de nouveau les Français maîtres d'Aspern. Alors l'empereur fait avancer Lannes entre Aspern et Essling, La division Saint-Hilaire s'élance sur la ligne de l'armée autrichienne qui ne peut tenir et se replie d'abord avec régularité; mais une mêlée s'engage, le désordre se met dans les rangs des Autrichiens. La présence de l'archiduc qui se montre partout est impuissante pour retenir ses troupes ; il saisit le drapeau de Zach et les ramène un instant, mais en vain. Entouré de ses adjudants qui sont tous blessés, il est entraîné lui-même dans la retraite des siens. L'armée française se voyait déjà victorieuse, quand une première rupture des ponts, arrivée à 8 heures du matin, force Napoléon de faire suspendre l'attaque. Des bateaux, des moulins charriés par le torrent, entraînent les bateaux de pont et emportent avec eux le général d'artillerie Pernetti, ses officiers et ses pontonniers.

Cette catastrophe est bientôt connue de l'ennemi : il se rallie et charge la division Saint-Hilaire. En butte à une épouvantable canonnade, le brave général est frappé par un biscayen et succombe à l'instant. Lannes prend le commandement de la division et soutient de son côté Essling, pendant que Masséna défend la position d'Aspern, vivement disputée de part et d'autre. Elle est prise et reprise au milieu d'une grêle de projectiles qui amoncellent les cadavres, détruisent et incendient les maisons. Cinq fois les grenadiers hongrois attaquent Lannes, Boudet, Frimont; cinq fois ils sont repoussés. Au milieu de ce feu de mitraille et de mousqueterie qui arrête les Autrichiens conduits par l'archiduc, le maréchal Lannes est atteint mortellement par un boulet de trois. Il était 4 heures. Le combat continue entre l'artillerie des deux armées. Les Français, écrasés par le nom

Pendant la nuit, l'archiduc, qui veut reprendre Aspern, prépare une nouvelle attaque; de son côté, Napoléon presse le passage des troupes. Mais cette opération est souvent interrompue par les arbres, les radeaux et les barques qu'entrainent les débordements du Danube. Néanmoins les grenadiers d'Oudinot, la division Saint-Hilaire, le reste de la division Nansouty et quelques régiments de la garde traversent les ponts pen-bre, évacuent enfin Essling. Napoléon y dant la nuit. Le lendemain 22 mai, dès 2 heures du matin, le combat recommençait dans Aspern bientôt l'engagement devient général. Les Autrichiens s'emparent du village. Essling est aussi attaqué; mais Lannes repousse l'ennemi.Une lutte sanglante soutenue par les divisions Legrand et Molitor contre les corps d'Hil

renvoie Mouton à la tête de la jeune garde: elle marche au pas de charge contre les grenadiers hongrois. Ils veulent résister vains efforts! ils sont culbutés sur tous les points.

Les fatigues, les blessures, la mort, la chute du jour mettent enfin un terme à cette scène sanglante, qui avait duré trente

heares consécutives, sans donner la victoire d'aucun côté. Les Autrichiens avaient perdu beaucoup de monde. L'armée française avait ses pièces démontées, ses attelages tués, et elle avait aussi fait de grandes pertes en généraux, officiers et soldats. Les deux armées se retirent chacune de leur côté. L'empereur s'occupe de la restauration des ponts; il veille aux préparatifs de la retraite, il fait rentrer une partie des troupes dans l'ile de Lobau et laisse le reste, en le plaçant sous les ordres de Masséna, sur la rive gauche du Danube, pour défendre la tête de pont et renforcer les retranchements.

Ces deux glorieuses journées coûtèrent aux Autrichiens, de leur propre aveu, plus de 4,000 morts, dont 87 officiers supérieurs; 16,000 blessés, dont 12 généraux et 663 officiers; 4 drapeaux, 6 canons et 1,500 prisonniers. La perte des Français fut évaluée à 2,000 morts, 4.000 blessés. Parmi les morts, la France eut à regretter le maréchal Lannes, les généraux Espagne, Saint-Hilaire, Pouzet, plusieurs colonels et bon nombre d'officiers.

Malheureusement tant de douloureux sacrifices ne donnèrent qu'un résultat fort indécis ; et ce ne fut que six semaines plus tard que la victoire, fidèle au drapeau français, vint imposer dans les champs de Wagram le traité de Vienne à l'empereur d'Autriche et procurer au vainqueur la main de l'archiduchesse Marie-Louise. Voy. WAGRAM, MASSÉNA, LANNES, MOUTON, etc.

C-TE.

ESSLING (PRInce d'), v. MassÉNA. EST, voy. POINTS CARDINAUX et ORIENT.

ESTACADE. Les ponts militaires jetés à proximité d'un ennemi entreprenant, maitre du cours supérieur de la rivière, seraient continuellement exposés à être détruits par les corps flottants et les machines infernales ou incendiaires que l'ennemi abandonnerait au courant, si l'on ne prenait des mesures pour tâcher de les arrêter avant leur arrivée sur les ponts: c'est dans ce but que l'on place en avant des ponts des estacades qui barrent la rivière dans toute sa largeur.

Les estacades flottantes sont ordinairement composées de pièces que l'on

réunit bout à bout par des chaînes; chaque pièce, selon la force du courant, est formée d'un, de deux ou de trois arbres en sapin reliés par des cercles en fer; les pièces d'estacade sont maintenues en place par de fortes ancres, ou sont appuyées contre des pilots. Les estacades d'une seule pièce se tendent sur les rivières de largeur moyenne; elles se construisent en réunissant en cercle plusieurs pièces de bois autour d'une chaine ou d'un cordage. Les estacades en pilotis sont celles qui interrompent le plus complétement la navigation; mais elles demandent beaucoup de travail, puisqu'il faut battre, dans toute la largeur de la rivière, des pilots très rapprochés les uns des autres, afin qu'aucun bateau ne puisse passer dans les intervalles.

Les ponts que les Français jetèrent en 1809 sur le Danube, après la bataille d'Essling (voy.), furent précédés d'une estacade en pilotis. L'estacade qui couvrait en 1813 les ponts jetés sur l'Elbe, à Koenigstein, pour le passage de l'armée française, était composée de soixanteneuf pilots également espacés; l'intervalle laissé entre deux pilots était formé par un arbre retenu à ses extrémités aux pilots par des chaines. Ce genre d'estacade a l'avantage de ne point interrompre la navigation, puisqu'il suffit de décrocher le bout d'un arbre pour donner passage entre deux pilots aux bateaux du commerce. Les Anglais, en 1814, placèrent en amont de leur pont sur l'Adour une estacade composée d'une double rangée de grands mâts.

On tend aussi en travers des rivières des chaînes ou des câbles que l'on soutient sur la surface des eaux par de légers corps flottants placés de distance en distance. On a rapporté, en 1809, de Vienne à Strasbourg, une chaîne qui avait servi à barrer un des bras du Danube. Cette chaîne, qui a été transportée en 1836 à Paris, a 175, 95 de longueur, et pèse 3,275 kilogrammes; elle est formée de 1,173 mailles, pesant chacune 2k, 80.

Les estacades flottantes ou de pilotis se placent autant que possible à 1,000 ou 1,200 mètres en amont des ponts; l'on choisit de préférence un emplacement où la rivière soit divisée en plusieurs bras

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