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par des îles, par des bancs de gravier ou de sable, parce que les estacades partielles auront plus de solidité, et seront plus faciles à établir qu'une grande estacade barrant la rivière dans toute sa largeur.

Une estacade ne sera bien établie qu'autant qu'aucun corps flottant ne pourra la franchir, qu'elle soutiendra leur choc sans se rompre, et que son inclinaison, par rapport au courant, sera telle que les corps flottants arrêtés soient forcés par l'action du courant de glisser le long des pièces qui la composent et de venir échouer à la rive ou sur les basfonds.

En temps de guerre, pour empêcher les vaisseaux et les brûlots de l'ennemi de pénétrer dans les ports, on ferme leur entrée et l'embouchure des fleuves par des estacades, qu'on ouvre à volonté pour le passage des navires du commerce. CAH

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si général, qu'on en trouvait à loyer et que les marchands les prenaient pour protéger le transport de leurs marchandises. C'est à cette époque seulement, où la police ne mettait pas à l'abri des tentatives des malfaiteurs et où les seigneurs du moyen-âge se servaient d'estafiers comme de hérauts d'armes, que cette profession qui avait en soi quelque chose de militaire, pouvait avoir un caractère d'utilité qu'elle a complétement perdu. V. R.

ESTAFETTE, mot qui désigne un courrier qu'on envoie, le plus souvent à cheval, d'un relai à l'autre seulement, et qui s'appliquait peut-être dans l'origine aux courriers militaires. Ce mot appartient sans doute à la même famille que le précédent, quoique Gébelin le dérive du latin stapedarius, valet de pied (de stare et pes). X. ESTAING (Charles-Hector, comte D'), lieutenant général des armées nava– les, commandeur de l'ordre du SaintEsprit, né au château de Ruvel, en Auvergne, en 1729, était issu d'une noble et ancienne famille du Rouergue, nommée de Stagno dans les actes du xe siècle. Un de ses ancêtres, DIEUDONNÉ d'Estaing, qualifié ancien chevalier, sauva le roi Philippe-Auguste d'un péril imminent à la bataille de Bouvines (voy.), en 1214, et en fut récompensé par la per

de France avec un chef d'or pour brisure.

ESTAFIER. Ce mot dérivé de l'italien staffiero, homme d'écurie (de staffa, étrier), est généralement peu usité en France, où il est toujours pris en mauvaise part et ne s'emploie guère que pour désigner un laquais de mauvaise mine, on dit il a l'air d'un grand estafier. Cette dénomination s'étend encore à des gens de plus bas étage. En Italie, d'où elle nous est venue, les nobles avaient un ou plusieurs estafiers qui por-mission de placer dans son écu les armes taient le manteau et la livrée et les accompagnaient armés dans toutes leurs expéditions nocturnes. Leurs fonctions étaient bien distinctes de celles des autres valets : ils étaient chargés des messages secrets qui ne se délivraient qu'avec un profond mystère, et, si l'on en croit la chronique, leurs bras servirent plus d'une fois d'instruments de vengeance à de grands seigneurs peu scrupuleux de se débarrasser d'un rival. C'est sans doute l'odieux de ce dernier emploi qui a re-des-Orientales. En débarquant le 28 avril jailli sur le triste renom qu'a chez nous l'estafier. Pourtant ces laquais ne firent pas toujours en Italie l'office de bravi (voy.), car les cardinaux avaient des estafiers armés qui les escortaient pour les protéger, et l'on assure qu'on en voit en-participa ensuite à la prise du fort Saintcore aujourd'hui à l'enterrement des papes. Il y eut un temps où, en Angleterre, l'usage d'avoir des estafiers devint

Charles-Hector d'Estaing commença sa carrière militaire par le grade de colonel dans un régiment d'infanterie et devint bientôt après brigadier des armées du roi. Il faisait, en cette qualité, partie du brillant état-major qui s'embarqua, en 1757, sur l'escadre du comte d'Aché, avec de Lally, nommé commandant général des établissements français aux In

1758, de Lally chargea le comte d'Estaing d'aller investir Goudelour, avec deux bataillons du régiment de Lorraine et 300 Cipayes. Six jours après, cette ville était au pouvoir des Français. Il

David, surnommé le Berg-op-Zoom de l'Inde, qui se rendit à discrétion le 2 juin suivant. Bientôt tout le sud de la côte de

les Anglais lui rendirent la liberté sur parole; mais le comte, oubliant bientôt cet engagement, se mit à la tête d'un parti de Français et fit un mal considérable au commerce britannique.

Fait prisonnier une seconde fois, les vainqueurs l'envoyèrent en Angleterre où il fat mis en prison à Portsmouth. Rendu enfin à sa patrie après quelques années de captivité, il voua aux Anglais une haine dont il rechercha depuis toutes les occasions de leur donner des preuves. A la paix de 1763, le comte d'Estaing,

fut fait lieutenant général des armées navales. C'était entrer par la mauvaise porte dans un corps si jaloux de ses droits et de ses prérogatives: aussi est-ce vraisemblablement à ce motif qu'on doit attribuer le peu d'estime qu'eurent toujours pour lui les officiers de la marine royale. Il chercha à s'en dédommager en captant celle des officiers bleus; et peutêtre cette dangereuse faveur, en opposition avec l'opinion qui s'était formée con

Coromandel était balayé d'Anglais. Tremblants pour leur capitale, ils évacuaient leurs places du nord pour réunir leurs garnisons dans Madras. Lally pousse en avant, et, à son approche, les Anglais se replient sur cette ville. Ne pouvant les y suivre, parce que le comte d'Aché refusait de l'y transporter sur son escadre, Lally guette l'hivernage de l'escadre anglaise, et le jour même où elle appareille pour Bombay, il dirige son armée en cinq colonnes sur les quatre places fortes qui couvraient la nababie d'Arcate et sur la capitale. Le comte d'Estaing comman-quittant le service de l'armée de terre, dait une de ces colonnes. Deux de ces places sont emportées d'assaut, deux capitulent, et Lally entre en vainqueur dans Arcate. Mais c'était à Madras qu'il voulait aller. Dans le conseil qui fut assemblé pour mettre cette entreprise en délibération, le comte d'Estaing rallia tous les membres à son avis, qu'il valait mieux périr d'un coup de fusil sur les glacis de Madras que de faim sur ceux de Pondichéry. En effet, le gouverneur avait déclaré que dans quinze jours il ne pour-tre lui parmi les siens, ne contribua-t-elle rait plus payer l'armée ni la nourrir. On❘ pas peu à la conduite qu'il tint depuis. se cotisa; Lally prêta 144,000 livres. Avec cette faible ressource, il parvint à mettre en mouvement 3,000 soldats blancs et 5,000 noirs, prit quatre places sur sa route, et força la ville noire de Madras le 14 décembre 1758. De 80,000 habitants qui, la veille, remplis-vents contraires ne lui permirent d'arrisaient cette grande cité, il n'y restait que 2,000 Arméniens; mais elle regorgeait de richesses. Pendant que le général et l'état-major s'occupaient à reconnaître le fort Saint-George, la moitié de la troupe se débande et pille Madras pêlemêle avec 6,000 habitants de Pondichery. Le gouverneur anglais, qui aperçoit ce désordre du haut du fort où il s'était réfugié, fait sortir l'élite de sa garnison. Le régiment de Lorraine prend les Anglais pour le régiment de Lally, les laisse approcher dans la partie droite de la ville, et n'est détrompé qu'en recevant leur feu. Le comte d'Estaing court à sa brigade; mais en s'y rendant il donne dans un poste anglais, est blessé, renversé de cheval et fait prisonnier.

Pour rendre hommage à la brillante valeur qu'il avait déployée contre eux,

En 1778, le comte fut choisi pour commander une escadre de douze vaisseaux et quatre frégates destinée pour l'Amérique septentrionale; il porta son pavillon sur le Languedoc, de 90 canons. Parti de Toulon le 13 avril, les

ver à l'embouchure de la Delaware que le 8 juillet suivant. De concert avec les Américains, il alla se présenter devant Rhode Island, força le 8 août le passage de Newport et entra dans la baie de Connecticut. L'amiral anglais Howe, qui connaissait toute l'importance de cette position, faisait ses préparatifs pour y porter du secours, et, quoique ses forces fussent inférieures à celles des Français, il ne désespérait pas de réussir dans cette entreprise. Mais dès que le vent eut passé au nord, le 10, le comte d'Estaing en profita pour couper immédiatement ses câbles et aller lui présenter le combat.

Les deux escadres étaient en présence: celle des Anglais manœuvrait pour éviter le combat, lorsqu'un des plus terribles coups de vent qu'on eût essuyés depuis longtemps dans ces parages vint les as

saillir dans la nuit du 11 au 12 et les dispersa. Cette tempête dura quarante heures. L'escadre française fut très maltraitée ; la plupart des vaisseaux éprouvèrent des avaries majeures. Le Languedoc fut démâté complétement; il perdit son gouvernail, et, errant dans cet état, il fut rencontré et attaqué par un vaisseau anglais de 50 canons, dont peutêtre il serait devenu la proie si deux autres vaisseaux, moins maltraités, ne fussent venus inopinément à son secours. Toutefois le comte d'Estaing fut assez heureux pour rallier successivement tous les bâtiments de son escadre, et le 13, au soir, il vint reprendre son mouillage devant Newport.

Le comte d'Estaing n'était pas un de ces hommes savamment audacieux qui ne s'éloignent des règles de la prudence ordinaire que pour suivre les inspirations du génie. La conquête de Rhode - Island pouvait encore s'effectuer; le général américain Sullivan y avait reçu quelques renforts et pressait le comte d'Estaing de venir à son secours; le marquis de La Fayette joignait ses instances à celles des Américains. Rien ne put vaincre les résolutions de l'amiral : l'escadre remit à la voile, mais pour se rendre dans la rade commode et sûre de Boston, où elle mouilla. Dès lors, il ne resta plus aux Américains d'autre parti à prendre que celui de s'occuper sérieusement de leur retraite: le général Sullivan la fit exécuter en bon ordre dans la nuit du 28 au 29 août, et les Anglais prirent immédiatement possession de Rhode-Island.

Après avoir réparé ses vaisseaux à Boston, le comte d'Estaing remit à la voile le 4 novembre 1778, et se dirigea sur les Antilles.

l'anse du grand cul-de-sac, sous la protection d'une batterie élevée sur la pointe du morne le plus proche; il débarqua les troupes qu'il avait amenées en les faisant marcher sur trois colonnes par trois sentiers différents, afin qu'elles attaquassent séparément. Mais soit que ces colonnes eussent été mal guidées, soit qu'elles se fussent égarées dans leur route, elles débouchèrent toutes les trois sur le même point et sous le feu de l'artillerie ennemie. Elles furent alors foudroyées d'une manière si terrible qu'elles tombèrent dans le plus grand désordre et se retirèrent précipitamment à travers les bois. Ainsi forcé à la retraite, le comte d'Estaing, après avoir fait rembarquer les troupes qui lui restaient, reprit sa croisière devant l'escadre anglaise ; mais peu de jours après il fit voile pour retourner à la Martinique.

Cependant il reprit le premier l'offensive; il fit embarquer 300 hommes de troupes sur une frégate, deux corvettes et un brick, et chargea le chevalier Durumain, lieutenant de vaisseau, d'aller s'emparer de l'ile Saint-Vincent. Cet officier mouilla le 16 juin 1779 dans la baie de Young-Island. Aussitôt il débarqua les troupes et s'empara, l'épée à la main, des hauteurs qui dominent Kingstown; de là, sans donner aux Anglais le temps de revenir de leur surprise, il marcha droit au fort. Le gouverneur, déconcerté par une attaque aussi brusque et voyant d'ailleurs un grand nombre de Caraïbes descendre du haut des mornes pour se joindre aux Français, entra à l'instant en pourparler. L'ardeur et le zèle de Durumain ne lui permirent pas de régler lui-même les articles de la capitulation. A la nouvelle de l'apparition de trois bâtiments anglais, cet intrépide officier revole à bord, coupe ses câbles, se met à leur poursuite, en prend deux, et revient peu d'heures après recevoir la reddition de la garnison anglaise et la soumission des habitants. Ainsi fut re

prise l'ile de Saint-Vincent.

En arrivant à la Martinique, son premier soin fut de rassembler le plus grand nombre de troupes possible. Il était parvenu à réunir 6,000 hommes, et il se disposait à aller attaquer les îles britanniques, lorsqu'il apprit que les Anglais l'avaient prévenu en s'emparant de Sainte- La conquête de cette île ne tarda pas Lucie, où ils avaient débarqué 4,000 hom- à être suivie d'une autre beaucoup plus mes soutenus par sept vaisseaux. A cette importante, celle de la Grenade. Il falnouvelle, il appareilla immédiatement. Illait pour l'entreprendre des forces natrouva l'amiral Barrington embossé dans vales supérieures à celles de l'amiral By

Nu, qui se composaient de 21 vaisseaux. D'arrivée du chevalier de La Motte-Picquet, avec 6 vaisseaux, ayant porté l'armee française au nombre de 25, mit le munte d'Estaing en mesure d'exécuter

projet. Le 2 juillet, il mouilla dans Panse Molinier, et mit de suite à terre 1,500 hommes qui occupèrent les hauteurs voisines sans rencontrer d'opposition. La journée du 3 fut employée à aaminer les positions de l'ennemi et à concerter le plan d'attaque. Après une reconnaissance dirigée par lui-même dans une longue marche autour du môle de 'Hôpital, il commence l'attaque dans la Duit du 3 au 4, saute un des premiers dans les retranchements anglais et se porte avec rapidité au sommet du morne dont il s'empare l'épée à la main. Il y trouve quatre pièces de 24, et, au point du jour, il en fait diriger une contre le fort dans lequel le gouverneur s'était retiré. Ainsi menacé d'être foudroyé à chaque instant par une artillerie qui dominait le lieu de sa retraite, lord Macartney fat obligé de se rendre à discrétion deux heures après. La garnison, qui se composait de 700 hommes, tant de troupes réglées que de matelots et de volontaires, fut faite prisonnière de guerre. On s'empara de 3 drapeaux, de 102 pièces de canou, de 16 mortiers, ainsi que de 30 bâtiments marchands, dont plusieurs avaient leur chargement complet.

haut des mornes, avaient été spectateurs de l'action.

Aussitôt que l'escadre eut réparé ses avaries, le comte d'Estaing suivit l'amiral Byron qui s'était embossé devant l'île Saint-Christophe; mais il lui offrit en vain le combat pendant plusieurs jours. Alors il se dirigea vers Saint-Domingue, d'où il fit voile pour la Géorgie.

A la fin de l'année 1778, un corps de troupes anglaises s'était emparé de Savannah. En enlevant cette position, on délivrait toute la partie méridionale des États-Unis. L'armée navale française parut sur les côtes du continent dans les derniers jours du mois d'août 1779. Le comte d'Estaing et le général américain Lincoln, qui avait joint 2,000 hommes aux 3,500 Français débarqués, formèrent de concert le siége de Savannah. Avant que les murs de cette place offrissent une brèche praticabte, le premier, voyant les vivres lui manquer, résolut de monter à l'assaut; il conduisit lui-même l'attaque réelle et principale. Les Américains ne le cédèrent point en bravoure aux Français; ils plantèrent deux de leurs drapeaux sur les retranchements ennemis. Mais le feu de l'artillerie des assiégés, qui prenait les assaillants dans presque toutes les directions, fut si vif qu'il les obligea à la retraite après leur avoir tué environ 1,100 hommes. Les Américains retournèrent dans la Caroline du Sud, et le comte d'Estaing se rembarqua avec ce qu'il lui restait de troupes.

Après cette expédition, le comte d'Estaing, suivant ses instructions, opéra son retour en Europe par Saint-Domingue, et il arriva à Brest dans les premiers jours de l'année 1780.

Comme il avait honoré ses revers par sa bravoure, l'opinion publique lui demeura plus fidèle qu'elle ne l'est ordinai

Le lendemain l'amiral Byron arriva, mais trop tard, au secours de la Grenade, i la tête de 21 vaisseaux. L'armée française se composait de 25 vaisseaux. Le comte de Breugnon commandait l'avantgarde; le comte d'Estaing se tenait au corps de bataille sur le Languedoc, et l'arrière-garde était sous les ordres de de Broves. Après un combat soutenu avec la plus grande activité, les varies que l'armée anglaise avait éprou-rement à un général malheureux, mais vées et la certitude de la prise de la Grenade déterminèrent l'amiral Byron à la retraite. Il l'opéra sans être inquiété par l'armée française, qui ne lui enleva qu'un seul bâtiment de transport. Le lendemain de cette journée, le comte d'Estaing jeta l'ancre dans la rade de Saint-Georges aux acclamations des soldats et des habitants français qui, du

il cessa d'être employé par le roi. En 1783, cependant, il obtint le commandement des flottes combinées de France et d'Espagne, et il se rendit à Cadix (voy. DUMAS, T. VIII, p. 688); mais la paix qui fut conclue cette année ayant rendu inutile l'expédition projetée, il fut rappelé en France.

Ici se termine la carrière militaire du

comte d'Estaing: le reste de sa vie appartient tout entier à la politique. Il fit partie de l'assemblée des notables, mais il ne réussit pas à se faire élire député aux États-Généraux. Cependant, comme il avait embrassé le parti populaire, il fut nommé commandant de la garde nationale de Versailles. Un biographe dit de lui qu'il s'était fait patriote par calcul, sans cesser d'être courtisan par habitude. Il montra une mollesse coupable dans les funestes journées des 5 et 6 octobre, et bientôt après il perdit son commandement. Malgré les gages qu'il donna à la révolution, et bien qu'il eût soin d'attirer le moins possible l'attention sur lui, il ne put échapper à la loi des suspects. Traduit devant le tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort le 28 avril 1794; illiques. Dans les tabagies, il ne se passe pas était âgé de 65 ans. J. F. G. H-N.

pas croire que ces lieux de réunion soien ouverts pour les délassements du peupl et des ouvriers: non, les habitués de l'es taminet, ceux qui lui consacrent leur journées et leurs veilles, sont à Paris la grande majorité des étudiants du quartier latin et quelques-uns de ces jeune gens de bon ton qui ont à cœur de faire tout ce qui est de mauvais ton.

ESTAMINET, lieu où se rassemblent des buveurs et des fumeurs de toutes conditions. Ce mot vient du flamand stamenay, qu'on a fait dériver de stamm, souche ou famille. C'était autrefois une coutume de la Flandre, pour tous les membres d'une même famille, de se réunir alternativement chez l'un et chez l'autre, après les travaux de la journée, pour y boire et y fumer. On appelait ces as semblées être in stamme, c'est-à-dire en famille. Mais il arriva que les hommes vidèrent des pots de bière au préjudice de leur raison; les femmes se fàchèrent, et les maris, voulant s'affranchir des remontrances conjugales, se réunirent chez des étrangers où ils admirent ceux avec qui ils étaient en relations d'affaires. Il ne tarda pas à se former ainsi un grand nombre d'établissements publics de ce genre, qui se sont encore multipliés depuis.

Aujourd'hui que le luxe envahit tout, on chercherait vainement la rustique simplicité des premiers estaminets: les salles sombres et fumeuses ont fait place à de vastes salons décorés avec élégance, et qui se rapprochent le plus possible des cafés (voy.).Cependant il existe entre eux une ligne bien distincte de démarcation. Les gens graves, les personnes de la meilleure compagnie vont au café, pour y lire des journaux, y rencontrer des amis, et pas une d'entre elles n'irait à l'estaminet. Et pourtant, qu'on n'aille

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La tabagie peut encore rentrer dans la même catégorie: c'est un estaminet du plus bas étage, toujours enveloppé dans la fumée du tabac comme dans des nuages épais, et où ne s'assemblent nécessairement que des faiseurs de tapage et des gens adonnés sans réserve à la boisson. Le lecteur a le choix entre les deux étymologies indiquées par les ita

une soirée sans qu'elle ne soit marquée par des scènes de désordre plus ou moins scandaleuses. L'estaminet diffère donc de la tabagie en ce qu'il lui est quelquefois permis d'être honnête, et qu'il peut être fréquenté par de paisibles rentiers, qui viennent y jouer une savante partie de domino, ou quelquefois de billard, en vidant une bouteille de bière. V. R.

ESTAMPAGE ou ÉTAMPAGE. C'est l'opération qui consiste à faire prendre à une matière quelconque l'empreinte en creux ou en relief d'une matière plus dure. On y a recours dans un grand nombre de métiers: les maréchaux, les serruriers, les chaudronniers, les cloutiers, les couteliers, les orfèvres se servent de l'étampe. Mais quoique le nom de l'outil soit le même, quoiqu'il agisse d'après le même principe, suivant les professions où on l'emploie, il diffère par sa forme et varie dans ses résultats. L'étampe est tantôt un moule, tantôt un poinçon. Dans le premier cas, on force la matière que l'on veut estamper à se modeler sur l'étampe; dans le second, on force l'étampe à entrer dans la matière qui lui est soumise.

L'estampage se fait à chaud ou à froid, selon le degré de dureté de la matière, la nature de l'objet, et l'usage auquel il est destiné.

L'outil avec lequel le cloutier forme la tête du clou d'épingle, celui que le serrurier emploie pour river les boulons,

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