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un coup d'œil historique sur la ville de Liége, puis des considérations sommaires sur sa position, ses mœurs, ses monuments, (l'auteur n'apprécie pas l'ancien palais des princes-évêques), le théâtre et la littérature wallonne, et enfin (pp. 164-167) sur l'industrie armurière, qui est à la fois une grande industrie patronale et une excellente industrie familiale. Dans le mème chapitre, il est question (pp. 168-182) des installations de la Vieille-Montagne à Angleur.

J'ignore pour quel motif le chap. IX, où l'on traite des fermiers ardennais et des paysans flamands, ou mieux peut-être de l'économie rurale en Flandre et en Ardenne, est perdu dans la partie industrielle de l'ouvrage. Ce n'est pas en raison de l'industrie de la pierre, établie dans les Ardennes, et à laquelle l'auteur ne consacre que quelques lignes; ce ne peut pas être non plus parce qu'une partie de la population va demander un surcroît de bien-être à l'industrie établie en dehors du rayon du pays.

Après avoir montré quelles ressources les bois communaux apportent aux communes et aux habitants, l'auteur fait remarquer que la terre est généralement exploitée dans la province de Luxembourg et dans le N.-E. de la Belgique par le propriétaire, tandis qu'elle l'est par des locataires dans le reste du pays. D'autre part l'existence de l'ouvrier agricole flamand est plus précaire, comme nourriture et salaire, que celle du travailleur des champs luxembourgeois.

Arrivé dans le pays de Waes (p. 200), l'auteur en admire la richesse agricole, dont il recherche les causes. Puis il étudie le còté social de l'agriculture, en ménageant à sa manière les « Tyrannen », c'est-à-dire les propriétaires (!), en recherchant la répartition des terres entre les divers possesseurs, et en signalant le rôle des associations ou « Bauernvereine ». Dans un chapitre, formant la suite naturelle de celui-ci, il constate que la population agricole belge est la seule, dans l'Europe occidentale, qui se soit accrue. Les abonnements spéciaux (journaliers ou hebdomadaires) au chemin de fer, abonnements qui ne grèvent guère le budget des travailleurs, mais qu'on nous représente à l'origine. non comme une mesure en faveur des ouvriers, mais comme un cadeau fait aux patrons de la Wallonie par le parti clérical, ces abonnements, note l'auteur, permettent aux intéressés de se rendre, mème à une grande distance, dans les villes, où l'on gagne bon salaire, en fournissant des bras à l'industrie, aux mines, et aux grands ports. C'est une véritable émigration temporaire, qui se complète, grâce à la densité de la population agricole des Flan

dres surtout, par l'émigration saisonnière de 16 000 à 17 000 jeunes hommes vers les plaines wallonnes, et vers les départements du Nord de la France, la Beauce et la Brie compris.

Dans un dernier chapitre, il est question de la métropole commerciale belge, d'Anvers. L'auteur en refait l'histoire sommaire, et s'attache particulièrement à l'origine, aux vicissitudes, aux fortifications, à l'efflorescence artistique de la ville, au développement et à l'organisation ouvrière (Arbeiter und Nationen) du port. Accessoirement il est parlé de l'industrie diamantaire établie à Anvers, et des ports de Bruxelles, Gand, Ostende, Zeebrugge et Bruges.

Il nous est agréable de reconnaitre que l'auteur a fait ce qu'il a pu pour éclairer son enquête, qu'il a voulue sincère, impartiale, et la plus complète possible: visite dans divers centres, interrogatoire de témoins, informations scientifiques puisées dans les livres (C. Lemonnier, Courouble, E. Verhaeren, E. Vandervelde, E. de Laveleye, H. Denis, Varlez, etc.). Quelques réserves s'imposent néanmoins qui sont de nature à énerver les conclusions ou les considérations émises par l'auteur. Au point de vue social, une seule catégorie d'opinions se manifeste. H. Denis, Vandervelde, Varlez, dont nul ne songe d'ailleurs à contester le talent ou la science, sont les seuls prophètes. En dehors de leur giron, il ne semble pas exister d'autres écoles, d'autres compétences, d'autres doctrines sociales; de même pour les œuvres : l'auteur connaît le Vooruit, mais il ignore les organisations ouvrières catholiques ; pardon, il cite le Bon Grain, du regretté Valère Mabille, dont il se plaint avec vivacité de n'avoir pas pu visiter les installations.

Chose mystérieuse, et de minime portée en apparence, mais importante en réalité, car elle permet à l'auteur de conclure (est-ce logique?) du particulier au général, l'auteur au cours de ses pérégrinations à la recherche de la Vérité, ne rencontre jamais que des quidams ayant, semble-t-il, les mêmes opinions, les mêmes sentiments que lui ! Le phénomène est étrange, même en terre belge! Peut-être l'auteur possède-t-il à son insu, comme certains juges, l'art de provoquer des réponses adéquates à la question. A Pepinster (p. 91), le marchand de journaux n'ose pas vendre sa marchandise socialiste, par crainte de représailles de la part des cléricaux ; à Courtrai, le milieu social est entrevu, grâce à la déclaration d'un commissionnaire ou badaud, qui proclame outré le tempérament religieux des Flandres, et malséante la curiosité d'une dame, affriandée de contrôler ses lectures. A Audenarde (p. 44), une commère, interrogée sur le seuil de sa

porte, se plaint de ce que le français n'est pas enseigné dans les écoles! Et voilà les lumineuses clartés celées à la masse, en pays flamand, car le même régime sévit à Gand, Bruges, Anvers, etc. A Mariemont, c'est un chef porion, très brave homme faut-il le dire, qui projette, sur l'état d'âme des ouvriers, des lueurs nouvelles et définitives.

Qu'on nous permette de relever encore quelques bribes.

P. 17. Bruxelles possède, à part la porte de Hal, d'autres témoins intéressants de ses anciennes fortifications.

P. 22. Des pèlerins français et wallons se rendent aux pèlerinages, aussi bien que des flamands.

P. 23. Où l'auteur prend-il que la procession du Saint-Sang à Bruges n'a pas pu faire sa sortie, par suite de pluies abondantes? P. 29. Il n'y a pas de « Bischof von Brüssel » ; mais l'auteur veut parler du nonce apostolique (Päptslichen Gesandt).

P. 53. Les 200 000 habitants d'Ypres, au moyen âge, sont une légende.

P. 60. Le chœur de St-Bavon, à Gand, est seul plaqué de marbre.

P. 112. Il n'est pas exact de dire qu'il y a pénurie de ports de pêche; mais on veut continuer à les développer. Depuis quand les vieux pêcheurs de 65 ans n'ont-ils pas droit à la pension de vieillesse?

P. 115, ligne 17. Ne faut-il pas lire « Westbecken » au lieu de «Ostbecken » ?

P. 119. C'est la densité de la population, donc l'abondance de la main-d'œuvre, qui fait que l'ouvrier flamand reçoit un salaire moindre que l'ouvrier wallon.

P. 381. La béguine n'habite pas toujours seule sa petite maison; généralement même celle-ci a plusieurs locataires.

P. 219. Les abonnés ouvriers peuvent prendre place dans une série de trains ordinaires et directs, mais dans des compartiments qui leur sont réservés.

Ce ne sont pas seulement les voyageurs de commerce qui peuvent obtenir des abonnements de 5 et de 15 jours, mais tous voyageurs quelconques, même étrangers, en prévenant, par exemple, les chefs de station des gares frontières. Quant aux bagages, il serait plaisant de voir des coffres dans les filets à colis, alors qu'on se montre si tolérant en Belgique pour les valises ! Nos paysans, nos maraichers, nos horticulteurs ne travaillent pas en esclaves; la plupart sont heureux de peiner dur, avec l'aide de leur famille.

Comment l'auteur ignore-t-il l'Église de Notre-Dame de Paméle à Audenarde, la cheminée du Franc à Bruges, etc.?

Y a-t-il une raison pour s'occuper avec détails de l'industrie courtraisienne, liégeoise, anversoise, et de mentionner à peine les manufactures gantoises?

En terminant, et malgré les réserves que nous avons formulées, il nous faut rendre hommage au travail de M. Siösteen. Notre Miniaturland l'a séduit ; il a cherché à en saisir les contrastes, à en déchiffrer certaines énigmes. Qu'il lui soit tenu compte de sa bonne volonté.

F. VAN ORTROY.

XVII

LA DÉFENSE FORESTIÈRE ET PASTORALE, par PAUL DESCOMBES, Inspecteur honoraire des manufactures de l'État. Un vol. gr. in-8° de xv-410 pages. (Fait partie de l'Encyclopédie industrielle fondée par M. C. LECHALAS, inspecteur général des Ponts et Chaussées en retraite). 1911; Paris, Gauthier-Villars.

LA QUESTION FORESTIÈRE EN FRANCE, thèse pour le doctorat, par LOUIS MOREL, docteur en droit. Un vol. gr. in-8° de 308 pages. 1910; Paris, Arthur Rousseau.

LE JARDINAGE FORESTIER, par ANTONIN ROUSSET, inspecteur des forêts en retraite. Broch. in-12 de 53 pages. - 1911; Paris, Lucien Laveur.

En dépit des thèses paradoxales sur l'inutilité, voire sur la nuisance des forêts de montagne ou de plaine, comme sur l'excellence de la situation actuelle des pâturages alpestres et pyrénéens, les faits constatés chaque jour proclament la réalité à l'encontre de ces sophismes. Le magistral ouvrage que vient de publier M. Paul Descombes, ancien directeur des manufactures de l'État, ancien élève de l'École Polytechnique, qui a abandonné les fonctions publiques pour se dévouer à la cause forestière et pastorale, un tel ouvrage, fondé tout entier sur l'observation des faits, élucide la question de la manière la plus péremptoire.

L'état de dégradation des montagnes, dont, en ce qui concerne notamment les Pyrénées, M. Descombes trace, avec III SÉRIE. T. XX.

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chiffres et statistiques à l'appui, un attristant tableau, est dû principalement à la surcharge des pâturages; ceux-ci, constamment traités, grâce à la transhumance, par une population ovine hors de toute proportion avec le rendement des herbages, succombent sous le fardeau. La situation est la même dans les Alpes. Au contraire, dans la région du Nord-Est : Ardennes, Vosges, Jura septentrional, où les forêts sont protégées par des clôtures contre les incursions du bétail, où les pâturages n'ont à nourrir qu'un nombre de têtes proportionné à leur étendue, l'industrie pastorale est prospère et les forêts admirablement tenues. Les cours d'eau de ces régions, pour déborder parfois lors des grandes pluies ou des fontes de neige précipitées, n'encombrent pas les fleuves de matériaux détritiques, comme il arrive dans la Loire, par suite de l'état insuffisamment boisé du massif central.

Ce rapide exposé résume le point de départ de M. Paul Descombes pour établir son plan de défense forestière et pastorale. C'est en 1841 que le premier cri d'alarme fut lancé par l'ingénieur des Ponts et Chaussées Surell, sous la forme d'un ouvrage en deux volumes in-octavo intitulé: Étude sur les torrents des Hautes-Alpes; mais ce ne fut qu'une vingtaine d'années plus tard que la législature intervint dans la question.

Nous ne reviendrons pas sur les lois et règlements successifs qui, de 1860 à 1882, essayèrent de porter remède au mal, les ayant déjà analysés et appréciés ici-même (1). Mais ce sur quoi il importe d'insister, c'est l'efficacité des mesures dues à l'initiative privée, initiative collective il est vrai, fruit de l'activité de nombre de citoyens actifs, dévoués et constitués en sociétés diverses; parmi eux notre auteur occupe incontestablement le premier rang. L'association pyrénéenne pour l'aménagement des montagnes, devenue, depuis qu'ont commencé à lui naître des filiales, l'Association Centrale pour l'Aménagement des Montagnes (par abréviation A. C. A. M.) a réfuté les objections verbales par l'action elle-mème.

On sait que cette association emploie ses ressources à affermer aux communes pyrénéennes de vastes étendues de montagnes pastorales qu'elle fait surveiller par des gardes à elle, dans lesquelles ne sont admis que les moutons relativement peu nombreux du pays ou du gros bétail, mais à l'exclusion de tout bétail étranger, et en parquant les troupeaux dans des emplacements

(1) Liv. de janvier 1882, T. XI, et octobre 1883, T. XIV de la 1re série.

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