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LES RECHERCHES

DE MENDEL ET DES MENDELISTES

SUR L'HÉRÉDITÉ

L'hérédité désigne, pour tout le monde, la ressemblance qui, au point de vue des caractères de l'espèce, de la variété, de la lignée, et, dans une certaine mesure, au point de vue des particularités individuelles, se manifeste entre les organismes-parents et les organismes-descendants et qui cela est essentiel trouve sa raison d'être précisément dans la relation de descendance qui unit les organismes considérés. C'est ce dernier point que l'on veut marquer lorsqu'on dit qu'il y a transmission, par les parents aux enfants, des caractères héréditaires, et personne ne comprendra, par cette expression, que des caractères et des particularités seraient réellement légués aux rejetons par leurs ascendants.

L'étude de l'hérédité soulève deux questions. L'une s'attache aux faits eux-mêmes : elle analyse la ressemblance des descendants avec leurs parents, recherche par conséquent lesquels, parmi les caractères parentaux, sont transmis aux descendants, dans quelle mesure ils se manifestent, dans quel degré ils arrivent à se fixer pour devenir une marque constante de la race, enfin quelles combinaisons nouvelles ils peuvent peut-être présenter. En un mot, ce premier aspect du

III SÉRIE. T. XX.

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problème actuel concerne ce qu'on pourrait appeler la valeur héréditaire des caractères parentaux. C'est ici, par exemple, qu'on envisage la question de la transmission des «< caractères acquis »; c'est ici encore qu'on examine la possibilité de fixer certains caractères par une sélection prolongée.

Le second point de vue du problème de l'hérédité est plus théorique on s'efforce de rechercher, dans la morphologie et la physiologie de la reproduction et du développement, une explication des phénomènes héréditaires. Tout le monde sait que, dans la reproduction sexuelle la seule que nous envisagerons ici et en nous bornant aux organismes supérieurs - le point de départ d'un individu nouveau se trouve dans une simple cellule, résultant elle-même de la fusion de deux cellules dites sexuelles. Celles-ci, généralement appelées gamètes, sont, l'une, le gamète mâle, ou spermatozoïde ou anthérozoïde, fourni, lorsque les sexes sont séparés, par l'organisme paternel; l'autre, le gamète femelle, ou oeuf ou oosphère, fourni par l'organisme maternel. La cellule qui résulte de la fusion d'un gamète femelle avec un gamète mâle est l'oeuf fécondé ou la zygote et la fusion elle-même des deux gamètes représente le phénomène essentiel de la fécondation. C'est la zygote ou œuf fécondé qui, par des divisions cellulaires répétées, suivies bientôt d'une différenciation des cellules ainsi produites, va donner naissance au nouvel individu. Ce développement s'accomplit souvent en dehors de toute influence des organismes parents : c'est donc la zygote qui porte en elle la raison d'être des manifestations héréditaires dont l'individu nouveau sera le siège. Cela étant, on voit que les phénomènes de l'hérédité posent ici un très grave problème: comment et sous quelle forme la simple cellule qu'est la zygote, peut-elle porter la raison d'être de l'apparition, dans le développement et la constitution de l'organisme

nouveau, de tant de caractères, parfois extrêmement menus, en quoi consiste la ressemblance héréditaire ? Telle est la seconde question qui se rattache à l'étude de l'hérédité et on voit qu'elle se confond, en partie, avec le problème du développement.

Les deux questions que nous venons de distinguer ont fait l'objet de nombreux travaux. Trop souvent les conceptions théoriques ont devancé les enseignements des faits et on a vu d'imposantes architectures d'hypothèses s'élever sur de bien frèles soubassements expérimentaux. Depuis quelque temps cependant, l'étude des faits, non seulement par l'observation, mais surtout par une expérimentation très précise et très rigoureuse, a pris un grand développement, et elle a apporté, mieux que des promesses, une moisson déjà riche de résultats. L'acquisition la plus importante en cette matière se trouve, sans contredit, dans les travaux du moine autrichien Gregor Mendel. Seulement, bien que publiés dès 1866, ils restèrent dans l'oubli jusqu'en 1900, comme nous le verrons, et durent être « redécouverts » alors par plusieurs botanistes.

Depuis cette date, des recherches nombreuses ont reconnu une grande extension aux lois d'hérédité découvertes par Mendel et une bibliographie déjà énorme s'est développée sur le sujet de l'hérédité mendélienne. Je voudrais, dans cet article, donner un aperçu, nécessairement assez sommaire, de l'état actuel de la science sur ce chapitre fondamental.

Pour permettre aux lecteurs qui ne sont pas familiarisés avec les notions biologiques de suivre aisément l'exposé des recherches dont nous allons nous occuper, rappelons que l'on distingue plusieurs types de fécondation, d'après la provenance des deux gamètes ou mieux d'après le degré de parenté systématique qu'ils présentent.

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