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on doit recueillir une descendance de formule 1DR + 1RR, comprenant donc une moitié phénotypiquement dominante, mais génotypiquement hybride, et une autre moitié de race récessive pure.

Or, Mendel a réalisé ces divers croisements et les résultats prévus par la théorie sont ceux que ses expériences lui ont fournis.

De plus, pour s'assurer que non seulement les oosphères de l'hybride, mais aussi ses grains de pollen sont, par moitié, de virtualité purement dominante ou de virtualité purement récessive, Mendel a effectué une série inverse d'expériences; il a fécondé, par le pollen de l'hybride, des individus de race pure dominante et des individus de race pure récessive. Les résultats en devaient être, d'après l'hypothèse, identiques à ceux de la première catégorie d'expériences et c'est bien ce qui s'est réalisé.

Chose plus frappante encore, le même procédé d'expérimentation appliqué aux dihybrides, avec leur quatre sortes de gamètes pour chaque sexe, a fourni des résultats en parfaite concordance avec les prévisions de la théorie. Et c'est même principalement sur les dihybrides que Mendel a fait l'épreuve de son hypothèse. Nous ne nous arrêterons pas à exposer ces expériences minutieuses de Mendel. Ce que nous avons dit suffit pour donner au lecteur une idée précise de l'hypothèse mendélienne et pour lui montrer que, d'une façon très simple et très naturelle, elle rend compte, jusque dans le menu détail, des résultats expérimentaux en permettant même de les prévoir sûrement. Ajoutons d'ailleurs dès maintenant que nous n'avons envisagé, avec Mendel lui-même, que le cas du Pisum sativum. Lorsque nous exposerons les recherches des Mendelistes sur de nombreux objets, nous aurons l'occasion d'examiner sous de nouveaux aspects la valeur de l'hypothèse.

Telle est l'oeuvre du moine de Briinn. Très en avance sur les travaux des devanciers et des contemporains de Mendel (1), elle marque vraiment une grande étape de la biologie, une date capitale dans l'étude de l'hérédité. (A suivre).

V. GRÉGOIRE,

Professeur à l'Université de Louvain.

(1) L'œuvre de l'hybridologue français Charles Naudin présente plusieurs points de contact avec celle de Mendel (C. Naudin, Nouvelles recherches sur l'hybridité des végétaur, ANN. SC. NAT. BOT., 1863; voir Blaringhem, La notion d'espèce et la disjonction des hybrides, d'après Charles Naudin; Progressus Rei Botanicae, IV, 1911). Naudin constata l'uniformité de la génération F1 et un retour aux types parentaux dans chacune des générations qui suivent la première · deux choses qui d'ailleurs, sous cette forme générale, étaient connues auparavant; Naudin expliqua même le retour aux formes parentales et le maintien de certains individus hybrides par une disjonction des deux essences spécifiques dans le pollen et les ovules de l'hybride » amenant, à chaque génération, une nouvelle « fécondation croisée », à côté des « fécondations légitimes » qui rendent des produits d'un type purement parental. On le voit, cela fròle le mendélisme. Seulement la méthode de Naudin était entachée de plusieurs défauts et c'est ce qui place son œuvre bien en-dessous de celle de Mendel. En effet, parce qu'il étudia des croisements non parfaitement féconds, parce qu'il ne tint pas compte de tous les membres de chaque génération, parce qu'il négligea de suivre, famille par famille, la destinée de la descendance, Naudin ne put arriver à ces données statistiques précises qui permirent à Mendel d'établir des lois numériques de la dissociation et d'en formuler, par son hypothèse, une explication détaillée. C'est pourquoi la loi de disjonction et l'hypothèse de la ségrégation demeurent, chez Naudin, à l'état d'indications. Et c'est ainsi que le botaniste français en arrivait à admettre que la descendance des hybrides finit par faire tout entière retour aux types parentaux ou à un seul d'entre eux : « Les hybrides fertiles et se fécondant eux-mêmes reviennent tôt ou tard aux types spécifiques dont ils dérivent, et ce retour se fait, soit par le dégagement des deux essences réunies, soit par l'extinction graduelle de l'une des deux. Dans ce dernier cas, la postérité hybride revient tout entière et exclusivement à l'une des deux productrices ». Les divergences entre cette loi et celles de Mendel sont fondamentales. Ajoutons d'ailleurs que Mendel n'eut pas connaissance du travail de Naudin.

LE

COMMERCE BELGE AU KATANGA (1)

Le Katanga est tenu au libre échange. Capacité d'achat. Analyse des importations; les services publics; les particuliers. Denrées alimentaires. Matières premières. Produits manufacturés. Ceux-ci ne viennent pas de l'Afrique du Sud mais d'Europe. La compétition est donc possible. Programme : la maison de commission. Son champ d'action. Elle doit agir: 1° sur le marché local; 2o au delà des frontières. Le marché sud-africain. Le marché rhodéso-katangien. Le petit commerce. Les frets. Le change. Le rôle des pouvoirs publics. Conclusion.

Le Katanga est, comme l'ensemble du Congo, ouvert au commerce de toutes les nations par des conventions internationales qui les mettent sur un pied d'égalité complète, et ce droit, d'assez peu d'importance pratique jusqu'en 1910, est passé dans les faits depuis que le chemin de fer de Sakania à Élisabethville rattache la colonie au réseau Sud-Africain et, par là, aux grands courants commerciaux.

L'Acte de Berlin stipule, en son article I, que le commerce de toutes les nations jouira, dans le bassin du Congo, d'une complète liberté, et en son article III paragraphe 2, que tout traitement différentiel est interdit à l'égard des navires comme des marchandises. La ligne ferrée place les régions cuprifères du Haut-Katanga à quatre jours de Bulawayo et à sept jours du Transvaal et de la Colonie du Cap. Cette nécessité, d'ailleurs toute provisoire, de passer par des territoires

(1) Conférence donnée à l'assemblée générale de la Société Scientifique, à Bruxelles, le jeudi 27 avril 1911.

étrangers déjà producteurs, la présence au Katanga d'un certain nombre de négociants anglais qui, par la force des choses, avaient pris les devants, l'impossibilité de se protéger par une barrière douanière, ont donné cours à l'opinion que notre commerce était gravement, sinon irrémédiablement, compromis. Car comment lutter sans protection sur un marché d'outre-mer, contre des concurrents qui se trouvent à ses portes?

Ces appréhensions accusent une méconnaissance, malheureusement courante, des principes élémentaires du commerce international. Imposer ses produits à un pays, écarter ceux de ses concurrents par des tarifs différentiels de transports ou de douanes, c'est appauvrir ce pays de toute l'économie qu'il ferait en les acquérant à meilleur compte ailleurs, c'est énerver en même temps les facultés productrices de celui qui les impose, en l'endormant dans une sécurité trompeuse. Les prétendus conflits économiques entre nations sont souvent moins irréductibles qu'on ne tend à le croire. Lorsqu'on analyse attentivement les faits, on constate que les principes de liberté et d'égalité de régime, qui sont devenus la règle dans les transactions intérieures, sont aussi d'application avantageuse dans le commerce international, et qu'il n'est pas de plus sûr moyen de servir les intérêts économiques d'un pays que d'envisager la concordance qui existe entre eux et ceux des autres. Le commerce colonial n'échappe pas à cette loi: la confusion de souveraineté ne fait qu'en rendre l'application plus facile. S'adressant le 15 janvier dernier à la Chambre de Commerce de Bruxelles, M. Renkin, Ministre des Colonies, disait : « Quand, tout à l'heure, votre Président a fait allusion au libre échange, je l'ai applaudi chaleureusement parce que, je dis ceci à titre personnel, j'en suis un partisan convaincu. Je crois fermement que la grandeur de la Belgique dans le

domaine économique, comme son prestige, est attaché au principe de la liberté du commerce. »

S'il est trop tôt, en absence d'un exercice statistique complet, pour donner une approximation quelque peu précise de la puissance d'acquisition du Katanga, on peut, sans s'aventurer, estimer que, pendant les quelques années qui viendront, elle ne dépassera guère trente millions de francs par an. Analysons ce mouvement commercial.

Les achats effectués par les services publics constituent un premier groupe d'affaires qui embrasse notamment les grosses dépenses d'outillage de la colonie. La politique des chemins de fer, poursuivie avec l'énergie que l'on sait par M. le Ministre des Colonies, en absorbe aujourd'hui la plus grande part, et l'État Indépendant n'avait pas hésité, jadis, à recourir à une mesure protectionniste pour en garantir, partiellement au moins, le bénéfice à la Belgique. Dans l'article 3 du cahier des charges, annexé à la convention du 5 novembre 1906, passée avec la Compagnie du Chemin de fer du BasCongo au Katanga, il avait imposé le recours pour moitié au moins des commandes à l'industrie belge (1). Cette clause était en soi assez inutile: la construction du matériel de chemin de fer se fait, en Belgique, dans des conditions de qualité et de prix qui lui permettent d'enlever des marchés dans les pays les plus protégés, la France entre autres. Ce fut sans sacrifices pécuniaires pour les entrepreneurs, que la Compagnie concessionnaire leur imposa l'an dernier de se fournir en Belgique des 30 000 tonnes de rails, ponts, traverses, wagons, etc., nécessaires à la section allant de la frontière à Elisabethville, et le contrat passé cette année pour la section Élisabethville-Kambove contient une

(1) Erposé de la question des chemins de fer, Bruxelles, 1911, p. 171.

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