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Et ici l'auteur sait présenter à l'esprit, par des exemples ingénieux et des images brillantes, les chiffres fantastiques par lesquels s'expriment les distances dès qu'on aborde l'espace céleste. Il faut toucher du doigt, pour ainsi dire, l'immensité du royaume du Soleil (dont certaines comètes dépassent même l'orbite de Neptune), l'effrayant isolement de ce groupe par rapport aux étoiles et les distances non moins effroyables de celles-ci entre elles. Sans jamais employer le mot parallaxe, non plus qu'aucun autre terme technique, notre habile vulgarisateur en expose le mécanisme d'une manière parfaitement claire pour qui serait étranger aux notions élémentaires de la trigonométrie. Il nous montre les mouvements des étoiles improprement appelées fixes, la direction du mouvement du Soleil vers Véga, de la constellation la Lyre, avec tout son cortège : Terre, planètes, satellites, comètes, etc.

Nous sommes donc là où nous emmène le Soleil. Mais où nous mène-t-il? L'auteur fait pressentir qu'il traitera cette question dans un autre ouvrage.

Au résumé, nous avons ici, mis à la portée de tous et dans un esprit parfaitement théiste et chrétien, un merveilleux traité d'astronomie physique, d'Astrophysique, comme on dit en Italie. Si nous ajoutons que la multitude de gravures qui en émaillent le texte, plus dix-sept hors texte, sont un régal pour les yeux en même temps que celui-ci est un régal pour l'esprit, nous aurons, je crois, rendu exactement la physionomie de Quelques heures dans le Ciel.

C. DE KIRWAN.

VII

PRÉCIS D'OPTIQUE, publié d'après l'ouvrage de PAUL DRUDE, refondu et complété par MARCEL BOLL. Préface de PAUL LANGEVIN, Tome I, Optique géométrique, Optique ondulatoire. Un vol. grand in-8 de 375 pages, avec 168 figures dans le texte. Paris, Gauthier-Villars, 1911.

L'optique géométrique, ou l'optique des rayons lumineux, prend son point de départ dans ces données immédiates de l'expérience vulgaire la lumière marche en ligne droite; lat lumière s'ajoute à la lumière, comme la matière à la matière, arithmétiquement.

Elle a pour bases les lois fondamentales de la réflexion et de la réfraction qu'elle applique aux miroirs et aux dioptres pour aboutir à des applications variées dont l'objet principal est la construction des instruments propres à aider la vision des objets très petits ou des objets très éloignés. Pendant longtemps, ces applications se sont bornées à des exercices de géométrie à propos d'optique, et dont les données, simplifiées au point de ne garder avec la réalité qu'un contact superficiel, ne pouvaient fournir d'indications vraiment utiles au progrès de l'optique technique.

Grâce surtout aux travaux d'Abbe, de Petzval, de Czapski, ... les choses ont changé de face. L'enseignement de l'optique géométrique s'est développé en profondeur, et l'optique technique constitue aujourd'hui un corps de doctrine très intéressant et d'une importance pratique capitale.

La plupart des manuels ignorent ces progrès. Dans les classiques français, en particulier, l'optique des rayons lumineux, quand on lui conserve son caractère géométrique, reste figée dans un cadre trop étroit où l'on n'admet que des perfectionnements de détails dans le mode d'exposition d'une série de questions effleurant à peine l'étude des conditions multiples auxquelles doivent satisfaire une lunette ou un microscope et la recherche méthodique des moyens de réaliser au mieux ces conditions.

D'autre part, dans ces mêmes manuels, l'optique physique, qui intervient au moment où s'introduit le principe des interférences, expose l'œuvre de Fresnel et de ceux qui, avec lui, ont développé la théorie des ondulations, mais sans souci suffisant de montrer, dans cette œuvre admirable, l'âme qui l'anime débarrassée du corps qui l'alourdit : sans dégager le caractère purement cinématique de ces théories des hypothèses mécaniques qui le voilent; sans abstraire, en un mot, la notion d'un vecteur lumineux, transversal et périodique dans le temps et dans l'espace qui en est l'élément essentiel, des images sensibles dont Fresnel se sert pour exposer ses découvertes.

L'illustre physicien emprunte ces images aux ondulations élastiques d'un éther lumineux assimilé tantôt à un solide, tantôt à un fluide. Le rôle que jouent ces ondulations, dans sa théorie, est toujours secondaire. Il n'a rien de bien encombrant aussi longtemps qu'on se borne à l'étude des phénomènes optiques où les propriétés de la matière n'interviennent pas essentiellement ; mais il en va tout autrement dès que les conditions auxquelles IIIe SÉRIE. T. XX.

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doit satisfaire le vecteur lumineux font intervenir les liaisons entre la matière et l'éther. C'est ainsi que l'étude de l'émission et de l'absorption, de la réflexion vitreuse et métallique, de la double réfraction et de la dispersion, etc., se hérisse de difficultés dès qu'on prétend la poursuivre en restant fidèle aux images de Fresnel.

Longtemps on s'est ingénié à vaincre ces difficultés et à pousser jusqu'au bout le développement de la théorie élastique de la lumière : l'insuccès de ces tentatives ne démontre peutêtre pas leur impossibilité, mais on y a renoncé le jour où les travaux théoriques de Maxwell, confirmés avec éclat par l'expérience, eurent fait de l'optique un chapitre de l'électricité. On vit alors que, s'il est facile de déduire une théorie de la lumière d'une théorie de l'électricité, il n'est nullement aisé de tirer d'une théorie complète de la lumière une explication adéquate des phénomènes électriques et magnétiques, statiques et dynamiques, intimement apparentés aux phénomènes optiques. La tâche paraît même inabordable en partant de la conception de Fresnel de fait, personne jusqu'ici n'a tenté l'entreprise.

L'optique électromagnétique attribue les phénomènes lumineux aux variations extrêmement rapides que subit un champ magnétique. Elle n'a pas seulement contribué à l'unification de la science, en rapprochant des phénomènes que l'on avait crus si longtemps séparés par un abime, elle a aidé puissamment à simplifier la coordination des lois qui régissent l'ensemble de ces phénomènes.

On aurait tort toutefois d'en conclure que l'optique électromagnétique a rendu inutile l'étude de l'œuvre de Fresnel et de ses disciples, dans ce qu'elle a d'essentiel. Cette étude conserve tout son intérêt et toute sa valeur elle restera classique non seulement pour elle-même, mais parce qu'elle est une préparation excellente à l'étude de la théorie électromagnétique. D'ailleurs, la plupart de ses conclusions et de ses résultats analytiques subsistent dans la nouvelle théorie, seule l'interprétation physique diffère.

Tel est, envisagé dans son ensemble, le domaine qu'embrasse aujourd'hui l'optique : il comprend l'optique géométrique développée, approfondie et aboutissant à l'optique technique; l'optique ondulatoire dans sa partie qui se ramène à la considération d'un vecteur lumineux transversal et périodique dans le temps et

dans l'espace, et l'optique électromagnétique intervenant au moment où s'impose une hypothèse sur le lien qui rattache l'éther à la matière. Il faut y joindre l'étude du rayonnement lumineux dans ses rapports avec les principes de la Thermodynamique.

Il n'existait, à notre connaissance, aucun manuel français développant ce programme en entier et dans cet esprit avant la publication récente du Cours de physique de M. H. Bouasse (1) et celle du Précis d'optique que nous offre M. Marcel Boll.

Comme son titre l'indique, ce Précis est publié « d'après l'ouvrage de Paul Drude », non pas simplement traduit, mais « refondu et complété ». On ne pouvait mieux choisir son modèle. Le Lehrbuch der Optik de Drude est un admirable manuel, à la fois très riche et très clair, qui comprend l'optique géométrique où sont exposées les lois générales et les idées directrices de l'optique technique; l'optique ondulatoire consacrée aux phénomènes d'interférence, de diffraction et de polarisation, d'où se dégage la notion du vecteur lumineux transversal et périodique ; l'optique électromagnétique où l'on aborde les phénomènes dont l'étude exige le recours à une hypothèse sur la nature physique du vecteur lumineux; enfin l'optique énergétique où l'on envisage les propriétés thermodynamiques des radiations.

C'est en 1900 que parut la première édition de ce magistral ouvrage, traduit bientôt en anglais. Les années qui suivirent furent marquées par des progrès décisifs, dus en partie à Drude lui-même : l'auteur en tint compte dans la seconde édition, publiée en 1906.

« Étant donnés le caractère nouveau et les grandes qualités de l'exposition de Drude, écrit M. Langevin, je n'ai pu qu'encourager Marcel Boll dans son projet de traduire l'Euvre du regretté physicien allemand, et j'ai accepté de le guider dans son adaptation; Raymond Cornubert a bien voulu se charger d'une partie de ce travail. D'ailleurs il nous a semblé nécessaire, en raison des besoins et des habitudes de l'enseignement en France, de compléter ou de modifier certaines parties du Livre.

> En optique géométrique, les additions principales sont relatives à la spectroscopie et à la mesure des indices de réfraction. Ces deux questions ont conduit à réintroduire l'étude du prisme,

(1) Quatrième partie : Optique, étude des instruments; cinquième partie : Electroptique, ondes hertziennes. Deux volumes grand in-8° de 420 et 426 pages. Paris, Ch. Delagrave.

laissée de côté par Drude, et à développer davantage celle des réseaux en optique physique. On a traité sommairement des caustiques comme introduction à la théorie des aberrations et insisté sur la question des objectifs photographiques.

» Des modifications importantes ont été apportées dans le Chapitre sur la photométrie, pour présenter de manière plus expérimentale la conception du flux lumineux et les autres notions fondamentales d'intensité et d'éclairement.

>> En optique physique, les remaniements ont porté sur l'ordre autant que sur la matière de l'exposition; notamment, on s'y est étendu, plus que ne faisait Drude, sur l'introduction de la variable lumineuse ou du vecteur lumineux et sur la distinction essentielle introduite par Rayleigh et Gouy entre la vitesse de propagation de la phase et celle de l'amplitude, sur la vision des objets ultra-microscopiques, ainsi que sur le point délicat de la localisation des franges d'interférences, sur laquelle Camille Raveau a eu l'obligeance de nous donner des notes personnelles. »

Le Précis d'optique comprendra deux volumes. Le premier, le seul qui ait paru, contient, ainsi complétées, l'optique géométrique et l'optique ondulatoire, ou la partie cinématique de l'optique physique. Le tome second comprendra l'exposé de la théorie électromagnétique et de ses applications, ainsi que l'optique énergétique.

N. N.

VIII

PRÉCIS DE TÉLÉGRAPHIE SANS FIL, complément de l'ouvrage : Les oscillations électromagnétiques et la Télégraphie sans fil, par le Dr J. ZENNECK, traduit de l'allemand par P. BLANCHIN, G. GUERARD et É. PICOT. Un vol. grand in-8° de 385 pages avec 331 figures dans le texte. Paris, Gauthier-Villars, 1911.

L'étude de ce Précis suppose la connaissance de l'ouvrage qu'il complète et dont les mêmes traducteurs nous ont donné une édition française en 1908 (1) il développe les chapitres relatifs aux oscillations rapides et met à jour tout ce qui concerne

(1) Voir la REVUE DES QUEST. SCIENT., 3o série, t. XXI (livraison du 20 juillet, 1908), p. 258.

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