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attrayant la convergence des deux axes optiques. Il modifie la tonicité des fibres rayonnantes ou circulaires entourant le trou de la pupille, afin de donner à celleci le degré d'ouverture le plus favorable, d'assurer l'intensité lumineuse la meilleure ; il contracte le muscle ciliaire, aplatissant ou relâchant le cristallin de façon à converger sur la rétine tous les rayons émanés de l'objet regardé.

Il en va de même pour l'auditeur attentif. Les muscles tenseurs mettent l'appareil auditif dans les conditions susceptibles d'assurer le maximum d'intensité et de netteté des sons fixés.

Et comme nous le disions tantôt, ce ne sont pas seulement les muscles accommodateurs proprement dits qui interviennent dans l'attention sensitive, mais encore tous ceux dont l'action, plus ou moins large et profonde, oriente l'organe stimulé, oriente tout l'organisme vers la sensation attendue ou fixée. Quand il s'agit d'attention purement ou partiellement motrice, le rôle de la musculature est bien autrement important.

Un sujet observant attentivement les gestes d'un autre sujet, les mouvements vocaux, les jeux de physionomie, les déplacements significatifs des membres, et d'ailleurs les mouvements de tous les corps mobiles, se trouve dans un état d'attention sensitive, mais qui n'est plus purement sensitive. En effet chacun de ces mouvements qu'il observe, il les répète plus ou moins intensivement dans ses propres muscles. Et plus son attention est fixée sur les gestes de ses interlocuteurs, sur les déplacements des objets, plus profondes sont les contractions qui expriment par imitation inconsciente ces mêmes mouvements. C'est là une sorte d'attention intermédiaire, qui n'est ni purement sensitive puisqu'elle s'accompagne toujours de mouvements, ni pourtant motrice proprement dite. Celle-ci en effet apparaît chez le sujet qui prépare ou exécute des

mouvements voulus, conscients, vus avant d'être réalisés.

Tout mouvement conscient n'est que l'écoulement dans la musculature de la représentation de l'effet attendu. Et si toute représentation, toute image cérébrale est à la fois sensitive et motrice, exprime un résultat et commence le mouvement nécessaire pour atteindre ce résultat, plus l'attention rend claire cette représentation, plus elle lui donne l'équivalent d'une intensité croissante; plus rapidement, plus amplement, plus nettement se réalise le mouvement dont cette image est l'origine, l'ébranlement initial. Fixer attentivement un mouvement, un geste, une parole à prononcer, un jeu de physionomie à esquisser, c'est assurer à ce mouvement, à ce geste, à ce parole, à ce jeu de physionomie, une netteté, une intensité, une précision supérieures.

Il est bien malaisé de définir de façon complète et précise l'action du travail attentif, ou simplement de l'attention prolongée sur l'ensemble de la circulation. Les auteurs sont loin de s'accorder même sur les points essentiels.

Le sang, durant la fixation de l'attention, subit des modifications physiques et chimiques. Nous ne nous arrêterons qu'à trois modifications parce qu'aussi bien ce sont les plus sensibles, les plus aisément perçues par tout observateur. La circulation sanguine, durant l'effort d'attention, est modifiée dans sa vitesse, dans sa pression, dans sa distribution générale.

Lorsqu'il s'agit de préciser l'action de l'effort d'attention sur la vitesse du courant sanguin, mesurée par les battements du cœur ou du pouls, il faut distinguer l'effort transitoire et court de l'effort régulier et prolongé. Il semble que l'effort court et intense accélère le cœur, ceci est néanmoins contredit par certains

auteurs, du moins pour certaines formes d'attention que le travail prolongé au contraire ralentisse la circulation générale. Il est bon d'observer que l'immobilité naturelle aux travailleurs de l'esprit doit entrer pour une part plus ou moins large dans ce ralentissement de la circulation. Nous croyons que, dans toutes les expériences entreprises pour assurer l'action de l'effort d'attention sur la vitesse du cours du sang, on a vraiment trop négligé la nature du travail attentif et notamment son attrait. Le sujet qui s'adonne à un travail difficile mais intéressant se trouve dans un état émotif tout different de celui du travailleur morose attelé par devoir à une besogne rebutante. Il est impossible que la circulation soit la même chez le premier que chez le second.

Quant aux variations de pression que produit la concentration de l'attention, les auteurs sont ici encore loin de s'accorder. On admet généralement que les artérioles de toute la périphérie de l'organisme se resserrent durant l'effort d'attention. Cette vaso-constriction amène naturellement une augmentation de pression dans les artères dont ces artérioles sont les branches terminales. On a constaté et mesuré cet accroissement de pression surtout dans l'artère radiale. Si les artérioles périphériques se contractent pendant le travail attentif, par contre les vaisseaux du cerveau se dilatent, non semble-t-il à cause de la vaso-constriction périphérique, mais parallèlement à cette modification.

Enfin, durant l'effort d'attention, et ceci est la conséquence de ce que nous disions tantôt, la circulation. sanguine générale est modifiée en ce sens que la masse du liquide nourricier ne se trouve plus répartie dans l'ensemble du récipient circulatoire comme elle l'est à l'état de repos. Manifestement le cerveau qui travaille aspire le sang; il se gonfle tandis que la périphérie dans son ensemble se dégorge à son profit.

Parmi les groupes de muscles que la fixation de l'attention réduit à l'immobilité ou dont elle atténue l'action naturelle il faut faire une place à part aux muscles servant à la respiration. Ceux-ci, dans tous les états d'attention, sont inhibés plus ou moins d'après l'étendue et surtout la profondeur de cette attention même.

L'étude des modifications du rythme, de la fréquence, de l'amplitude de la respiration ou mieux des inspirations, a révélé, outre l'effet facile à prévoir des émotions accompagnant le travail attentif, la profonde influence de l'effort d'attention sur la fonction respiratoire.

A mesure que l'effort devient plus intense, cette action inhibitrice s'accentue. Dans les états d'attention peu profonde, on constate une diminution de durée des mouvements d'expiration, tandis qu'au contraire les inspirations s'allongent. L'attention devient-elle plus intense, ces phénomènes vont en s'accentuant à mesure; la respiration dans son ensemble devient plus superficielle. Si, concentrant de plus en plus l'attention, on se livre à des exercices exigeant un maximum d'attention profonde et continue, la pause qui sépare les inspirations des expirations tend à s'effacer; le sujet finit par respirer comme un homme essoufflé.

Ces modifications organiques plutôt inconscientes qui accompagnent tout acte d'attention, sont, au point de vue hygiénique notamment, d'une importance que nul ne songera à contester. Lorsqu'on entreprend de développer l'attention chez des adultes et surtout chez des enfants, il importe de tenir largement compte de ces modifications organiques qui accompagnent tout effort d'attention, le contrarient ou le soutiennent.

II

LES DONNÉES EXPÉRIMENTALES

Pas plus que dans l'exposé précédent, nous ne songeons, en fait de données expérimentales, à faire une étude complète, approfondie; mais uniquement à établir les bases sur lesquelles il est, dès à présent, possible d'étayer une éducation de l'attention. Nous exposerons les conditions expérimentalement déterminées qui affaiblissent l'attention, et celles qui au contraire l'accrois

sent.

En guise d'introduction à ces données directement utilisables, exposons comment la pratique semble démontrer une vérité que les anciens psychologues considéraient comme un axiome, à savoir qu'il est de toute impossibilité de concentrer l'activité de l'esprit sur plus d'un objet à la fois. L'idée de ces théoriciens est à peu près celle-ci le centre du champ conscient est un point. En d'autres termes, le maximum d'attention qu'un sujet donné puisse porter sur une modification consciente donnée, avive cette seule modification au détriment de toutes les autres; et pour reprendre la comparaison avec le champ visuel, le sujet ne peut regarder qu'un seul objet à la fois, et doit voir moins nettement les autres objets situés dans ce champ plus ou moins excentriquement.

Du moment donc que le centre du champ conscient s'étend le moins du monde, la conscience ne regarde plus, elle ne saisit plus les formes précises des modifications, elle le roit.

Les recherches entreprises par plusieurs expérimentateurs (1) prouvent que si l'idée des anciens philo

(1) Goldscheider, Müller, Catell, Erdmann, Dodge.

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