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le nom de marquis DE COEUVRES. Il devint bientôt lieutenant général au gouvernement de l'Ile-de-France et gouverneur de la ville de Laon. La reine-mère

Ce mot dérive du vieux français estreper, | qui signifiait déchirer, arracher, ou de l'italien strappare, qui a la même signification. For. CALE. C. P. A. ESTRÉES (FAMILLE D'). Cette mai-le chargea en 1614 de diverses négociason, issue de l'ancienne chevalerie d'Artois, a pris son nom de la terre d'Estrées en Cauchie, située à trois lieues d'Arras et de Saint-Pol. Ses nombreuses ramifications, que l'on retrouve à travers plusieurs siècles en Artois, en Flandre et en Picardie, ont jeté parmi ses divers mem bres une telle confusion que, laissant de côté plusieurs illustrations douteuses de cette famille et notamment un marechal de France, RAOUL d'Estrées, qui aurait accompagné le roi saint Louis dans sa croisade d'Afrique, et dont le fils JEAN aurait epousé, en 1269, une princesse du sang royal de la maison de Courtenay voy.), nous n'en ferons remonter ici l'histoire succincte que jusqu'à PIERRE d Estrees, surnommé Carbonnel, seigneur de Boulant, qui vivait vers l'an 1437.

Depuis cette époque, on compte un assez grand nombre de descendants de Pierre d'Estrées, devenus célèbres à differents titres.

tions avec les ducs de Savoie et de Mantoue, les Vénitiens, les Suisses et les princes opposés au mariage de Louis XIII avec l'infante d'Espagne. Nommé ambassadeur à Rome en 1621, puis en Suisse, il fut mis, en 1624, à la tête des troupes de France, de Venise et de Savoie pour assurer aux Grisons la restitution de la Valteline, et reçut pour sa récompense le bâton de maréchal de France en 1626. Envoyé de nouveau en Italie en qualité d'ambassadeur, il se jeta dans Mantoue pour défendre cette place contre les Imperiaux; mais il se vit forcé de capituler, faute de secours. Ce léger échec ne l'empècha pas de commander en chef l'armée d'Alemagne, qui prit Trèves en 1632, et d'être nommé, l'année suivante, chevalier des ordres du roi. Depuis 1633 jusqu'en 1642, il accomplit une ambassade extraordinaire à Rome, où il resta en dépit du pape Urbain VIII. Fait duc et pair après son retour en France, en 1648, il devint gouverneur de l'Ile-de-France et de Soissons, à l'avènement de Louis XIV, et mourut le 5 mai 1670, à l'âge de 98 ans. Les grandes améliorations qu'il a fait subir à l'artillerie ont fait dire de lui à maitre et capitaine genéral de l'artillerie | Brantôme qu'il était un des plus dignes le 9 juillet 1550; puis lieutenant géné-hommes de son état, sans faire tort aux tal du roi a Orléans. Il se decida à embrasser le calvinisme, sans que sa fidélite en souffrit la moindre atteinte, et il mourut a l'âge de 85 ans, le 23 octobre 1571. -ANTOINE, marquis d'Estrées, fils de Jean et père de la belle Gabrielle (voy. plus loin), devint chevalier des ordres du roi en 1578, grand-maitre de l'artillerie en 1596, et fut chargé du gouvernement de La Fère, de Paris et de l'Ile-de-❘ France pour sa belle défense de Noyon contre le duc de Mayenne, en 1593. FRANÇOIS-ANNIBAL (1er du nom), duc d'Estrées, pair et maréchal de France, fils d'Antoine, était né en 1573. Destiné d'abord à l'état ecclésiastique, il était evêque de Noyon en 1594, lorsqu'il se decida à prendre le parti des armes et général. Mais fait prisonnier en 1655, qu'il leva un régiment d'infanterie, sousil disparut du monde politique jusqu'en

JEAN, marquis d'Estrées, né en 1486, suivit François Iera Marignan et à Pavie, et servit tour à tour sous Henri II, François II et Charles IX; il fut fait grand

autres.... « C'était, ajoute-t-il, l'homme « du monde qui connaissait le mieux les « endroits pour faire une batterie de « place et qui l'ordonnait le mieux. »> On a de lui: 1o des Mémoires de la régence de Marie de Médicis, Paris, 1666, in-12; 2° une Relation du siége de Mantoue, en 1630; 3° ne Relation du conclave dans lequel fut élu Grégoire XV, en 1621.

JEAN, Comte d'Estrées, fils du précédent, né en 1628, fit sa première campagne en Flandre sous les maréchaux Gassion et de Rantzau, et devint en peu d'années maréchal-de-camp. Les services qu'il rendit à Turenne en 1653 et 1654 lui valurent le titre de lieutenant

se rendit ensuite à Rome, où il déploya une grande habileté dans la direction des affaires de la France, dont il fut définitivement chargé en 1689, après la mort de son frère. Par l'influence qu'il y avait acquise, il contribua puissamment à l'élection des papes Alexandre VIII, Innocent XII et Clément XI. A l'époque de l'avénement de la maison de Bourbon au

1668, où le roi profita des premiers instants de sa liberté pour le mettre à la tête des armées navales, qu'il avait dessein de rétablir. Créé vice-amiral en 1670, il commença par donner la chasse aux corsaires d'Alger, de Tunis et de Salé. En 1672, la guerre étant allumée avec la Hollande, il commanda la flotte combinée des Français et des Anglais et battit❘ l'amiral Ruyter à Southwood-Bay. Plu- | trône d'Espague, le cardinal d'Estrées fut sieurs autres combats amenèrent, en 1676, la reprise de l'ile de Cayenne sur les Hollandais, la destruction de la flotte de l'amiral Binck à Tabago, et enfin la possession de l'ile de Tabago elle-même, au mois de décembre 1677. Ces glorieux exploits ne restèrent pas sans récompense: créé maréchal de France en 1681, vice-roi des colonies d'Amérique en 1686 et chevalier des ordres du roi en 1688, il cueillit de nouveaux lauriers sur les Anglais en 1691, et revint achever paisiblement son existence dans le gouvernement de diverses provinces, et en dernier lieu de celui de la Bretagne. Il était âgé de 79 ans lorsqu'il mourut le 19 mai 1707.

FRANÇOIS-ANNIBAL (2me du nom), duc d'Estrées, pair et maréchal de France, était le frère du précédent. Il fit ses premières campagnes en Flandre et en Allemagne, sous le nom de marquis DE COEUVRES, et fut créé maréchal-decamp en 1647, puis lieutenant général du gouvernement de l'Ile-de-France en 1654. A la mort de son père, arrivée en 1670, il prit le titre de duc d'Estrées et hérita de son gouvernement de l'Ile-deFrance, de Soissons, de Noyon et de Laon. Envoyé en ambassade extraordinaire à Rome en 1672, il y mourut d'une attaque d'apoplexie le 30 septembre 1687. Le long séjour qu'il avait fait dans la capitale du monde chrétien lui avait rendu le pape si favorable, qu'après sa mort on lui décerna les mêmes honneurs qu'aux princes de l'Église. Son corps, transporté à Soissons, fut enterré dans l'église des Feuillants, à côté de celui de son père. — CÉSAR, cardinal d'Estrées, frère des précédents, fut d'abord abbé de Saint-Germain-des-Prés, puis évêque de Laon en 1653. Louis XIV l'envoya en Bavière pour traiter du mariage du Dauphin avec la princesse électorale. Il

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choisi par Louis XIV comme ministre du nouveau roi Philippe V, auprès duquel il resta jusqu'en 1703. De retour en France, il mourut en 1714, à l'âge de 87 ans. La Bibliothèque royale a conservé de cet habile diplomate, aussi versé dans les affaires de l'état que dans celles de l'Église, ses négociations à Rome, de 1671 à 1687.-JEAN, abbé d'Estrées, né en 1666, fut ambassadeur de Louis XIV en Portugal en 1692, et en Espagne en 1703. Il succéda à Fénélon, en 1716, dans l'archevêché de Cambrai, mais il mourut, en 1718, sans avoir été sacré. D'Alembert a dit de lui «qu'il était si « supérieur à Fénélon comme courtisan « qu'il lui était bien difficile de l'égaler « comme évêque. » L'abbé d'Estrées recueillit aussi la succession de Boileau à l'Académie-Française, à laquelle il n'avait d'autres titres que sa naissance et son goût pour les lettres.

VICTOR-MARIE, duc d'Estrées, maréchal de France, grand d'Espagne de la 1re classe, etc., etc., né en 1660, fils de Jean, comte d'Estrées, servit d'abord dans l'armée de terre sous le nom de marquis DE COEUVRES, puis reçut le commandement d'un vaisseau et fit ses premières campagnes navales sous les ordres de son père, de 1679 à 1684, où le roi lui accorda la survivance de la charge de vice-amiral qu'exerçait son père, ainsi que le grade de lieutenant général, à condition qu'il continuerait à servir pendant deux campagnes avec le titre seulement de capitaine de vaisseau et pendant trois autres avec celui de chef d'escadre. Il combattit les Barbaresques, puis, avec Tourville, les Anglais et les Hollandais. En 1693, il fut chargé du commandement de la flotte destinée à agir sur les côtes d'Espagne, contribua à la prise de Barcelone en 1697, et fut

nommé lieutenant général de mer par le nouveau roi Philippe V. Il rendit d'immenses services à ce monarque en forçant les Napolitains à lui prêter serment de fidélité: aussi Louis XIV se crut-il obligérer ce dernier sur les suites de son inti

de joindre aux dignités dont l'accabla son petit-fils le titre de maréchal de France. En 1704, une manœuvre hardie de sa part décida, à Malaga, la victoire des Français sur la flotte des puissances alliées. Il fut créé chevalier des ordres du roi en 1705, et obtint, à la mort de son père, la continuation de presque tous ses commandements. Reçu à l'Académie Française en 1715, il fut nommé la même année membre du conseil de régence et président du conseil de la marine, puis enfin ministre d'état en 1733. Il mourut le 28 décembre 1737.

LOUIS CÉSAR LE TELLIER, duc d'Estrées, maréchal de France et ministre d'état, était né, en 1695, de FrançoisMichel Le Tellier de Courtanvaux, capi- | taine-colonel des Cent-Suisses, et de Marie-Anne-Catherine d'Estrées, fille de Jean, comte d'Estrées, et sœur du précédent. Il fit ses premières armes en Espagne sous les ordres du maréchal de Berwick, et, parvenu au grade de maréchal-de-camp, il se signala à la bataille de Fontenoy et surtout à celle de Lawfeldt. Louis XV lui confia, en 1757, le commandement de l'armée d'Allemagne, forte de plus de 100,000 hommes, et le fit maréchal de France. Il venait de gagner la bataille de Hastenbeck, contre le duc de Cumberland, lorsque le duc de Richelieu vint le remplacer pour perdre celle de Rosbach. Après la défaite de Minden (voy. CONTADES et BROGLIE ), En 1759, le maréchal d'Estrées fut renvoyé à l'armée, mais son grand âge l'empecha de rien entreprendre, et il se contenta d'aider le maréchal de Contades de ses conseils.

La famille d'Estrées a fini avec lui en 1771. D. A. D. GABRIELLE D'ESTRÉES, issue de la même famille, l'une des plus illustres de Picardie, alliée aux Valois et aux Bourbons, sembla peu se soucier de l'honneur de ses aieux, quand Henri, roi de Navarre, qui perdait facilement le souvenir des services qu'on lui avait rendus, forma

Encyclop. d. G. d. M. Tome X.

avec elle une intrigue amoureuse à la suite d'une entrevue au château de Cœuvres, qui appartenait au grand-maître de l'artillerie, père de Gabrielle. Pour rassu

mité avec sa fille, le roi la maria à Domerval de Liancourt, qui, après avoir eu quatorze enfants d'une première épouse, n'en vit pas moins dissoudre son mariage avec Gabrielle pour cause d'impuissance; car Henri, qui aspirait à divorcer avec Marguerite de Valois, voulait élever au trône sa maîtresse, bien que ses infidélités en faveur du duc de Bellegarde (voy.) fussent connues de tous les courtisans, qui l'aimaient assez parce qu'elle était bonne, douce et polie. Sully, cependant, ne se laissa point gagner par les grâces de la favorite, et Gabrielle, dans sa colère, osa le traiter de valet; mais elle eut le déplaisir d'entendre Henri lui dire devant son ministre : « Je donnerais dix maîtresses comme vous pour un serviteur comme lui. » La reine Marguerite de son côté détestait la belle Gabrielle, faite duchesse de Beaufort, et refusait d'adhérer au divorce dans la crainte de lui voir épouser Henri, qui avait déjà reconnu les deux fils et la fille qu'il avait eus de cette maitresse; mais la mort de celle-ci arrangea toutes choses, et arriva si à point qu'on hésita à la croire naturelle. Pour ne pas scandaliser la cour qui était à Fontainebleau, la duchesse, à l'approche de la communion pascale, quitta le roi et vint à Paris; il l'accompagna jusqu'à moitié chemin, et tous deux se séparèrent avec une affliction si vive que Gabrielle, la prenant pour un pressentiment, recommanda ses enfants et ses gens au roi, comme si elle ne devait plus le revoir. Logée à Paris chez un Juif nommé Zamet, elle alla le jeudi - saint, lendemain de son arrivée, entendre les ténèbres au petit Saint-Antoine. Ayant ressenti des éblouissements, elle revint se promener dans le jardin de Zamet, où elle fut saisie de convulsions si violentes que les médecins, considérant sa grossesse avancée qui ne leur permettait pas d'appliquer les remèdes nécessaires, la déclarèrent sur-le-champ en danger de mort. Ayant repris ses sens, elle exi

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gea qu'on la sortît du logis de Zamet et se fit transporter au cloître Saint-Germain, chez Mme de Sourdis, son amie, où elle expira le samedi-saint, 10 avril 1599, âgée de 28 ans. Son visage devenu noir, sa bouche tournée presque derrière la tête, les douleurs affreuses de son agonie, semblèrent bien plus la suite d'un poison que de l'apoplexie dont on la prétendit frappée. Henri IV prit le deuil comme pour une princesse du sang, et montra une affliction très vive, que dissipa presque immédiatement Mile d'Entraigues, sa nouvelle maitresse. Les enfants du roi et de Gabrielle furent César et Alexandre de Vendôme, et CatherineHenriette, mariée au duc d'Elbœuf.L.C.B.

ESTREMADURE ou ESTRAMADOURE, nom commun à deux grandes provinces, dont l'une appartient au Portu- | gal, et l'autre à l'Espagne. Ce nom vient de extrema Durii (le plus au-delà du Durius, Duro ou Douero), et leur fut successivement donné à mesure que les conquêtes des rois de Léon, de Castille et de Portugal sur les Maures s'étendirent dans la Péninsule au sud du fleuve Douro.

Les deux Estrémadures firent partie de l'ancienne Lusitanie; mais on les appelait Vettonia ou Bettonia, du nom de ses habitants, les Bettones ou Vettones. Conquises sur les Romains par les Alains en 411, et par les Suèves, vers 420; puis sur ceux-ci, en 477, par les Visigoths, et enfin sur ces derniers par les Maures en 712, elles firent partie du royaume ou khalifat de Cordoue (voy.) depuis 756 jusqu'à sa décadence vers l'an 1010. Dans cet intervalle, elles furent le théâtre de plusieurs révoltes, et Merida, qui en était alors la principale ville, fut quelque temps le siége d'un petit état indépendant. Badajoz, qui avait succédé à Merida, devint vers 1016 la capitale d'un des royaumes qui se formèrent des débris de la monarchie ommeyade de Cordoue. Cet état, qui comprenait les deux Estrémadures, l'Alentejo et l'Algarve, eut 5 rois, dont les 4 derniers composent la dynastie africaine des Aftasides, dépouillée et détruite en 1094 par Youssouf l'Almoravide, roi de Maroc, et conquérant de l'Espagne musulmane. Ali, fils

et successeur d'Youssouf, reprit en 1111 Badajoz, Lisbonne, Cintra, etc., dont les chrétiens s'étaient emparés. Son fils Tachfyn remporta près de Badajoz, en 1126, une grande victoire sur les chrétiens qui avaient ravagé l'Estrémadure castillane. Alfonse-Henriquez, roi de Coimbre ou de Portugal, après sa victoire d'Ourique sur les Maures, en 1139, ayant pris Santarem, Lisbonne, Merida, etc., en 1147, fut vaincu, en 1161, par Abd-el-Moumen, destructeur des Almoravides en Afrique et en Espagne, et fondateur de la dynastie des Almohades (voy. ces noms), qui reprit Badajoz, Beja, et autres villes. Youssouf, fils et successeur d'Abd-el-Moumen, poursuivit ses conquêtes dans la péninsule occidentale; mais il fut assassiné, en 1184, devant Santarem qu'il assiégeait, et qui fut pris par ses troupes et repris par les chrétiens. Son fils Yacoub AlMansour ravagea le Portugal en 1189; mais il ne put recouvrer que l'Estrémadure espagnole et quelques places de l'Algarve et de l'Alentejo. L'Estrémadure portugaise resta définitivement à Alfonse-Henriquez. L'Estrémadure espagnole fut envahie, en 1216 et 1218, par Alfonse IX, roi de Léon, qui prit Alcantara. Motawakkel ben-Houd s'étant révolté contre les Almohades et ayant ajouté Merida, en 1229, aux provinces qu'il avait conquises, le roi de Léon prit aussi dans l'Estrémadure Cacerès et Truxillo, et, en 1231, il reprit Badajoz et Merida, après avoir vaincu Ben-Houd. De son côté, Ferdinand III, roi de Castille, son fils, s'empara, en 1235, d'Alhangé, de Medelin et de Mertoula; et l'Estrémadure espagnole fut entièrement affranchie de la domination des Arabes, lorsque ce prince eut conquis Cordoue et Séville.

L'Estrémadure portugaise, bornée au N. et au N. - E. par la province de Beira, au S.-E. et au S. par l'Alentejo, et à l'O. par la mer, a environ 52 lieues du N. au S. et 25 de l'E. à l'O. Elle est traversée dans sa largeur par le Tage, dont l'embouchure forme le port de Lisbonne. Son sol, le plus fertile de tout le Portugal, produit beaucoup de blé, de millet, d'huile, de bons vins, d'ex

cellents fruits, de légumes. La terre y est couverte de fleurs et offre d'abondants pâturages. On y récolte aussi du miel et du sel. C'est dans cette province que furent cultivés les premiers plants d'oranges douces apportés de la Chine. On y compte 3 villes principales, 111 bourgs, plus de 300 villages et de 600,000 babitants. On la divise en 6 corregidories, qui portent le nom de leur chef-lieu, et dont une, celle de Setuval ou Sétoubal, est au sud du Tage, et les 5 autres au nord de ce fleuve: Lisbonne, TorresVedras, Santarem, ou plutôt Santarein Santa-Irena), Thomar et Leiria. La première coatient Setuval, ville maritime de 10 à 12,000 âmes, bâtie sur les ruines de l'ancienne Cetobriga; Azeitao, ville manufacturière, Almeida, etc. La 2° ne comprend que Lisbonne (voy.) avec son territoire, où se trouvent le bourg et la maison royale de Belem, le château royal de Quelus et quelques couvents. La 3 contient les bourgs de Bellas, Cascaes, Cadaval, Mafra (voy.), fameux par son magnifique palais et son vaste couvent fondés par le roi Jean V ; Alenquer ou Alanker-Kana, dont on attribue la fondation aux Alains, et chef-lieu d'une ouvidorie ou audience; Cintra (voy.), remarquable par un vieux château maure, où le roi Alfonse V mourut prisonnier, et par ses montagnes, où les notabilités de Lisbonne viennent respirer la fraicheur pendant l'été. La 4, outre San-duits peut-être par l'exemple de Fernand tarem, ville de 8,000 âmes, défendue par une vieille forteresse dans un pays riche, contient plusieurs bourgs. La 5 a pour principaux bourgs, après son cheflien, Abrantes et Ourem, qui porte le nom d'ouvidorie. La 6° contient Leiria, ville forte, siége d'un évêché et peuplée de 3,500 âmes, et les bourgs de Pombal, Alcabaça, Peniche et Atouguia.

des Maures; mais elle est bien déchue depuis l'expulsion de ces derniers. Quoique traversée dans sa largeur par le Tage et la Guadiana, et arrosée par 18 autres rivières, les chaleurs y sont insupportables pendant l'été pour les étrangers, et on n'y boit de bonne eau qu'au pied des montagnes, dont les principales, la Sierra de Bejar et la Sierra de Guadalupe, se lient aux chaines de montagnes de la Manche et de l'Andalousie. On y trouve des marbres de toutes couleurs. L'air de l'Estrémadure est fort sain pour les naturels; le sol souvent en friche, quelquefois faiblement cultivé, et généralement peu garni d'arbres, si ce n'est sur les montagnes, est néanmoins fertile en vins, en grains, en fruits et surtout en pâturages, dont les propriétaires tirent un grand parti, tant par le droit de pacage qu'ils afferment aux autres contrées de l'Espagne que par les chevaux, les porcs et les bœufs qu'ils élèvent et les laines qu'ils vendent. Les habitants sont affables, sincères, robustes et hardis, mais généralement grossiers, paresseux et misérables. Leurs émigrations sont fréquentes, et leur nombre n'est que de 5 à 600,000 âmes sur 2,000 lieues carrées. Cette dépopulation est attribuée à l'état de détresse du menu peuple et des journaliers, qui s'expatrient pour trouver de l'ouvrage ou pour aller dans le Nouveau-Monde, sé

à

L'Estremadure espagnole est bornée au N. et au N.-E. par le royaume de Léon, E. par la Nouvelle-Castille, au S. et au S.-Ê. par l'Andalousie, et à l'O. par les provinces portugaises d'Estrémadure, de Beira et d'Alentejo. Elle a 70 lieues du N. au S., et 40 de l'E. à l'O. Cette province, l'une des plus grandes de l'Espagne, était une des plus fertiles et des plus peuplées du temps des Romains et

Cortez, de François Pizarro, conquérants du Mexique et du Pérou, de Velasco Nuñez de Valboa, qui découvrit la mer du Sud, tous trois nés dans cette province. L'industrie s'y borne à des tanneries, à une fabrique de chapeaux et à quelques manufactures de drap.

L'Estrémadure espagnole se divise en trois parties: la première au nord duTage, la seconde entre le Tage et la Guadiana, et la troisième au sud de la Guadiana. Ses principales villes sont Badajoz (voy.), capitale et évêché, Placencia et Coria qui ont chacune un évêché : la première, qui compte 6,000 habitants, a un bel aqueduc de 80 arches; la seconde offre les restes de ses antiques fortifications romaines. Merida (Emerita Augusta), cité importante et magnifique

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