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Nous étudierons au paragraphe suivant les variations de l'Index-Numbers général et nous les mettrons en parallèle avec le mouvement général des affaires et l'histoire des crises. Mais auparavant il paraît opportun de considérer les index par groupe et de comparer leurs variations respectives.

Une première constatation vise l'année de base 1884. On voit nettement, en consultant le tableau des index par groupe (tableau B), que les années qui précédèrent 1884 furent plus favorables, tandis que celles qui lui succédèrent furent moins propices et que cette période couvre deux ou trois années. Il en résulte que 1884 forme un bon point de départ pour la comparaison, puisque cette année forme la transition entre une période de dépression et une période d'expansion. Ainsi, tous les chiffres de 1883 sont supérieurs à ceux de 1884, tandis que tous les chiffres de 1885 leur sont inférieurs. L'année 1886 fut particulièrement mauvaise en ce qui concerne la production; l'indice de cette année est inférieur de 7.72% à celui de 1881 et de 17.85°/ par rapport à celui de 1882, qui marque le sommet de la période d'expansion précédant l'année de base. En étudiant plus loin les crises économiques en Belgique, nous aurons l'occasion d'envisager ce phénomène d'une manière plus détaillée.

:

Les index relatifs à la population et aux indices moraux (groupe I), se divisent en trois parties bien distinctes la première, qui va de 1880 à 1884, est égale ou supérieure à l'unité ; la deuxième, qui est comprise entre 1885 et 1897, est inférieure à l'unité; la troisième, qui part de 1898, est supérieure à l'unité, sauf une légère défaillance en 1902. En général, cette série se caractérise par un état d'équilibre relatif, ce qui, du reste, est conforme à sa nature, les phénomènes qui s'y

trouvent envisagés n'étant pas susceptibles d'augmen-
tation indéfinie.

Cependant, cette régularité relative n'est pas com-
plètement soustraite aux influences des conjonctures
économiques, surtout en ce qui concerne certaines com-
posantes de la série.

Le second groupe se rapporte à la production : 1884
marque un point intermédiaire; l'index faiblit en 1885
et 1886, retrouve son point d'équilibre en 1887, arrête
son essor de 1891 à 1891, monte rapidement de 1896 à
1900, est en régression en 1901-1902, puis commence
une ascension continue qui ne s'arrête qu'en 1908, ce
dernier point étant d'ailleurs à égalité avec 1906.

Le troisième et le quatrième groupe constituent des
séries franchement dynamiques, dont la progression
est parfois retardée ou refoulée en cas de perturbations
économiques.

Le caractère de chaque série ressort mieux à la lec-
ture du tableau ci-après :

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IX

L'INDEX GÉNÉRAL ET LES CRISES

Si les éléments qui composent notre Index-Numbers ont été bien choisis, si l'année de base a été déterminée d'une manière judicieuse, nous devons nous attendre à voir l'Index se relever ou s'abaisser d'après les conjonctures économiques. Nous voyons bien, surtout en consultant le tableau B, que l'Index général subit des fluctuations plus ou moins fortes, mais correspondentelles, dans le temps, à des conjonctures économiques nettement caractérisées et sont-elles de même nature? En d'autres termes, le baromètre que nous avons construit monte-t-il quand le ciel économique est sans nuages, descend-il quand le temps devient mauvais? Telle est la question que nous avons à examiner ici, et c'est la question essentielle, celle qui motive au fond et domine ce travail tout entier.

Nous n'avons pas à exposer la théorie des crises, ni à rappeler les traits par lesquels la dépression des affaires se caractérise. Nous nous bornerons à noter que de l'avis général les crises économiques sont constituées de quatre périodes distinctes: 1° une période de prospérité, 2o une période de déclin, 3o une période de dépression, 4° une période de relèvement. Le cycle est inflexible, mais la durée de chaque période est essentiellement variable. Si nous examinons l'Index général que nous avons construit, nous y trouverons certes la trace de fluctuations du genre de celles que nous venons d'énumérer; mais nous ne pouvons en conclure valablement à des périodes critiques correspondantes dans le développement économique de la Belgique, car ce serait répondre à la question par la question. Nous suivrons une méthode de vérification

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1880 81 82 83 1884 85 86 87 88 89 1890 91 92 93 94 95 96 97 98 99 1900 01 02 03 04 05 06 07 1908 ANNEES ANNEES

plus rigoureuse en recherchant si les régressions de l'Index correspondent aux crises économiques dont l'histoire a été faite.

D'après M. Jean Lescure qui, dans son livre « Des crises générales et périodiques de surproduction », a fait une étude attentive de ces grands mouvements économiques, les années qui précédèrent 1884 se caractérisèrent de la façon suivante: après le boom de 1873, qui eut pour caractère dominant l'élévation vertigineuse des prix, principalement pour les produits de l'industrie des mines et de la métallurgie, les cours s'effondrèrent au point qu'aucune crise antérieure ne se distingua par un désastre aussi complet. La crise de 1873 fut non seulement une crise des prix, mais en même temps une crise de crédit et une crise de bourse. La dépression atteignit son point culminant en 18781879. Elle se fit sentir particulièrement aux États-Unis et en Allemagne, c'est-à-dire dans les deux grands pays qui commençaient vers cette époque leur évolution industrielle. La baisse des prix fut générale ; à partir de 1875 commença la période connue sous le nom de période de dépression des prix, qui devait durer de longues années. Quoique moins atteintes que d'autres pays industriels la France et l'Angleterre n'échappèrent pas non plus à la crise. Après la rude période d'épreuve de 1873-1879, une période d'essor s'ouvrit aussitôt, qui fut particulièrement accentuée en France; elle eut cependant un caractère un peu artificiel, en ce sens que ce fut l'exécution de grands travaux qui, en France, provoqua le mouvement de reprise. L'accroissement du réseau français d'intérêt général atteignit 5141 kilomètres de 1879 à 1882 et le réseau d'intérêt local prenait également un développement rapide. Les Etats-Unis se lançaient dans la même voie, construisant 4.721 milles en 1879, 7.174 en 1880, 9,789 en 1881 et 11.596 en 1882, pour retomber ensuite à 6.735 en 1883

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